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L'Autre Fille - Prix Nobel de Littérature 2022
Collection : Les Affranchis
Date de parution : 16/11/2022
Éditeurs :
Nil

L'Autre Fille - Prix Nobel de Littérature 2022

Collection : Les Affranchis
Date de parution : 16/11/2022
La révélation de L’Autre fille va bousculer toute l’œuvre qu’Annie Ernaux a consacrée à son enfance depuis La Place.
« Car il a bien fallu que je me débrouille avec cette mystérieuse incohérence : toi la bonne fille, la petite sainte, tu n’as pas été sauvée, moi le démon j’étais vivante.
Plus que vivante, miraculée. Il fallait donc que tu meures à six ans pour que je vienne au monde et que je sois sauvée. »
EAN : 9782378911690
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 80
Format : 120 x 210 mm
EAN : 9782378911690
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 80
Format : 120 x 210 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Ranine 29/09/2023
    Un livre court et percutant. La découverte violente, de l'auteur, de l'existence d'une sœur, née et morte avant elle. Un "secret" ? Pas vraiment, un non dit qui suinte et qui ne sera jamais discuté avec ses parents. Comme une évidence qui n'a jamais été dite. Un poids énorme sur les frêles épaules de "l'autre fille"
  • lilou_all_star 20/09/2023
    Ici, nous somme dans un récit très personnel où Annie Ernaux nous fait part de ses ressentiments et de ses questionnements sur son enfance, ses parents et cette sœur disparue J’ai beaucoup aimé ce récit que j’ai lu d’une traite et qui m’a donné envie de découvrir d’autres titres de l’autrice
  • Maisouimadame 18/09/2023
    Court récit autobiographique. Annie Ernaux apprend l’été de de ces 10 ans qu’elle avait une grande sœur morte de la diphtérie à 6 ans. Annie Ernaux relate le poids des secrets, des non dits, de la culpabilité et des silences. La seule fois qu’elle entend sa mère parler de sa sœur c’est pour dire qu’elle « était plus gentille que celle là. Celle là, c’est moi »
  • Nokturne 15/09/2023
    De la petite soeur morte qu'Annie Ernaux n'a jamais connue, dont les parents ne lui ont jamais parlée, elle dit: "tu es morte pour que j'écrive", "il fallait que tu meurs, que tu sois sacrifiée pour que je vienne au monde". Dans cette lettre, je comprends que la petite soeur morte est ce qui a toujours absenté Annie Ernaux à elle-même et l'a disposée à écrire: on écrit parce qu'on est une fiction, le double d'une autre vie à qui on doit la sienne, réelle, celle-là, et inaccessible. Je est un autre disait Rimbaud à propos de la création poétique, il faut oser aller jusqu'à disparaître (pour lui: dans la folie)... Au principe de l'écriture chez Annie Ernaux, il y a cette altérisation dont parle Rimbaud: être le double de la petite morte cause une insuffisance du réel, une absence d'être qui exacerbe la différence d'avec soi-même et que, dirais-je, l'écriture à la fois entretient et traite comme tentative de venir au monde, mais le plus discrètement possible pour ne pas effacer la petite morte. D'où le style littéraire d'Annie Ernaux, sans fioriture ni prétention et une présence empreinte d'absence dans ses textes. Ce qui pour moi fait d'Annie Ernaux une autrice... De la petite soeur morte qu'Annie Ernaux n'a jamais connue, dont les parents ne lui ont jamais parlée, elle dit: "tu es morte pour que j'écrive", "il fallait que tu meurs, que tu sois sacrifiée pour que je vienne au monde". Dans cette lettre, je comprends que la petite soeur morte est ce qui a toujours absenté Annie Ernaux à elle-même et l'a disposée à écrire: on écrit parce qu'on est une fiction, le double d'une autre vie à qui on doit la sienne, réelle, celle-là, et inaccessible. Je est un autre disait Rimbaud à propos de la création poétique, il faut oser aller jusqu'à disparaître (pour lui: dans la folie)... Au principe de l'écriture chez Annie Ernaux, il y a cette altérisation dont parle Rimbaud: être le double de la petite morte cause une insuffisance du réel, une absence d'être qui exacerbe la différence d'avec soi-même et que, dirais-je, l'écriture à la fois entretient et traite comme tentative de venir au monde, mais le plus discrètement possible pour ne pas effacer la petite morte. D'où le style littéraire d'Annie Ernaux, sans fioriture ni prétention et une présence empreinte d'absence dans ses textes. Ce qui pour moi fait d'Annie Ernaux une autrice intéressante, une bonne écrivaine, c'est qu'elle est hantée par l'écriture, qui vaut comme démarche, quelque chose qui ne la laisse pas tranquille, qui la fait et la défait devant les êtres et la vie. Une question éthique. De la littérature.
