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La guerre des forêts
Luttes sociales dans l'Angleterre du XVIIIe siècle
Christophe Jaquet (traduit par)
Date de parution : 19/01/2017
Éditeurs :
La Découverte

La guerre des forêts

Luttes sociales dans l'Angleterre du XVIIIe siècle

Christophe Jaquet (traduit par)
Date de parution : 19/01/2017
Les résistances paysannes du XVIIIe siècle face aux notables comme lutte des classes sans merci. La lecture magistrale qu'en donne le grand historien britannique E. P. Thompson, inédite en France, analyse la victoire décisive de la propriété individuelle sur les solidarités traditionnelles et les droits coutumiers.
En 1723, le Parlement anglais adopte une loi terrible, le Black Act, qui punit de pendaison le braconnage des cerfs dans les forêts royales et les parcs seigneuriaux. La peine... En 1723, le Parlement anglais adopte une loi terrible, le Black Act, qui punit de pendaison le braconnage des cerfs dans les forêts royales et les parcs seigneuriaux. La peine de mort est bientôt étendue au simple fait de venir y ramasser du bois ou de la tourbe. Cet épisode... En 1723, le Parlement anglais adopte une loi terrible, le Black Act, qui punit de pendaison le braconnage des cerfs dans les forêts royales et les parcs seigneuriaux. La peine de mort est bientôt étendue au simple fait de venir y ramasser du bois ou de la tourbe. Cet épisode s’inscrit dans la longue histoire de la résistance paysanne face à la montée d’une conception de plus en plus exclusive de la propriété, qui grignote peu à peu les anciens droits d’usage coutumiers, et réduit les plus faibles à la misère. Il illustre la violence de la domination sociale dans l’Angleterre du XVIIIe siècle, où l’oligarchie règne par la loi du profit et la corruption. L’analyse magistrale qu’en donne le grand historien britannique Edward P. Thompson montre comment s’impose, dans l’arène juridique, l’individualisme possessif face aux droits collectifs. Elle fait revivre la brutalité du pouvoir des notables, et la détermination des braconniers, perdants magnifiques : la « guerre des forêts » est aussi une lutte de classes sans merci.
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EAN : 9782707194060
Code sériel : 460
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 196
Format : 125 x 190 mm
EAN : 9782707194060
Code sériel : 460
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 196
Format : 125 x 190 mm

Ils en parlent

Au coeur de La Guerre des forêts, de l’historien britannique E. P. Thompson, il y a la promulgation, au printemps 1723, d’une loi dont la sévérité est ahurissante, le Black Act : dorénavant, la potence attend quiconque braconne un lièvre ou du poisson, brise les vannes d’un vivier, coupe un arbre, surtout s’il a pénétré « armé et déguisé » dans la forêt. La répression s’adressait en particulier aux braconniers, qui se noircissaient le visage afin ne pas être reconnus, d’où leur surnom de Blacks, notamment dans le Hampshire et le Berkshire. Selon l’historien, ces désordres, suscités par des bandes plus ou moins organisées – l’une est dirigée par un « roi Jean » –, manifestaient la résistance des villageois aux tentatives d’appropriation de leur environnement, à la montée du capitalisme agraire qui les privait des droits coutumiers et des formes d’usage collectives des terres. Au terme de son enquête dans les archives, Thompson restitue finement non seulement les causes des troubles et les motivations des braconniers rebelles, mais aussi les positions de la gentry locale et des grands propriétaires. Cette lutte des classes est aussi l’occasion, pour l’historien marxiste, de développer une pensée subtile du droit qui ne saurait, à ses yeux, être uniquement rabattu sur son pouvoir d’oppression. Ces belles analyses sur la force du droit ne font qu’augmenter l’intérêt de cet ouvrage dont la riche matière historique croise le talent de style de son auteur.
Julie Clarini / Le Monde

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • jullius 16/07/2021
    Le capitalisme épuise deux choses disait Karl Marx : les travailleurs et la nature. Dans la nécessaire édification d'une véritable histoire de notre société, l'ouvrage de Thomson, immense historien des classes populaires, est une pierre de toute première qualité. A l'heure où les forêts sont de plus en plus victimes de nos modes de vies, qu'elles soient broyées sous les appétits voraces des grandes compagnies qui veulent s'approprier les terres et/ou le sous-sol qu'elles recouvrent pour prolonger la production des énergies et autre produits que nous ne cessons de consommer, ou qu'elles partent en fumée dans des proportions de plus en plus catastrophiques sous les effets d'un dérèglement climatique que la première cause a créé, Thomson nous rappelle l'usage « commun » de ce bien que la nature nous offre et qui permettait aux plus humbles d'y trouver de quoi vivre ; et (même si ce n'est pas son sujet) aux forêts de subsister. Mais les vrais terroristes, les rapaces, les vampires assoiffés d'or et de pouvoir, en ce XVIIIe siècle souvent associé au siècle des Lumières et de l'avènement du progrès ou de la raison, entreprirent d'exproprier de leurs droits ancestraux ces gueux qui voudraient ne rien devoir à leurs maîtres, qui pensent avoir, parce qu'ils sont hommes (paraît-il) un droit à l'autonomie. Les Blacks, « habitants de la forêt, armés, qui imposaient par la force la définition des droits à laquelle le peuple des campagnes avait été habitué, et qui résistaient à la mise en place des clôtures menaçant leur libre utilisation des terres cultivées, des sources de chauffage et de pâturages », véritables maquisards à en lutte contre la dépossession des communs forestiers, aussi héroïques furent-ils, n'y changeront rien : le droit, dont on mesure ici à quel point il est un appareil au service des intérêts d'une classe de puissants, la propagande (déjà maîtrisée, d'autant plus que ce sont les mêmes qui détiennent les moyens d'information et imposent leur idéologie trompeuse) et une chasse à l'homme sans merci sauront mettre un terme à cette résistance. Et tout ça pour quoi ? La guerre des forêts c'est l'illustration parfaite de cette entreprise d'appropriation immorale du monde par les seuls véritables voyous, pour en faire un enfer. Le capitalisme épuise deux choses disait Karl Marx : les travailleurs et la nature. Dans la nécessaire édification d'une véritable histoire de notre société, l'ouvrage de Thomson, immense historien des classes populaires, est une pierre de toute première qualité. A l'heure où les forêts sont de plus en plus victimes de nos modes de vies, qu'elles soient broyées sous les appétits voraces des grandes compagnies qui veulent s'approprier les terres et/ou le sous-sol qu'elles recouvrent pour prolonger la production des énergies et autre produits que nous ne cessons de consommer, ou qu'elles partent en fumée dans des proportions de plus en plus catastrophiques sous les effets d'un dérèglement climatique que la première cause a créé, Thomson nous rappelle l'usage « commun » de ce bien que la nature nous offre et qui permettait aux plus humbles d'y trouver de quoi vivre ; et (même si ce n'est pas son sujet) aux forêts de subsister. Mais les vrais terroristes, les rapaces, les vampires assoiffés d'or et de pouvoir, en ce XVIIIe siècle souvent associé au siècle des Lumières et de l'avènement du progrès ou de la raison, entreprirent d'exproprier de leurs droits ancestraux ces gueux qui voudraient ne rien devoir à leurs maîtres,...
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