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Dictionnaire amoureux de Montaigne
Date de parution : 03/09/2020
Éditeurs :
Plon

Dictionnaire amoureux de Montaigne

Date de parution : 03/09/2020
Sans doute le livre le plus éclairant sur Montaigne depuis… Montaigne, et un chef-d’œuvre d’André Comte-Sponville. Il nous fait redécouvrir Montaigne, écrivain de génie, talentueux philosophe et humain d’exception.
Le tour de force d’André Comte-Sponville est d’avoir réussi, dans le dialogue amoureux qu’il mène ici avec l’auteur des Essais, à rendre limpide et bouleversante l’incroyable richesse de la pensée... Le tour de force d’André Comte-Sponville est d’avoir réussi, dans le dialogue amoureux qu’il mène ici avec l’auteur des Essais, à rendre limpide et bouleversante l’incroyable richesse de la pensée de celui-ci, tout en nous rendant intimement témoins de ce qu’il en retire pour faire franchir à sa propre philosophie... Le tour de force d’André Comte-Sponville est d’avoir réussi, dans le dialogue amoureux qu’il mène ici avec l’auteur des Essais, à rendre limpide et bouleversante l’incroyable richesse de la pensée de celui-ci, tout en nous rendant intimement témoins de ce qu’il en retire pour faire franchir à sa propre philosophie une nouvelle étape.
Il nous fait redécouvrir Montaigne, écrivain de génie, talentueux philosophe, humain d’exception que l’on aurait tant aimé connaître : « quel esprit plus libre, plus singulier, plus incarné ? Quelle écriture plus souple, plus inventive, plus savoureuse ? Quelle pensée plus ouverte, plus lucide, plus audacieuse ? Celui-là ne pense pas pour se rassurer, ni pour se donner raison. Ne vit pas pour faire une œuvre. Pour quoi ? Pour vivre, c’est plus difficile qu’il n’y paraît, et c’est pourquoi aussi il écrit et pense. Il ne croit guère à la philosophie, et n’en philosophe que mieux. Se méfie de ‘l’écrivaillerie‘ et lui échappe, à force d’authenticité, de spontanéité, de naturel. Ne prétend à aucune vérité, en tout cas à aucune certitude, et fait le livre le plus vrai du monde, le plus original et, par-là, le plus universel. Ne se fait guère d’illusions sur les humains, et n’en est que plus humaniste, Ni sur la sagesse, et n’en est que plus sage. Enfin il ne veut qu’essayer ses facultés (son titre, Essais, est à prendre au sens propre) et y réussit au-delà de toute attente. Qui dit mieux ? Et quel auteur, plus de quatre siècles après sa mort, qui demeure si vivant, si actuel, si nécessaire ? »
 
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EAN : 9782259277891
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 656
Format : 132 x 201 mm
EAN : 9782259277891
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 656
Format : 132 x 201 mm

Ils en parlent

" André Comte-Sponville, nous fait redécouvrir l'un de nos plus grands philosophes, qui est aussi un écrivain et un homme hors normes. Avec une ferveur communicative, en le citant longuement et en disant ce que cet esprit libre lui a apporté, le philosophe fait ressortir l'originalité, la profondeur,!a complexité, la modernité de la pensée de l'auteur des « Essais », Un chemin de sagesse plus de
quatre siècles après. "
 
Martine Freneuil / Le Quotidien du medecin
" Voilà assurément le livre le plus lumineux sur Montaigne et ouvrage essentiel du philosophe André-Comte-Sponville. Il nous fait redécouvrir Montaigne, écrivain de génie, talentieux philosophe et humain d'exception que l'on aurait tant aimé connaître. Dans ce dictionnaire plein de vivacité et de sagesse, le tour de force d'André-Comte-Sponville est d'avoir réussi, dans le dialogue amoureux qu'il mène ici avec l'auteur des "Essais", à rendre limpide et bouleversante l'incroyable richesse de la pensée de celui-ci, tout en nous rendant témoins de ce qu'il en retire pour faire franchir à sa propre philosophie une nouvelle étape. "
René Chiche / Journal de France
« Le tour de force d’André Comte-Sponville est d’avoir réussi, dans le dialogue amoureux qu’il mène ici avec l’auteur des Essais, à rendre limpide et bouleversante l’incroyable richesse de la pensée de celui-ci, tout en nous rendant intimement témoins de ce qu’il en retire pour faire franchir à sa propre philosophie une nouvelle étape. »
Valérie / Librairie Papeterie du Théâtre Zannini

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Amangerdufoin 07/04/2024
    André Comte-Sponville apprécie Montaigne et nous en fait part dans cette collection bien connue. Montaigne, après Saint Augustin, parle de lui. Et atteint l'universel... Aucun sujet ne lui fait peur... Et c'est pour cela qu'il nous semble si proche... Plongez-vous directement dans les Essais !
