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Les Illuminations
Jean-Michel Espitallier (préface de)
Date de parution : 04/06/2009
Éditeurs :
Pocket

Les Illuminations

Jean-Michel Espitallier (préface de)
Date de parution : 04/06/2009

À son existence maudite de voyant, de voyou, de météore, Une saison en enfer semblait lancer un dernier adieu. La fête était finie. Avec les Illuminations, Rimbaud, à vingt ans,...

À son existence maudite de voyant, de voyou, de météore, Une saison en enfer semblait lancer un dernier adieu. La fête était finie. Avec les Illuminations, Rimbaud, à vingt ans, écrit le dernier acte de son « opéra fabuleux », le plus énigmatique. En fixant ses délires et ses vertiges,...

À son existence maudite de voyant, de voyou, de météore, Une saison en enfer semblait lancer un dernier adieu. La fête était finie. Avec les Illuminations, Rimbaud, à vingt ans, écrit le dernier acte de son « opéra fabuleux », le plus énigmatique. En fixant ses délires et ses vertiges, il ouvre les portes de l’inconscient et de l’inconnaissable, il transfigure ses visions, invente le surréalisme, les villes du futur, prophétise l’ère atomique.
Les dernières lueurs du « voleur de feu » créent un spectacle total mélangeant l’épopée, la chanson, le cirque, tous les genres et tous les styles. Les Illuminations annoncent un nouveau monde, qui est finalement le nôtre.

@ Disponible chez 12-21
L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE

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EAN : 9782266192316
Code sériel : 13984
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 64
Format : 108 x 177 mm
EAN : 9782266192316
Code sériel : 13984
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 64
Format : 108 x 177 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • beldrak 14/10/2023
    Je ne suis pas vraiment ce que l'on pourrait appeler un grand fan de poésie. Je lis principalement de la poésie pour me faire un avis sur des auteurs connus et j'y trouve parfois des oeuvres intéressantes mais je n'y passerais pas des heures à m'extasier. Ce qui fait que l'introduction de mon livre m'a laissé plutôt surpris. Ce n'est pas la première fois que je vois une introduction aussi sérieuse en poésie mais je n'arrive pas à comprendre. Pour moi la poésie est un style plutôt léger que l'on doit aborder avec ouverture mais là on est à l'opposé même de cela. Une fois cette introdution passée on ne peut pas dire que je sois arrivé en terrain habituel. Pas de vers, pas de rimes mais de la prose sans structure. Toutefois, j'ai trouvé que c'était interessant. Intéressant et complètement drogué parce que pour arriver à tirer des images aussi illogique il faut être hors d'un état normal de conscience. La surprise suivante fut le peu de longueur de l'oeuvre. Une soixantaine de pages puis l'on passe à de la correspondance avec ses proches puis sa famille. Qu'à cela ne tienne, la correspondance révèle un homme qui semble lutter avec sa destinée ( et à un moment où il n'écrit plus de poèmes ) mais je ne comprenais pas vraiment la logique non plus. Il faut attendre de tomber sur la chronologie en fin de livre pour comprendre comment a vécu Rimbaud et le moins que l'on puisse dire c'est que la vie de bohème ne saurait mieux se décrire. Un coup il va à Paris puis il revient puis il repart ... Il vit avec Verlaine, lui fait quitter sa femme et son fils puis le sort du train lorsqu'il repart. C'est vraiment accrobatique et ceci explique la teneur de ses lettres qui montrent une vie pour le moins décousue. Bref, un très bon recueil de poème bien qu'un peu court. J'ai apprécié les images surréalistes.Je ne suis pas vraiment ce que l'on pourrait appeler un grand fan de poésie. Je lis principalement de la poésie pour me faire un avis sur des auteurs connus et j'y trouve parfois des oeuvres intéressantes mais je n'y passerais pas des heures à m'extasier. Ce qui fait que l'introduction de mon livre m'a laissé plutôt surpris. Ce n'est pas la première fois que je vois une introduction aussi sérieuse en poésie mais je n'arrive pas à comprendre. Pour moi la poésie est un style plutôt léger que l'on doit aborder avec ouverture mais là on est à l'opposé même de cela. Une fois cette introdution passée on ne peut pas dire que je sois arrivé en terrain habituel. Pas de vers, pas de rimes mais de la prose sans structure. Toutefois, j'ai trouvé que c'était interessant. Intéressant et complètement drogué parce que pour arriver à tirer des images aussi illogique il faut être hors d'un état normal de conscience. La surprise suivante fut le peu de longueur de l'oeuvre. Une soixantaine de pages puis l'on passe à de la correspondance avec ses proches puis sa famille. Qu'à cela ne tienne, la correspondance révèle un homme qui semble lutter avec sa destinée (...
