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Jim Morrison et le diable boîteux
Collection : Romans l'Archipel
Date de parution : 24/08/2016
Éditeurs :
L'Archipel

Jim Morrison et le diable boîteux

Collection : Romans l'Archipel
Date de parution : 24/08/2016
Le nom de Gene Vincent est inséparable de son hit intemporel, « Bee-bop-a-Lula ». Mais en 1968, l’époque n’est plus au rockabilly : les fans réclament de la sauvagerie. Quant à Jim Morrison,... Le nom de Gene Vincent est inséparable de son hit intemporel, « Bee-bop-a-Lula ». Mais en 1968, l’époque n’est plus au rockabilly : les fans réclament de la sauvagerie. Quant à Jim Morrison, l’emblématique chanteur des Doors, il rêve d’en terminer avec la musique pour renaître à Paris dans la peau d’un poète.Les... Le nom de Gene Vincent est inséparable de son hit intemporel, « Bee-bop-a-Lula ». Mais en 1968, l’époque n’est plus au rockabilly : les fans réclament de la sauvagerie. Quant à Jim Morrison, l’emblématique chanteur des Doors, il rêve d’en terminer avec la musique pour renaître à Paris dans la peau d’un poète.Les deux artistes, âgés de 33 et 25 ans, partagent déconvenues et désespoir. Morrison voue un culte sans borne à son aîné. Les voilà pourtant tous deux prisonniers d’une célébrité trop précoce, qui les conduit à se détruire.Défonces suicidaires, bisbilles avec la justice et soucis conjugaux seront le ciment de leur amitié, nourrie d’alcool, de drogue, d’errance et de blues. Résistera-t-elle aux excès en tous genres ? Quand la réalité rattrape la fiction, en 1971, ne reste que le souvenir de deux existences foudroyées à trois mois d’intervalle.Los Angeles, Woodstock, Miami, Toronto, Paris… Dans ce roman où les faits réels alimentent la fiction, on croise John Lennon, Alice Cooper, Richard Nixon, Elvis Presley, Charles Manson. Le tout rythmé par les commentaires d’un vieil animateur radio qui a vécu en direct une époque bénie où le rock’n’roll était bien plus qu'une musique à danser. 
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EAN : 9782809820218
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 213
Format : 140 x 225 mm
EAN : 9782809820218
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 213
Format : 140 x 225 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Sabinedarroze 20/11/2022
    Le nom de Michel Embareck ne vous dira peut-être rien, mais le style réveillera sans doute vos souvenirs de lecture du magnifique journal Best dont il fut une des meilleures plumes. L’auteur collabora également à Rolling stones ou à Libération. Le style reste très rock, agressif , rythmé et sans concession. Jim Morisson « iconisé » après sa mort prématurée et propulsé au rang de génie de son vivant a noué une amitié de comptoir avec Gene Vincent ( l’auteur de Be bop a lula). Le boiteux imbibé d’alcool et de stupéfiants au coude à coude avec le junkie le plus célèbre de l’histoire du rock, il fallait qu’ils fussent tous les deux au fond du désespoir. Si la quatrième de couverture spolie totalement ce qui est présenté comme un roman, la balade proposée par l’auteur dans ces deux destins construits sur des faits connus et d’autres un peu moins, se laisse lire non sans plaisir. L’auteur nous fait croiser également Lennon et Yoko, Alice Cooper, Elvis entre Paris, Toronto et Miami. Certains portraits sont au vitriol. Les convenances des sociétés de l’époque corsetées par la pseudo bien pensance sont bien rendues et forment le lit du rejet par le cercle familial en premier lieu de Jim et Gene. Leur émancipation par la musique ( et les consommations d’alcool et de drogue) , à l’époque de provocation, ne pouvait les conduire qu’au trépas. Sans doute étaient-ce des appels au secours , des appels à l’amour. Personne ne répondit à leur hurlements de douleur. Seul le voile de l’ivresse et de la fuite dans les brumes de paradis artificiels constituèrent le baume de leur souffrances. La fin des deux protagonistes ne fait pas de mystère. Les addictions multiples les emportent et les délivrent de leur mal de vivre respectif. Une belle lecture. Le nom de Michel Embareck ne vous dira peut-être rien, mais le style réveillera sans doute vos souvenirs de lecture du magnifique journal Best dont il fut une des meilleures plumes. L’auteur collabora également à Rolling stones ou à Libération. Le style reste très rock, agressif , rythmé et sans concession. Jim Morisson « iconisé » après sa mort prématurée et propulsé au rang de génie de son vivant a noué une amitié de comptoir avec Gene Vincent ( l’auteur de Be bop a lula). Le boiteux imbibé d’alcool et de stupéfiants au coude à coude avec le junkie le plus célèbre de l’histoire du rock, il fallait qu’ils fussent tous les deux au fond du désespoir. Si la quatrième de couverture spolie totalement ce qui est présenté comme un roman, la balade proposée par l’auteur dans ces deux destins construits sur des faits connus et d’autres un peu moins, se laisse lire non sans plaisir. L’auteur nous fait croiser également Lennon et Yoko, Alice Cooper, Elvis entre Paris, Toronto et Miami. Certains portraits sont au vitriol. Les convenances des sociétés de l’époque corsetées par la pseudo bien pensance sont bien rendues et forment le lit du rejet par le...
