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Éloge de la folie
Adages - Colloques - Réflexions sur l'art, l'éducation, la religion, la guerre, la philosophie - Correspondance
Jean-Louis Margolin (préface de)
Date de parution : 29/10/1992
Éditeurs :
Bouquins

Éloge de la folie

Adages - Colloques - Réflexions sur l'art, l'éducation, la religion, la guerre, la philosophie - Correspondance

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Jean-Louis Margolin (préface de)
Date de parution : 29/10/1992

Contemporain de Christophe Colomb, correspondant et parfois conseiller de l'empereur d'Allemagne, Charles Quint, des rois de France et d'Angleterre, François 1er et Henri VIII, du pape Léon X, ami de...

Contemporain de Christophe Colomb, correspondant et parfois conseiller de l'empereur d'Allemagne, Charles Quint, des rois de France et d'Angleterre, François 1er et Henri VIII, du pape Léon X, ami de Holbein et de Durer - qui tous deux ont fait son portrait -, confident de Thomas More et adversaire de...

Contemporain de Christophe Colomb, correspondant et parfois conseiller de l'empereur d'Allemagne, Charles Quint, des rois de France et d'Angleterre, François 1er et Henri VIII, du pape Léon X, ami de Holbein et de Durer - qui tous deux ont fait son portrait -, confident de Thomas More et adversaire de Luther, Erasme (1469-1536) est à l'aube des temps modernes le penseur, l'érudit et le polémiste le plus important et le plus célèbre à travers l'Europe.
Jamais il n'a été plus actuel que dans cette fin du XXe siècle. Hostile à tous les fanatismes, faisant la guerre à la guerre, réfléchissant mieux aux problèmes de l'éducation que nos spécialistes de la pédagogie, dénonçant le nationalisme comme une menace pour l'humanité, proposant de régler nos différends par contrat, sinon par consensus, Erasme est bien notre contemporain. Ses valeurs : tolérance et cosmopolitisme.
Ce volume contient l'Éloge de la Folie dans une traduction inédite, les Adages, les Colloques ainsi qu'un choix important de lettres qui montrent la vie de ce grand humaniste au quotidien, ses relations d'amitié, ses haines, ses voyages. Un Dictionnaire d'Erasme et de l'humanisme renseigne sur sa vie, ses idées, son époque, ses contemporains.
La présente édition a été établie par Claude Blum, professeur à l'université de Bâle et à la Sorbonne, en collaboration avec Jean-Claude Margolin, André Godin et Daniel Ménager dont les travaux sur Erasme et son temps font autorité.
Robert Kopp.

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EAN : 9782221059166
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 1520
EAN : 9782221059166
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 1520