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  • lafilledepassage 23/09/2023
    Toute première rencontre avec Rimbaud (eh oui à plus de cinquante ans !), excusez ma naïveté dans le domaine …. Et brandissant cette naïveté comme un bouclier, je vais d’emblée jeter un pavé dans la mare : Rimbaud a-t-il tenté de tuer la poésie avec ce recueil ? Je dis Rimbaud mais cela pourrait être un autre … car j’ai vu, dans certaines critiques, que la paternité de Rimbaud pour (certains de) ces poèmes était contestée. Le moins que l’on puisse dire c’est que ces poèmes en prose (et là je vous épargne le débat sur poèmes en prose versus prose poétique) ne ressemblent en rien à la poésie de l’époque : pas d’unité du thème (ou des thèmes) qui rassemblerait les poèmes du recueil, si ce n’est cette volonté de rompre avec ce qui existait jusque-là, pas d’interlocuteur fixe, pas de « nobles sentiments », aucun des thèmes classiques en poésie traités ici, comme un amour malheureux, l’angoisse de la mort, la vacuité de l’existence, … Pire, Rimbaud affiche clairement son rejet du lyrisme, du romantisme et aussi de la vulgarité des sentiments « ordinaires » (par exemple rejet d’une certaine générosité dans le « conte » ou encore le poème « nocturne vulgaire »). Non, basta de tout cela, et Rimbaud écrit et hurle : ‘quel ennui, l’heure du « cher corps » et « cher cœur » ’. « Assez vu », nous dit un Rimbaud assoiffé de renouveau (« soldes » entre autre) et pris d’une envie de renverser les conventions établies (« déluge », « mouvements », …) Les poèmes ne se soldent pas par une leçon, un sens, ou même un thème évident. Non ici les poèmes forment une suite successive, discontinue et somme toute assez incohérente de fragments, de rêveries, ou même d’hallucinations. Ils sont propices à mille interprétations ou à aucune, car c’est le danger d’une telle poésie. Mais peut-être s’agit-il plus de faire vivre au lecteur une expérience ? On lit, on relit, on pose le livre, puis on reprend le poème. On croit alors le comprendre, mais toujours il y a la clausule abrupte, déstabilisante et souvent négative. Par exemple : « il y a enfin, quand l’on a faim et soif, quelqu’un qui vous chasse ». Ou le magnifique « la musique savante manque à notre désir ». On en perd son latin, on en sort dépité, désorienté, dérouté. Lecture perturbante et exigeante. Et que dire de la forme de ces poèmes : phrases sans verbe (une pensée pour un de mes anciens prof de français qui visiblement n’avait pas lu Rimbaud) ou sans structure, néologismes inventés par l’auteur, mots anglais et allemands parsemés ci et là, tirets et parenthèses intempestifs et j’en passe. Rimbaud joue et revendique une grande liberté. La probable fameuse licence poétique, me direz-vous. Et ces poèmes, alors ? Inclassables … Tantôt mystiques, prophétiques (par exemple le sombre « Je vois la suite ! Ma sagesse est aussi dédaignée que le chaos. Qu’est mon départ auprès de la stupeur qui vous attend ? »), voire complétement hermétiques . Certains me font penser aux koans du bouddhisme zen de la tradition Rinzaï (veillées, dévotion, h). D’autres sont truffés de références bibliques (vagabond, …) ou mythologiques (bottom, antique). D’autres encore, par leur simplicité et une certaine naïveté, ressemblent plus à des contes, des histoires qu’un enfant écrirait, si ce n’était une fois de plus ces clausules assassines … Et quand il a «embrassé l’aube d’été », quand « une fleur [lui] dit son nom », « quand il dénonce l’aube au coq », Rimbaud a des allures de petit prince, celui de Saint Ex, je trouve. Mais c’est aussi une poésie descriptive qui dit le mouvement et le spectacle des villes modernes et monstrueuses, riches en nouveautés et en dramaturgie, tout comme chez Emile Verhaeren. Mais Rimbaud va plus loin en déconstruisant l’espace, en déstructurant le paysage, un peu à la façon des peintres cubistes. D’autres peintres viennent d’ailleurs à l’esprit comme Ensor (le poème « parade » par exemple), Munch ou même Van Gogh, avec les courbes de ses ciels et de ses champs. Ce n’est pas tout : la poésie de Rimbaud m’a fait penser, de nouveau en toute naïveté, aux bijoux de Wolfers (un bijoutier belge Art Nouveau) – notamment le très beau poème Fleurs - ou aux entrelacs des balcons des maisons Horta. Et puis Rimbaud est aussi le roi des associations incongrus (préfigurant peut-être les surréalistes, je pense de nouveau à une artiste belge, Marianne Van Hirtum) et des oxymores. En veux-tu en voilà : les gouffres d’azur, les puits de feu, le bonheur insupportable, les herbages d’acier et d’émeraude, le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques et la sublime rose d’eau. Alors, Rimbaud a-t-il tenté de tuer la poésie ?Peut-être a-t-il simplement voulu s’en moquer. Rimbaud, trublion et bad boy du XIXème siècle. Un véritable équilibriste qui aimait les risques : « J’ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaines d’or d’étoiles à étoiles, et je danse. » Il restera pour moi l’enfant terrible de la poésie française. Un enfant un peu triste parce qu’extrêmement lucide. Un enfant qui se réfugie dans ses rêveries et ses divagations poétiques, peuplées d’êtres imaginaires qui avancent en pagaille et dont Rimbaud nous dit « j’ai seul la clef de cette parade sauvage» … Toute première rencontre avec Rimbaud (eh oui à plus de cinquante ans !), excusez ma naïveté dans le domaine …. Et brandissant cette naïveté comme un bouclier, je vais d’emblée jeter un pavé dans la mare : Rimbaud a-t-il tenté de tuer la poésie avec ce recueil ? Je dis Rimbaud mais cela pourrait être un autre … car j’ai vu, dans certaines critiques, que la paternité de Rimbaud pour (certains de) ces poèmes était contestée. Le moins que l’on puisse dire c’est que ces poèmes en prose (et là je vous épargne le débat sur poèmes en prose versus prose poétique) ne ressemblent en rien à la poésie de l’époque : pas d’unité du thème (ou des thèmes) qui rassemblerait les poèmes du recueil, si ce n’est cette volonté de rompre avec ce qui existait jusque-là, pas d’interlocuteur fixe, pas de « nobles sentiments », aucun des thèmes classiques en poésie traités ici, comme un amour malheureux, l’angoisse de la mort, la vacuité de l’existence, … Pire, Rimbaud affiche clairement son rejet du lyrisme, du romantisme et aussi de la vulgarité des sentiments « ordinaires » (par exemple rejet d’une certaine générosité dans le « conte »...
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  • MelanieCotobelc 27/07/2023
    La prose poétique ne la décrit pas: les illuminations ne sont pas des poèmes parnassiens. Ce sont des expériences, totales, fougueuses, des aventures où à chaque fois on risque sa peau: folie, brûlure, secousse, dégoût, vertige.. On ne se lasse pas de les lire, de les vivre par procuration. Comme le poète-enfant avec l'aube sentait "un peu son immense corps" et l'étreignait avant de sombrer dans un sommeil brutal de bête assouvie.