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  • koalas 09/11/2016
    Michel Embareck ancien critique de rock très calé livre de manière bien torchée sa version romancée de la rencontre détonante entre deux grandes deux figures du rock Jim Morisson une gueule d'ange à la dérive qui décroche des Doors et rêve de cinoche nouvelle vague de filmer un portrait en couleur de son idole le chanteur de Be Bop A Lula le premier à porter un futal en cuir. Gène Vincent le maudit, Gène l'éclopé qui a un pied dans l'oubli, l'autre dans la douleur Gene le sauvage, Gene génie Une main gantée de noir qui tient un pétard l'autre qui gratte un accord de guitare. Pendant plus de trois ans une virée de bitures, d'errances, de dopes et de blues de la Californie à Paris.. En bon connaisseur l'auteur revisite le répertoire des Doors, le groupe phare de la révolte d'une génération, des chansons cultes comme Unknow Soldier, chanson d'opposition à la guerre du Vietnam passe en revue les années hippies, flower power, Woodstock et la déconfiture du rock qui perd ses grandes figures Brian Jones, Janis Joplin, Jimmy Hendrix... claque une belle tirade sur le blues narre un moment de folie dans un motel perdu du Nevada et livre sa propre version de la mort du chanteur des Doors... J'ai pas décroché d'une ligne c'est bien écrit , bien balancé le duo rock bien barré en accord Jim Morisson et le diable boiteux, un putain de bon road movie d'anthologie qui vous ouvre les portes...du rock'n'roll Michel Embareck ancien critique de rock très calé livre de manière bien torchée sa version romancée de la rencontre détonante entre deux grandes deux figures du rock Jim Morisson une gueule d'ange à la dérive qui décroche des Doors et rêve de cinoche nouvelle vague de filmer un portrait en couleur de son idole le chanteur de Be Bop A Lula le premier à porter un futal en cuir. Gène Vincent le maudit, Gène l'éclopé qui a un pied dans l'oubli, l'autre dans la douleur Gene le sauvage, Gene génie Une main gantée de noir qui tient un pétard l'autre qui gratte un accord de guitare. Pendant plus de trois ans une virée de bitures, d'errances, de dopes et de blues de la Californie à Paris.. En bon connaisseur l'auteur revisite le répertoire des Doors, le groupe phare de la révolte d'une génération, des chansons cultes comme Unknow Soldier, chanson d'opposition à la guerre du Vietnam passe en revue les années hippies, flower power, Woodstock et la déconfiture du rock qui perd ses grandes figures Brian Jones, Janis Joplin, Jimmy Hendrix... claque une belle tirade sur le blues narre un moment de folie dans un motel perdu du Nevada et livre sa propre version de la mort du chanteur des Doors... J'ai pas décroché d'une ligne c'est...
