Britannicus : Le livre de Jean Racine
Racine, le " tendre Racine ", a-t-il ou non empoisonné la " Du Parc ", sa maîtresse ? Longtemps soupçonné de ce crime, avec un rare cynisme, il défie la rumeur et met en scène, dans
Britannicus, l'empereur du poison : Néron.
Dans la période la plus violente de l'histoire romaine, le fils d'Agrippine n'est encore qu'un monstre naissant, jeune, infiniment beau, paré de toutes les grâces et de tous les crimes qu'il rêve d'accomplir. Un adolescent en qui s'annoncent un sadique et un artiste de la cruauté. Le drame commence avec sa révolte contre sa mère, ses conseillers, sa propre conscience.
C'est en lui-même que Racine trouve l'image de Néron, ce doux Racine qui, selon le mot de Nietzsche, était aussi un fauve.
De (auteur) : Jean Racine
Préface de : Emmanuel Martin
Expérience de lecture
Avis Babelio
Denis_76
• Il y a 1 mois
Voilà, c'est excellent ! Dès l'acte un, les dés sont jetés, on sait qui est qui, et on connaît les enjeux ! J'en vois deux : Néron a les chevilles qui enflent, il veut assumer pleinement son rôle d'empereur, malgré la présence importune de son "frère" Britannicus, et de sa mère ambitieuse Agrippine. Au XVII è siècle, Louis XIII a dû faire deux guerres contre sa mère pour conquérir le pouvoir. Néron n'était même pas destiné au pouvoir ; c'est sa mère qui a magouillé avec l'empereur Claudius, père de Britannicus, pour qu'il adopte son fils ! En plus de ce problème politique s'ajoute une intrigue amoureuse. Ce même Britannicus est amoureux de Junie, la jeune femme que Néron convoite ! Il arrête son frère. L'espion Narcisse, confident de Britannicus, est passé à l'ennemi, Néron, et lui raconte tous les faits et gestes entre les deux amants. Cette âme damnée ne s'embarrasse même pas de scrupules : faison disparaître les gêneurs ! J'aime cette pièce car elle est proche de la réalité ; en plus, les enjeux sont clairs et puissants. J'ai envie d'envoyer Narcisse en terre Adélie ! Dans la pièce, c'est "grâce" à Narcisse que Néron devient un tyran. Je me demande si celui-ci a réellement eu un "conseiller" aussi diabolique ? Le deuxième point que je soulève, au-delà de la pièce, est, plus tard, l'incendie de Rome en 64, que je compare à celui du Reichstag en 1933 : le tyran dit : "ce n'est pas moi, ce sont eux, il faut les éliminer", Néron pour les chrétiens et Hitler pour les juifs ou les socialistes, je ne sais plus. Cette pièce nous met la pression (donc émotions, donc cinq étoiles), tant par le machiavelisme des deux compères, dans cette époque de divorces, poisons, assassinats, que par la naïveté de Britannicus, qui ne réclame même pas le pouvoir auquel il a droit, mais est juste amoureux d'une femme que Néron, marié, convoite. le petit oiseau innocent et inconscient, va se faire manger par le gros matou : fuis, petit oiseau, envole-toi alors qu'il est encore temps ! Je ne parle même pas de la sublime musicalité des vers de Racine ! Tiens, une petite (mais belle) chanson qui n'a rien à voir sauf le nom de l'auteur : "Racines, vieilles fontaines immortelles Sources profondes du passé Je voudrais être une hirondelle Pour m'évader Des murs de ma citadelle."
