Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, les crises financières au Mexique, en Asie, en Russie ou en Argentine ont été les plus violentes connues par l’économie mondiale depuis les années...
Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, les crises financières au Mexique, en Asie, en Russie ou en Argentine ont été les plus violentes connues par l’économie mondiale depuis les années trente. Mettant régulièrement en échec le FMI et les institutions de régulation nationales, elles ont imposé des coûts sociaux énormes,...
Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, les crises financières au Mexique, en Asie, en Russie ou en Argentine ont été les plus violentes connues par l’économie mondiale depuis les années trente. Mettant régulièrement en échec le FMI et les institutions de régulation nationales, elles ont imposé des coûts sociaux énormes, tandis que les marchés de capitaux internationaux étaient exposés à des vagues de contagion dangereuses. Comment analyser ces crises d’un nouveau type, produites par la globalisation financière ? Quelles ruptures successives expliquent leur amplification démesurée et la paralysie des régulateurs publics ? Quelles stratégies ont été adoptées pour leur répondre et comment s’explique leur relatif échec ? En s’appuyant notamment sur de larges enquêtes, l’auteur analyse la dynamique des principales crises survenues depuis 1995 et identifie ainsi les mécanismes de l’« économie de la panique ». En particulier, il montre comment les ruptures les plus graves, qui ont eu les conséquences les plus dangereuses pour la croissance future et pour les inégalités, s’expliquent par l’échec à protéger la monnaie et les droits de propriété, face au sauve-qui-peut. Or ces institutions d’une économie libérale, sur lesquelles repose in fine l’ordre des marchés, restent établies, et donc défendues face aux crises, principalement au plan national. Ce clivage avec les marchés globalisés devrait caractériser durablement la « globalisation partielle » que nous connaissons désormais. Il éclaire les crises nouvelles mais suggère aussi qu’une meilleure régulation financière appelle moins la création de nouvelles « institutions globales », qu’une coordination beaucoup plus rigoureuse entre les institutions nationales : les principes du multilatéralisme classique, formulés à Bretton Woods en 1944, garderaient ainsi toute leur validité face aux crises du XXIe siècle.
Avant-propos
Introduction : l’économie de la panique
La globalisation des années quatre-vingt-dix
Le livre qu’on va lire
I. Les degrés de la panique
1. Crise de change et crise bancaire
L’invention des marchés émergents
La fin de la crise de la dette et la libéralisation du compte de capital
Le cas d’école : la Thaïlande
Crise de change et crise bancaire
Le tournant de novembre : d’une crise du passif à une crise de l’actif bancaire
2. Gérer une crise de liquidité internationale : le problème d’économie politique
La crise en Corée
Une microéconomie précapitaliste ?
De l’appel au Fonds monétaire au plan « FMI plus »
Épilogue : la renégociation de la dette, en janvier 1998
Corée vs Mexique
Des contrepoints remarquables
L’économie politique de la gestion de crise : du multilatéralisme à l’unilatéralisme
Corée vs LTCM
L’histoire d’une faillite remarquable
3. De la crise des marchés à la crise de la monnaie : l’Indonésie
Le cours de la crise
De la crise de change à la crise bancaire
Janvier 1998 : la rupture
Crise de liquidité et hyperinflation : des sœurs jumelles ?
Pourquoi la crise indonésienne n’était pas une hyperinflation
Une hypothèse sur la crise de liquidité indonésienne : l’interaction entre le taux de change et la fonction d’unité de compte
Des crises de liquidité à la crise des institutions du capitalisme
4. La monnaie et l’insolvabilité : la crise russe d’août 1998
La marche de la crise : d’octobre 1997 à août 1998
Les raisons de la surprise
Pourquoi la crise n’a pas été anticipée
L’économie politique de la crise russe : un sous-texte en caractères gras
L’expérience monétaire russe : l’au-delà d’une crise de paiement
L’immunité du non-paiement, l’ordre monétaire et les droits de propriété
La propriété privée et la possibilité du calcul économique : VonMises avait raison
5. Le grand retour du taux de change : Argentine-Brésil
Wall Street, septembre-octobre 1998 : le stade suprême de la contagion
La crise de change réussie du Brésil
La reconstruction réussie d’une monnaie nationale
Le désastre argentin de 2001
II. La gestion des crises : la monnaie et les droits de propriété
6. Le Fonds monétaire a-t-il tout faux en Asie ?
Le FMI et les crises du XXIe siècle
La stratégie de stabilisation suivie en Asie
La politique budgétaire et de taux d’intérêt
La critique standard du FMI
Pourquoi l’échec ? Une interprétation
L’enjeu de validation par les marchés
L’hérésie malaise
7. Deux institutions pour répondre aux crises financières
Le prêteur en dernier ressort
Illiquidité et insolvabilité : encore
De la crise monétaire à la crise de la propriété
La règle de faillite
Le prêteur en dernier ressort et la règle de faillite : trois clivages principaux
La faillite : la forme d’une institution
L’échec capitaliste et l’ordre social
Et les crises de paiement internationales ?