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  • AlouquaLecture 26/09/2016
    Moi qui ai toujours aimé les Doors, si l’on me propose un livre avec Jim Morrison, je ne peux que dire oui #9786; De plus, j’avais déjà entendu parler de l’auteur, j’étais donc ravie de pouvoir le découvrir. Dans ce livre, l’auteur mélange réalité et fiction. Où est la réalité, où est la fiction, je pense que seuls les vrais connaisseurs de Jim Morrison pourront réellement répondre, mais pour ma part, même si je n’ai su repéré tout ce qui fait partie du réel, j’ai franchement apprécié ma lecture. D’après moi, il ne faut surtout pas se prendre la tête à tenter de repérer le vrai de la fiction, nous passerions à côté de l’histoire écrite. Les chapitres sont assez courts, ce qui donne de la vitesse à notre lecture. Les dialogues sont bien pesés et dosés, chaque mot faisant partie du livre est à sa place exacte tel un puzzle géant dont les pièces s’imbriquent au fil des pages. Non seulement j’ai pris plaisir à voyager au temps de Jim Morrison, mais j’ai trouvé une certaine magie dans ce livre, celle de rencontrer une de ses idoles même si tout n’est pas tout à fait réel. Un livre que je ne peux que vous recommander.Moi qui ai toujours aimé les Doors, si l’on me propose un livre avec Jim Morrison, je ne peux que dire oui #9786; De plus, j’avais déjà entendu parler de l’auteur, j’étais donc ravie de pouvoir le découvrir. Dans ce livre, l’auteur mélange réalité et fiction. Où est la réalité, où est la fiction, je pense que seuls les vrais connaisseurs de Jim Morrison pourront réellement répondre, mais pour ma part, même si je n’ai su repéré tout ce qui fait partie du réel, j’ai franchement apprécié ma lecture. D’après moi, il ne faut surtout pas se prendre la tête à tenter de repérer le vrai de la fiction, nous passerions à côté de l’histoire écrite. Les chapitres sont assez courts, ce qui donne de la vitesse à notre lecture. Les dialogues sont bien pesés et dosés, chaque mot faisant partie du livre est à sa place exacte tel un puzzle géant dont les pièces s’imbriquent au fil des pages. Non seulement j’ai pris plaisir à voyager au temps de Jim Morrison, mais j’ai trouvé une certaine magie dans ce livre, celle de rencontrer une de ses idoles même si tout n’est pas tout à fait réel. Un livre que je ne peux que...
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  • Garoupe 29/08/2016
    « Entre la vérité et le mensonge existe une zone libre appelée roman » Période 1968-1971. Jim Morrison adule Gene Vincent (le diable boiteux du titre). Il veut faire un film documentaire sur ce dernier. Au-delà d’une certaine idée de la musique, ces deux stars partagent une même idée de l’alcool, des filles et de la vie en règle générale. Mon Dieu, que dire de ce livre… en dehors de choses dithyrambiques ? Au risque de faire passer ce billet pour un billet de complaisance ? Tant pis. Un petit mot d’abord sur la structure narrative du livre : la majeure partie du récit se concentre sur les quatre années couvertes par l’histoire. De 1968, Michel Embareck parle du concert d’Elvis donné en forme de revival qui donne le la d’un retour à la nostalgie comme moteur de la musique produite aux Etats-Unis. De 1969, il en fait le marqueur de la fin d’un rêve marqué par les crimes de la bande à Manson : c’est la lente descente aux enfers de l’héritage de Woodstock définitivement enterré à Altamont au cours du concert des Rolling Stones dont la sécurité était assurée par des Hells Angels et où un spectateur a trouvé la mort. De 1970, il note la petite mort musicale et psychologique de ses deux protagonistes, emportés par des retours avortés, des espoirs envolés, des promesses inachevées. Enfin, de 1971, il ne fait rien parce qu’il s’agit de l’année de la mort de Gene Vincent et de Jim Morrison. Le tour de force de Michel Embareck (en dehors du fait d’avoir mis en incipit une phrase de son héros récurrent de polars et que je cite en titre de ce billet !) est de donner l’impression au lecteur d’être avec ses personnages tout au long d’un récit qui, s’il est chronologique, n’en est pas pour autant linéaire. Michel Embareck a eu la présence d’esprit d’intercaler un personnage pas si secondaire que cela : le Midnight Rambler, un fondu de musique dont la carrière s’est « résumée » à tenir l’antenne d’une radio de minuit à six heures du matin, toutes les nuits, pour parler musique et diffuser les nouveautés. Sa carrière et son talent lui ont permis d’accumuler nombre d’anecdotes et une connaissance de ce milieu encyclopédique. Datées de 2015-2016, ces interludes contemporains donnent le sens du vent, la direction que doit prendre le récit des années 1968-1971. Michel Embareck distille