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Rencontres et visites
Claudia Ancelot (traduit par)
Collection : Pavillons Poche
Date de parution : 16/05/2019
Éditeurs :
Robert Laffont

Rencontres et visites

Claudia Ancelot (traduit par)
Collection : Pavillons Poche
Date de parution : 16/05/2019
« À lire de toute urgence, la nouvelle “Bistrot, le monde”, un sommet de la palabre hrabalienne. » L’Express.

Chez un auteur de l’importance de Bohumil Hrabal, parmi les plus grands écrivains tchèques de la seconde moitié du XXe siècle, l’intérêt des premiers textes est immense. Anarchisme spontané, obsession...

Chez un auteur de l’importance de Bohumil Hrabal, parmi les plus grands écrivains tchèques de la seconde moitié du XXe siècle, l’intérêt des premiers textes est immense. Anarchisme spontané, obsession des choses et des gens de la rue, triomphe de l’imagination flirtant avec le fantastique, et surtout révolte contre la...

Chez un auteur de l’importance de Bohumil Hrabal, parmi les plus grands écrivains tchèques de la seconde moitié du XXe siècle, l’intérêt des premiers textes est immense. Anarchisme spontané, obsession des choses et des gens de la rue, triomphe de l’imagination flirtant avec le fantastique, et surtout révolte contre la banalité du quotidien et les normes établies…
Toute son oeuvre future se profile dans les nouvelles présentées dans ce recueil, écrites entre 1947 et 1964, où on fait la connaissance d’un formidable raconteur d’histoires qui n’avait pas encore appris à ménager le pouvoir. Le Hrabal des années d’après-guerre, d’avant le régime communiste et sa censure – avec laquelle il a dû, par la suite, de son propre aveu, ruser pour continuer à écrire.

