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Réparer les cerveaux
Sociologie des pertes et des récupérations post-AVC
Collection : SH / Laboratoire des sciences sociales
Date de parution : 01/04/2021
Éditeurs :
La Découverte

Réparer les cerveaux

Sociologie des pertes et des récupérations post-AVC

Collection : SH / Laboratoire des sciences sociales
Date de parution : 01/04/2021
Première cause de handicap acquis chez l’adulte, l’accident vasculaire cérébral, ou AVC, peut brutalement faire disparaître ou empêcher, de façon temporaire ou non, un grand nombre de capacités de la... Première cause de handicap acquis chez l’adulte, l’accident vasculaire cérébral, ou AVC, peut brutalement faire disparaître ou empêcher, de façon temporaire ou non, un grand nombre de capacités de la vie quotidienne, dans des domaines physiques ou intellectuels très divers : la marche, la déglutition, la planification, la lecture, la... Première cause de handicap acquis chez l’adulte, l’accident vasculaire cérébral, ou AVC, peut brutalement faire disparaître ou empêcher, de façon temporaire ou non, un grand nombre de capacités de la vie quotidienne, dans des domaines physiques ou intellectuels très divers : la marche, la déglutition, la planification, la lecture, la préhension, etc. Parce qu’il touche à des savoir-faire acquis, l’AVC peut apparaître comme une atteinte biologique du social qui en efface les effets en réinitialisant les expériences, les compétences et les dispositions, autrement dit comme un accident égalisateur qui annule les différences sociales entre individus.
Pourtant, à âge égal et à gravité équivalente des lésions cérébrales, les séquelles ne seront pas les mêmes si le patient est un homme ou une femme, un ouvrier ou un cadre supérieur, si la récupération de ses capacités a une grande ou une moindre valeur aux yeux des acteurs de la rééducation, si l’AVC a laissé intact chez lui un rapport aisé ou difficile aux modalités scolaires d’apprentissage.
Pour mettre en évidence et expliquer ces phénomènes, Muriel Darmon a mené une enquête approfondie dans un service de neurologie d’un hôpital universitaire et auprès des différents corps de spécialistes – kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes, neuropsychologues, etc. – de deux centres de rééducation. En suivant le parcours post-AVC des patients au sein de ces unités et des étonnants « plateaux techniques » conçus pour favoriser leurs réapprentissages, ce livre montre que, par-delà ce qui semble perdu, le social perdure chez les individus et résiste à l’atteinte biologique.
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EAN : 9782348067976
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 328
Format : 154 x 240 mm
EAN : 9782348067976
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 328
Format : 154 x 240 mm

Ils en parlent

En notant toutes les hésitations du corps médical face à certains aspects clairement déterminés socialement de la maladie, ou encore la capacité plus ou moins grande des patients à « négocier » leur traitement en mettant en avant leur profession antérieure, la sociologue trace de nombreuses pistes sur « la façon dont les positions et dispositions sociales modifient les effets (y compris biologiques) de l’AVC et les modes et parcours de récupération et de reconstruction des corps et des habiletés ». Dans ce beau livre de sociologie, Muriel Darmon manifeste finalement autant d’empathie pour les patients dont les cerveaux abîmés ont été scrutés, évalués et parfois réparés devant elle que de respect pour le travail des soignants. Son propos n’est pas de faire concurrence aux médecins pour expliquer la maladie, ni de considérer celle-ci comme un simple produit de la vie en société. Sans rien  abandonner de sa discipline – et surtout pas la recherche des inégalités de destin entre individus produites par les structures sociales –, Muriel Darmon propose plus simplement, et plus justement, de mettre en évidence toutes les portes par lesquelles le cerveau, qu’il soit ou non abîmé par l’AVC, est « ouvert » sur le monde qui l’entoure et se modèle toujours à son image.
Gilles Bastin / Le Monde des livres
Après un accident vasculaire cérébral (AVC), à gravité équivalente de lésion, les possibilités de récupération ou d’adaptation des individus ne sont pas les mêmes. Les dimensions biologique et neurologique sont évidemment capitales. Ce ne sont pas les seules. Selon qu’on est homme ou femme, ouvrier ou cadre supérieur, que le patient ou les médecins accordent ou non une grande valeur à la capacité disparue, les pertes liées à l’AVC se vivent différemment et se récupèrent de manière inégale, détaille l’auteure, qui a enquêté auprès de services de neurologie et de rééducation. 
Vincent Glavieux / Sciences et Avenir
La santé est une affaire trop complexe pour être abandonnée aux personnels soignants. Au fil de ses ouvrages, Muriel Darmon interroge en sociologue des objets qui relèvent de l’habituelle chasse gardée de la médecine, de la psychologie ou des neurosciences. [...]  Après avoir passé près d’un an au plus proche des équipes médicales dans les services de neurologie et de rééducation d’un hôpital universitaire, puis dans un centre de rééducation, Muriel Darmon raconte la fabrication sociale des diagnostics et des parcours de soin.
 
Frédérique Letourneux / Sciences humaines
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