également au fur et à mesure de son récit quelques réflexions sur la musique, sur les liens indéniables entre musique et histoire, sur les ruptures à la fin de chaque cycle musical, l’afflux soudain et le regain de nostalgie d’une période marquant systématiquement la fin d’un cycle et l’arrivée d’un nouveau. L’aspect vivant du récit de Michel Embareck fait qu’on ne sait jamais si on est dans la fiction ou dans la réalité : on a envie de croire à tout ce qu’il raconte, invention ou pas, fantasme ou pas. On a envie que tout se soit déroulé tel que cela nous est raconté. Et tant pis pour la vérité historique ! Et pourtant on y croise tellement de noms ultra-connus qui ont fait l’imaginaire d’un quarantenaire comme moi, trop petit à l’époque pour connaître tout cela. C’est peut-être pour cela que cela sonne si vrai : parce que je n’ai pas connu cette période, parce que je n’en connais que certains héritages musicaux. J’ose quand même croire qu’un connaisseur prendrait autant de plaisirs que moi, différents peut-être, parce qu’il chercherait à déceler le vrai du faux, à dénicher les élucubrations de l’auteur autant qu’a se rappeler sa propre jeunesse. Et on retombe donc sur la nostalgie… d’ailleurs, celle-ci est-elle celle de Michel Embareck ou celle de toute une génération ? Et tout semble couler de soi-même, tout est fluide dans le récit de Michel Embareck et on suit ce road movie fatal avec une délectation non feinte, un plaisir jamais démenti au cours de ces 215 pages menées tambour battant, sans repos. Mais après tout, ni Morrison ni Vincent ne prenaient le temps de faire de pauses dans leur course folle vers la mort, il est logique que le lecteur ne bénéficie d’aucun répit. Un petit mot aussi sur ce qui ne m’a pas échappé au moment de la lecture mais au moment où je rédigeais ce billet : Michel Embareck propose une analyse personnelle de ce qui a conduit à la disparition pratiquement simultanée de Gene Vincent et de Jim Morrison et le rapport qu’ils ont eu à leur propre légende, à leur propre mythe. Ces eux personnages haut en couleur ont littéralement subi leur caractère légendaire de leur existence même dans la chanson, l’un n’ayant pratiquement été l’homme que d’une chanson et l’autre ayant toujours regretté de n’être qu’un scribouillard poussant la chansonnette et de ne pas être un musicien à part entière dans le groupe des Doors. Je terminerai ce billet en décernant à Michel Embareck deux prix : ceux des pages 100-101 et 178. Je vous les livre telles qu’en elles mêmes… magiques : Pages 100-101 Auprès de lui, Yoko Ono se dandine telle une morve souriante, tape mécaniquement dans ses mains – pas forcément en rythme –, puis se lance dans des glougloutements de dindon neurasthénique. Gene et Jim se dévisagent, estomaqués par l’insupportable larsen vocal. Un murmure d’incompréhension parcourt le public jusqu’alors enthousiaste. Un silence accablé accompagne les premières minutes de l’interminable chanson suivante, sorte de psalmodie sioux, comme si Yoko jouissait en avalant un ukulélé désaccordé. Ou accouchait. Quelques huées montent des gradins, une ou deux canettes voltigent mais la plupart des spectateurs demeurent interdits, à se creuser la tête à la recherche d’un lien entre le rock and roll et cet hululement névralgique. Page 178 - Tu vas te marrer, bro’, t’à’l’heure j’ai feuilleté un journal d’ici, RockFolk. D’vine un peu qui qu’est en couverture ? - Toi ? - Meuh non, Lennon et sa bridée de Toronto. - Celle qui quand elle chante on dirait qu’elle a avalé une cornemuse, un banjo et la pédale de distorsion avec ? « Entre la vérité et le mensonge existe une zone libre appelée roman » Période 1968-1971. Jim Morrison adule Gene Vincent (le diable boiteux du titre). Il veut faire un film documentaire sur ce dernier. Au-delà d’une certaine idée de la musique, ces deux stars partagent une même idée de l’alcool, des filles et de la vie en règle générale. Mon Dieu, que dire de ce livre… en dehors de choses dithyrambiques ? Au risque de faire passer ce billet pour un billet de complaisance ? Tant pis. Un petit mot d’abord sur la structure narrative du livre : la majeure partie du récit se concentre sur les quatre années couvertes par l’histoire. De 1968, Michel Embareck parle du concert d’Elvis donné en forme de revival qui donne le la d’un retour à la nostalgie comme moteur de la musique produite aux Etats-Unis. De 1969, il en fait le marqueur de la fin d’un rêve marqué par les crimes de la bande à Manson : c’est la lente descente aux enfers de l’héritage de Woodstock définitivement enterré à Altamont au cours du concert des Rolling Stones dont la sécurité était assurée par des Hells Angels et où un spectateur a trouvé la mort....