  • marchenry 29/12/2023
    Dictionnaire amoureux certes, d'admiration c'est évident, savant et érudit ça tombe sous le sens, mais dictionnaire exigeant aussi, dense et intense, où chaque entrée, bien choisie, riche et structurée, est l'occasion d'apprendre, de comprendre et de réfléchir, tout à la fois avec Montaigne et Comte-Sponville, c’est-à-dire au 16ème siècle et aujourd'hui. Un vrai plaisir, à lire et à relire, par sauts et gambades.
  • lehibook 02/12/2023
    Voilà un livre qui mérite bien son nom : dictionnaire par sa forme et amoureux par le rapport qu’entretien son auteur , André Comte-Sponville avec son sujet ,Montaigne. En 126 entrées très conséquentes , se fait jour la connivence entre les deux philosophes dans les idées (en très grande partie) et dans la volonté d’être accessible à tous . Ce qui ne signifie pas facilité mais exigence et plaisir . André Comte-Sponville mène avec gourmandise son lecteur à la découverte d’une œuvre et d’un homme que ,personnellement ,j’aurais bien aimé fréquenter tant sa sagesse souriante me ravit.
  • ivredelivres 28/06/2021
    J’aime bien la collection des Dictionnaires amoureux et j’attendais patiemment que quelqu’un nous propose un dictionnaire de Montaigne. Voilà c’est fait et avec André Comte-Sponville ce qui est pour moi gage de qualité car ce talentueux philosophe est plein d’admiration et de ferveur pour le gascon. Vous allez me dire que j’ai déjà lu des biographies, des essais sur Montaigne, oui mais voilà je ne m’en lasse pas donc hop le dictionnaire prend place sur mes étagères. Dans son livre : Education philosophique et dans une interview, l’auteur dit : « Bizarrement je n’ai jamais eu aucun cours sur Montaigne durant toutes mes études ». Avec ce dictionnaire André Comte-Sponville se fait un devoir et un plaisir de vous convaincre que lire Montaigne « c’est rencontrer un ami » car l’auteur des Essais est « Un type extrêmement attachant » Les Essais sont portés par une écriture éblouissante dit André Comte-Sponville même s’il reconnait que Pascal sur des sujets identiques est plus percutant, mais voilà Pascal ne possède pas le côté ondoyant, sinueux, souple de Montaigne qui l’enchante. Il révère la liberté de pensée de Montaigne, une pensée bien audacieuse pour l’époque et aujourd’hui encore bonne pour nous lecteur. « Montaigne n’appuie jamais: il dit ce qui lui vient dans l’instant, comme cela vient, dans la vivacité, la légèreté, la fragilité de l’improvisation, quitte à y revenir plus tard, à changer d’avis peut-être. » Ce qui rend ce dictionnaire si plaisant c’est le talent avec lequel l’auteur sait rendre simplement tout la richesse de pensée de Montaigne, sait nous le faire approcher très intimement et nous propose d’en faire notre compagnon de route, un voisin et ami pour notre propre pensée. Il ne se lasse pas de nous dire à quel point Les Essais peuvent nous apprendre à penser, à douter mais surtout que « Montaigne nous apprend à aimer la vie telle qu’elle est, imparfaite, mortelle » Pour André Comte-sponville, Montaigne nous enseigne le bonheur avec ses limites et c'est avec obstination que Montaigne nous dit « C’est chose tendre que la vie » à condition de vivre au présent, lui qui vivait en un temps de guerres et d’épidémies, le Covid n’est pas si loin, et Montaigne enfonce le clou « Pour moi donc, j’aime la vie. ». Ce dictionnaire montre bien que pour les lecteurs assidus du philosophe le plaisir de lecture n’est jamais émoussé et que l’on peut après bien des années y trouver encore des sujets d’étonnement. J’ai bien entendu mes entrées préférées dans ce dictionnaire