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Ceux qui restent
Faire sa vie dans les campagnes en déclin
Date de parution : 18/08/2022
Éditeurs :
La Découverte

Ceux qui restent

Faire sa vie dans les campagnes en déclin

Date de parution : 18/08/2022
Objet de fantasme sur le « vrai » peuple de la « France oubliée » ou de dégoût au sujet des prétendus « beaufs » racistes et ignorants, les campagnes... Objet de fantasme sur le « vrai » peuple de la « France oubliée » ou de dégoût au sujet des prétendus « beaufs » racistes et ignorants, les campagnes en déclin nourrissent bien des clichés. Mais qui sont les jeunes hommes et femmes qui y font leur vie ?
Si...
Objet de fantasme sur le « vrai » peuple de la « France oubliée » ou de dégoût au sujet des prétendus « beaufs » racistes et ignorants, les campagnes en déclin nourrissent bien des clichés. Mais qui sont les jeunes hommes et femmes qui y font leur vie ?
Si bon nombre d’entre eux rejoignent les villes pour les études, d’autres restent, souvent faute de ressources. Ceux-là tiennent néanmoins à ce mode de vie rural et populaire dans lequel « tout le monde se connaît » et où ils peuvent être socialement reconnus. Qu’ils soient ouvriers, employés ou chômeurs, ils font la part belle à l’amitié et au travail et se montrent soucieux d’entretenir une « bonne réputation ». Comment perçoivent-ils alors la société qui les entoure ? À qui se sentent-ils opposés ou alliés ?
À partir d’une enquête immersive de plusieurs années dans le Grand-Est, Benoît Coquard plonge dans la vie quotidienne de ces jeunes femmes et hommes. À rebours des idées reçues, il montre comment, malgré le chômage, la lente disparition des services publics, des usines, des associations et des cafés, des consciences collectives persistent, sous des formes fragilisées et conflictuelles. Une plongée passionnante dans le monde de celles et ceux que l’on entend peu, ou que l’on écoute mal.
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EAN : 9782348075735
Code sériel : 00557
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 224
Format : 125 x 190 mm
EAN : 9782348075735
Code sériel : 00557
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 224
Format : 125 x 190 mm

Ils en parlent

Les campagnes en déclin, ces villages où tous les commerces ont disparu et où la population ne cesse de diminuer d'année en année, sont-elles aussi “mortes” qu'elles n'y paraissent ? Comment s'organise la vie sociale des jeunes, dans ces zones désertées, où l'emploi est rare et les difficultés économiques nombreuses ? Le sociologue Benoît Coquard livre les résultats d'une enquête ethnographique au long cours riche d'enseignements à ce sujet. Depuis 2010, il s'est immergé au sein de “bandes de potes” dans ces zones rurales populaires du Grand-Est, dont il est originaire. "L'envers des faits" (c'est le titre de la collection dans laquelle il est publié) est éloquent : s'il n'y a plus d'usines, de bars, ni d'associations dans ces espaces minés par la désindustrialisation, d'autres formes d'intégration et de solidarités se tissent, entre amis, chez “les uns les autres”. Le livre de Benoît Coquard porte un regard déchargé de tout misérabilisme sur ces nouvelles générations qui restent vivre dans les campagnes en déclin, et leur donne simplement la parole - chose peu ordinaire pour une “classe parlée plus qu'elle ne parle”. Alors que le discours médiatico-politique sur la "France périphérique" est omniprésent dans le débat public, il tord le cou à de nombreuses idées reçues.
Les Inrockuptibles

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Naussie 18/07/2023
    Moi j'ai trouvé ce livre super! Les notes de bas de page sont toujours enrichissantes comme quand Benoît Coquard écrit que la "classe pour soi" est comparable sur son domaine d'enquête à l'expression QLF. Franchement cet ouvrage se parcourt tout seul; et je ne serai pas la première à faire le rapprochement, mais lire Et leurs enfants après eux ensuite est un enchaînement que je conseille.
  • Comedenanteuil 15/06/2023
    Plongée dans la diagonale du vide, ou un de ces endroits où l'industrie, les emplois à vie et le tissu social qui les accompagnaient ont déserté. Les hommes sont restés, se regroupant comme ils peuvent, survivant de solidarités intra groupes, vivant un peu contre le reste du monde, coincé dans une réalité sociale où la précarité n'est jamais loin. Un fascinant voyage, une analyse sociologique fine de ces campagnes qui gagneraient à être réenchantées, même si la vie sociale colonise et hierarchise les recoins, au prix d'une violence symbolique douloureuse entre les exclus et les inclus. de chaque côté d'un relatif fil du rasoir.
