Lisez! icon: Search engine
Vers la guerre des identités ?
De la fracture coloniale à la révolution ultranationale
Date de parution : 19/05/2016
Éditeurs :
La Découverte

Vers la guerre des identités ?

De la fracture coloniale à la révolution ultranationale

, ,

Date de parution : 19/05/2016
Pourquoi notre pays a-t-il plongé dans ce maelström régressif, animé par une pensée néo-réactionnaire et décliniste, suscitant la peur devant l’Étranger, l’immigré ou le réfugié, déversant ses imprécations contre l’Europe et la « mondialisation » ? Comment éclairer la montée en puissance inexorable du FN, le nationalisme, la passion de l’entre-soi et de la communauté ethnique ? Après La Fracture coloniale (2005) et Ruptures postcoloniales (2010), un nouveau point d'étape informé et offensif.
 
En 2005, les auteurs de cet ouvrage publiaient La Fracture coloniale, juste avant la révolte dans les banlieues. Dix ans plus tard, l’espoir d’une évolution positive s’est effondré. D’où la... En 2005, les auteurs de cet ouvrage publiaient La Fracture coloniale, juste avant la révolte dans les banlieues. Dix ans plus tard, l’espoir d’une évolution positive s’est effondré. D’où la nécessité de faire le bilan des crises identitaires et sociales qui traversent la France, pour sortir des impasses du présent.... En 2005, les auteurs de cet ouvrage publiaient La Fracture coloniale, juste avant la révolte dans les banlieues. Dix ans plus tard, l’espoir d’une évolution positive s’est effondré. D’où la nécessité de faire le bilan des crises identitaires et sociales qui traversent la France, pour sortir des impasses du présent. Pourquoi ce pays a-t-il plongé dans un maelström régressif, animé par une pensée néoréactionnaire se délectant du déclinisme, suscitant la peur devant l’étranger, l’immigré ou le réfugié, déversant ses imprécations contre l’Europe et la « mondialisation » ? Comment expliquer l’inexorable progression du Front national qui ravive sentiments nationalistes et passion de l’entre-soi ?
Aucune leçon n’a été véritablement tirée des événements de 2005. De la faillite de notre modèle d’intégration aux atermoiements de la politique de la Ville, de l’ethnicisation des territoires aux désastres de la lutte contre les discriminations, de l’enkystement du chômage dans les quartiers et les outremers à la fragilisation des classes moyennes, des thèses délirantes sur le « grand remplacement » à la haine de l’islam, des crispations communautaires au ressac de l’antisémitisme, de notre impossibilité d’affronter le passé colonial aux expéditions aventureuses dans nos anciennes colonies, cet ouvrage, réunissant les meilleurs spécialistes sur ces questions, entend dresser le bilan des crises et crispations qui obscurcissent l’horizon. Autant d’analyses qui questionnent le repli identitaire pour lutter contre les obscurantismes de tout bord.
Lire la suite
En lire moins
EAN : 9782707188120
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 300
Format : 155 x 240 mm
EAN : 9782707188120
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 300
Format : 155 x 240 mm

Ils en parlent

Avec une inquiétude et une indignation affichées, les vingt-deux collaborateurs de ce collectif décrivent, dans la diversité de ses manifestations, une crispation identitaire qui, dix ans après les violences urbaines provoquées par la mort de deux adolescents électrocutés à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), prend désormais des aspects d’avant-guerre civile. Malgré le ton d’ « avertisseur d’incendie » adopté, Vers la guerre des identités ? est aussi un livre scientifique, truffé de chiffres et de statistiques, et les analyses  étayées de données permettent souvent de raison garder. Sur la mise en équivalence de l’immigration, du terrorisme et de la délinquance par exemple. Laurent Mucchielli rappelle, à cet égard, que la part de jeunes « d’origine immigrée » suivis par les services de la Protection judiciaire de la jeunesse s’élevait, en 2014, à quelques dizaines de milliers de personnes, pour une masse d’ « étrangers et leurs enfants devenus français » estimée, par le dernier recensement de la population en 2011, à dix millions de personnes.  (…) La réunion de sociologues comme Raphaël Liogier, d’historiens, comme Nicolas Lebourg, de journalistes comme Renaud Dely, mais aussi d’écrivains comme Alain Mabanckou, est une autre originalité de l’ensemble. Alexis Jenni signe, lui, une postface telle un hommage au trop délaissé Musée national de l’immigration à Paris (ex-Musée des colonies), antidote à l’oubli intéressé du passé colonial et vecteur de message selon lequel « l’immigration en France, ce n’est pas un phénomène périphérique, ce ne sont pas des rajouts qui se seraient agglomérés à un noyau supposé hercynien, posé là de toute origine, c’est un phénomène central, constitutif de notre histoire particulière ». Cette coprésence de la littérature et des sciences sociales fait de ces pages d’alarmisme éclairé un manifeste convaincant contre les tentations nationalistes ou les enluminures nostalgiques d’un prétendue France du passé, dont l’âge d’or perdu serait une « ère gaullo-pompidolienne », largement embellie par le souvenir sélectif. Ce texte parvient, (…), non seulement à décortiquer un certain esprit du temps « néoreac », mais aussi à montrer comment il est résistible malgré ses fortunes médiatiques et la fascination qu’il exerce sur une partie de la droite républicaine. En cela, il fait œuvre utile.
 
Nicolas Weill / Le Monde
Inscrivez-vous à la Newsletter Lisez!, la Newsletter qui vous inspire !
Découvrez toutes les actualités de nos maisons d'édition et de vos auteurs préférés