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La Danse des simulacres
Une philosophie du goût
Date de parution : 11/04/2019
Éditeurs :
Bouquins

La Danse des simulacres

Une philosophie du goût

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Date de parution : 11/04/2019

Le système médiatique vit bien souvent de polémiques. Les livres et les oeuvres en font souvent les frais. C’est ainsi que, la plupart du temps, parce qu’ils ne laissent pas...

Le système médiatique vit bien souvent de polémiques. Les livres et les oeuvres en font souvent les frais. C’est ainsi que, la plupart du temps, parce qu’ils ne laissent pas prise à la chicane, on ignore que Michel Onfray a publié une dizaine de recueils de poésie et une vingtaine...

Le système médiatique vit bien souvent de polémiques. Les livres et les oeuvres en font souvent les frais. C’est ainsi que, la plupart du temps, parce qu’ils ne laissent pas prise à la chicane, on ignore que Michel Onfray a publié une dizaine de recueils de poésie et une vingtaine de livres consacrés à l’art en général ou à célébrer l’oeuvre d’un certain nombre d’artistes contemporains – entre autres, les peintres Jacques Pasquier et Vladimir Velickovic, Ernest Pignon-Ernest et Valerio Adami, Robert Combas, Gérard Garouste et Gilles Aillaud, les photographes Willy Ronis et Bettina Rheims, le sculpteur Pollès, les compositeurs Pascal Dusapin et Éric Tanguy, mais aussi les artistes des sens oubliés, le goût et l’odorat, que sont les cuisiniers, les viticulteurs et les oenologues – Charles Fourier parlait à leur propos de gastrosophie.
La Danse des simulacres rassemble près d’une vingtaine de livres qui constituent une esthétique généralisée – l’un d’entre eux est un éloge de l’art contemporain. Elle se constitue à partir du corps sensuel, autrement dit du corps qui regarde et voit, entend et écoute, sent et goûte. Diderot disait qu’il n’existe qu’un seul sens, le toucher, et qu’il est diversement modifié : on touche avec les yeux, avec le nez, avec la bouche, avec les oreilles, avec toute la peau... Cette esthétique est une célébration du toucher.
En ouverture, un récit autobiographique inédit raconte comment se constitue un jugement de goût.

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EAN : 9782221221396
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 1504
Format : 132 x 198 mm
EAN : 9782221221396
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 1504
Format : 132 x 198 mm

Ils en parlent

« De la peinture à la gastronomie, de l’art contemporain à la nouvelle cuisine, un réjouissant voyage initiatique. »
ROMAIN BRETHES / LE POINT