8. Conditionnalité et multilatéralisme : une petite histoire de la gestion des crises internationales
La conditionnalité avant Bretton Woods
Le modèle libéral classique, avant 1914
Essais et erreurs I : l’expérience des « money doctors » américains
Essais et erreurs II : les débuts du multilatéralisme financier en Europe dans les années vingt
Le FMI et la conditionnalité : une élaboration lente
La conditionnalité et la surveillance du FMI avant 1970 : des relations embryonnaires
Le tournant des années soixante-dix
Action collective et partage du fardeau dans les années quatre-vingt
La crise mexicaine de 1982 et l’invention de la « gestion concertée »
Du « concerted lending » à la solution de marché
Conditionnalité et souveraineté
9. Les années quatre-vingt-dix : nouvelles architectures ou vieuxproblèmes ?
Quelles institutions pour les marchés globalisés ?
Le prêteur en dernier ressort et l'enjeu de stabilité monétaire internationale
Le prêteur en dernier ressort international : la « ligne de crédit contingente » comme exercice virtuel
Crises de paiement globales et locales
Quelle géographie monétaire ?
Quelles règles de faillite face à des marchés globalisés ?
La renégociation des obligations et la faillite souveraine selon Anne Krueger
L’enjeu suivant : contrôle des capitaux et faillite privée
La convergence des institutions : l’avertissement européen
10. La globalisation partielle
Bibliographie.
« LEconomie de la panique, faire face aux crises financières, que signe Jérôme Sgard, est le fruit de lanalyse systématique des crises financières les plus récentes. Lauteur semploie à dégager du magma non seulement de multiples événements qui vont de la crise asiatique à la banqueroute de la Russie en août 1998, mais aussi les règles qui fondent et expliquent les mécanismes financiers du capitalisme moderne. Il évite le réquisitoire, désormais rituel, contre le FMI et les habituelles et très convenues antimondialisation. Une conclusion et un livre constructifs. »
LE NOUVEL ECONOMISTE
« Dans LEconomie de la panique, Jérôme Sgard passe en revue ces crises financières qui secouent de manière récurrente les économies émergentes depuis la crise mexicaine de 1994. Mais la globalisation financière nest pas un phénomène nouveau. La première crise mexicaine date de 1820. La littérature sur les crises financières ne manque donc pas. Mais le grand intérêt du livre de Jérôme Sgard est quil ne se contente pas de faire une synthèse de plus. Il sappuie sur pas moins de 150 entretiens avec des ministères des Finances, des banques centrales, du FMI, de banques commerciales. »
LA TRIBUNE
« Chercheur au Centre d'études prospectives et
d'informations internationales (Cepii), Jérôme Sgard livre un travail précieux
pour tous ceux qui s'inquiètent des conséquences de la mondialisation
financière. »
LA CROIX
« Voici un livre qui tombe pile dans l'actualité. Il
réfléchit aux moyens d'endiguer les paniques financières en démontant la
mécanique des dernières crises qui ont secoué la planète. Il n'accable pas le
FMI, car il considère qu'il est vain de se reposer sur les instances
internationales de régulation. La régulation des marchés, estime l'auteur,
s'appuiera encore longtemps sur les institutions nationales et sur leur
coordination. »
L'EXPANSION
« Ne manquez pas ce livre. Grâce à une analyse
minutieuse des crises financières qui ont frappé les pays asiatiques, la Russie,
le Mexique, l'Argentine et le Brésil, il permet de faire un pas important dans
la compréhension des dérèglements de la finance internationale. Et - c'est le
plus important - sur la manière dont on peut les arrêter [...]. Dans la
profusion de publications de livres d'économie, celui-ci se distingue par une
réflexion sérieuse et originale sur la finance internationale et sur l'enjeu
démocratique majeur des meilleurs façons de la maîtriser. »
ALTERNATIVES ECONOMIQUES
« Tous ceux qui veulent
comprendre la façon dont fonctionne - ou plutôt dysfonctionne - la finance
internationale doivent se procurer le livre de Jérôme Sgard. Grâce à une enquête
minutieuse de terrain en Asie, en Russie et en Amérique Latine, l'ouvrage
fournit une source incomparable d'analyses sur les enchaînements qui font tomber
un pays dans la crise financière. C'est là le véritable apport de l'étude de
Jérôme Sgard : nous montrer comment une panique financière peut être
arrêtée. Un livre passionnant, donc. »
LA QUINZAINE LITTERAIRE
« Jérôme Sgard montre bien que les
crises financières récentes obligent à prendre en compte divers axiomes que
l'économie avait tendance à mettre entre parenthèses. »
ESPRIT
« Les démonstrations de l'auteur nécessitent une bonne connaissance de
la macro-économie, et bien que n'utilisant aucun appareillage mathématique,
pourront à certains moments dérouter le juriste. Mais celui-ci sera récompensé
de sa lecture par la réflexion sur les institutions que recèle ce travail, qui
ouvre de nombreuses pistes de réflexion et se termine par une très riche
bibliographie en français et en anglais. »
REVUE FRANÇAISE DE FINANCES
PUBLIQUES