La Danse du soir : Le livre de Clémence MADELEINE PERDRILLAT, Bérengère Mariller-Gobber

Il est l’heure d’aller dormir. Charlie se glisse dans son lit, mais comme tant d’enfants, elle repousse le sommeil : un peu peur du noir, une petite soif, une petite faim, une grande envie de rêver encore un peu. Et c’est là que commence La Danse du soir, un album tendre signé Clémence Madeleine-Perdrillat, sublimé par les illustrations poétiques de Bérengère Mariller-Gobber. Sous la couette, le monde s’anime : doudou, jouets, couleurs, tout s’éveille dans une ronde joyeuse où la nuit n’a plus rien d’inquiétant. Le récit bascule alors dans un univers où l’imagination devient refuge et passage vers le sommeil. J’ai beaucoup aimé cette façon d’aborder la peur du noir avec douceur, sans jamais forcer l’endormissement, mais en célébrant le soir, en inventant une chanson à fredonner jusqu’au calme qui précède le sommeil. Les crayonnés, tout en légèreté, respirent la tendresse. Les teintes pastel, les contours flous, créent une atmosphère de cocon. Tout semble flotter, comme suspendu dans une bulle de calme. On sent la complicité entre le texte et l’image : l’un murmure quand l’autre caresse. Ensemble, ils composent une berceuse visuelle qui rassure et enveloppe. En lisant La Danse du soir, j’ai retrouvé ce moment particulier où l’on chuchote encore une histoire avant de fermer les yeux, ce moment où tout peut arriver. C’est un livre qui apaise, qui invite à ralentir, à savourer le silence avant la nuit. Une ode à la douceur, à la complicité, à l’imaginaire des soirs d’enfance. Une dernière double page présente, comme au théâtre, tous les personnages apparus à un moment ou à un autre, avec des noms plus improbables les uns que les autres. Je le referme avec le sentiment d’avoir partagé un instant suspendu, un souffle de rêve à offrir avant le sommeil. À lire blotti contre un enfant, juste avant de souffler la lumière, pour prolonger un peu la magie, avant que la danse continue… dans les rêves.