Le Désert des tartares : Le livre de Dino Buzzati

Poche

Robert Laffont

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Le chef-d'œuvre de Dino Buzzati paru dans la collection " Pavillons " en 1949, réédité en grand format dans une édition vintage à l'occasion des 50 ans de la mort de l'auteur.

"Le monde de Buzzati, comme celui de Kafka, est plein de détours, à la manière des labyrinthes: ce carrefour d'espace et de temps où l'homme est placé et qu'il déplace avec lui, sans pouvoir le laisser derrière lui, univers mobile dont les dimensions sont celles d'une cellule de prison dont on barbouille les murs aux couleurs de l'infini, c'est le bastion où l'on guette jour après jour l'invasion des Tartares, sans savoir s'il existe réellement des Tartares, ni s'il y en a eu autrefois, ni si le danger existe de les voir surgir, au galop, de ce désert où l'on use ses yeux et sa vie à scruter l'horizon."
Marcel Brion

De (auteur) : Dino Buzzati
Traduit par : Michel Arnaud

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Kiss956

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 3 semaines

Il est difficile de ne pas faire le parallèle la vie que mène Drogo et notre propre vie qui nous échappe au quotidien dans certaines circonstances. Quand on imagine la situation des militaires au fort, on s'imagine aussi prisonniers de notre propre routine, soumis au travail chronophage, à une société soumise à des codes et règles qui ne sont pas forcément très logiques parfois. La monotonie de la vie persiste et on est toujours là à s'étonner de ce temps qui passe trop vite… Très belle histoire, Dino Buzzati sait vraiment transmettre les émotions par l'écrit, de sorte qu'il est facile de se mettre à la place du personnage, c'est un vraiment un réel talent! Bien évidemment, je recommande!

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annec44

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Malgré l’usage d’une écriture très belle et stylisée, le roman est lent, voire long. Le style donne de la perspective à l’ennui qui est décrit tout au long du roman. Pour autant, je n’y ai pas trouvé un grand intérêt. C’est une lecture très introspective où l’auteur nous fait entrer dans la tête des différents personnages. Dino Buzzati décrit une sorte d’apologie du combat permettant aux militaires de contrer l’ennui permanent auquel ils sont confrontés. L’univers est purement masculin, proche du masochisme. L’absence quasi-totale de femmes est assez marquante même si, au moment où ce livre a paru (1949), ce sentiment a pu être de moindre importance. En bref, j’ai eu de la difficulté à voir l’intérêt de ce roman, mais l’écriture m’a permis de tenir et de me rendre au bout.

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Denis3

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Ce livre me rappelle, à juste titre , qu'il ne faut pas perdre de temps à lire certains romans. Le style, maussade, et le cadre, vide, arrivent parfaitement à mettre le lecteur dans l'ambiance, cafardeuse. Il est question d'un jeune homme, un peu enfant gâté, grand rêveur, officier d'opérette, qui rejoint une caserne au bord d'un désert où il ne se passe jamais rien. Comme les autres jeunes officiers affectés à cette garnison, un éclair d'intelligence lui fait pressentir qu'il s'agit d'un cul-de-sac d'où il faut s'extraire au plus vite. Contrairement aux autres, il se laisse très vite mouler dans la routine des lieux, et se met à vivre en automate. Suspendu dans une immobilité temporelle qui va de pair avec le vide qui l'environne - sans parler de sa vacuité intérieure - sa vie se passe en attente d'une hypothétique délivrance, qui prendrait la forme d'une invasion. Quand l'invasion, lentement, très lentement, commence à prendre forme, il est bien trop tard pour lui et pour les autres pauvres imbéciles qui ont gâché leur vie en cet endroit. La partie est finie, et perdue, avant d'avoir commencé. Que conclure ? Faut-il conclure ? Il y a sans doute des gens qui passent leur vie à rêvasser, et pas seulement à l'armée. Faut-il voir dans le livre une dénonciation, plus large, du conformisme ? On peut . Ou même une appréciation de cette condition humaine qui serait si terrible, le genre ‘tout ne sert à rien' ? Éventuellement. Je crois que l'interprétation la plus farfelue est celle du François Mitterrand d'avant 1980, qui, dans une émission de Bernard Pivot, disait que le Fort Bastiani, c'était la Gauche attendant quelque chose de nouveau ( voir https://www.youtube.com/watch?v=tK111pSLYQs ). Passons… Pourquoi quatre étoiles ? Parce qu'à mon sens, ce livre n'a rien de Désinvolte. L'auteur a voulu écrire un livre merdique, et il a réussi. Donc ce n'est pas par absence de talent . Et bien cher Dino, bon courage dans votre fort. Si vous vous ennuyez trop, nous vous referons une visite, et vous apporterons un roman. Ca parle d'un désert…

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LarueSouli

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Giovanni Drogo, jeune officier plein d’ambition, est affecté à la Forteresse Bastiani, un poste isolé aux confins d’un immense désert. Ce lieu austère, figé dans l’attente d’une hypothétique invasion ennemie, devient le théâtre d’un étrange engrenage : Drogo, qui pense n’y rester que quelques mois, se laisse peu à peu happer par la routine militaire et le mirage d’un destin héroïque. Les jours deviennent des années, l’horizon reste vide, mais l’espoir persiste. Dino Buzzati met en scène un personnage persuadé que sa vie prendra tout son sens au moment où quelque chose arrivera. Drogo veut croire que l’histoire lui offrira sa place, qu’il pourra enfin accomplir un acte décisif. Cette attente est vaine, mais il s’y accroche obstinément, convaincu que l’inaction d’aujourd’hui prépare la grandeur de demain. C’est une puissante métaphore de ceux qui remettent leur existence à plus tard, rêvant d’un futur éclatant sans jamais réellement agir. Le roman excelle à montrer comment le temps s’écoule presque à l’insu du héros. Drogo a l’impression de toujours être maître de son sort, de pouvoir partir quand il le décidera. Mais, en réalité, il est enfermé dans une prison invisible : celle de l’habitude, de l’attente et des occasions manquées. Buzzati décrit avec une subtilité implacable ce mécanisme universel qui fait qu’un jour, en se retournant, on réalise que les années ont filé sans que l’on ait rien fait de ce que l’on espérait. Le roman flirte avec l’absurde : une armée postée face à un désert vide, des soldats persuadés qu’un ennemi invisible finira par surgir. Drogo, lui, devient prisonnier d’une logique absurde où le sens de sa vie dépend d’un événement extérieur qui n’arrive jamais. Et lorsqu’il comprend enfin l’ampleur de l’illusion, il est trop tard. Buzzati montre avec brio cette résignation progressive, ce renoncement silencieux qui transforme un rêve en mirage. Le Désert des Tartares est une œuvre magistrale sur la fuite du temps et l’attente illusoire d’un destin qui ne se manifeste pas. C'est ma mère qui me l'a offert et je l'en remercie profondément tant ce livre m'a ouvert les yeux. C’est un roman d’une justesse cruelle, qui touche à l’essence même de la condition humaine. À travers Drogo, Buzzati interroge notre rapport au temps, à l’action et aux regrets. Un livre bouleversant, qui nous pousse à nous demander : vivons-nous vraiment ou sommes-nous en train d’attendre de vivre ?

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Étranger
  • EAN
    9782221157411
  • Collection ou Série
    Pavillons
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    368
  • Dimensions
    191 x 122 mm

L'auteur

Dino Buzzati

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21,50 € Poche 368 pages