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Xénophobie business
À quoi servent les contrôles migratoires ?
Collection : Cahiers libres
Date de parution : 15/11/2012
Éditeurs :
La Découverte

Xénophobie business

À quoi servent les contrôles migratoires ?

Collection : Cahiers libres
Date de parution : 15/11/2012

La surveillance des frontières s’est muée ces dernières années en un business hautement profitable. Les sociétés privées de sécurité autant que celles de l’industrie de l’armement en savent quelque chose : depuis le milieu des années 1990, elles ont trouvé dans ce nouveau « créneau » des opportunités inespérées.

La surveillance des frontières s’est muée ces dernières années en un business hautement profitable. Les sociétés privées de sécurité autant que celles de l’industrie de l’armement en savent quelque chose...

La surveillance des frontières s’est muée ces dernières années en un business hautement profitable. Les sociétés privées de sécurité autant que celles de l’industrie de l’armement en savent quelque chose : depuis le milieu des années 1990, elles ont trouvé dans ce nouveau « créneau » des opportunités inespérées. La...

La surveillance des frontières s’est muée ces dernières années en un business hautement profitable. Les sociétés privées de sécurité autant que celles de l’industrie de l’armement en savent quelque chose : depuis le milieu des années 1990, elles ont trouvé dans ce nouveau « créneau » des opportunités inespérées. La plus grosse entreprise de sécurité, G4S (dont une partie de l’activité est consacrée à la « gestion » de l’immigration), emploie aujourd’hui près de 650 000 salariés, ce qui en fait le deuxième plus grand employeur privé du monde. Jamais, en effet, les politiques sécuritaires n’ont aussi fructueusement dopé le marché. FRONTEX, l’agence européenne des frontières mise en place par l’UE, est emblématique de ce boom – politiquement rentable et financièrement profitable, bien au-delà des pays du Nord.
La Libye, avec ou sans Kadhafi, a su habilement tirer profit de la manne des migrants, ces derniers faisant l’objet d’infinis marchandages avec les capitales européennes. En Israël comme aux États-Unis, la construction de centres de détention pour étrangers et de murs, censés rendre étanches les frontières, se révèle un pactole pour l’économie locale. C’est aussi une façon efficace de conforter les angoisses et de nourrir les fantasmes xénophobes qui font le miel de certains politiciens.
Du Sénégal à la frontière mexicaine, de Kiev à Paris ou Tel-Aviv, les rouages invisibles de cette nouvelle ruée vers l’or sont, pour la première fois, mis en lumière et analysés dans ce livre détonnant.