L’âge, oui ce n’est pas la folle gaieté mais j’aime le commentaire que l’auteur fait pour lui même et que je partage totalement, sur la vieillesse, la douleur, la proximité de la mort. « Ses protestations face au grand âge, me font plus de bien que tant de dénégations optimistes ou hypocrites, qui font aujourd’hui florès et me donnent envie de vomir. Trop de sucre, trop de mensonges. Ils font semblant de ne pas vieillir ou d’aimer ça :c’est une marque encore de la vieillesse qui se méconnaît elle-même » L’entrée Chine un peu surprenante mais comme elle fait intervenir François Jullien le sinologue que j’ai beaucoup lu et aimé, elle m’a passionné, Montaigne le plus chinois des philosophes ? Je vous laisse découvrir pourquoi. J’ai aimé l’entrée Admirateurs avec les écrits des amoureux de Montaigne. Vauvenargues voit en Montaigne « un prodige dans des temps barbares » Goethe admire son « tour d’esprit inestimable et serein » Stendhal juge que son style est peut-être celui , dans toute la littérature française, « qui a le plus de coloris ». Flaubert qui s’y connaissait en matière de prose, apprécie lui « le plus délectable de tous les écrivains » Il dit « lisez le d’un bout à l’autre, et quand vous aurez fini, recommencez » Zola aime « sa fermeté, sa gaieté, son allure libre » En un mot conclut-il « je suis son disciple, son fervent admirateur » Parlant de Montaigne Tzvetan Todorov disait « qu’il était celui qui a lu tous les Anciens et que tous les Modernes ont lu. » Orson Wells le déclare son « auteur préféré, le plus parfait écrivain que le monde ait produit » L’hommage qui touche le plus André Comte Sponville, « est celui en acte de Tolstoï. Lorsqu’il partit pour son dernier voyage, dont il ne devait pas revenir, l’auteur de Guerre et Paix, n’emporta que deux livres :la Bible et les Essais » La forme du dictionnaire est très proche de la forme de lecture que Montaigne appréciait, le dictionnaire vous permettra de pilloter dans l’oeuvre et la pensée de Montaigne et vous irez « A sauts et à gambades » en compagnie d’un ami. André Comte-Sponville dit dans une interview que « c’est le plus libre des esprits libres. C’est peut-être bien le plus grand écrivain français » montrant par là la modernité de Montaigne quatre siècle après sa mort, il est sensible à un Montaigne qui reste « humain dans une époque inhumaine »J’aime bien la collection des Dictionnaires amoureux et j’attendais patiemment que quelqu’un nous propose un dictionnaire de Montaigne. Voilà c’est fait et avec André Comte-Sponville ce qui est pour moi gage de qualité car ce talentueux philosophe est plein d’admiration et de ferveur pour le gascon. Vous allez me dire que j’ai déjà lu des biographies, des essais sur Montaigne, oui mais voilà je ne m’en lasse pas donc hop le dictionnaire prend place sur mes étagères. Dans son livre : Education philosophique et dans une interview, l’auteur dit : « Bizarrement je n’ai jamais eu aucun cours sur Montaigne durant toutes mes études ». Avec ce dictionnaire André Comte-Sponville se fait un devoir et un plaisir de vous convaincre que lire Montaigne « c’est rencontrer un ami » car l’auteur des Essais est « Un type extrêmement attachant » Les Essais sont portés par une écriture éblouissante dit André Comte-Sponville même s’il reconnait que Pascal sur des sujets identiques est plus percutant, mais voilà Pascal ne possède pas le côté ondoyant, sinueux, souple de Montaigne qui l’enchante. Il révère la liberté de pensée de Montaigne, une pensée bien audacieuse pour l’époque et aujourd’hui encore bonne pour nous lecteur. « Montaigne n’appuie...