LaLisiere
• Il y a 2 mois
Avec "Britannicus", Jean Racine s’attaque pour la première fois de manière frontale à la sphère politique et historique. En s’inspirant de la Rome impériale, il met en scène une tragédie où se mêlent passion amoureuse, ambition, trahison et lutte pour le pouvoir. Moins connue que "Phèdre" ou "Andromaque", cette pièce est pourtant d’une redoutable modernité par sa peinture du glissement de Néron vers la tyrannie. Racine y révèle sa maîtrise précoce des ressorts psychologiques et tragiques. Le personnage central, contrairement à ce que le titre suggère, n’est pas Britannicus lui-même mais Néron, jeune empereur en pleine transformation. Alors qu’il apparaît d’abord sous les traits d’un adolescent amoureux, on assiste peu à peu à la naissance du tyran, dans une trajectoire tragique qui évoque la corruption progressive du pouvoir. Néron aime Junie, la fiancée de Britannicus, mais au lieu de séduire, il décide de la soumettre. Cette confusion entre amour et domination fait de lui un personnage d’une complexité redoutable. À ses côtés, Agrippine, mère possessive et stratège politique, tente de garder la main sur son fils devenu empereur. Quant à Britannicus, il incarne la droiture, la légitimité et l’innocence, mais se révèle impuissant face à la violence de l’arbitraire. Racine excelle dans la peinture des passions intérieures. Ici, les conflits ne reposent pas sur l’action mais sur les mots, les regards et les intentions cachées. Le langage est épuré, tendu, et chaque réplique agit comme un coup de scalpel révélant les failles de l’âme humaine. Les monologues et les affrontements verbaux entre les personnages sont d’une intensité dramatique remarquable. Le spectateur est ainsi pris dans un huis clos tragique, où chaque personnage agit sous l’effet de passions contradictoires : amour, ambition, jalousie, peur. La tension dramatique repose non sur les événements, mais sur l’attente, la menace sourde, le silence parfois plus éloquent que les mots. "Britannicus" respecte avec rigueur les règles du théâtre classique : unité de lieu, de temps, d’action, décence des actes. Mais Racine y insuffle une grande puissance dramatique grâce à son art du vers alexandrin, limpide et tendu, et à sa capacité à mettre en scène la chute morale d’un homme pris dans les rets du pouvoir. La structure en cinq actes épouse parfaitement l’évolution psychologique de Néron, du doute initial à la froide résolution finale. "Britannicus" est une tragédie politique d’une grande richesse, qui interroge les mécanismes du pouvoir, les jeux d’influence et la fragilité morale des hommes. À travers une langue maîtrisée et une architecture dramatique rigoureuse, Racine nous montre comment un jeune empereur, par jalousie et orgueil, bascule dans la cruauté. Cette pièce permet de découvrir un autre visage de Racine, moins sentimental, mais tout aussi profond, et d'explorer les ressorts universels de la violence politique. Une œuvre essentielle pour comprendre la tragédie classique et la complexité de l’âme humaine.
vjulie3001
• Il y a 4 mois
Je me suis lancée dans « Britannicus » après avoir lu « Andromaque » et « phèdre » et je ne parviens même pas à faire un classement de mes préférées, tellement Racine parvient à maintenir une écriture de génie dans chacune de ces pièces. C’est avec des vers qu’il harmonise une tragédie amoureuse et politique entre l’empereur Néron, son frère Britannicus ainsi que sa fiancée Junnie. En effet après avoir écarté du pouvoir sa mère Agrippine, il craint que son frère par son union avec junnie ne prétende au trône qui lui était dû. Ainsi il la fait enlever et en tombe amoureux. À partir de là, on comprend que cette histoire ne peut que mal finir si on ajoute le fait que Néron est conseillé par deux hommes incompétents, entre Narcisse, d’un machiavélisme à toute épreuve (peut-être un de mes personnages préférés) qui fait semblant d’être ami avec Britannicus et Burrhus, naïf et impuissant. Durant ma lecture j’ai été introduite à la lignée des empereurs romains et c’était tellement interessant que je me suis surprise à rechercher l’histoire de Tibère et Caligula qui est encore plus folle. Je vous conseille d’aller jeter un coup d’œil!
vjulie3001
• Il y a 4 mois
Je me suis lancée dans « Britannicus » après avoir lu « Andromaque » et « phèdre » et je ne parviens même pas à faire un classement de mes préférées, tellement Racine parvient à maintenir une écriture de génie dans chacune de ces pièces. C’est avec des vers qu’il harmonise une tragédie amoureuse et politique entre l’empereur Néron, son frère Britannicus ainsi que sa fiancée Junnie. En effet après avoir écarté du pouvoir sa mère Agrippine, il craint que son frère par son union avec junnie ne prétende au trône qui lui était dû. Ainsi il la fait enlever et en tombe amoureux. À partir de là, on comprend que cette histoire ne peut que mal finir si on ajoute le fait que Néron est conseillé par deux hommes incompétents, entre Narcisse, d’un machiavélisme à toute épreuve (peut-être un de mes personnages préférés) qui fait semblant d’être ami avec Britannicus et Burrhus, naïf et impuissant. Durant ma lecture j’ai été introduite à la lignée des empereurs romains et c’était tellement interessant que je me suis surprise à rechercher l’histoire de Tibère et Caligula qui est encore plus folle. Je vous conseille d’aller jeter un coup d’œil!
Avis des membres
Fiche technique du livre
-
- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
-
- EAN
- 9782823872682
-
- Collection ou Série
-
- Format
- Livre numérique
-
- DRM
- Filigrame numérique
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
2,99 € Numérique