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • gerardmuller 11/02/2024
    Éloge de la folie /Érasme (1466-1536) Bien que né à Rotterdam, c’est en Angleterre qu’Érasme mit la dernière main à cette satire qu’il avait méditée tout au long de ses voyages. Dans l’Éloge de la Folie, il passe en revue toutes les sociétés de son temps et en détaille les vices et les ridicules avec un bon sens de tous les instants. Cette œuvre, condamnée par la Sorbonne a eu une influence considérable sur la littérature du monde occidental et a été un des catalyseurs de la Réforme, dont Érasme fut un partisan. L’examen satirique, qui fait constamment référence aux mythes de l’Antiquité, va porter non seulement sur les superstitions et les pratiques pieuses dans l’Église, mais aussi, faisant parler la déesse de la Folie, il développe une critique acerbe non seulement des diverses professions et catégories sociales, notamment les théologiens, les maîtres, les moines et le haut clergé, mais aussi de façon féroce des courtisans. Malgré tout, il faut bien voir qu’Érasme, ayant conservé toute sa vie un fond de prudence extrême issu de son éducation monacale, avance à pas feutrés et fait montre à fleuret moucheté d’un humour redoutable et bienvenu. Et s’adressant à son ami fidèle Thomas Morus, il déclare que si l’amour-propre ne l’aveugle, il pense qu’il n’est pas tout à fait fou en faisant l’éloge de la folie, et affirme qu’il cherche plus à faire rire qu’à mordre : « À l’exemple de Juvénal, je ne suis pas descendu dans la sentine des vices pour la remuer, j’ai plutôt passé gaiement en revue les ridicules que les turpitudes. » Il ridiculise tous ces penseurs et ces sages, les hypocrites stoïciens, qui retenus par une fausse vergogne, se contentent de suborner quelque rhétoricien flagorneur ou quelque poète songe-creux, leur débitant, à beaux deniers comptants, leur panégyrique, autrement dit de gros mensonges ! L’absence de sagesse rend seule la vie agréable a dit Sophocle. Car les dieux les plus austères savent eux-mêmes sacrifier à la Folie ! Diane elle-même, oubliant tout à fait la modestie de son sexe, ne chassait plus rien dans les forêts que le bel Endymion pour qui elle mourait d’amour ! Aux stoïciens cependant, l’auteur concède qu’ils n’ont pas tort quand ils disent que la sagesse consiste à suivre la raison et la folie, au contraire, à suivre ses passions. Il avoue sans honte mettre en pratique le proverbe populaire qui conseille de se louer soi-même si on ne rencontre personne d’autre pour le faire. Vive l’amour-propre, la flatterie, l’oubli, la paresse, la volupté, la démence, la bonne chère, la fête de la dive bouteille, en bref la Folie ! Rabelais plus tard s’en souviendra ! Évoquant sa naissance, Érasme reconnait qu’elle n’a pas été marquée par des pleurs et que sa vie ne connut que des délices : « car mes lèvres ont pressé le sein de deux nymphes complaisantes, l’ivresse, fille de Bacchus, et l’ignorance, fille de Pan, que vous pouvez voir parmi mes suivantes. » Et les femmes alors ? « La femme est, il faut l’avouer, un animal inepte et fou, mais au demeurant plaisant et gracieux. » écrit l’auteur., et d’ajouter que ce qui recommande plus particulièrement les femmes aux hommes, c’est leur folie ! « Les hommes permettent tout aux femmes, pourvu qu’elles leur donnent en retour le plaisir ; or, qu’est-ce que le plaisir, sinon la Folie, le source du plus grand plaisir de la vie Sans les plaisirs, l’existence ne saurait échapper à l’ennui. ! Plus loin, Érasme écrit avec malice : « Deux obstacles sont à vaincre : la timidité, qui obscurcit les idées et amoindrit les moyens, et la crainte qui, en exagérant les dangers, détourne des grandes actions. La Folie pare merveilleusement à toutes les deux…Les hommes s’éloignent d’autant plus du bonheur qu’ils possèdent plus de sagesse. » Plus loin, ce sont les comédiens, les musiciens, les orateurs et les poètes qui sont la cible, de par ce qu’il appelle « leur orgueil, leur jactance et leur morgue qui sont en raison directe de leur ignorance, ce qui ne les empêche pas de trouver chaussure à leurs pieds, car il ne faut jamais oublier, une chose a d’autant plus d’admirateurs qu’elle est inepte. » « De tous les mortels, la classe la plus folle est sans contredit celle des marchands. Le mensonge, le parjure, le vol, la friponnerie, l’imposture, ils mettent tout en œuvre. » Gloire à eux ! Platon disait que la folie des amants est la plus douce des félicités. Érasme y souscrit en ajoutant par ailleurs que la vie des dévots est une espèce de folie. Le passage sur les moines, les évêques, les cardinaux et les papes est des plus savoureux… La dernière phrase adressée au lecteur : « Adieu donc, applaudissez, vivez en joie, et buvez sec, illustres adeptes de la Folie. » Magnifique ! Un grand texte humaniste et impertinent, d’une grande liberté d’expression, anticonformiste au possible, qui connut un immense succès à l’époque de sa parution, et que l’on lira tel un entremet avec délectation, même si certains passages touchent à l’ennui par leur longueur. Un exercice à haut risque que cet ouvrage provocateur plein d’insolence qui surprit nombre de ses contemporains, en des temps où l’hérésie se voyait condamner durement, temps de schismes et chasse aux sorcières. On peur supposer qu’en demandant l’assentiment de son amis Thomas More qui faisait alors autorité, Érasme cherchait une justification, une protection. Car oser ouvertement s’opposer aux excès mondains d’alors de la religion et de l’Église chrétienne tout en dénonçant le dogmatisme ainsi que le fanatisme religieux de son époque, aurait pu valoir le pire à l’écrivain. D’ailleurs en 1545 lors du Concile de Trente, le livre fut comme l’ensemble de son œuvre mis à l’index. Cela n’a pas nui à sa popularité, bien au contraire. On a pu dire à juste raison que ce petit livre subversif écrit en 1509 fut un texte fondateur de l’humanisme européen. Éloge de la folie /Érasme (1466-1536) Bien que né à Rotterdam, c’est en Angleterre qu’Érasme mit la dernière main à cette satire qu’il avait méditée tout au long de ses voyages. Dans l’Éloge de la Folie, il