  • ZeroJanvier79 18/08/2022
    Benoît Coquard est sociologue, son terrain d'analyse est constitué des campagnes en déclin, en particulier les cantons ruraux de la région Grand Est, dont il est lui-même originaire. Dans ce livre qui poursuit les travaux de sa thèse de doctorat, il nous propose de plonger dans le quotidien de jeunes vingtenaires et trentenaires vivant dans ces campagnes en déclin. C'est un travail au long cours de sociologue, voire d'ethnographe. Le titre du livre montre, en creux, l'opposition entre ceux qui restent vivre et travailler dans ces cantons ruraux et ceux qui partent, pour étudier puis travailler, vers la grande ville la plus proche ou plus loin encore. L'auteur fait partie de cette seconde catégorie, tout comme moi, c'est ce qui m'a attiré vers ce livre. L'auteur montre parfaitement l'articulation entre le déclin économique de ces campagnes et la sociabilité qui s'y exprime autour de "clans", de "bandes de potes" au sens desquelles la solidarité est forte mais s'arrête aux frontières du clan. La concurrence pour les rares emplois stables alimente non pas un repli sur soi, souvent décrit à tort dans les médias, mais un repli sur un clan solidaire en son sein mais en rivalité avec le reste du village, du canton, et du monde. La réputation est également une "monnaie" essentielle dans ce cadre social, puisqu'elle permet d'accéder à des emplois où la recommandation (ou le piston) est indispensable. Politiquement, ce mode de vie et de pensée se traduit par une forte abstention ou par un vote qui tend très fortement à droite et à l'extrême-droite. L'enquête de Benoît Coquart s'est déroulée pendant de longues années et s'est achevée au moment où le mouvement des Gilets Jaunes commençait à éclore. Il a pu en observer les prémisses mais surtout en comprendre les ressorts dans ce cadre social d'habitude très rétif aux grands mouvements collectifs. J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a plongé dans un milieu que je connais très mal ou que je ne connais plus vraiment. Je fais partie de ceux qui sont partis, je ne le regrette pas, mais après cette lecture je comprendrai sans doute mieux ceux qui sont restés.Benoît Coquard est sociologue, son terrain d'analyse est constitué des campagnes en déclin, en particulier les cantons ruraux de la région Grand Est, dont il est lui-même originaire. Dans ce livre qui poursuit les travaux de sa thèse de doctorat, il nous propose de plonger dans le quotidien de jeunes vingtenaires et trentenaires vivant dans ces campagnes en déclin. C'est un travail au long cours de sociologue, voire d'ethnographe. Le titre du livre montre, en creux, l'opposition entre ceux qui restent vivre et travailler dans ces cantons ruraux et ceux qui partent, pour étudier puis travailler, vers la grande ville la plus proche ou plus loin encore. L'auteur fait partie de cette seconde catégorie, tout comme moi, c'est ce qui m'a attiré vers ce livre. L'auteur montre parfaitement l'articulation entre le déclin économique de ces campagnes et la sociabilité qui s'y exprime autour de "clans", de "bandes de potes" au sens desquelles la solidarité est forte mais s'arrête aux frontières du clan. La concurrence pour les rares emplois stables alimente non pas un repli sur soi, souvent décrit à tort dans les médias, mais un repli sur un clan solidaire en son sein mais en rivalité avec le reste du village, du canton,...