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EAN : 9782707175069
Façonnage normé : EPUB2
Nombre de pages : 200
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782707175069
Façonnage normé : EPUB2
Nombre de pages : 200
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • dido600 24/02/2019
    Grâce au livre de Claire Rodier, on en découvre des choses sur le phénomène migratoire. Et, surtout sur les capacités des économies et des pouvoirs politiques des pays industrialisés à surfer «utilement » sur les vagues, ne tenant compte que rarement des victimes enregistrées au passage ; l'essentiel étant le profit. On le savait : les économies des pays industrialisés ne peuvent se passer d'un volant de main-d'œuvre flexible et exploitable#133; et les sans-papiers répondent en grande partie à ce besoin. Pourtant, on passe son temps à «inventer» de nouveaux dispositifs de contrôle : des patrouilles maritimes, des murs, des barbelés, les vérifications des passeports dans les aéroports, des camps,#133; Une kyrielle de dispositifs ; chaque nouveau dispositif mis en place donnant l'impression de n'avoir pour but que de révéler les failles et les lacunes des précédents#133; et servant donc de justification pour en créer un nouveau. C'est sur cette base que s'est, peu à peu, créée une «économie sécuritaire» qui tire de gros profits de dispositifs de plus en plus sophistiqués (La société G4S, dont une partie de l'activité est consacrée à la «gestion» de l'émigration, emploie plus de 650.000 salariés, ce qui en fait le deuxième plus gros employeur privé du monde). C'est donc le premier chapitre de l'ouvrage. Le second chapitre va chercher à caractériser les fonctions idéologiques des contrôles migratoires. Ils sont présentés comme une réponse aux préoccupations supposées de l'opinion face à une menace, régulièrement brandie sur le thème de l'invasion par des prédateurs et/ou de la délinquance étrangère. L'exploitation de la peur. Dans la logique bien connue du bouc émissaire et de la «manipulation de l'incertitude» (cela permet aux pouvoirs, incapables d'apporter des solutions aux problèmes des populations, d'asseoir leur autorité). Le troisième chapitre est consacré à la «dimension géopolitique» des contrôles, avec une diplomatie peu regardante, et à leur «marchandisation», avec pour fond l'industrie guerrière. Le «sale boulot» est de plus en plus délocalisé et il est donc exécuté par les autres#133; les pays «fournisseurs» de migrants de passage, ou par des société privées ; le phénomène terroriste étant désormais un chiffon rouge agité par des politiciens en mal de légitimité et/ou en recherche de notoriété. L'auteure : Figure reconnue sur les questions migratoires. Juriste au Groupe d'information et de soutien aux immigrés, le Gisti, co-fondatrice du réseau euro-africain Migreurop. Travaille plus particulièrement sur les politiques européennes d'immigration et d'asile. Plusieurs publications sur ces thèmes. Avis : Une enquête fouillée sur la gestion des flux migratoires par les Etats et notamment leur privatisation croissante. Des faits et des chiffres. Un livre détonnant. Grâce au livre de Claire Rodier, on en découvre des choses sur le phénomène migratoire. Et, surtout sur les capacités des économies et des pouvoirs politiques des pays industrialisés à surfer «utilement » sur les vagues, ne tenant compte que rarement des victimes enregistrées au passage ; l'essentiel étant le profit. On le savait : les économies des pays industrialisés ne peuvent se passer d'un volant de main-d'œuvre flexible et exploitable#133; et les sans-papiers répondent en grande partie à ce besoin. Pourtant, on passe son temps à «inventer» de nouveaux dispositifs de contrôle : des patrouilles maritimes, des murs, des barbelés, les vérifications des passeports dans les aéroports, des camps,#133; Une kyrielle de dispositifs ; chaque nouveau dispositif mis en place donnant l'impression de n'avoir pour but que de révéler les failles et les lacunes des précédents#133; et servant donc de justification pour en créer un nouveau. C'est sur cette base que s'est, peu à peu, créée une «économie sécuritaire» qui tire de gros profits de dispositifs de plus en plus sophistiqués (La société G4S, dont une partie de l'activité est consacrée à la «gestion» de l'émigration, emploie plus de 650.000 salariés, ce qui en fait le deuxième plus...
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  • Apoapo 11/11/2016
