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Les âmes sauvages
Face à l'Occident, la résistance d'un peuple d'Alaska
Date de parution : 01/09/2022
Éditeurs :
La Découverte

Les âmes sauvages

Face à l'Occident, la résistance d'un peuple d'Alaska

Date de parution : 01/09/2022
C’est l’hiver et la température avoisine les moins quarante degrés. Les yeux levés vers les aurores boréales qui animent le ciel arctique, nous écoutons. Le chasseur commence à siffler dans... C’est l’hiver et la température avoisine les moins quarante degrés. Les yeux levés vers les aurores boréales qui animent le ciel arctique, nous écoutons. Le chasseur commence à siffler dans leur direction. C’est un son continu, aigu mais contenu, qui résonne dans le silence de la nuit polaire. Qui appelles-tu... C’est l’hiver et la température avoisine les moins quarante degrés. Les yeux levés vers les aurores boréales qui animent le ciel arctique, nous écoutons. Le chasseur commence à siffler dans leur direction. C’est un son continu, aigu mais contenu, qui résonne dans le silence de la nuit polaire. Qui appelles-tu ? Elles, les aurores, et ceux qui transitent avec elles, les esprits des disparus, des hommes, des animaux, des plantes, qui courent sur un ciel glacial dans les explosions de couleurs. Qui sont ces hommes qui se nomment eux-mêmes les Gwich’in et peuplent les forêts subarctiques ? Et que dire du territoire qu’ils habitent, l’Alaska contemporaine ? 
À l’heure du réchauffement climatique les mutations écologiques du Grand Nord sont telles qu’elles brouillent le sens commun et balayent toutes les tentatives de stabilisation, de normalisation et d’administration des écosystèmes arctiques et de leurs habitants. Loin de toute folklorisation indigéniste et de tout manifeste écologiste, ce livre s’attache à retranscrire les réalités des hommes qui parlent encore à l’ombre des arbres et sous le sceau de leur secret. Les âmes sauvages de l’Alaska sont celles qui se meuvent dans les plis d’un monde en révolution, et qui font de la métamorphose continuelle des choses et de l’incertitude des êtres un mode d’existence à part entière.
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EAN : 9782348067297
Code sériel : 00559
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 294
Format : 12,5 x 19 mm
EAN : 9782348067297
Code sériel : 00559
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 294
Format : 12,5 x 19 mm

Ils en parlent

Dernière société de chasseurs-cueilleurs rencontrée par les Occidentaux dans la région, les sept mille Gwich’in vivent dans les vastes espaces subarctiques du nord-ouest du Canada et du nord-est de l’Alaska. La survie en tant que peuple de ces Amérindiens de langue athabascane dépend de celle des animaux migrateurs, fortement perturbés par les dérèglements du climat, et notamment de la plus grande harde de caribous d’Amérique, forte de 182 000 têtes. Enquêtant autour de Fort Yukon, la jeune anthropologue Nastassja Martin observe le triptyque autochtones-Occident-environnement, et souligne les contradictions d’un État qui, réputé pour sa nature, s’est pourtant lancé sans vergogne dans l’exploitation des hydrocarbures. Mais elle refuse de se contenter de « cette douloureuse et omniprésente ruine surgissante », cette « histoire coloniale irréversible ». En restituant la place des êtres humains et non humains — animaux et esprits — chez les Gwich’in, elle recueille ces « fragments » qui nourrissent l’altérité au quotidien et préservent leur singularité.
Philippe Descamps / Le Monde diplomatique