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  • encoredunoir 28/08/2016
    À Shreveport, Louisiane, en 2015, le Midnight Rambler, animateur de radio blanchi sous le harnais, se souvient de la fin des années 1960 et de deux hommes qu’il a eu l’occasion de croiser à l’époque. Jim Morrison surfait alors encore sur le succès des premiers albums des Doors et sa réputation sulfureuse tandis que Gene Vincent, le diable boiteux du titre, tentait vainement de renouer avec le succès. Le pivot de cette histoire, en fait, c’est Elvis. Le King qui débarque sur NBC pour son « comeback show » attifé de cuir comme Gene Vincent, sorte de baroud d’honneur pour résister à la montée en puissance de la pop qui semble finir d’enterrer le bon vieux rock. Pour Morrison, ce spectacle tient de l’escroquerie, de la contrefaçon, de la basse imitation de Gene Vincent. Vincent, de son côté, qui peine à garder la tête hors de l’eau et voit mourir le rock, admire la combativité d’Elvis, l’icône rock, celui qui est à l’origine de tout et qui continue de s’accrocher. Mais ce 3 décembre 1968, Jim Morrison à Miami et Gene Vincent à Los Angeles, chacun en train de téter une bouteille chez leur mère devant la télé, sont d’accord au moins sur un point : c’est quand il joue du blues qu’Elvis est dans le vrai, parce que ça n’est pas une mode, parce que c’est immortel. Eux ne le sont pas, et leur rencontre qui ne va pas tarder sera d’une certaine manière une tentative pour chacun d’accéder à une forme d’immortalité à travers le projet de film sur Gene Vincent que murit Jim Morrison. « Entre la vérité et le mensonge existe une zone libre appelée roman. » dit en exergue Victor Boudreaux, le détective d’Embareck. Et c’est là que se réfugie l’auteur pour broder autour de la rencontre véridique entre Gene Vincent et Jim Morrison au moment où meurent les années 1960. Car, à travers les deux personnages, Michel Embareck dresse le portrait d’une époque charnière. Celle de la fin d’une innocence qui n’a d’ailleurs – et le personnage de Gene Vincent le montre bien – jamais vraiment existé et que viennent définitivement enterrer l’embourbement américain au Vietnam, Charles Manson ou Altamont. À travers le Midnight Rambler, c’est l’érudition du Michel Embareck journaliste rock que l’on entend et à travers Morrison et Vincent, c’est le Michel Embareck romancier dont on reconnaît l’ironie mais qui a par ailleurs changé de ton. Il abandonne ici la gouaille de Boudreaux et, mis à part les chapitres du Midnight Rambler, sa faconde de raconteur d’anecdotes musicales, pour offrir à Jim Morrison et à Gene Vincent des voix bien particulières dont il a finement travaillé l’écriture. Dans cette zone entre vérité et mensonge, entre réalité et imagination, Embareck offre un roman particulièrement abouti, foisonnant tout en étant doté d’une certaine épure. Un beau voyage. À Shreveport, Louisiane, en 2015, le Midnight Rambler, animateur de radio blanchi sous le harnais, se souvient de la fin des années 1960 et de deux hommes qu’il a eu l’occasion de croiser à l’époque. Jim Morrison surfait alors encore sur le succès des premiers albums des Doors et sa réputation sulfureuse tandis que Gene Vincent, le diable boiteux du titre, tentait vainement de renouer avec le succès. Le pivot de cette histoire, en fait, c’est Elvis. Le King qui débarque sur NBC pour son « comeback show » attifé de cuir comme Gene Vincent, sorte de baroud d’honneur pour résister à la montée en puissance de la pop qui semble finir d’enterrer le bon vieux rock. Pour Morrison, ce spectacle tient de l’escroquerie, de la contrefaçon, de la basse imitation de Gene Vincent. Vincent, de son côté, qui peine à garder la tête hors de l’eau et voit mourir le rock, admire la combativité d’Elvis, l’icône rock, celui qui est à l’origine de tout et qui continue de s’accrocher. Mais ce 3 décembre 1968, Jim Morrison à Miami et Gene Vincent à Los Angeles, chacun en train de téter une bouteille chez leur mère devant la télé, sont d’accord au...
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