  • Arimbo 23/01/2021
    Les illuminations Les Illuminations sont devenues au fil du temps mon œuvre préférée de Rimbaud et sans nul doute, de toute la poésie. Et pourtant, quand j’étais adolescent ce sont, comme pour beaucoup, je crois, les premiers poèmes pleins de cette extraordinaire fraicheur juvénile : Sensation, Première soirée, Roman, Ma bohème, Au Cabaret Vert, ...et les saisissants Ophélie, Le Dormeur du Val, qui m’ont d’abord attiré. Puis ce fut la révélation de ce texte halluciné et plein de feu qu'est Une Saison en Enfer. Le recueil Les illuminations me paraissait alors plus difficile, plus obscur, sauf quelques poèmes comme le merveilleux texte Aube. Mais, avec le temps, j’ai apprivoisé ce monde magique et ses énigmes. Maintenant, il m’accompagne quasi quotidiennement. Et donc, chère lectrice ou lecteur de ma petite critique, si tu n’as pas lu ce recueil, ou si tu as été rebuté par une première lecture, mon but est de te dire: il faut que tu t’accroches, une merveille t’attend, mais elle se mérite. Dans ce cheminement vers la beauté, la lecture des ouvrages de références, ceux de Bruno Claisse, Pierre Brunel, Antoine Fongaro, Michel Murat, celle du site internet remarquable d’Alain Bardel, m'ont beaucoup aidé et accompagné. Mais c’est surtout la mémorisation de la quasi totalité de ces poèmes, appris par cœur un par un, et leur déclamation à haute voix, qui m'a fait saisir le miracle de leur construction, pour certains, leur puissance évocatrice, et pour d'autres leur profondeur philosophique. Apprendre un poème des Illuminations et le déclamer, c'est gravir progressivement une montagne. Au début du chemin, vous n’êtes qu’enfermé entre quelques arbres, et puis bientôt voilà que des petites rivières, des prairies semées d'animaux, des villages s’offrent à votre vue, Et puis, chemin faisant, de plus en plus de beaux points de vue apparaissent. Et enfin, arrivé au sommet, c'est un immense paysage avec son infinité de beautés que vous contemplez, et vous ne vous lassez pas de toutes ces vues. Et chaque fois que vous récitez ce poème, ces vues changeront selon votre humeur et le temps qui aura passé. Et vous pourrez dire comme ce cher Arthur : « Je sais aujourd’hui saluer la beauté. » Quelle étrange histoire que celle de ce recueil. En 1875, Rimbaud remet à Verlaine un ensemble de feuilles numérotées de 1 à 24, et quelques unes non paginées. Puis, bien plus tard, en 1895, on retrouvera 5 autres poèmes. En 1886, c'est à l'initiative de Verlaine que sont publiés, avec les dernières œuvres en vers du poète, 41 des 48 poèmes, avec un titre donné par Verlaine, et un sous-titre « Painted Plates »(Gravures Colorées). On ne sait pas si c'était l'idée du titre était de Rimbaud, celui-ci s’étant volontairement retiré de l’activité poétique depuis 1875. D'ailleurs, les poèmes furent publiés sans lui avoir demandé son avis! Une des grandes originalités de l’écriture poétique des Illuminations, si elle est comparée aux Poèmes en Prose du Maître Baudelaire, c’est la grande diversité des formes employées, et la construction résolument « moderne », fondatrice de ce que sera la poésie du 20ème siècle. Alors que chez Baudelaire, c’est le récit poétique qui prédomine largement, Rimbaud va déployer de multiples formes : le récit en prose de Vagabonds, Ouvriers, tous ceux des Villes, par exemple, la description poétique de Ponts, Fleurs, Mystique, Ornières, mais surtout les poèmes alinéaires, avec des reprises et des parallélismes, comme Métropolitain, Barbare, Conte, Génie, Soir historique, Nocturne, Aube etc.., ceux utilisant systématiquement l’anaphore comme Dévotion, Enfance III et IV, Solde,…aussi des ruptures du discours, utilisant l’asyndète, dont Angoisse est le plus bel exemple. Et enfin, le vers libre dont Rimbaud est le créateur, dans