Gareth Brown - Lettre à mes lecteurs

 

 

 

Cher lecteur, chère lectrice,

Je suis Gareth Brown, l’auteur du Livre des Portes. Si vous lisez cette lettre, c’est parce que, j’imagine, vous adorez les livres à peu près autant que moi. (Et si ce n’est pas le cas, pourquoi diable lisez-vous cette lettre ?) Le Livre des Portes est, pour l’essentiel, une déclaration d’amour aux livres et au pouvoir de la fiction, qui est littéralement représenté dans mon roman sous la forme des différents livres magiques qui accompagnent le récit. Mais ce pouvoir de la fiction est également représenté de manière figurative à travers l’héroïne principale, Cassie Andrews, qui a passé sa vie à trouver refuge dans les livres.
Quand j’ai commencé à écrire Le Livre des Portes, j’avais moi aussi besoin d’échapper au réel. On était en pleine pandémie de Covid, je travaillais pour l’agence gouvernementale de santé en Écosse, et c’était vraiment une période difficile. Comparé à d’autres, je peux me considérer comme chanceux : je n’ai pas eu de symptômes inquiétants, et aucun de mes proches n’a été hospitalisé. Mais même ceux d’entre nous qui ont été épargnés par les pires effets du virus n’ont pas été épargnés par son impact social. Je me suis retrouvé confiné, moi dont le quotidien professionnel était ponctué de réunions formelles et informelles, de discussions autour d’un café et de trajets à travers l’Écosse pour rencontrer des collaborateurs. J’adorais toute cette partie de mon boulot, qui s’est réduit pendant la pandémie à des journées devant mon écran, des réunions virtuelles sans fin avec des gens que je n’avais jamais rencontrés. Et puis au-delà de ça, il y avait les infos à l’échelle mondiale qui étaient anxiogènes, le virus se propageait partout. L’espoir et l’optimisme paraissaient bien fragiles, en particulier la première année.
Alors je me suis assis à mon bureau pour écrire Le Livre des Portes, et vous ne serez pas surpris d’apprendre que c’est un roman qui ouvre des passages vers d’autres endroits, qui permet de s’évader ailleurs. J’aurais adoré posséder un livre comme celui de Cassie, qui peut ouvrir une porte pour me permettre d’aller partout ailleurs – n’importe où ailleurs. Maintenant que j’y pense, il y a peut-être un peu des traumas de cette époque pandémique dans la Femme, la terrifiante antagoniste de mon roman : elle n’a pas vraiment de nom, c’est une menace inquiétante qui apparaît un peu comme une force de la nature, et cause la mort et la destruction. Les personnages de ce monde de livres magiques ont une peur bleue de la Femme, et sa présence ternit tout ce qu’ils font, change leur comportement et détruit tout ce qui ressemble à une interaction humaine normale. Je n’étais pas du tout conscient de tout ça quand j’ai écrit Le Livre des Portes, mais maintenant que j’y pense, ça me paraît évident. J’ai certainement mis beaucoup d’inconscient dans mon livre sans m’en rendre compte.
J’étais conscient de certaines choses, tout de même, en écrivant Le Livre des Portes. J’étais conscient de vouloir écrire une aventure palpitante et pleine de magie, mais je voulais aussi retranscrire l’importance que les livres ont pour moi. Et je voulais traduire le sentiment d’émerveillement et de jubilation qui s’empare de moi chaque fois que j’ouvre un nouveau livre, l’espoir que ce livre-là va être l’un de ces récits particuliers qui continuent de vous habiter même une fois refermés. On connaît tous des livres comme ça, des histoires qu’on a adorées et avec lesquelles on se sent un lien, des contes qui nous ont parlé d'une manière spécifique ou nous ont électrisés au point que l'on ne pouvait plus s’interrompre avant d'être arrivé au bout. Chaque livre est peut-être l’un de ces livres, et je trouve ça tellement enthousiasmant.
J’espère que vous aurez ce genre d’attentes avec Le Livre des Portes, mais plus que tout, j’espère qu’il fera partie de ces livres spéciaux qui ne vous lâchent pas, même quand vous l’aurez reposé. J’espère qu’il vous offrira une échappatoire face aux questions qui peuvent vous tracasser, tout comme son écriture m’a permis d’échapper à mes propres soucis.
Gareth Brown,
21 février 2024,
Pour Goldsboro Books

 

 

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