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  • zenzibar 26/05/2021
    J’ai découvert Montaigne sur le tard et depuis il ne me lache plus. Enfin je devrais utiliser le pluriel, car si je privilégie la version de 1595, finalisée par Marie de Gourmay, apparue comme par magie dans une brocante alors que je la cherchais, quasi offerte pour une poignée d’euros, je consulte régulièrement ma version en « français moderne » d’André Lanly de la collection Quarto-Gallimard. Sans débat, ma préférée est celle de 1595, qu’il m’arrive d’emporter dans les transports en commun ou dans mon sac à dos, à l’occasion de sorties en pleine nature. Par conséquent, des liens très forts. Alors, « l’ami de l’ami » pourrait être un ami ? Pas vraiment, car ce « Dictionnaire amoureux de Montaigne » est aussi un peu un « Dictionnaire amoureux d’André Comte Sponville » par « lui-m’aime ». Qu’ACS soit un aficionado et un grand connaisseur de Montaigne ne fait pas de doute mais ce dictionnaire constitue un effet d’aubaine pour lui, pour se mettre régulièrement lui et ses livres en tête de gondole. Le lecteur a ainsi le privilège de savoir qu’ACS a des soucis de coliques, oui, comme Montaigne. Mais au XVIéme siècle, pour ces problèmes de santé, pour traiter les calculs, aucun traitement pour soulager les tourments. Quand Montaigne évoque, furtivement, ces ennuis, cela permet d’apprécier combien en dépit de ces souffrances, les préoccupations spirituelles, humaines n’ont cessé d’inspirer le sage. De même, ce copinage corporatiste, courtisan, en particulier avec Luc Ferry, ne présente aucun intérêt. Est-ce que dans « Les Essais » Montaigne relate des promenades à cheval avec Henri de Navarre, futur Henri IV, ses rencontres avec Henri III ou Catherine de Médecis ? Il aurait pourtant pu légitimement confier quelques anecdoctes d’un intérêt historique. Abstraction faite de cet excès de vanité, il existe de bonnes raisons de lire très attentivement ce dictionnaire. Je pourrais en citer au moins trois. La première est que cette lecture offre l’occasion de relire de nombreuses citations des Essais. Même si la majorité est très connue, le charme et le plaisir agissent toujours avec la même fraîcheur de la découverte. La seconde, et là nous sommes au coeur de la matrice d’ACS, est que cette présentation permet de croiser la lecture « brut » dans toute sa floraison sauvage et ses résurgences avec une carte et ses courbes de niveaux. Car il faut bien en convenir, la lecture des Essais n’est pas facile, même en « français moderne ». Le propos serpente, s’allonge, dévie et on peut vite perdre le fil. La plupart du temps le titre du chapitre n’a rapidement plus aucun rapport avec le(s) développement(s), on en oublie même son initulé. Enfin, ce livre permet de compléter l’information factuelle du commun des mortels, par exemple sur La Boétie, Marie de Gourmay... Sur le contenu, si la grille de lecture proposée est, me semble t-il, dans l’ensemble assez consensuelle et ne doit pas faire polémique, il est malgré tout plusieurs points susceptibles de ne pas apporter l’adhésion. Je n’en aborderai qu’un, concernant les livres. Pour ACS, « Au fond il ne les aime pas tant que çà ! » (p. 342) et un peu plus loin « l’exceptionnelle grandeur de son œuvre tient au moins en partie à ce peu d’importance qu’il accorde aux livres en général (...) » (p. 344). On croit rêver… Bien sur, ACS peut extraire quelques citations qui semblent abonder dans ce sens. Mais tout au long des Essais, si le propos est souvent grave, il n’en demeure pas moins que Montaigne est facétieux. Régulièrement, il