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • zagames 06/08/2021
    Depuis trente ans qu’il publie, Michel Onfray trace toujours le même sillon : celui d’une pensée matérialiste, hédoniste, libertaire et athée. Mais, malgré cette homogénéité, son œuvre a évolué. On pourrait, de façon très schématique, comme le fait du reste Onfray lui-même lorsqu’il commente les trois métamorphoses du Zarathoustra de Nietzsche, les rapprochant des trois périodes de la vie de celui-ci, dégager trois Onfray : celui des années 1990, celui des années 2000 et celui des années 2010. Le Onfray des années 1990 est un Onfray dandy, esthète, volontiers provocateur qui, professeur de lycée en province après son doctorat soutenu en 1986 (il avait refusé un poste à l’université proposé par sa directrice de thèse) , entre par effraction dans le monde de la philosophie avec des livres sur l’alimentation, la cuisine et la gastronomie (Le Ventre des philosophes, 1989 et La Raison gourmande, 1995). Il développe une pensée libertaire dont il dégage les implications éthiques (La Sculpture de soi, 1993) et politiques (Politique du rebelle, 1997). Il s’intéresse également à l’art contemporain et aux artistes de son temps en écrivant pour Art Press. Les années 2000 voient l’émergence d’un Onfray plus polémique, et plus combatif, notamment dans le célèbre Traité d’athéologie qui déclenche, de février à juin 2005, une polémique sans équivalent dans la presse et dans le débat intellectuel en général. Entre-temps, Onfray a démissionné de l’Éducation nationale pour créer l’Université populaire (UP) de Caen en 2002 (Université populaire qu’il théorise en 2004 dans La Communauté philosophique) : il s’impose alors comme la figure de l’intellectuel populaire, frondeur, critique du pouvoir, du côté des sans-grades et des dominés dont il est issu, lui qui est, comme il le rappelle très souvent, fils d’un ouvrier agricole et d’une femme de ménage. Son UP, gratuite et ouverte à tous sans condition d’assiduité ni de diplôme, est une façon d’incarner la pratique libertaire et iconoclaste qu’il met en œuvre théoriquement dans sa grande Contre-histoire de la philosophie (qu’il enseigne de 2002 à 2015). Pendant cette période, il écrit beaucoup de livres sur l’art (ici rassemblés) et, dans cette optique d’éducation populaire, organise dans sa ville d’Argentan, en plus de ses conférences sur l’histoire de la philosophie à l’UP de Caen, des expositions gratuites et ouvertes à tous avec des artistes qu’il paie en leur consacrant un livre. Après le Onfray esthète et dandy des années 1990 qui trouvait que le monde n’était justifiable « qu’en tant que phénomène esthétique » et le Onfray des années 2000, figure de l’intellectuel critique de gauche et éducateur populaire, je qualifierais volontiers le Onfray des années 2010 de romain. En prenant de l’âge, Onfray acquiert en effet de la gravité : il est durablement marqué par la mort de son père en 2009 et par celle de sa compagne Marie-Claude Ruel en 2013. Obsédé par le néant auquel toute chose vit est promise, son hédonisme se fait de plus en plus tragique en même temps que sa réflexion prend de l’ampleur : l’ouverture du chantier de la Brève encyclopédie du monde, qui succède à celui, immense, de la Contre-histoire de la philosophie, va dans ce sens. C’est bien ce qu’on voit dans Cosmos (2015), qui s’ouvre sur la mort de son père et réinscrit l’homme dans l’ordre d’un univers qui le précède, l’excède et lui succédera avant de disparaître et de s’abîmer dans le néant pour l’éternité à son tour. Ou bien avec Décadence (2017) qui, offrant une philosophie de l’histoire dans la continuité du Traité d’athéologie de 2005, entend montrer l’épuisement inévitable de notre civilisation judéo-chrétienne occidentale à travers une vaste fresque de deux mille ans. Sagesse, récemment paru (2019), troisième partie de la Brève encyclopédie du monde, se situe dans la continuité des deux précédents livres : une fois que l’on prend conscience que nous sommes des fragments du Cosmos et que l’on a pris acte du processus de décadence inéluctable de la civilisation judéo-chrétienne qui est, pour reprendre une image d’Onfray lui-même, en train sombrer comme le Titanic, que faire ? Réponse d’Onfray : vivre une vie droite, élégante et bonne dans l’optique de ce que proposait les philosophes romains qui sont sa source d’inspiration principale dans ce livre. En 2009, avec le Recours aux forêts, Onfray se met à l’écriture poétique ; en 2013, après la mort de sa compagne, il compose pour elle un requiem et publie un journal de deuil sous forme de haïkus. En même temps qu’il compose une œuvre de grande ampleur, la Brève encyclopédie du monde, Onfray ressent un désir de dépouillement et d’écriture minimale incarnés dans la pratique du haïku. Le haïku qui est là, justement, pour dire de façon suggestive cette fragilité de l’instant qui passe fugitivement avant de rejoindre le néant. Lorsqu’on regarde l’évolution de la pensée d’Onfray sur trente ans, on est frappé par le fait que son jugement évolue sur un certain nombre de références citées plutôt favorablement (parfois comme source d’inspiration explicite) dans les années 1990, puis ensuite critiquées de façon incisive dans les années 2000 et (surtout) 2010 : on pense à Freud, bien sûr, mais aussi à Bataille, Deleuze et Foucault. Ce changement de perspective est dû au travail de la Contre-histoire de la philosophie qui pousse Onfray à penser contre