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  • JIEMDE 09/09/2023
    Et continuer à lire ou à relire Annie Ernaux tant que ce bel été n’est pas fini, mais en variant les éditions pour L’Autre fille, avec cette version augmentée des superbes photos de Nadège Fagoo, parue aux éditions Light Motiv. Alors qu’Ernaux raconte la découverte tardive de Ginette, son ainée décédée, Fagoo lui donne corps dans un travail artistique de flous et d’ombres, juste ce qu’il faut pour laisser l’esprit vagabonder sur cette absente omniprésente, sans trahir un texte qui ne la met pas en scène. Car à travers ses souvenirs, Ernaux disserte sur la profonde douleur familiale de ses parents qui l’ont vécue, et de la sienne qui l’a indirectement subie. « Elle était plus gentille que celle-là » : phrase terrible de la mère qui souffre ; phrase insoutenable pour la fille qui reste et ne l’oubliera plus. Une fille qui se ferme alors : « Je ne voulais donc pas savoir. Te garder telle que je t’ai reçue à dix ans. Morte et pure. Un mythe. » Annie Ernaux dit l’impossibilité du lien quand il n’a pas été partagé et concrétisé par le quotidien ; la surprotection maladroite de l’enfant survivant pour ceux qui pleurent encore le précédent ;... Et continuer à lire ou à relire Annie Ernaux tant que ce bel été n’est pas fini, mais en variant les éditions pour L’Autre fille, avec cette version augmentée des superbes photos de Nadège Fagoo, parue aux éditions Light Motiv. Alors qu’Ernaux raconte la découverte tardive de Ginette, son ainée décédée, Fagoo lui donne corps dans un travail artistique de flous et d’ombres, juste ce qu’il faut pour laisser l’esprit vagabonder sur cette absente omniprésente, sans trahir un texte qui ne la met pas en scène. Car à travers ses souvenirs, Ernaux disserte sur la profonde douleur familiale de ses parents qui l’ont vécue, et de la sienne qui l’a indirectement subie. « Elle était plus gentille que celle-là » : phrase terrible de la mère qui souffre ; phrase insoutenable pour la fille qui reste et ne l’oubliera plus. Une fille qui se ferme alors : « Je ne voulais donc pas savoir. Te garder telle que je t’ai reçue à dix ans. Morte et pure. Un mythe. » Annie Ernaux dit l’impossibilité du lien quand il n’a pas été partagé et concrétisé par le quotidien ; la surprotection maladroite de l’enfant survivant pour ceux qui pleurent encore le précédent ; la nécessité de s’enfuir de ce carcan infernal : « L’autre fille, c’est moi, celle qui s’est enfuie loin d’eux, ailleurs. » Donnant une dimension quasi-christique au drame - « Il fallait donc que tu meures à six ans pour que je vienne au monde et que je sois sauvée » - elle fait de cette absence une force : « Je n’écris pas parce que tu es morte. Tu es morte pour que j’écrive, ça fait une grande différence. » Un très grand livre d’Annie Ernaux, dans une édition qui lui donne un supplément de profondeur et un prolongement visuel fidèle et artistique.
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