    Confronté à la surenchère du racisme étatique à l'encontre des migrants, à l'échelle nationale, européenne et mondiale (reniement du droit d'asile, violences policières contre les camps de réfugiés, érection de murs et autres barrières frontalières, généralisation de la pratique de l'enfermement des indésirables), indigné par l'alignement de la pensée politique diffuse sur les thèses de l'extrême droite, perplexe face à l'incapacité des dirigeants de prévoir les « crises migratoires » périodiques, d'y faire face sinon par des excès d'une violence désordonnée et agitée, protestant contre les coûts financiers (outre qu'humains) des mesures répressives toujours plus foisonnantes (contrôles et « sécurisation » des frontières avec des technologies et des armements de pointe, expulsions, multiplication des centres de rétention-détention) dont les résultats s'avèrent manifestement inefficaces – sauf la modification des routes de migration, la centralisation, verticalisation et concentration de pouvoir des réseaux mafieux des passeurs, la persuasion de l'opinion de la nécessité de multiplier encore et toujours les moyens et les ressources dédiés à la « sécurité », renforcement de la logique du bouc émissaire : « migrant-délinquant »... je me limitais à un premier niveau de réflexion qui consistait à affirmer que le racisme est quelque chose de bête et de méchant. Cet ouvrage succinct et précis fournit un deuxième niveau, complémentaire même s'il commence par nier le premier : le racisme d'État apparaît comme totalement logique et économiquement lucratif, à condition de comprendre que ses finalités réelles sont à l'opposé des finalités affichées. La « sécurité globale » est en passe de devenir un secteur économique de tout premier plan, avec des taux de progression annuelle de 10-12% depuis Septembre 2001, avec des oligopoles issus de l'industrie des armements, des BTP et de la logistique qui développent de nouvelles branches dans le civil (et pourtant avec l'opacité du militaire), jouissant de l'extrême avantage d'être à la fois les chargés d'études, les fournisseurs des commandes publiques et les parties prenantes dans la prise des décisions sur la proportion des budgets publics à allouer à ce chapitre de la « défense » : cf. les consortium européen (GoP) qui a œuvré à la multiplication du budget de Frontex par quinze dans la dernière décennie, à son armement, et presque à sa diplomatie secrète ; il s'agit d'un secteur dont le chiffre d'affaires est estimé à plus de 450 milliards d'euros (p. 32), dont certains acteurs privés – jadis on les aurait appelés mercenaires – sont des employeurs multinationaux de tout premier plan. Deux paradoxes en présence : « plus les frontières s'estompent, plus elles sont surveillées », ainsi que le paradoxe des finalités : pour que les affaires prospèrent et que le marché continue de se développer, il faut que croisse le sentiment de la menace, que la sécurité apparaisse comme une chimère inatteignable et pourtant toujours à portée de la main, que soient biaisées les méthodes d'analyse des coûts-opportunités d'instruments et d'outils de plus en plus sophistiqués, de plus en plus onéreux et rapidement obsolescents... Que les malheurs des uns (conflits, catastrophes écologiques, démographiques, creusement des inégalités d'accès aux ressources, etc.), à défaut d'être réglés globalement, constituent des sources de lucre pour une poignée de lobbyistes. L'ouvrage est divisé dans les parties suivantes : 1. « Le grand marché de la sécurité », sur le marché mondial, le marché européen, et la spécificité de la détention des étrangers ; 2. « L'exploitation de la peur », sur les enjeux discursifs des « murs », sur la désignation de l'ennemi y compris là où elle est la plus arbitraire : le cas des Roms et l'amalgame immigration-terrorisme (cette partie comprend aussi quelques paragraphes assez prophétiques sur les banlieues et le terrorisme); 3. « Petits arrangements entre voisins », sur la diplomatie européenne avec ses pays riverains en vue de « l'externalisation » de la sécurisation des frontières – les cas du Maroc, Sénégal, Mauritanie, Libye, Ukraine (la Turquie n'était pas encore d'actualité...) 4. « Des instruments emblématiques de la marchandisation des contrôles », cas d'étude de Frontex et du business des camps. La conclusion ouvre sur la question de l'évaluation des coûts des contrôles : lucratif n'est peut-être pas synonyme de profitable... Tout raisonnement sur l'inhumain était exclu par ailleurs. Confronté à la surenchère du racisme étatique à l'encontre des migrants, à l'échelle nationale, européenne et mondiale (reniement du droit d'asile, violences policières contre les camps de réfugiés, érection de murs et autres barrières frontalières, généralisation de la pratique de l'enfermement des indésirables), indigné par l'alignement de la pensée politique diffuse sur les thèses de l'extrême droite, perplexe face à l'incapacité des dirigeants de prévoir les « crises migratoires » périodiques, d'y faire face sinon par des excès d'une violence désordonnée et agitée, protestant contre les coûts financiers (outre qu'humains) des mesures répressives toujours plus foisonnantes (contrôles et « sécurisation » des frontières avec des technologies et des armements de pointe, expulsions, multiplication des centres de rétention-détention) dont les résultats s'avèrent manifestement inefficaces – sauf la modification des routes de migration, la centralisation, verticalisation et concentration de pouvoir des réseaux mafieux des passeurs, la persuasion de l'opinion de la nécessité de multiplier encore et toujours les moyens et les ressources dédiés à la « sécurité », renforcement de la logique du bouc émissaire : « migrant-délinquant »... je me limitais à un premier niveau de réflexion qui consistait à affirmer que le racisme est quelque chose de bête et de...
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