lui-même et à déboulonner certaines idoles de sa jeunesse, en lien souvent avec des documents qui n’existaient pas ou n’étaient pas connus quand il était étudiant ou jeune professeur de philosophie. La biographie croisée que consacre, par exemple, François Dosse à Deleuze et Guattari en 2007 est l’occasion pour Onfray d’un aggiornamento sur ces deux figures, dont il va avoir une vision moins idéalisée. Une méthode onfrayenne de stricte obédience voudrait que l’on aborde l’œuvre par son point de départ le plus connu (Le Ventre des philosophes, 1989) et qu’on la lise par ordre chronologique de façon intégrale, avant de la croiser avec les correspondances et la biographie (qui reste à écrire). Mais le travail est énorme. Avec un rythme de lecture soutenu de, mettons, cent pages par jour, on peut calculer qu’il faut environ huit ans pour venir à bout de l’ensemble des livres publiés. Sans oublier que, pendant ces huit années, huit mille pages et plusieurs dizaines de nouveaux titres auront été sans doute ajoutés… Peut-être le travail est-il trop immense et l’effort (pourtant plaisant…) trop démesuré pour un lecteur, certes de bonne volonté, mais qui ne veut pas consacrer sa vie à la lecture d’Onfray et à son œuvre qu’il faut bien qualifier d’océanique. Alors, comment faire ? L’autre solution, qui est proposée dans ce volume de la collection « Bouquins », est thématique : entrer dans l’œuvre et la pensée d’Onfray par un thème, visiter, pour reprendre la métaphore du palais baroque, une suite de pièces ayant une cohérence, une unité thématique qui permet de donner une idée de l’ensemble. Et la porte d’entrée esthétique ici proposée est sans aucun doute intéressante et pertinente car l’art joue un rôle central dans la pensée, la vie et l’œuvre d’Onfray. Le présent volume compte deux grandes parties d’inégale longueur. La première intitulée « Regarder, écouter » est réservée aux arts visuels et à la musique. On y trouve réunis pour la première fois par ordre chronologique l’ensemble des livres dédiés par Onfray aux arts plastiques (sculpture, peinture et photographie), de 1993 (année de parution du livre consacré à Jacques Pasquier intitulé L’Œil nomade) à 2014 (Transe est connaissance, livre consacré à Robert Combas) : cette initiative est d’autant plus la bienvenue que, comme tous les lecteurs attentifs d’Onfray le savent, la plupart de ces titres (majoritairement édités aux éditions Galilée) sont depuis longtemps épuisés et devenus très difficiles à trouver, ou sinon d’occasion chez des bouquinistes ou sur Internet – mais à des tarifs prohibitifs… Archéologie du présent (2003) termine cette séquence sur les arts plastiques en nous présentant une synthèse de la pensée onfrayenne de l’art sous la forme d’un manifeste (critique) pour l’art contemporain. La Raison des sortilèges (2013), livre d’entretiens sur la musique avec Jean-Yves Clément, donne l’occasion à Onfray de préciser, sous la forme d’une conversation à bâton rompus, sa pensée sur la musique, une passion qui l’habite également depuis très longtemps. Ces entretiens sont complétés par la correspondance intégrale inédite entre Onfray et le compositeur Pascal Dusapin (L’Organe de la crainte). Ainsi se clôt cette première partie. La seconde aura sans doute de quoi surprendre : « Sentir, goûter, toucher ». Elle s’inscrit dans la logique même de la pensée d’Onfray sur l’esthétique. Celui-ci a en effet toujours insisté sur le fait que l’esthétique (qui est liée étymologiquement à l’idée de « sensation », rappelons-le) devait être « élargie » à l’ensemble du corps et qu’elle ne devait pas se confiner aux traditionnels sens « nobles » qui mettent le monde à distance, à savoir la vue et l’ouïe. La cuisine est un art, le vin est un art, l’érotisme est un art. Cet agencement de textes a donc aussi valeur de manifeste de l’élargissement que prône Onfray pour le domaine de l’esthétique. Si ce volume permet au lecteur d’avoir une première vision d’ensemble de l’œuvre du philosophe qui rende justice à la cohésion d’ensemble de sa pensée, il aura rempli sa mission. Henri de Monvallier. Depuis trente ans qu’il publie, Michel Onfray trace toujours le même sillon : celui d’une pensée matérialiste, hédoniste, libertaire et athée. Mais, malgré cette homogénéité, son œuvre a évolué. On pourrait, de façon très schématique, comme le fait du reste Onfray lui-même lorsqu’il commente les trois métamorphoses du Zarathoustra de Nietzsche, les rapprochant des trois périodes de la vie de celui-ci, dégager trois Onfray : celui des années 1990, celui des années 2000 et celui des années 2010. Le Onfray des années 1990 est un Onfray dandy, esthète, volontiers provocateur qui, professeur de lycée en province après son doctorat soutenu en 1986 (il avait refusé un poste à l’université proposé par sa directrice de thèse) , entre par effraction dans le monde de la philosophie avec des livres sur l’alimentation, la cuisine et la gastronomie (Le Ventre des philosophes, 1989 et La Raison gourmande, 1995). Il développe une pensée libertaire dont il dégage les implications éthiques (La Sculpture de soi, 1993) et politiques (Politique du rebelle, 1997). Il s’intéresse également à l’art contemporain et aux artistes de son temps en écrivant pour Art Press. Les années 2000 voient l’émergence d’un Onfray plus polémique, et plus combatif, notamment dans le célèbre Traité d’athéologie qui déclenche, de février...
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