passe en revue toutes les sociétés de son temps et en détaille les vices et les ridicules avec un bon sens de tous les instants. Cette œuvre, condamnée par la Sorbonne a eu une influence considérable sur la littérature du monde occidental et a été un des catalyseurs de la Réforme, dont Érasme fut un partisan. L’examen satirique, qui fait constamment référence aux mythes de l’Antiquité, va porter non seulement sur les superstitions et les pratiques pieuses dans l’Église, mais aussi, faisant parler la déesse de la Folie, il développe une critique acerbe non seulement des diverses professions et catégories sociales, notamment les théologiens, les maîtres, les moines et le haut clergé, mais aussi de façon féroce des courtisans. Malgré tout, il faut bien voir qu’Érasme, ayant conservé toute sa vie un fond de prudence extrême issu de son éducation monacale, avance à pas feutrés et fait montre à fleuret moucheté d’un humour redoutable...
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  • titimeccano 28/07/2023
    Après la lecture de la bio d’Érasme par Stefan Zweig, voilà l’un des livres d’Érasme les plus célèbres, très grand texte mais texte court, bourré d’humour d’ironie et de bon sens, écrit vers 1500 mais étonnamment actuel dans le fond, pétri de références à Homére dans la forme : Éloge de la folie ! Incroyable rencontre tellement jubilatoire !!
  • Moijedu14 23/07/2023
    Il s'agit d'une thèse humoristique, rédigée en latin de manière volontairement savante, truffée à dessein de locutions grecques, découpée en 68 articles. Érasme y fait parler la déesse de la Folie et lui prête une critique acerbe des diverses professions et catégories sociales, notamment les théologiens, les maîtres, les moines et le haut clergé mais aussi les courtisans dont nous avons une satire mordante. Il existe une référence directe au genre au chapitre LX : « Mais il n'est pas dans mon sujet d'examiner la vie des papes et des prêtres, j'aurais l'air de composer une satire au lieu de mon propre éloge, et l'on pourrait croire qu'en louant les mauvais princes j'ai l'intention de censurer les bons. » Cette citation illustre bien le ton de l'oeuvre, où la Folie fait son propre éloge, mais un éloge transformé par Érasme en une véritable satire. Cette technique permet de surprendre le lecteur, d'affiner la dénonciation des travers de ses contemporains, et de rendre son propos plus efficace. Cet auteur a excellé dans le genre satirique. Ainsi, il est l'auteur des Colloques : une satire piquante des moeurs de son époque qui souligne son esprit indépendant. Mais dans L'Éloge de la Folie, la satire s'élargit et dépasse l'époque de son auteur pour atteindre la société humaine en général.Il s'agit d'une thèse humoristique, rédigée en latin de manière volontairement savante, truffée à dessein de locutions grecques, découpée en 68 articles. Érasme y fait parler la déesse de la Folie et lui prête une critique acerbe des diverses professions et catégories sociales, notamment les théologiens, les maîtres, les moines et le haut clergé mais aussi les courtisans dont nous avons une satire mordante. Il existe une référence directe au genre au chapitre LX : « Mais il n'est pas dans mon sujet d'examiner la vie des papes et des prêtres, j'aurais l'air de composer une satire au lieu de mon propre éloge, et l'on pourrait croire qu'en louant les mauvais princes j'ai l'intention de censurer les bons. » Cette citation illustre bien le ton de l'oeuvre, où la Folie fait son propre éloge, mais un éloge transformé par Érasme en une véritable satire. Cette technique permet de surprendre le lecteur, d'affiner la dénonciation des travers de ses contemporains, et de rendre son propos plus efficace. Cet auteur a excellé dans le genre satirique. Ainsi, il est l'auteur des Colloques : une satire piquante des moeurs de son époque qui souligne son esprit indépendant. Mais dans L'Éloge de la Folie, la satire...
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  • The_Noir 18/12/2022
    Érasme est avant tout homme de la renaissance, il a pour seul intérêt, seule vraie passion l'homme, le spectacle des hommes qui l'entourent. Il le veut plus libre et surtout plus sincère. Il revêt donc le visage de la folie plaidant sa cause. C'est par l'ironie souvent criante de vérité que dégage cette plaidoirie, qu'il s'en prend à toutes les incongruités de son siècle : superstitions, orgueil, lâcheté et avant tout l'hypocrisie ambiante des courtisans et du pouvoir religieux.) Ironie et paradoxe sont donc les clés de cet ouvrage car l'humaniste de Rotterdam, qui se veut sage et philosophe, ne cesse de prétendre que les fous sont les plus heureux des hommes. D'autre part, il semble timidement ressortir de l'ouvrage que le bonheur humain n'est pas inconciliable avec une foi sincère. Mais je n'aurais rien dit sur Érasme, rien d'important en tout cas, si je ne soulignais pas cet appétit de paix autant sociale qu'entre états, qui marque aussi l'avènement de l'esprit de la Renaissance. Je me permettrais d'ajouter que la traduction de Claude Barousse rend le texte d'une lecture des plus agréables et contemporaines... on le croirait écrit hier tant dans le style que dans son propos.
  • Pirouette0001 09/08/2022
    Pour les 555 ans de la naissance d'Erasme, la Maison d'Erasme, entendez le musée en quoi consiste aujourd'hui la maison où il a vécu brièvement à Bruxelles, a organisé une série de conférences. Je n'ai pu assister qu'à celle consacrée aux colloques, qui devraient être réédités. J'ai été tellement enthousiasmée par l'actualité et la modernité des extraits cités, que j'ai couru acheter L'Eloge de la folie. Car là où j'imaginais que la traduction du latin allait être pesante et ennuyeuse à lire, c'est tout le contraire. L'oeuvre de traduction souligne au contraire que ce texte est loin d'être démodé. On a de la peine à croire du reste que ce texte n'ait pas été mis à l'index du temps d'Erasme, tant il est irrévérencieux. Mais quel humour ! Et quelle perspicacité, quelle intelligence ! Je me suis régalée. Et soyons fous effectivement !
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