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  • BruC 12/03/2020
    "Qui va lire un bouquin qui parle de nous ?" Ainsi commence l’essai de Benoît Coquard, Ceux qui restent (éd. La Découverte). Cette phrase, que l’auteur reprend à plusieurs reprises tout au long de son étude, tel un leitmotiv, est l’indice que son travail sociologique est remarquable par sa nouveauté et par ses analyses pointues. Benoît Coquard, jeune sociologue à l’INRAE, est revenu dans le pays de son enfance et de son adolescence pour y interroger celles et ceux, de son âge, qui sont restés au pays. Comment font-ils leur vie dans des campagnes en déclin depuis les dernières grandes crises économiques ? Pourquoi ont-ils choisi d’y rester et, au contraire, comment s’est fait le départ de celles et ceux qui ont pris le parti de quitter leur région natale ? Comment vit-on dans ces régions souvent abandonnées ? Comment y trouve-on du travail, lorsque c’est possible ? Comment décrire les relations sociales dans des régions minées par le chômage et la pauvreté ? Benoît Coquard entend, dans Ceux qui restent, sortir des archétypes de ces néoruraux vite identifiés comme des "cassos" alcooliques, drogués et beaufs. Le sociologue a pour lui la connaissance du terrain, même s’il s’en est éloigné pour des raisons scolaires puis professionnelles. Pour autant, son passé et son expérience personnelle lui permettent d’éclairer son travail de terrain : "J’ai essayé de me mettre dans une posture de « traducteur » entre deux mondes que je côtoie par allers-retours, celui des enquêtés et celui des lecteurs de sciences sociales." Un vrai travail scientifique autant que de médiation. En prenant de la hauteur, Benoît Coquard décrypte les liens sociologiques (le "déjà, nous", "les bandes de potes"), les relations d’interdépendance, les vécus, les loisirs, "la proximité entre petits patrons et salariés", la précarité, les pistons, "la mauvaise réputation", les petites élites plus ou moins artificielles ("l’honorabilité locale"), ou les relations avec les plus âgés. Ces aînés et la manière dont les plus jeunes les voient, font l’objet d’un chapitre à part, qui n’est sans doute pas le plus frappant dans l’essai, mais qui pose les problématiques d’une génération se sentant mal dans son époque autant que dans son pays. Dans les revisites d’un passé d’autant plus fantasmé qu’il n’a pas été vécu, nous dit l'auteur, les jeunes qui restent ressentent la nostalgie d’une sorte "d’âge d’or." Une nostalgie du reste essentiellement masculine. Le "c’était mieux avant" concerne tout autant le travail que la sociabilisation, l’autonomie, le respect pour les hiérarchies ou… "la libération sexuelle." Benoît Coquard choisit aussi de faire un focus sur la disparition des bals dans les campagnes en déclin, comme la fermeture de bistrots qui fait l'objet d'une place à part dans l'essai. Le chômage est au cœur de l’étude du sociologue, comme l’épicentre de toutes les crises qui ont malmené ces régions : petits boulots, concurrences entre habitants pour l’obtention d’un emploi sur place, longues distances à parcourir pour aller travailler, manque d’épanouissement et de reconnaissance sociale. Le non-emploi et le sous-emploi sont illustrés par de nombreux exemples et d’extraits d’entretiens, chez des femmes et des hommes souvent habitués à l’intérim ou au CDD. Les crises économiques et la désindustrialisation alliés à une reproduction de modèles patriarcaux, font des femmes les premières victimes – lorsqu’elles ne choisissent pas de partir. Le "qui part" et le "pourquoi" est d'ailleurs questionné dans un chapitre passionnant sur la place de l’école, et sur la méconnaissance ou les fantasmes autour de l’étudiant "qui coûte cher." Mais ce qui intéresse aussi le sociologue ce sont les allers-retours plus ou moins réguliers et plus ou moins fréquent entre les campagnes en déclin et les (grandes) villes – Paris ou une capitale régionale – qui peuvent, elles, proposer d’importantes opportunités (d’études, de travail ou de rencontres), avec aussi leur lot de contraintes ou des dangers, réels ou non. Le chapitre sans doute le plus passionnant est celui consacré à la fin des bistrots et ses conséquences. L’auteur cite un canton passant d’une trentaine de cafés à trois, en trente ans. La quasi disparition de ces lieux de sociabilisation a transformé la manière dont les habitants se rencontrent et se côtoient. C’est désormais à l’intérieur du foyer que l’on se retrouve et que l’on se replie, explique Benoît Coquard, qui fait de ses enquêtes sur le terrain de fertiles analyses scientifiques : les invitations aux apéritifs à rallonge, les relations amicales, la place des femmes, les guerres de sexe, les inégalités jusque dans le fonctionnement de ces moments festifs ou… "le rôle social du pastis"… Bien que l’étude de Benoît Coquard se soit terminée avant la crise des Gilets Jaunes, l’auteur consacre plusieurs pages à cette mobilisation sans précédente de la France dite "périphérique." Ce mouvement est d’autant plus remarquable, précise-t-il, que les habitants de ces campagnes en déclin sont, dit-il, "très peu revendicatifs en temps normal." La