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • jeanlucbabelio 28/11/2022
    Très différent de "A l'est des rêves" mais tout aussi intéressant et déstabilisant. J'ai lu mon premier bouquin sur les Amérindiens il y a très longtemps, mais avec le travail anthropologique ça devient une toute autre affaire, une affaire ontologique, cosmogonique, et pas du tout écologique. On pourrait presque en arriver à se demander si les Gwitch'in appartiennent vraiment à la même espèce que nous les occidentaux, tellement leur interprétation du monde est différente. La critique du colonialisme, s'avère quant à elle inattendue, car si celui des missionnaires chrétiens est maintenant bien connu, celui des écologistes est au premier abord nettement moins évident. Pourtant, c'est bien sur les mêmes fondements qu'ils cherchent à acculturer les Gwitch'in, qui eux résistent. "si missionnaires et écologistes s’en tinrent à modifier ou asphyxier les manifestations visibles qui émanaient du « paganisme » des indigènes dans leur relation aux esprits comme aux animaux, il faut dire d’emblée que leurs efforts n’ont pas atteint leur but : l’édifice cosmogonique gwich’in reste largement conservé, puisque la plupart de ses axiomes tirent précisément leur force du fait qu’ils sont invisibles."
  • Flodopas78 09/12/2020
    L’anthropologue Nastassja Martin a séjourné deux ans en Alaska pour écrire sa thèse sur les Gwich’in, dernière société alaskienne à avoir été touchée par l’Occident. A partir de cette expérience liminaire, elle écrit Les Ames sauvages, comme une parenthèse que l’on referme sur une tâche menée à son terme. C’est en partageant l'existence des Gwich’in et en recueillant avec patience et bienveillance leurs paroles, que Nastassja Martin est parvenue à saisir l’âme d’un peuple qui, confronté dans son quotidien aux ravages de la modernité, s’évertue malgré tout à rester en contact avec un environnement dont il tire sa subsistance par la chasse et la cueillette depuis des centaines d’années. C’est en créant des relations avec les personnes non-humaines (animaux et arbres) auxquelles les Gwich’in attribuent une âme commune, une « intériorité partagée » que ceux-ci ont réussi à survivre dans un milieu hostile à l’homme. Ces relations primordiales se donnent à voir dans les nombreuses histoires que les indigènes se transmettent de génération en génération comme ciment identitaire et pour préserver ces liens menacés par la confrontation à l’Occident. Non seulement, ce livre nous plonge au cœur d’une culture totalement étrangère à notre façon de vivre mais il nous confronte également à notre responsabilité d’Occidentaux dans la destruction des derniers espaces sauvages de la planète par l’exploitation des ressources et l’accaparement des terres indigènes, sans oublier les effets du réchauffement climatique qui se font déjà cruellement ressentir. Quelles leçons sommes-nous prêts à tirer de leur expérience de vie en lien avec la nature, pour un avenir partagé, où chaque existant serait reconnu dans toute sa singularité ? L’anthropologue Nastassja Martin a séjourné deux ans en Alaska pour écrire sa thèse sur les Gwich’in, dernière société alaskienne à avoir été touchée par l’Occident. A partir de cette expérience liminaire, elle écrit Les Ames sauvages, comme une parenthèse que l’on referme sur une tâche menée à son terme. C’est en partageant l'existence des Gwich’in et en recueillant avec patience et bienveillance leurs paroles, que Nastassja Martin est parvenue à saisir l’âme d’un peuple qui, confronté dans son quotidien aux ravages de la modernité, s’évertue malgré tout à rester en contact avec un environnement dont il tire sa subsistance par la chasse et la cueillette depuis des centaines d’années. C’est en créant des relations avec les personnes non-humaines (animaux et arbres) auxquelles les Gwich’in attribuent une âme commune, une « intériorité partagée » que ceux-ci ont réussi à survivre dans un milieu hostile à l’homme. Ces relations primordiales se donnent à voir dans les nombreuses histoires que les indigènes se transmettent de génération en génération comme ciment identitaire et pour préserver ces liens menacés par la confrontation à l’Occident. Non seulement, ce livre nous plonge au cœur d’une culture totalement étrangère à notre façon de vivre mais il nous confronte...
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  • Kiarrr 26/04/2020
    Les âmes sauvages est la traduction "grand public" de la thèse de Nastassja Martin, anthropologue qui débarque en 2011 en Alaska, à Fort Yukon, à quelques 13 km du cercle arctique pour étudier les indiens Gwich'in. Comme toute bonne anthropologue, elle va laisser sa problématique évoluer au contact du terrain et finira par étudier sous toutes les facettes le triptyque autochtones-Occident-environnement. Il faut dire que cette région s'y prête particulièrement bien, elle qui concentre tous les enjeux du 21e siècle, qu'ils soient climatiques, économiques ou écologiques. Sans misérabilisme, ni dualisme, et avec un effort de plume fort remarquable et appréciable quand on pense qu'il s'agit d'un compte-rendu scientifique, elle rend compte avec humilité du mode de vie et de pensée Gwich'in. Le sujet qui m'a personnellement le plus marquée ? L'analyse écologique, où elle montre avec dextérité que, lorsque les Blancs parlent d'écologie, ils s'adressent aux Blancs, pas aux Gwich'in et moins encore à l'ensemble des êtres vivants. Bref, en faisant le détour par les Gwich'in, non seulement on s'ouvre à une autre façon de "faire monde", mais on se rend compte comment deux collectifs - les Occidentaux et les autochtones - ne parlent pas du tout de la même chose lorsqu'ils se réfèrent à l'environnement, d'où l'incompréhension latente. Et c'est bien là la force de l'anthropologie: offrir