La Chamane de Lascaux

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

• Macma 24/06/2023

  Signaler
  Sophie Marvaud est relue et préfacée par des spécialistes de la préhistoire, et si j’ai bien compris elle est en contact direct avec un certain nombre d’entre elles-eux. Ici, comme dans le Choc de Carnac et sûrement les Lionnes de Chauvet que j’ai hâte de lire, la préface et la postface témoignent de la posture adoptée : une posture humble propre à la démarche scientifique. A la fin elle rend des comptes aux lecteurs-lectrices en donnant sa bibliographie, et comme les débats sont vivants dans la communauté des préhistorien·nes elle dit sur laquelle des théories qui s’opposent elle a choisi de s’appuyer, avec prudence. Elle est claire sur la part documentaire (petite) et la part d’invention (grande) de ses romans. Plusieurs grottes, peintures et sculptures existantes sont intégrées à l’histoire. Le livre aurait mérité quelques pages à la fin avec des photos auxquelles on pourrait se référer, même en noir et blanc sur papier classique ça suffirait. L’intrigue n’est pas un prétexte à un cours sur la préhistoire, loin de là. C’est bien de la littérature du début à la fin. Mais j’aurais adoré avoir les images sous les yeux. Quand on est un peu curieux de la préhistoire comme beaucoup de gens, on peut trouver ça triste d’avoir probablement perdu à jamais les 999 pièces d’un puzzle à mille pièces. Alors si des romanciers et des romancières se mettent sur le coup, si elles écrivent des tas et des tas d’histoires préhistoriques, on a une chance d’apercevoir quelques vraies pièces manquantes par-ci par-là, sans le savoir. Je trouve ça hyper excitant. C’est un genre à part, comme les romans d’anticipation mais à l’envers. Là les personnages ne sont pas forcément les plus développés et les plus nuancés que j’aie pu lire (ou alors j’ai raté des trucs), mais ils sont suffisamment écrits pour qu’on les sente vivants. J’ai aimé être transportée dans les paysages de la Dordogne magdalénienne. Et aussi dans les préoccupations des gens, quotidiennes comme exceptionnelles. Leurs contraintes matérielles et leurs solutions. Leur spiritualité, leur rapport à la mort, leurs peurs (j’ai eu peur aussi) et leurs moments doux ou joyeux. J’ai traversé plein d’émotions avec ce livre, et j’ai changé d’avis dessus plusieurs fois au cours de ma lecture. J’ai réfléchi aussi, en essayant ces pièces de puzzle fictif sur la grande Histoire. Donc je décrète très solennellement qu’il ne faut pas aller en vacances en Dordogne sans emporter ce livre. Mais la magie opère sans aller en Dordogne.Sophie Marvaud est relue et préfacée par des spécialistes de la préhistoire, et si j’ai bien compris elle est en contact direct avec un certain nombre d’entre elles-eux. Ici, comme dans le Choc de Carnac et sûrement les Lionnes de Chauvet que j’ai hâte de lire, la préface et la postface témoignent de la posture adoptée : une posture humble propre à la démarche scientifique. A la fin elle rend des comptes aux lecteurs-lectrices en donnant sa bibliographie, et comme les débats sont vivants dans la communauté des préhistorien·nes elle dit sur laquelle des théories qui s’opposent elle a choisi de s’appuyer, avec prudence. Elle est claire sur la part documentaire (petite) et la part d’invention (grande) de ses romans. Plusieurs grottes, peintures et sculptures existantes sont intégrées à l’histoire. Le livre aurait mérité quelques pages à la fin avec des photos auxquelles on pourrait se référer, même en noir et blanc sur papier classique ça suffirait. L’intrigue n’est pas un prétexte à un cours sur la préhistoire, loin de là. C’est bien de la littérature du début à la fin. Mais j’aurais adoré avoir les images sous les yeux. Quand on est un peu curieux de la préhistoire comme beaucoup de...