limitation des routes à 80 kilomètres à l’heure a "fait péter les plombs" de ces territoires en déprise : "On vit moins bien" est-il dit par les manifestants sur les ronds-points ou autour des péages d’autoroute. C’est une France populaire et silencieuse qui fait son arrivée fracassante sur la scène française. L’ouverture et la conclusion de Ceux qui restent font de cet essai de sociologie un ouvrage d’actualité, proposant également une lecture politique passionnante, qui vient répondre à sa façon à la remarque de Vanessa, cette trentenaire questionnée :"Qui va lire un bouquin qui parle de nous ?""Qui va lire un bouquin qui parle de nous ?" Ainsi commence l’essai de Benoît Coquard, Ceux qui restent (éd. La Découverte). Cette phrase, que l’auteur reprend à plusieurs reprises tout au long de son étude, tel un leitmotiv, est l’indice que son travail sociologique est remarquable par sa nouveauté et par ses analyses pointues. Benoît Coquard, jeune sociologue à l’INRAE, est revenu dans le pays de son enfance et de son adolescence pour y interroger celles et ceux, de son âge, qui sont restés au pays. Comment font-ils leur vie dans des campagnes en déclin depuis les dernières grandes crises économiques ? Pourquoi ont-ils choisi d’y rester et, au contraire, comment s’est fait le départ de celles et ceux qui ont pris le parti de quitter leur région natale ? Comment vit-on dans ces régions souvent abandonnées ? Comment y trouve-on du travail, lorsque c’est possible ? Comment décrire les relations sociales dans des régions minées par le chômage et la pauvreté ? Benoît Coquard entend, dans Ceux qui restent, sortir des archétypes de ces néoruraux vite identifiés comme des "cassos" alcooliques, drogués et beaufs. Le sociologue a pour lui la connaissance du terrain, même s’il s’en est éloigné pour des...
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  • Flaubauski 09/01/2020
    Le hasard des choix de lectures a voulu que je lise à peu d’intervalle Leurs enfants après eux et cette enquête sociologique réalisée sur plusieurs années par Benoît Coquart. Cette enquête s’intéresse aux générations de vingtenaires et de trentenaires vivant actuellement dans le grand Est français – région dont l’auteur est lui-même issu -. Elle prend le temps de nous présenter, dans un langage accessible, avec le plus de détails et la plus grande objectivité possibles, loin des clichés souvent véhiculés par les médias principalement télévisuels, « ceux qui restent », c’est-à-dire ceux qui ont fait le choix, plus ou moins contraint – les deux cas de figure sont en effet décrits -, de rester vivre dans la zone qui leur est familière, celle de leur naissance, de leur enfance, de leur adolescence… plutôt que de partir suivre des études dans la grande ville la plus proche, et ainsi changer socialement de statut. Présentation est ainsi faite de plusieurs couples que l’auteur a suivi et a vu évoluer, professionnellement, personnellement, ou encore collectivement parlant, présentation qui nous permet de toucher du doigt toutes les difficultés rencontrées en milieu rural – de la nécessité d’avoir un véhicule personnel pour pouvoir se déplacer, que ce soit pour faire ses courses, sortir ou travailler, au parcours du combattant qu’est parfois le simple fait de trouver un travail dans une zone où il est devenu peau de chagrin en raison des mutations sociétales, en passant par le manque de loisirs diversifiés… -, et les stratégies mises en place par chacun, parfois collectivement, pour faire fi de ces difficultés quotidiennes, notamment par l’importance donnée à la place occupée au sein de cette société rurale et le désir de rester une communauté soudée malgré l’adversité. Lecture agréable et passionnante en somme que cet ouvrage ; je remercie Net Galley et les éditions La Découverte de m’avoir permis de le découvrir.Le hasard des choix de lectures a voulu que je lise à peu d’intervalle Leurs enfants après eux et cette enquête sociologique réalisée sur plusieurs années par Benoît Coquart. Cette enquête s’intéresse aux générations de vingtenaires et de trentenaires vivant actuellement dans le grand Est français – région dont l’auteur est lui-même issu -. Elle prend le temps de nous présenter, dans un langage accessible, avec le plus de détails et la plus grande objectivité possibles, loin des clichés souvent véhiculés par les médias principalement télévisuels, « ceux qui restent », c’est-à-dire ceux qui ont fait le choix, plus ou moins contraint – les deux cas de figure sont en effet décrits -, de rester vivre dans la zone qui leur est familière, celle de leur naissance, de leur enfance, de leur adolescence… plutôt que de partir suivre des études dans la grande ville la plus proche, et ainsi changer socialement de statut. Présentation est ainsi faite de plusieurs couples que l’auteur a suivi et a vu évoluer, professionnellement, personnellement, ou encore collectivement parlant, présentation qui nous permet de toucher du doigt toutes les difficultés rencontrées en milieu rural – de la nécessité d’avoir un véhicule personnel pour pouvoir se déplacer, que...
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