joue avec le lecteur, il faut, je pense, voir les clin d’œil malicieux. Il faut aussi lire entre les lignes, oui je sais, pas évident….il y une telle densité dans l’oeuvre, dans l’expression luxuriante de la pensée de Montaigne, qu’il paraît a priori étonnant que l’auteur eût pu laisser cette liberté au lecteur. Pourtant, j’ai la faiblesse de penser que Montaigne a tracé volontairement comme un jeu de piste, pas pour trouver une chimérique pierre philosophale, mais juste par plaisir de battre les cartes et aussi parfois par sécurité. Si on peut lire effectivement « Je feuillette les livres, je ne les estudie pas » (p. 690-éd 1595) cette affirmation est à l’évidence balayée par ce qui est développé quelques pages plus en avant. Car si « ceste capacité de trier le vray (…) je la dois principalement à moy », « les plus fermes imaginations que j’aye », au-delà des intuitions et méditations « je les aye establie et fortifiées par l’authorité d’autruy et par les sains exemples des anciens. » (p. 697 éd. 1595). Autrement dit, Montaigne se forge son opinion après maints balancements intérieurs et lectures des livres de sagesse antique. Ainsi comme pour la question religieuse, pour laquelle l’appartenance à la foi catholique écrite çà et là dans l’ouvrage est à l’évidence une pure concession formelle du bout des lèvres, pour éviter le bûcher, il n’est pas exclu que Montaigne souhaitât ne pas être trop estampillé comme un lettré. A cette époque cela pouvait sentir l’hérétique. Comment peut-on penser le quart de la moitié d’une seconde, qu’un homme puisse se retirer dans une tour, avec comme pièce centrale une bibliothèque, sans que celui-ci ne soit pas dévoré par la passion du livre, de la lecture, des mots ? On n’inscrit pas des citations sur les murs, la charpente, sans être fiévreusement habité par celles-ci. Les Essais sont parsemés d’un nombre infini de citations. Aujourd’hui, c’est naturellement un jeu d’enfant de retrouver une citation avec internet, mais il en était évidemment tout autre au XVIeme siécle. Montaigne ne pouvait compter que sur sa mémoire et la consultation, encore et encore, de ses livres, en particulier de sagesse antique. Et s’il n’y avait que les citations...Au fil des pages Montaigne ne cesse de relater des faits historiques ou légendaires, anecdotes pittoresques, qui à l’évidence ont dans leur grande majorité une source livresque. Alors certes on peut relever « Quand j’ecris je me passe bien de la compagnie et souvenances des livres ; de peur qu’ils n’interrompent ma forme. » (p. 917 éd 1595). A mon sens, cela signifie surtout que l’auteur distingue le temps de la lecture/réflexion de celui de l’écriture. Du reste, quelques lignes plus loin de ce chapitre « Sur quelques vers de Virgile », il ajoute « Mais je me puis plus malaisement deffaire de Plutarque ; il est si universel et si plain, qu’ à toutes occasions et quelque subject extravagant que vous ayez pris, il s’ingere à votre besongne, et vous tend une main liberale et inespuisable de richesses, et d’embellissements » (p. 918 éd 1595) Ces mots n’ont pas échappé à Virginia Woolf « Voilà quelqu’un qui connut le succès dans cette hasardeuse entreprise qu’est la vie ; fut un maitre, un époux, un père ; reçut des rois, aima des femmes, et passe des heures pencher sur de vieux livres ». Dans son court essai dédié à Montaigne, Virginia Woolf (« Essais choisis » p. 51) ne pouvait mieux résumer. Des rois, des femmes, des livres, auxquels on doit ajouter Etienne de la Boétie, tels pourraient être les points cardinaux de la boussole de Montaigne. Quelques manques aussi