Ce qu'avait révélé l'affaire DSK, au-delà de la vie privée d'un homme public, c'était une France dont le pouvoir économique, médiatique et politique appartient encore trop exclusivement aux hommes. Quarante ans après la vague féministe, les femmes se retrouveraient plus que jamais soumises à une injonction à la séduction qui les enferme insidieusement dans les rôles d'objets auxquels elles avaient tenté d'échapper. C'est la thèse que développe Chollet dans Beauté fatale. Injonctions à être jeune, mince, belle, bien habillée, parfumée, sexy, assenées cette fois par le capitalisme via la presse et leurs étendards, les actrices et les mannequins, qui enferment les femmes dans un monde miniature (les vêtements, le maquillage, la décoration) limité à leur personne. "Aux hommes l'abstraction, la pensée, le regard, les affaires publiques, le monde extérieur ; aux femmes le corps, la parure, l'incarnation, le rôle d'objets de regards et de fantasmes, l'espace privé, l'intimité."