Un peu gênée
je chantonne devant toi
quelques chansons d'amour.
Les poèmes que rassemble Je te menace d'une colombe blanche ont la fraîcheur des matins d'avril, l'ingénuité frémissante de la sensualité, la transparence heureuse des amours juvéniles. Mais une ombre les menace, celle des premières blessures, de la trahison, de la séparation, de...
Un peu gênée
je chantonne devant toi
quelques chansons d'amour.
Les poèmes que rassemble Je te menace d'une colombe blanche ont la fraîcheur des matins d'avril, l'ingénuité frémissante de la sensualité, la transparence heureuse des amours juvéniles. Mais une ombre les menace, celle des premières blessures, de la trahison, de la séparation, de l'exil qui tient aujourd'hui encore Maram al-Masri loin de sa terre natale. Peu d'images dans cette poésie, dont Adonis, Salah Stétié ou de grands poètes français ont salué la beauté, mais la calligraphie, nette et déliée, des émois d'une femme qui vient à nous « en habitante de la Terre ».
SALAH STÉTIÉ
Maram al-Masri met quelques mots ensemble, des mots simples, et elle nous les donne à lire, dun geste discret, comme si cétait là une petite lettre à chacun de nous adressée personnellement. (Préface du recueil Je te regarde,Al-Manar, 2007).
ADONIS
Deux choses mattachent à lécriture de Maram al-Masri : la première tient dans le fait quelle donne une forme linguistique à sa féminité, vécue et imaginée, dans sa perceptible pureté originelle, et que dans la sphère des mots, sentiments et impressions, elle se glisse de manière effrénée, par les labyrinthes du sexe.
La seconde est que tout cela, elle le traduit avec une écriture qui semble avoir surgi avant lart, comme si cétait quelque chose de purement informe ou un projet, comme si lécriture était une question organique et non technique. Elle traduit cela avec la passion dun style quotidien, simple, chaleureux, irrépressible, sur le point de rencontrer son corps, mais qui sarrête presque au bord du langage.
SALEH DIAB
Maram al-Masri est lune des plus éminentes poétesses arabes écrivant une poésie qui naccorde pas le primat au travail sur la langue. Dans latelier poétique de Maram al-Masri, le travail formel se fait ainsi par petites touches, juste ce quil faut pour la construction du poème. Donc pas de fioritures, de découpages, de jeux et dartifices scripturaux dans son écriture, ce qui ne veut pas dire manques et lacunes par rapport à son expérience poétique qui sétend depuis lannée 1984, date de la parution de son premier recueil : Je te fis don dun pigeon blanc. Premier recueil suivi dun deuxième : Une cerise rouge sur un carrelage blanc, et dun troisième : Je te regarde. (Extrait du mémoire de maîtrise en littérature arabe : Le corps dans la poésie féminine arabe des années soixante-dix jusquà nos jours , université Paris-VIII).