dans ce dictionnaire. Une absence très regrettable, celle de feu Robert Merle, auteur de la saga « Fortune de France ». Dans cette série monumentale, Robert Merle a remis au goût du jour le français du XVIéme siècle, celui de Montaigne, enfin plus ou moins modernisé. Un travail d’orfèvre qui doit beaucoup aux Essais. Le berceau familial du héros se situe dans le Périgord près de Sarlat. Beaucoup d’expressions des Essais ont été insérées, avec bonheur, dans Fortune de France ;l’esprit de Montaigne y est très présent, enfin dans les premiers volumes. Dans le troisième opus, l’auteur met directement en scène Montaigne dans sa tour. Robert Merle avait toute sa place dans ce dictionnaire. Plus accessoirement, ma curiosité aurait été satisfaite si ACS avait abordé a minima cet étonnant rapprochement qui ne peut manquer d’être opéré. On ne compte plus dans cette langue française des Essais, notamment dans cette édition de 1595 le nombre de mots que l’on retrouve quasi à l’identique dans la langue anglaise : « rober », « adventure, « estranger », « authorité », « doubte », « estomach » etc etc...Typiquement le type de recherche que l’on peut entreprendre lorsque l’on est rémunéré pour cette activité. Dommage... Pour terminer sur une note où j’adhère totalement avec ACS, on peut mentionner la connexion qu’il établi avec la sagesse orientale. Montaigne est labellisé « maitre zen en Occident » (p.60), « le plus chinois des penseurs occidentaux » (p.108), et ce n’est pas pour céder à un effet de mode. « La plus basse marche est la plus ferme ; c’est le siège de la constance. Vous n’y avez besoing que de vous. Elle se fonde là et appuyée toute en soy. » (p. 683 éd 1595). « Celui qui se dresse sur la pointe de pieds n’est pas stable. » (Lao Tseu XXIV trad. Stephen Mitchell) Il est de fait qu’avec cette myriade de petits post it colorés, qui marquent les pages de mes exemplaires des Essais, un petit air de drapeau de prière tibétain enveloppe ces Essais  ! En conclusion, contrairement par exemple au sympathique « Eté avec Montaigne » de Compagnon, ce livre ne sera lu sans doute que par des lecteurs déjà très familiers avec Montaigne. C’est dommage, car il se lit très facilement et il est parfaitement documenté et inspirant. Et il ne reste plus qu’à écrire ma critique amoureuse des Essais.J’ai découvert Montaigne sur le tard et depuis il ne me lache plus. Enfin je devrais utiliser le pluriel, car si je privilégie la version de 1595, finalisée par Marie de Gourmay, apparue comme par magie dans une brocante alors que je la cherchais, quasi offerte pour une poignée d’euros, je consulte régulièrement ma version en « français moderne » d’André Lanly de la collection Quarto-Gallimard. Sans débat, ma préférée est celle de 1595, qu’il m’arrive d’emporter dans les transports en commun ou dans mon sac à dos, à l’occasion de sorties en pleine nature. Par conséquent, des liens très forts. Alors, « l’ami de l’ami » pourrait être un ami ? Pas vraiment, car ce « Dictionnaire amoureux de Montaigne » est aussi un peu un « Dictionnaire amoureux d’André Comte Sponville » par « lui-m’aime ». Qu’ACS soit un aficionado et un grand connaisseur de Montaigne ne fait pas de doute mais ce dictionnaire constitue un effet d’aubaine pour lui, pour se mettre régulièrement lui et ses livres en tête de gondole. Le lecteur a ainsi le privilège de savoir qu’ACS a des soucis de coliques, oui, comme Montaigne. Mais au XVIéme siècle, pour ces problèmes de santé, pour traiter les calculs, aucun traitement pour soulager les tourments....
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