« Le théâtre militant n'attirerait que des convaincus et produirait
inéluctablement des formes primaires, inintéressantes. C'est contre ce type de
préjugés que s'érige Olivier Neveux. [...] Brecht, Vitez, Armand Gatti...
Ces figures et collectifs jalonnent l'ouvrage d'Olivier Neveux qui dresse le
portrait de quelques-uns. L'auteur tend ainsi à réhabiliter une pratique souvent
dénigrée en montrant notamment les formes adéquates qu'elle a cherché à
inventer. »
REGARDS
« Cet ouvrage, consacré à quelques formes
emblématiques du théâtre militant en France depuis 1960, est doublement utile.
D'une part, il participe à la réhabilitation d'un théâtre trop souvent méprisé
par les élites culturelles; d'autre part, il esquisse une nécessaire réflexion
sur les rapports complexes et conflictuels qu'entretiennent l'art théâtral et
l'activisme militant. »
MOUVEMENT
« Un livre foisonnant et on
ne peut plus documenté. »
VIENT DE PARAÎTRE
« Ce petit monde
hétéroclite, O. Neveux a la sagesse de ne pas essayer d'en donner une carte
d'identité unique, bien qu'il consacre la dernière partie de son livre à des
réflexions plus théoriques. C'est pour avoir multiplié analyses textuelles,
descriptions scéniques et anecdotes historiques, que l'auteur de Théâtre en
lutte offre un document sans pareil sur cette chose bizarre, mouvante et
provocatrice (au sens noble du terme) qu'est le théâtre militant.
»
SITARMAG
« Olivier Neveux vient juste de nous offrir
Théâtres en lutte, superbe outil de référence pour continuer à croire
au renouveau possible d'un théâtre en phase avec la société. Il retrace avec une
belle subjectivité l'histoire de ce mouvement au XX° siècle et nous permet de
comprendre les enjeux qui, l'ont agité dans un passé récent. Lisez ce livre !
»
CASSANDRE
PRESSE
En 1998 paraît un ouvrage passionnant de Marco Consolini intitulé Théâtre populaire - 1953-1964 - Histoire d'une revue engagée (Éditions IMEC), qui retrace les dix années d'existence de cette revue, animée par Roland Barthes et Bernard Dort entre autres. On y croise des figures emblématiques du théâtre d'alors : Brecht, Planchon, Vilar mais aussi Jeanne Laurent. Se dessine l'ébauche d'un théâtre public et décentralisé qui poursuit l'idée du théâtre populaire défendue par Vilar. Les deux ouvrages d'Olivier Neveux (avec Christian Biet), maître de conférence à Strasbourg II, éclairent les vingt années qui suivirent, à travers le prisme du théâtre militant, et, pour le coup, jettent comme un pont entre ces deux histoires. L'histoire ne s'arrête pas à l'avènement de la gauche au pouvoir. Celle-ci n'est pas encore écrite qu'elle commence à se déliter, faute, il faut bien se l'avouer, de projet politique innovant. Olivier Neveux ne se défausse pas qui, dans son introduction, estime qu'« après la longue restauration esthétique des années 1980 - lorsque art et politique étaient sciemment désolidarisés - mais aussi suspecte, resurgissent dans le champ théâtral des injonctions à la politique ». Sur fond de trame chronologique, il se dessine une histoire du théâtre militant et politique faite d'engagements, de ruptures, de tentatives pour dire le monde ou plutôt le refus du monde capitaliste, de l'impérialisme, du colonialisme. On y croise les figures de Kateb Yacine, d'Armand Gatti, d'André Benedetto, d'Augusto Boal (fondateur du Théâtre de l'Opprimé), de Dario Fo, mais aussi des compagnies, le Théâtre de l'Aquarium, le Théâtre du Levant, Troupe Z, Al Assifa, les Mirabelles, le Théâtre de la Carriera... Certains dénoncent l'impérialisme américain (Napalm, de Benedetto, V comme Vietnam, de Gatti, l'Homme aux sandales de caoutchouc, de Yacine) ; d'autres s'inscrivent dans les luttes contre le colonialisme ou pour le combat émancipateur des femmes, des homosexuels... Mai 68, Lip, la création est au coeur des luttes sociales et donne naissance, à chaque fois, à un théâtre de la contestation, un théâtre qui ne prône pas une seule et unique esthétique, un théâtre pétri de contradictions formelles comme politiques. Cette approche, cette analyse, cette volonté d'étudier l'histoire du théâtre militant, dans ces deux ouvrages, ont ceci d'impertinent qu'elles ne pleurent pas sur un passé révolu mais éclairent sous un autre angle notre théâtre contemporain qui, jusqu'à il y a peu, s'indignait que l'on puisse se revendiquer d'un théâtre « politique » ou « militant », deux termes aussitôt voués aux gémonies. Attitude qui va de pair avec, au mieux l'ignorance, au pire le mépris à l'égard de l'éducation populaire.
Marie-José Sirach / L'Humanité