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La société des victimes
Collection : Cahiers libres
Date de parution : 12/10/2006
Éditeurs :
La Découverte

La société des victimes

Collection : Cahiers libres
Date de parution : 12/10/2006

Dans nos sociétés compassionnelles, la charité aspire à remplacer la solidarité, l'exception se substitue à la règle et l'émotion prend le pas sur la raison. Comment la cause de la victime en est-elle  donc venue à servir l'injustice ?

Que resterait-il de l'actualité s'il n'y avait plus de victimes ? Il suffit de jeter un coup d'œil à la télévision pour s'en rendre compte : du journal télévisé aux...

Que resterait-il de l'actualité s'il n'y avait plus de victimes ? Il suffit de jeter un coup d'œil à la télévision pour s'en rendre compte : du journal télévisé aux émissions de divertissement, la souffrance fascine et occupe le devant de la scène. Pourtant, on aurait tort de réduire cette...

Que resterait-il de l'actualité s'il n'y avait plus de victimes ? Il suffit de jeter un coup d'œil à la télévision pour s'en rendre compte : du journal télévisé aux émissions de divertissement, la souffrance fascine et occupe le devant de la scène. Pourtant, on aurait tort de réduire cette omniprésence à une simple mode médiatique. Car c'est le signe d'une évolution profonde de nos sociétés démocratiques : autrefois, les victimes avaient honte de leur condition, aujourd'hui la reconnaissance de ce statut est devenue un enjeu, donnant naissance à une nouvelle catégorie sociale. Autour des victimes, un consensus compassionnel s'est mis en place, par lequel les médias, les politiques, les ONG et certains intellectuels apportent à une opinion publique consentante son lot quotidien de souffrances. C'est cette alliance objective qui façonne notre « société des victimes ». Pourquoi un monde qui n'a jamais semblé aussi inégalitaire, individualiste et cruel se soucie-t-il autant des victimes ? C'est ce paradoxe que propose d'explorer cet ouvrage incisif. Au sein du consensus compassionnel, la charité aspire à remplacer la solidarité, l'exception se substitue à la règle, l'émotion prend le pas sur la raison et l'instrumentalisation de la souffrance se traduit de multiples manières : des enjeux politiques biaisés et pervertis, une justice kidnappée par la victime, une rivalité mimétique incessante entre les communautés… La cause de la victime en est venue à servir l'injustice. Et le victimisme menace désormais l'humanisme.

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EAN : 9782707147660
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 228
Format : 135 x 220 mm
EAN : 9782707147660
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 228
Format : 135 x 220 mm

Ils en parlent

« Du 11 septembre au tsunami, en passant par les sans-abris, jamais le monde ne se sera autant soucié des victimes...Un apitoiement qui, pour le sociologue Guillaume Erner, parasite l'action politique et nous empêche de réfléchir. »
ELLE

« Guillaume Erner propose une lecture de cette invasion de la notion de "victimes", de la naissance, et du rôle de la "victimologie", assez raide et éclairante, qui étudie aussi bien la société du spectacle de la victime que le "consensus compassionnel", du triomphe du fais divers lacrymogène à l'apparition de l'intellectuel compassionnel (André Glucksmann' entre autres), du kouchnérisme à la revendication du "coeur" par les ^politiques...»
L'HUMANITÉ

« Les victimes sont devenues le prisme à travers lequel le monde se regarde. Il regarde sans comprendre, se nourrit tout ébérlué des horreurs qu'il enfante. La télévision, les journaux relaient la marche du monde par le biais des victimes. "Je veux du vécu, coco, du récit individuel ! ", tel est dézsormais, semble -t-il la profession de foi journalistique, mais aussi celle des intellectuels médiatiques. Erner, sociologue, analyse et décrit cette nouvelle société des victimes. »
PAGE

« Un livre comme une hache pour fendre la langue de bois et fendre la glace de nos désepérances en la res publica. »
LES AFFICHES

« Comment devenir une star ? en gravissant l'Everest ? En posant nu ? Faux. Aujourd'hui, il suffit d'exhiber sa souffrance, d'être une victime. »
LE NOUVEL OBSERVATEUR

« D'une intelligence redoutable, cet essai nous éclaire sur les fonctionnements parfois pathologiques de notre société. Il nous permet de prendre une saine distance par rapport aux événements de notre vie, sur les plans collectif et privé . Salutaire. »
PSYCHOLOGIES

« Pourquoi un monde qui n'a jamais semblé aussi inégalitaire, individualiste et cruel se soucie t-il autant des victimes ? C'est ce paradoxe que propose d'explorer cet ouvrage incisif. »
LIEN SOCIAL

« Leurs essais (dont celui de Guillaume Erner) ont les qualités et les défauts du genre: pour alerter, ils forcent le trait, au risque de réduire la complexité de nos sociétés. »
LE MONDE DIPLOMATIQUE

« Clair et incisif est le livre de G. Erner, les exemples s'y additionnent pour composer une démonstration saisissante. »
LE QUOTIDIEN DU MEDECIN

« L'un des princes des sciences sociales, Max Weber, avait expliqué dans une conférence adressé à ses étudiants que la connaissance est nécessairement inhibée par la compassion et que les bons sentiments font la mauvaise sociologie. Bien souvent, ils font aussi la mauvaise politique. Dans un style alerte, Guillaume Erner nous rappelle l'importance cruciale de cette idée simple pour les sciences sociales, pour la réflexion sur les médias et sur l'action politique, et finalement pour l'approfondissement de la démocratie. »
COMMENTAIRE

« Au coeur d'une société de plus en plus individualiste et inégalitaire, la place faite aux victimes est de plus en plus importante. Omniprésentes dans les médias, les émissions télévisées leur donnent abondamment une parole. La télévision "façonne la conception commune des souffrances psychiques". Est-ce un progrés quand la compassion se substitue à la justice et la charité à la solidarité ? »
LE MONDE DE L'EDUCATION


PRESSE

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • BeadeLyonLille 01/04/2024
    J'ai trouvé le livre de Guillaume Erner sur les victimes et notre vision/réaction face à ces victimes extrêmement intéressantes. Celà remet en cause beaucoup de nos croyances. Un très bon moment de réflexion, un apport très bien documenté, bien étayé tout en étant très accessible.
  • Tage 19/02/2021
    Un livre très éclairant d#x2019un point de vue sociologique. Des mots sont posés sur des éléments qui pourraient paraître simple ce qui ouvre à une prise de recule. Pas mal d#x2019exemple alimente l#x2019ouvrage ; a juste titre. Livre écrit en 2006 qui est extrêmement contemporain, preuve de la qualité de l#x2019investigation et de l#x2019analyse de l#x2019auteur.
  • Vermeer 28/08/2015
    Depuis le XVIII ° siècle et surtout depuis les années 1960, la société est devenue compassionnelle. A priori, on pourrait penser que la prise en compte des souffrances et des victimes est un progrès humain et ça l'est... Sauf que les dérives existent. A titre individuel d'abord, la souffrance peut être étalée, médiatisée et peut aboutir au voyeurisme (faits divers, télé réalité...). L'émotion prend le pas sur la raison, la réflexion. On demande aux tribunaux de faire valoir les droits de la victime alors que la vocation première de la justice est de punir les atteintes aux règles communes. Enfin et surtout à titre collectif la valorisation des victimes peut mettre en danger la cohérence de la société (la fameuse concurrence mémorielle) et contribuer à développer le communautarisme.
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