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EAN : 9782221241783
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 256
Format : 1 x 182 mm
EAN : 9782221241783
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 256
Format : 1 x 182 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Glaneurdelivres 04/12/2020
    En France, on ne connaît pas tous les aspects de l’œuvre de Bohumil Hrabal. « Rencontres et visites » comble ce manque. Il rassemble quatorze textes inédits pour la plupart, qui sont des œuvres de jeunesse, quasiment tous écrits entre 1947 et 1964. Ces textes nous offrent la possibilité de confronter un avant et un après, c’est-à-dire : l’écrivain libre, d’une franchise crue et brutale, d’avant le communisme, et l’écrivain muselé, contraint de ruser avec la censure pour pouvoir être publié, ce que l’auteur d’« Une trop bruyante solitude » (et de tant d’autres chefs d’œuvre), réussit à faire habilement ! Tous les textes et nouvelles de ce livre divergent de style, de genre et de longueur, mais ils ont en commun une certaine étrangeté, de la rareté et aussi de la finesse. Avec ces textes, on a l’impression d’avoir accès aux secrets de l’œuvre et de la poésie de Bohumil Hrabal. C’est toute son œuvre future qui se trouve ici en germe ! La nouvelle « Bistrot Le Monde » est un mélange de morbide et de cocasse, et elle est dépourvue de fil conducteur rationnel. C’est un sommet de la palabre hrabalienne et c’est joliment surréaliste ! On est dans une brasserie. Un repas de mariage s’achève. Une jeune femme se suicide dans les toilettes. La foule des badauds regarde la fille morte… La mariée part avec un autre homme que son mari, car son mari a été arrêté pour outrage à agent ! La mariée déchire sa robe et sa traîne pour en faire des cordes qui vont servir de tuteurs à de jeunes arbres que le vent fait ployer ! Ainsi, à partir d’un appauvrissement, une richesse est créée, en embellissant un paysage fragile, par « raccommodage » ! Hrabal, en bon observateur, décrit à merveille le comportement des gens, leurs attitudes, et leurs réactions. Dans le texte intitulé « Les Romantiques », d’anonymes amateurs de surréalisme veulent faire une conférence dans un magasin de cercueils, en l’honneur du poète Karel Hynek Macha (1810-1836), dont le long poème « Maj » (Mai) est considéré comme un des ouvrages majeurs de la littérature tchèque. Dans « Une maison rafraîchie par la foudre », le texte fait allusion à la « Mort difficile », de l’écrivain surréaliste René Crevel (1900-1935). « Mort difficile » est un roman assez autobiographique qui critique le milieu bourgeois parisien, vu par un fils dévoyé qui fréquente le milieu artistique dans les années 20. « Fuite impossible » est un texte court, pour dire qu’on ne peut pas échapper à la mort. « Au bonheur des enfants », est un texte étrange. C’est un monologue dédoublé, constitué d’une seule longue phrase qui s’étale sur trois pages avec des dialogues… « (…), des yeux grands comme sa bouche, un teint d’abricot sans tache, elle vend comme toujours avec une totale indifférence, si ça ne vous plaît pas vous pouvez aller vous faire voir ailleurs, indignée une vieille mémère aux lèvres flasques veut essayer un harmonica pour enfant, voir si ça joue, par-dessus l’épaule de cette cliente je le vis lui, tel qu’il était, je le vis venir, je la vis elle qui me vit telle que j’étais, telle que j’étais venue uniquement à cause d’elle, à cause de moi, pour cette image précieuse… » Dans « Rencontres et visites » (nouvelle qui a donné son nom à ce recueil), on est entre récit et poème en prose. On se laisse submerger par les images. La langue est très spontanée, très « parlée ». On est d’abord au bistrot. Un déménageur loquace discute avec notre narrateur. On baigne dans l’atmosphère du bistrot avec les effluves de bière ! Les descriptions des personnages sont superbes. On palabre. On parle de femmes de petite vertu et de maladies vénériennes… Notre narrateur retrouve un garçon de café avec lequel il avait travaillé aux forges de Kladno (où Hrabal avait été ouvrier lui-même !) Il est question aussi d’une comptine tchèque… Un régal ! Ensuite, on est à bord d’un train, avec des joueurs de cartes, et avec une jeune aveugle, qui se remémore ses souvenirs de jeunesse, quand elle avait encore la vue. Elle fait des confidences… Des films sont évoqués : « Loin de Moscou », « Le médecin de campagne », et la guerre avec ses raids… Bohumil Hrabal avait publié « officiellement » ses deux premiers livres dans les années 60 : « Une perle au fond de l’eau » et « Palabreurs », et il a fait deux versions d’un texte intitulé « Baptême ». Ces deux manières d’écrire ce texte se trouvent dans ce livre. C’est l’histoire d’ un prêtre en route pour célébrer un baptême, qui blesse une biche et la hisse dans sa voiture. Il arrive à destination très sale, taché de sang et de terre… Et il y a donc deux versions de ce texte, l’une avec un auto-stoppeur, l’autre avec le nettoyage du prêtre sous les yeux du père de l’enfant. Curieusement, le baptême ne se célèbre pas dans une église ! Le régime communiste les avait-il toutes fermées ? La 1re version se distingue de la 2e par des valeurs contraires : la biche morte, dans les mains de son meurtrier, est en même temps un violoncelle de chair, tout comme le chasseur sanguinaire est aussi un homme de la foi. « Rencontres et visites » se termine par un poème qui est dédié à Kafka, intitulé « Adagio Lamentoso ». C’est un texte mûr, lyrique, où il célèbre l’attrait d’une femme, qui se dissout littéralement dans des images qui se métamorphosent sans cesse. « L’amitié entre un homme et une femme est une souffrance à deux, les renards ont déménagé hier en applaudissant l’orphéon militaire. J’aimerais tant rassembler mes forces et d’un mouvement sec arracher ton visage, d’un seul coup dénuder toutes tes pensées, d’un mouvement brutal, comme on arrache un soutien-gorge et des linges intimes. » Rien d’étonnant à ce que Hrabal ait dédié à Kafka ce poème final de ce recueil de nouvelles qui est paru en France l’année même de sa mort en 1997 ! Dans ce livre, on sent que l’écriture hrabalienne se rapproche autant de celles de grands narrateurs de la prose moderne, comme O’Henry ou Céline, que d’anonymes « palabreurs » de brasserie. On comprend que Bohumil Hrabal est clairement attaché au tout-venant de la vie, à la parole vivante, et aux mots qui sont porteurs d’énergie. Bien que peut-être moins achevés que dans son œuvre plus tardive, ces premiers textes conservent toute leur fraîcheur, leur crudité et leur part de mystère, avec un libre abandon aux images et aux forces de la langue. C’est tout l’intérêt de ce livre ! En France, on ne connaît pas tous les aspects de l’œuvre de Bohumil Hrabal. « Rencontres et visites » comble ce manque. Il rassemble quatorze textes inédits pour la plupart, qui sont des œuvres de jeunesse, quasiment tous écrits entre 1947 et 1964. Ces textes nous offrent la possibilité de confronter un avant et un après, c’est-à-dire : l’écrivain libre, d’une franchise crue et brutale, d’avant le communisme, et l’écrivain muselé, contraint de ruser avec la censure pour pouvoir être publié, ce que l’auteur d’« Une trop bruyante solitude » (et de tant d’autres chefs d’œuvre), réussit à faire habilement ! Tous les textes et nouvelles de ce livre divergent de style, de genre et de longueur, mais ils ont en commun une certaine étrangeté, de la rareté et aussi de la finesse. Avec ces textes, on a l’impression d’avoir accès aux secrets de l’œuvre et de la poésie de Bohumil Hrabal. C’est toute son œuvre future qui se trouve ici en germe ! La nouvelle « Bistrot Le Monde » est un mélange de morbide et de cocasse, et elle est dépourvue de fil conducteur rationnel. C’est un sommet de la palabre hrabalienne et c’est joliment surréaliste ! On est dans une brasserie....
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