les deux poèmes Marine et Mouvement. Il y a aussi chez Rimbaud, des essais formels très remarquables tel celui de créer des poèmes très courts, dans le merveilleux Phrases, comme celui-ci, « J’ai tendu des cordes de clocher à clocher, des guirlandes de fenêtre à fenêtre, des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse » avec une scansion extraordinaire et surtout les deux derniers mots lancés comme un cri. Un poème magnifiquement mis en musique par Britten, et les deux derniers mots chantés dans un suraigu vertigineux. Une autre caractéristique de ces poèmes, c’est leur variations de rythme, tantôt doux et calme comme dans Antique, Fleurs, Les Ponts, Mystique, tantôt et c’est très souvent le cas, leur rythme ardent, énergique, quasi explosif, impérieux, impulsif, leur caractère scandé, si caractéristique du tempérament de Rimbaud, et souligné par Aragon, Char, Eluard, Valéry et tant d’autres. Et puis il y a leur musicalité que l’on apprécie en déclamant à haute voix, dont un exemple emblématique est le poème Antique et ses incroyables sonorités, allitérations, mais on retrouve cela dans bien d’autres… . Mais surtout, il faut le dire haut et fort, Rimbaud forge ici de la façon la plus complète et la plus aboutie ce nouveau langage poétique qu’il théorisait déjà alors qu’il avait à peine 17 ans dans sa célèbre lettre à Paul Demeny. C'est-à-dire une poétique dans lequel le langage ne soit pas un langage de communication, mais soit centré sur le message esthétique, joue sur son propre code, en quelque sorte soit à l’état pur la 6ème fonction du langage de Jakobson, la fonction poétique. Cette approche qui diffère complètement de l’approche des poètes romantiques ou parnassiens, est celle que l’on trouve chez Lautréamont, Mallarmé, et presque tous les poètes du 20 ème siècle. Cela implique que le sens ne s’offre pas de façon immédiate, mais que les mots soient employés pour les sons qu’ils provoquent, les images qu’ils évoquent, leurs correspondances, leurs multiple sens etc.. Et donc, bien entendu, ce n’est pas accessible au lecteur ou à la lectrice distrait(e), ou à ceux qui recherchent les mots doux, les belles images,. Mais cependant, chez Rimbaud, à la différence de Mallarmé, et c’est en quelque sorte pour lui une contradiction insoluble, une impasse, cet hermétisme du langage va de pair avec une volonté de changer la vie, une lutte contre le conformisme, qui transparait, pour peu que l’on prenne le temps de bien les lire, dans de nombreux poèmes : Après le Déluge, Départ, Génie, Barbare, Soir historique, pour n’en citer que quelque uns. Classer ces poèmes et dégager une structure à ce recueil n’est pas simple. Les plus simples à définir sont : - d’une part les merveilleuses descriptions quasi picturales, impressionnistes, qui méritent le qualificatif de « painted plates » donné par Verlaine : le merveilleux poème Les Ponts, un paysage où Rimbaud va glisser des connotations colorées et musicales, les poèmes Fleurs, Mystique, Marine, Ornières - d’autre part les récits à connotation autobiographique plus ou moins explicite, dont les poèmes d’Enfance, Vagabonds, Ouvriers, Vies, le magnifique Départ, qui donne en quelques phrases cet impérieux appel vers l’aventure, Angoisse, encore un superbe poème, cette fois de la lutte contre « cette chienne de vie », et aussi certains avec une signification érotique cryptée tels Bottom, Dévotion. Pour le reste, je tente ici un classement personnel, bien critiquable sans doute. D’abord les poèmes dans lesquels Rimbaud évoque à nouveau son projet poétique et sa recherche de l’absolu, certains désabusés, avouant l’échec de l’entreprise, tels Conte, poème d’une incroyable beauté formelle, et rempli d’un jeu d’oxymores, et sur le temps des verbes absolument époustouflant, ou le