À quand la création d'un "tribunal pénal international du travail" ? demande Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans ce livre coup de poing. Mais pourquoi un tel tribunal ? Parce que, selon elle, les responsables des morts et des atteintes à la santé sur le lieu de travail bénéficient d'une "impunité totale" au nom du "capitalisme néolibéral" comme l'a démontré l'affaire de l'amiante, sanctionnée, pour le moment, par aucune condamnation pénale en France, contrairement à l'Italie. [...] La reconnaissance des maladies professionnelles est un parcours du combattant, et le coût minime pour les employeurs, des atteintes à la santé au travail ne les incite pas à investir dans la prévention. [...] Plusieurs récits devraient marquer le lecteur, comme celui de Gaetano, mort au travail à 21 ans.
Francine Aizicovici / Le Monde Économie
Savez-vous que Travailler peut nuire gravement à votre santé ! Annie Thébaud-Mony vient de publier un livre sur ce thème. À partir de témoignages, elle explique d'où viennent les atteintes à la vie, à la santé et à la dignité des travailleurs.
Télérama
Une couverture clin d'oeil pour un sujet fort grave, les blessures, le handicap, voire la mort sur son lieu de travail. En contrepoint, les milles brouillages de cette réalité, son gommage même dans les mots: on parle d'accidents du travail et non de coups et blessures ou d'homicide. La sociologue Annie Thébaud-Mony a écrit un livre de combat, d'une violence reflétant selon elle les faits rapportés.
André Masse-Stamberger / Le Quotidien du médecin
Paru peu avant le suicide de trois employés de Renault, le livre s'ouvre sur des questions cruciales: qui a poussé au suicide? Qui a tué ? Soucieuse de replacer la santé du travail dans la perspective du droit pénal, elle (Annie Thébaud-Mony) entend "mettre en cause l'impunité de ceux qui, délibérément, conduisent une industrialisation mortifère". [...] Les salariés (surtout les plus jeunes) ne sont-il pas pris puis rejetés selon les besoins d'une production à flux tendus qui ne souffre aucun "temps mort"? Déni de reconnaissance et insécurité peuvent conduire au suicide. Tout ça "pour un développement industriel et financier ordonné aux seuls fins de l'enrichissements à court terme d'une minorité"...Quel candidat "à la magistrature suprême" proposera-t-il un projet de société moins mortifère ?
Michel Loetscher / Les Affiches
La santé au travail fait en ce moment l'objet d'une littérature foisonnante. Le dernier livre d'Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche à l'Institut nationale de la santé et de la recherche médicale, l'aborde sous un angle particulier: celui de la "sous-traitance des risques". L'auteure dénonce, à travers de nombreux exemples, ce calcul des entreprises qui consiste à déléguer aux "travailleurs invisibles", intérimaires ou salariés de petites entreprises sous-traitantes, les tâches dont on sait qu'elles auront de graves répercussions sur la santé.
L'Humanité dimanche
"Quand travailler devient synonyme de mise en danger délibérée d'autrui, atteintes à la dignité, non-assistance à personne en danger [...], la justice ne doit-elle pas de tout urgence rechercher les coupables et les condamner à la mesure de leurs actes ?" Cette citation du dernier livre d'Annie Thébaud-Mony résume bien son propos: dénoncer, chefs d'inculpation à la clé, les multiples atteintes à la santé des travailleurs tolérées par le système économique au nom du capitalisme néolibéral. Un réquisitoire construit sur de multiples témoignages et récits individuels recueillis par cette sociologue, militante et spécialiste des questions de santé au travail.
Santé et travail
Paru peu de temps avant le suicide de trois employés de Renault, l'ouvrageTravailler peut nuire gravement à votre santé s'appuie sur de nombreux témoignages marquants pour dénoncer une nouvelle forme de non-assistance à personne en danger. Plus encore, l'auteur met en garde contre la généralisation d'une sous-traitance des risques, avec en bout de chaîne, les travailleurs précaires soumis à "des formes modernes de servitude".
Syndicalisme Hebdo
Un livre salutaire qui, loin d'établir un constat désespéré, appelle à la vigilance citoyenne et à la résistance individuelle et collective.
Espace Social Européen
L'auteure rappelle le combat des travailleurs de l'amiante; elle met en garde contre les multiples produits chimiques utilisés quotidiennement et dont les effets sur la santé sont encore inconnus; enfin, elle développe le cas de l'industrie nucléaire en France, où l'emploi est géré en fonction de la dose d'irradiation des travailleurs (extérieurs).
Léonore Mahieux / Le Monde diplomatique
"Perdre sa vie à la gagner". A contempler le tableau du monde brossé par Annie Thébaud-Mony, la formule (écolo ?) des années 70 n'a pas pris une ride. L'auteur, sociologue et chercheuse à l'Inserm, n'a rien compris à la France qui gagne. Elle se soucie des vernis à qui le libéralisme prodigue toute sa tendresse: les 700 000 victimes annuelles d'accidents et maladies professionnels, des caissières, des ouvriers, des temporaires, des bouches-trous.
Jean-François Julliard / Le Canard enchaîné
Un livre percutant qui mériterait une suite sur le plan syndical et politique.
Michel Bernard / Silence
Victimes de l'amiante, de la silicose, de la sous-traitance ou des délocalisations, cet ouvrage égraine exemples révoltants et portraits poignants. Mais c'est aussi et avant tout un livre qui fait le point sur le droit en matière de santé au travail. [...] Un livre documenté, militant, qui remet en cause nos choix d'organisation du travail, exposant encore de trop nombreux salariés à des risques pour leur santé.
N. N. / Alternatives économiques
À partir de nombreux témoignages recueillis dans divers secteurs de l'industrie et des services, et de l'exemple phare de l'amiante, ce livre met en lumière l'"angle mort" de la santé publique: les atteintes à la vie, à la santé et à la dignité des travailleurs.
Supplément Le Monde libertaire