  Lire la suite

  En lire moins
• ManouB 29/05/2023

  Signaler
  Il y a 15 000 ans, alors que le nord de l’Europe est recouvert de glaciers, le sud-ouest de la France bénéficie d’un climat plus froid qu’aujourd’hui, mais sec et ensoleillé. Là, dans une vallée du Périgord vivent de petits groupes nomades de chasseurs-cueilleurs. Ils appartiennent tous au clan des Grandes-mains blanches. Ils se rassemblent dès l'automne et organisent une grande chasse qui leur permettra d'assurer leur subsistance durant les longs mois d'hiver. La vallée est riche en gibier, en bois pour se chauffer et en abris sous roche pour s'installer loin des intempéries. Durant la belle saison, les différentes familles du clan se séparent pour aller vers un ailleurs propice à leur chasse et à la rencontre d'autres peuples. C'est la raison pour laquelle les "Quatre-encoches" sont partis loin de leur territoire et font route vers l'océan qu'ils n'ont jamais vu. Le père compte rapporter de ce voyage de quoi honorer la dot de sa fille aînée. Mais durant la nuit, Iranie la sœur cadette se noie et on la retrouve au matin sur la plage. Elle venait d'être officiellement choisie pour succéder à Puissance-de-Licorne, leur chamane, et devait donc commencer sans tarder sa formation. Très vite, la chamane découvre qu'Iranie a été frappée à la tête, et elle devine que le meurtre est lié à une affaire personnelle, sans doute une jalousie interne au clan. Cet événement, très rare à cette époque, risque de mettre en danger la cohésion du clan, donc sa survie. La chamane décide de mener une enquête discrète, aidée par les Esprits, si ceux-ci ne la lâchent pas, car bien entendu, sa puissance est contestée depuis la mort de la jeune fille. La chamane est une personne d'une grande sagesse qui a une personnalité très attachante. Fine psychologue, proche des membres de son clan, elle va deviner comment découvrir la vérité, tout en ménageant le ressenti de chacun. Le temps passe, elle observe le groupe et peu à peu, des tensions apparaissent entre les différents membres. La nature s'en mêle et ne leur fera pas de cadeau. De nombreux rebondissements vont compliquer l'enquête, mais la chamane qui refuse d'entrer dans la spirale de la vengeance et de la violence, trouve le courage et la sagesse d'attendre le bon moment pour refaire ses preuves. Il en va de la solidarité du groupe ! Je ne vous en dirai pas davantage pour vous laisser découvrir cette enquête prenante et dépaysante au cœur de la préhistoire. Vous vous en doutez, ce n'est pas l'intrigue en elle-même qui fait le sel de l'histoire mais son contexte et le fait qu'elle se passe à la préhistoire. En effet, le lecteur sait tout de suite que le meurtrier se trouve dans le groupe qui ne comprend que dix personnes. Le cadre est magnifique puisqu'il nous donne immédiatement envie de partir dans la vallée de la Vézère, près des Eyzies. Les hommes ont une vie rude mais hommes et femmes vivent ensemble en harmonie, et la nourriture est abondante. Les hommes ont découvert l'art et peignent sur les parois, sculptent l'ivoire, les os, les bois de rennes et la roche. Le sujet principal du roman est celui des rapports sociaux. L'accent est mis sur la jalousie et le désir de pouvoir mais aussi sur l'égalité homme-femme ce qui je pense, ne tracassait pas vraiment les êtres humains du Paléolithique mais ne manque pas d'intérêt, car c'est en effet une question qu'on peut se poser. Ce qui est particulièrement intéressant c'est que l'auteur décrit la vie quotidienne des hommes, les pratiques de chasse, les rites, en fonction de l'état des connaissances des années 2010. Elle part des travaux effectués par les scientifiques et préhistoriens, et utilise leurs conclusions dans ses propos. Elle s'est énormément documentée avant d'écrire ce roman afin de tenir des propos crédibles et d'intégrer les connaissances à sa fiction ce qui rend le roman très plaisant à découvrir. Le roman se lit facilement et le lecteur entre sans difficulté dans l'ambiance. Les paysages sont magnifiques, les descriptions réalistes et les propos plausibles bien qu'un peu trop proche de notre psychologie d'aujourd'hui. Au départ, il faut s'accrocher pour se rappeler des noms des différents personnages mais une page nous aide à le faire, car elle retrace la généalogie de chacune des familles du clan, et résume les liens qui les unissent. Roman lu dans sa première édition, parue sous le titre de "Meurtres chez les Magdaléniens" Il y a 15 000 ans, alors que le nord de l’Europe est recouvert de glaciers, le sud-ouest de la France bénéficie d’un climat plus froid qu’aujourd’hui, mais sec et ensoleillé. Là, dans une vallée du Périgord vivent de petits groupes nomades de chasseurs-cueilleurs. Ils appartiennent tous au clan des Grandes-mains blanches. Ils se rassemblent dès l'automne et organisent une grande chasse qui leur permettra d'assurer leur subsistance durant les longs mois d'hiver. La vallée est riche en gibier, en bois pour se chauffer et en abris sous roche pour s'installer loin des intempéries. Durant la belle saison, les différentes familles du clan se séparent pour aller vers un ailleurs propice à leur chasse et à la rencontre d'autres peuples. C'est la raison pour laquelle les "Quatre-encoches" sont partis loin de leur territoire et font route vers l'océan qu'ils n'ont jamais vu. Le père compte rapporter de ce voyage de quoi honorer la dot de sa fille aînée. Mais durant la nuit, Iranie la sœur cadette se noie et on la retrouve au matin sur la plage. Elle venait d'être officiellement choisie pour succéder à Puissance-de-Licorne, leur chamane, et devait donc commencer sans tarder sa formation. Très vite, la chamane découvre...