magnifique Solde, qui est considéré actuellement comme le dernier du recueil. Mais il y en a toujours d’autres proposant à nouveau le but « prométhéen », tels Soir Historique ou Jeunesse. Chez Rimbaud, cet impulsif toujours en mouvement, on trouve, depuis Le Bateau Ivre, la volonté impérieuse d’aller vers le large, et le retour désabusé au port. Il y a ceux d’’orientation philosophique, ou politique, celui qui est le prologue du recueil : , Après le déluge, qui évoque l’échec de la Commune mais l’espoir d‘un printemps, révolutionnaire, et un des derniers, Génie qui célèbre le génie de l’humanité débarrassée des vieilles croyances. Mais ce sont aussi tous les textes très critiques de la modernité, la fièvre des explorations dans Mouvement, et tous ces poèmes qui mettent en avant la misère des villes. (Ville, Villes, Métropolitain). Enfin, et ce sont peut-être les plus beaux, les poèmes oniriques voire apocalyptiques : le célébrissime Aube, Antique, avec sa fin à la signification érotique, Being Beautous, dont le sens érotique n’échappe pas non plus à un lecteur un peu attentif, aussi Nocturne Vulgaire, Matinée d’ivresse, et enfin, Barbare, pour moi le plus beau par sa construction et sa puissance évocatrice. En conclusion, ce (trop) long commentaire n’atteindra sans doute pas son but, mais tant pis, j’aurais essayé. Chère lectrice, cher lecteur, retenez au moins cette invite du grand poète Yves Bonnefoy : « il faut absolument lire Arthur Rimbaud », et j’espère que vous y trouverez, comme moi, grâce à lui, un émerveillement de chaque jour. Les illuminations Les Illuminations sont devenues au fil du temps mon œuvre préférée de Rimbaud et sans nul doute, de toute la poésie. Et pourtant, quand j’étais adolescent ce sont, comme pour beaucoup, je crois, les premiers poèmes pleins de cette extraordinaire fraicheur juvénile : Sensation, Première soirée, Roman, Ma bohème, Au Cabaret Vert, ...et les saisissants Ophélie, Le Dormeur du Val, qui m’ont d’abord attiré. Puis ce fut la révélation de ce texte halluciné et plein de feu qu'est Une Saison en Enfer. Le recueil Les illuminations me paraissait alors plus difficile, plus obscur, sauf quelques poèmes comme le merveilleux texte Aube. Mais, avec le temps, j’ai apprivoisé ce monde magique et ses énigmes. Maintenant, il m’accompagne quasi quotidiennement. Et donc, chère lectrice ou lecteur de ma petite critique, si tu n’as pas lu ce recueil, ou si tu as été rebuté par une première lecture, mon but est de te dire: il faut que tu t’accroches, une merveille t’attend, mais elle se mérite. Dans ce cheminement vers la beauté, la lecture des ouvrages de références, ceux de Bruno Claisse, Pierre Brunel, Antoine Fongaro, Michel Murat, celle du site internet remarquable d’Alain Bardel, m'ont beaucoup aidé et accompagné. Mais c’est...
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  • frandj 25/08/2020
    J’ai tenté à nouveau la lecture de ces poésies en prose attribuées à Arthur Rimbaud (mais certains critiques considèrent qu’une partie - au moins - est l’oeuvre d’un poète mineur nommé Germain Nouveau). Quand j’ai lu "Illuminations" pour la première fois, il y a fort longtemps, je n’avais pas su dire si c’était « du lard ou du cochon » (pardon, j'utilise une expression de ma grand-mère !). Des décennies plus tard, je reste assez dubitatif. D’une manière générale, je n’ai pas d’appétence particulière pour la poésie en prose. Mais, plus précisément, je n’ai pas eu le coup de foudre pour ces textes qui étaient pourtant censés renouveler la poésie. Certes, je trouve ça et là quelques formulations jolies ou surprenantes: j’en donne quelques exemples en citations. Mais je préfère - et de loin - les poésies (rimées) que Rimbaud a écrites antérieurement.
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