des perspectives. Défi rélévé haut la main par Nastassja Martin.Les âmes sauvages est la traduction "grand public" de la thèse de Nastassja Martin, anthropologue qui débarque en 2011 en Alaska, à Fort Yukon, à quelques 13 km du cercle arctique pour étudier les indiens Gwich'in. Comme toute bonne anthropologue, elle va laisser sa problématique évoluer au contact du terrain et finira par étudier sous toutes les facettes le triptyque autochtones-Occident-environnement. Il faut dire que cette région s'y prête particulièrement bien, elle qui concentre tous les enjeux du 21e siècle, qu'ils soient climatiques, économiques ou écologiques. Sans misérabilisme, ni dualisme, et avec un effort de plume fort remarquable et appréciable quand on pense qu'il s'agit d'un compte-rendu scientifique, elle rend compte avec humilité du mode de vie et de pensée Gwich'in. Le sujet qui m'a personnellement le plus marquée ? L'analyse écologique, où elle montre avec dextérité que, lorsque les Blancs parlent d'écologie, ils s'adressent aux Blancs, pas aux Gwich'in et moins encore à l'ensemble des êtres vivants. Bref, en faisant le détour par les Gwich'in, non seulement on s'ouvre à une autre façon de "faire monde", mais on se rend compte comment deux collectifs - les Occidentaux et les autochtones - ne parlent pas du tout de la même chose...
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  • Marie987654321 26/05/2019
    Nastassja Martin, jeune ethnologue débutante a trouvé son terrain d'étude dans le lointain et glacial Alaska auprès de la population Gwich'in, un peuple de chasseurs cueilleurs de la taïga subarctique, en ces temps de bouleversements climatiques. Ceux-ci sont bien plus perceptibles là-bas car ils perturbent fortement la vie Alaskane et le cycle de retour des animaux sur lequel se fonde leur culture. Pourtant il ne s'agit pas là de larmoyer ou de déplorer. Elle nous parle d'un peuple contemporain qui n'ignore pas que les causes des perturbations de son environnement se trouvent dans le mode de vie des occidentaux. Nastassja Martin nous fait comprendre leur vision du monde et leur façon de s'y inscrire au présent. Un chapitre très intéressant est consacré à leurs interactions et leurs incompréhensions avec les écologistes. Alors que pour les écologistes l'environnement en général et l'Alaska en particulier sont des sanctuaires de "wilderness" à protéger (contre l'exploitation capitaliste), mais auxquels les hommes (y compris les Gwich'in) sont extérieurs; qu'ils ne doivent pas déranger et en même temps un domaine à gérer pour que le "sauvage" s'y épanouisse. Pleins de bonne volonté et pour améliorer les conditions de vie et préserver l'environnement, des responsables de la protection de l'environnement envisagent de faire cultiver des patates aux Gwich'in et rachètent des terres pour qu'elles soient intégrées à la zone de préservation. Pour les Gwich'ins, il s'agit un monde à vivre ( et pas à contempler) qui n'existe que par les relations étroites entre les humains et les non humains. Chacun y trouve sa subsistance et son identité dans le respect qui n'exclut pas la prédation et la mort violente d'un des protagonistes. Dans l'univers Gwich'in, le non humain ne se donne en proie qu'à celui qui a su respecter les règles et bien se conduire, être à l'écoute. On ne gère pas les caribous qui sont des individus avec leur libre arbitre : ce serait leur manquer de respect et briser la relation. On ne cultive pas davantage des patates. Pour autant les Gwich'ins savent utiliser le langage des écologistes pour défendre leur territoire contre les projets d'exploitation minière ou pétrolière. Après cette entrée en matière et après avoir fait le récit de l'époque du contact et de l'arrivée des missionnaires, prélude aux relations actuelles avec les autorités américaines, l'auteure va chercher au delà du discours et du visage présentés aux autorités américaines. Elle se plonge ce qu'elle appelle " l'entremonde", les zones obscures qui se déploient entre l'humain et le non humain .. les âmes sauvages qui sont extérieures aux hommes, qu'ils ne contrôlent pas mais qui vivent en relation avec eux. Cette partie est plus difficile à relater mais elle nous montre la richesse d'un autre regard sur l'environnement et les animaux. Nastassja Martin offre un récit éblouissant de sa rencontre d'ethnologue et nous offre une rencontre avec ces hommes et ces femmes du Grand Nord en train, non pas de préserver un monde ancien, mais de construire un monde à leur façon particulière au milieu de bouleversements qui les dépassent. Nastassja Martin, jeune ethnologue débutante a trouvé son terrain d'étude dans le lointain et glacial Alaska auprès de la population Gwich'in, un peuple de chasseurs cueilleurs de la taïga subarctique, en ces temps de bouleversements climatiques. Ceux-ci sont bien plus perceptibles là-bas car ils perturbent fortement la vie Alaskane et le cycle de retour des animaux sur lequel se fonde leur culture. Pourtant il ne s'agit pas là de larmoyer ou de déplorer. Elle nous parle d'un peuple contemporain qui n'ignore pas que les causes des perturbations de son environnement se trouvent dans le mode de vie des occidentaux. Nastassja Martin nous fait comprendre leur vision du monde et leur façon de s'y inscrire au présent. Un chapitre très intéressant est consacré à leurs interactions et leurs incompréhensions avec les écologistes. Alors que pour les écologistes l'environnement en général et l'Alaska en particulier sont des sanctuaires de "wilderness" à protéger (contre l'exploitation capitaliste), mais auxquels les hommes (y compris les Gwich'in) sont extérieurs; qu'ils ne doivent pas déranger et en même temps un domaine à gérer pour que le "sauvage" s'y épanouisse. Pleins de...
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