  Lire la suite

  En lire moins
• CausettedeMaman 16/02/2023

  Signaler
  J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman. Un meurtre et l'enquête qui suit sont le fil conducteur de ce roman, mais pour moi ce n'est pas le sujet principal. La vie des hommes préhistoriques aux alentours de Lascaux il y a 15000 ans est le principal intérêt. Ce récit est le résultat de recherches approfondies de la part de l'auteure, le mode de vie de ces magdaléniens est donc décrit aussi vraisemblablement que possible : l'organisation des clans et familles, les périls qui les menaçaient, la chasse, la dimension spirituelle, les soins aux malades et aux blessés. Les personnages sont bien décrits et bien qu'il y en ait beaucoup, on s'y retrouve facilement. On se sent proche de ces hommes et ces femmes si lointains et pourtant si semblables à nous. Le style est vivant et accessible permet d'en apprendre beaucoup sur cette période sans même s'en rendre compte ! La préhistoire prend vie dans ce récit, le temps se distord et on s'attache aux personnages : Licorne-la-Puissante, la Gracieuse, l'Audacieux... J'ai passé un très bon moment de lecture !
• Thrillarhist 28/01/2023

  Signaler
  Aaah la préhistoire ! C'est la période qui fait le plus peur car très peu traitée, que donne au final « La Chamane de Lascaux » ? Lu pour le Book club de l'histoire, c'est une lecture que j'ai bien aimé ! C'est un policier, mais le roman se partage entre policier et littérature blanche, et le seul point plus négatif que j'ai relevé, c'est le peu de transitions entre les deux. Cette partie policière est pour moi davantage un prétexte pour traiter du, très beau, message du roman : l'importance de la vie en groupe. En effet on sent vite dans le clan des tensions, des haines discrètes, des conflits ouverts, de la misogynie grandissante... Jusqu'au meurtre. Même si les sentiments des personnages sont atténués à cause des ellipses dans la première partie, la deuxième prend le temps de les reposer, en plus de la vie des familles d'un clan homo-sapiens. Aussi, si la construction est peu subtile entre policier/vie d'un clan/policier, j'ai trouvé le rythme assez soutenu, il garde beaucoup l'attention. Au final, entre thématiques que j'ai adorées, une tension très bonne sur la dernière partie, une exposition très intéressante de la vie pendant la préhistoire, j'ai beaucoup aimé ma lecture ! C'est un bon retour à cette période pour moi, qui me donne envie d'en lire davantage !Aaah la préhistoire ! C'est la période qui fait le plus peur car très peu traitée, que donne au final « La Chamane de Lascaux » ? Lu pour le Book club de l'histoire, c'est une lecture que j'ai bien aimé ! C'est un policier, mais le roman se partage entre policier et littérature blanche, et le seul point plus négatif que j'ai relevé, c'est le peu de transitions entre les deux. Cette partie policière est pour moi davantage un prétexte pour traiter du, très beau, message du roman : l'importance de la vie en groupe. En effet on sent vite dans le clan des tensions, des haines discrètes, des conflits ouverts, de la misogynie grandissante... Jusqu'au meurtre. Même si les sentiments des personnages sont atténués à cause des ellipses dans la première partie, la deuxième prend le temps de les reposer, en plus de la vie des familles d'un clan homo-sapiens. Aussi, si la construction est peu subtile entre policier/vie d'un clan/policier, j'ai trouvé le rythme assez soutenu, il garde beaucoup l'attention. Au final, entre thématiques que j'ai adorées, une tension très bonne sur la dernière partie, une exposition très intéressante de la vie pendant la préhistoire, j'ai beaucoup aimé ma lecture ! C'est...

  Lire la suite

  En lire moins
• LecturesLunaires 25/01/2023

  Signaler
  Après un gigantesque bond en arrière, nous voilà en 15 000 avant Jésus Christ en France et en compagnie de la tribu des Quatres-Encoches. Leur chamane, Licorne - la - Puissante sent qu'elle vieillit et il est l'heure pour elle de se concerter avec les esprits afin de trouver sa successeure et de la former à sa future vie chamanique. Ce n'est pas une question à la légère, mais dans la tribu, une des filles lui apparait très rapidement comme étant la bonne. A peine choisie et annoncée comme telle à tous les Quatres-Encoches, la future chamane est retrouvée morte... noyée sur la plage. Cependant, le temps presse et il faut vite retourner vers l'abri d'hiver, la tribu n'a pas le temps de s'apitoyer sur Iranie, il leur faut absolument se dépêcher de retrouver la vallée de la Vézère, où toutes les familles qui constituent le clan des Grandes-Mains-Blanches se retrouvent chaque hiver. Le chemin s'annonce difficile et les esprits de la nature n'ont pas l'air de vouloir coopérer... Licorne-La-Puissante perd peu à peu la confiance des Quatres-Encoches, mais pourtant, cette dernière est persuadée que la mort d'Iranie n'est pas un accident, et elle est bien décidée à faire tomber l'assassin. J'ai été très intriguée par ce livre et l'ai choisi car les polars préhistoriques, ça ne court pas le rues, je me suis donc tout naturellement tournée vers celui-ci. Je ne regrette aucunement mon choix. Au delà de l'enquête qui, il faut bien l'avouer, n'est pas forcément le sujet premier de ce roman, j'ai apprécié la façon dont Sophie Marvaud nous entraîne dans le quotidien de ces hommes et femmes préhistoriques. Il est clair que l'auteure a effectué un certain nombre de recherches pour écrire ce livre et je l'ai trouvé très intéressant. Je préviens tout de même que si vous êtes à la recherche d'un thriller haletant et palpitant, vous pouvez passer votre chemin. L'enquête est finalement plutôt secondaire, le texte est plus axé sur l'ambiance et la vie des protagonistes à cette époque, l'écriture de l'auteure est accessible et efficace. En conclusion, j'ai apprécié sans plus cette enquête préhistorique. C'est bien écrit, mais cela manque de suspense, d'interrogations et de rythme par moments pour moi. Par contre, j'ai souri à l'évocation de cette boucle intemporelle des problèmes humains dont il est question ici comme s'ils remontaient à la nuit des temps. ( ce qui est bien entendu, probable .. ) Je tiens comme d'habitude à remercier chaudement Netgalley ainsi que les éditions 10/18 de m'avoir permis de faire un bond dans le temps à la lecture de ce roman.Après un gigantesque bond en arrière, nous voilà en 15 000 avant Jésus Christ en France et en compagnie de la tribu des Quatres-Encoches. Leur chamane, Licorne - la - Puissante sent qu'elle vieillit et il est l'heure pour elle de se concerter avec les esprits afin de trouver sa successeure et de la former à sa future vie chamanique. Ce n'est pas une question à la légère, mais dans la tribu, une des filles lui apparait très rapidement comme étant la bonne. A peine choisie et annoncée comme telle à tous les Quatres-Encoches, la future chamane est retrouvée morte... noyée sur la plage. Cependant, le temps presse et il faut vite retourner vers l'abri d'hiver, la tribu n'a pas le temps de s'apitoyer sur Iranie, il leur faut absolument se dépêcher de retrouver la vallée de la Vézère, où toutes les familles qui constituent le clan des Grandes-Mains-Blanches se retrouvent chaque hiver. Le chemin s'annonce difficile et les esprits de la nature n'ont pas l'air de vouloir coopérer... Licorne-La-Puissante perd peu à peu la confiance des Quatres-Encoches, mais pourtant, cette dernière est persuadée que la mort d'Iranie n'est pas un accident, et elle est bien décidée à faire tomber...

  Lire la suite

  En lire moins