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La Castiglione
Vies et métamorphoses
Collection : Biographies
Date de parution : 09/06/2011
Éditeurs :
Perrin

La Castiglione

Vies et métamorphoses

Collection : Biographies
Date de parution : 09/06/2011

Personnalité hors du commun, Virginia Oldoïni, comtesse de Castiglione, vécut plusieurs existences avant de disparaître à l'orée du XXe siècle :conspiratrice, diplomate en jupons, esthète, courtisane émancipée, épistolière, pionnière de la photographie, transformiste à sa façon, elle se joua des identités et des apparences sous couvert de les cultiver… L'excentrique comtesse, dont les autoportraits ont aujourd'hui leur place dans les grands musées, fut avant l'heure un mythe moderne.

Née en 1837 dans une famille de l'aristocratie piémontaise, la comtesse de Castiglione aurait pu connaître le destin sulfureux des courtisanes du Second Empire qui, une fois leur splendeur passée...

Née en 1837 dans une famille de l'aristocratie piémontaise, la comtesse de Castiglione aurait pu connaître le destin sulfureux des courtisanes du Second Empire qui, une fois leur splendeur passée et leur pouvoir caduc, retombèrent dans l'anonymat. Or Virginia de Castiglione était d'une autre trempe. Dotée d'une éducation soignée dans...

Née en 1837 dans une famille de l'aristocratie piémontaise, la comtesse de Castiglione aurait pu connaître le destin sulfureux des courtisanes du Second Empire qui, une fois leur splendeur passée et leur pouvoir caduc, retombèrent dans l'anonymat. Or Virginia de Castiglione était d'une autre trempe. Dotée d'une éducation soignée dans un milieu politisé, la jeune cousine de Cavour, remarquée tant pour sa beauté que pour son habileté,avait été choisie pour séduire l'empereur des Français et le rallier à la cause de l'unité italienne. Au-delà de toute espérance, l'émissaire florentine sut convaincre Napoléon III qui ne résista pas aux charmes de « la plus belle femme de son siècle ».
Dès lors, sa popularité de ce côté-ci des Alpes était assurée. Elle y contribua activement : par l'extravagance de ses costumes de bal et de ses déguisements qui scandalisaient non sans éblouir, la comtesse devint une égérie à la fois adulée et haïe de ses contemporains. Déclinant son image dans d'innombrables mises en scène, elle se lança dans une oeuvre photographique avec la complicité de Pierre-Louis Pierson et fit réaliser d'elle mêmeplus de 450 portraits afin de célébrer sa gloire puis sa déchéance. La fin de la comtesse sera celle d'une artiste narcissique, incomprise et perdue dans sa folie.

Docteur ès lettres en littérature comparée, spécialiste du XIXe siècle, Nicole G.Albert a publié Saphisme et Décadence dans Paris fin-de-siècle et dirigé l'ouvrage Renée Vivien à rebours. Etudes pour un centenaire (Orizons, 2009).

  • Presse:

    " A sa façon, avec une écriture précise et élégante, Nicole Albert redonne le mouvement de la vie moderne à ses photos figées."
    Livres Hebdo
    , 12 mai 11
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EAN : 9782262036973
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782262036973
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • david19721976 31/07/2020
    La Castiglione fut une diplomate de charme, son extraordinaire beauté rayonne sur toute l'Europe. Ses espoirs de haute destinée s'amenuisant au fil du temps, elle sombrera dans la neurasthénie la plus complète, se trouvant devenue laide les jours s'écoulent sans qu'elle manifeste le moindre signe d'existence, mais quand vient la nuit, profitant de sa complicité, elle fait de longues marches à travers les rues désertes. Et pourtant, elle a séduit les plus grands: Napoléon III pour servir les intérêts du roi du Piémont. Parfaitement rodée à la manoeuvre elle use de ses talents d'entremetteuse passant d'Adophe Thiers pour plaider la cause de la France auprès de Bismarck avec un certain succès. Et on peut lui reconnaître d'avoir eu une certaine influence. Quand on se remémore les péripéties de sa vie, on pense à une diva, une héroïne d'opéra fabuleuse, une magnifique et tragique femme poursuivie par une malédiction implacable, celle de sa trop grande beauté...
  • axelreaute 02/02/2019
    Connue de son vivant comme « la plus belle femme du XIXe siècle », Italienne intrigante à tous les sens du terme, envoyée à 18 ans à Paris par le roi Victor-Emmanuel et son ministre Cavour pour jouer les Mata Hari auprès de Napoléon III, mission dont elle s'acquitta si bien qu'elle devint la maîtresse de l'empereur tout en subjuguant, avec pour seules armes sa beauté et sa garde-robe, également extravagantes, les salons et les bals de l'aristocratie parisienne... Tous les ingrédients sont là, à profusion, presque à l'excès, pour faire de Virginia Oldoïni, comtesse de Castiglione (1837-1899), non pas une figure historique de premier plan, mais un personnage se­condaire au destin et à la personnalité suffisamment romanes­ques pour accéder à la postérité. Ce n'est pourtant pas à ces titres que la Castiglione est entrée dans l'histoire (1) . Sa notoriété, la fascination que, depuis sa mort, elle n'a jamais cessé de susciter trouvent leur origine dans une série de quelque quatre cent cinquante clichés photographi­ques : quatre cent cinquante portraits fantasques qui, les uns aux autres ajoutés, dessinent en quelque sorte une autobiographie intime et fantasmée, relevant d'un geste esthétique sériel tout ensemble troublant de narcissisme et d'une sidérante modernité - qui fait comparer la Castiglione à la plasticienne contemporaine Cindy Sherman ou à Sophie Calle. « Très tôt, la comtesse de Castiglione a mené une vie parallèle, la plus mystérieuse et la plus immatérielle, et néanmoins la plus tangible pour nous : une vie en photographie, dont elle a accompagné les débuts et qu'elle a exploitée, tel un jardin secret, jusqu'à sa mort », note Nicole Albert, dans l'intéressante biographie qu'elle consacre à celle qui se décrivit un jour comme « la plus belle créature qui ait existé depuis le commencement du monde ». Cette autodéfinition, c'est justement à l'intention du photographe portraitiste Pierre-Louis Pierson, l'homme de l'art qu'elle avait choisi pour mener à bien son excentrique projet, que la Castiglione la formula. C'était à Paris, en juillet 1856, la jeune comtesse italienne de 19 ans venait poser dans l'atelier de Pierson pour la première fois. Dans l'atelier ou ailleurs, des centaines de séances de pose allaient succéder à celle-ci, durant plus de quatre décennies, la comtesse débordant d'imagination pour inventer chaque fois la mise en scène : décor, posture, costume, accessoires, etc., décidant de tout au point qu'il est évident que ces clichés sont de purs autoportraits. De la Toscane, où naquit Virginia Oldoïni, devenue comtes­se de Castiglione par son mariage, jusqu'au sordide ap­par­­tement de la rue Cambon, à Paris, où elle mourut aux côtés des dépouilles empaillées de ses chiens, en ayant laissé derrière elle des archives (photos, journaux intimes, lettres par milliers) soigneusement ordonnées et de strictes - et baro­ques ! - consi­gnes quant à sa cérémonie funéraire, le récit très fouillé de Nicole Albert embrasse une vie. L'ancrant dans son époque. Traçant avec finesse, sans excès de psychologisme, les contours d'une personnalité complexe, où l'égotisme le dispute à l'iro­nie, la vanité à la détresse, la frivolité à l'anxiété la plus morbide. Qu'allait-elle donc chercher, la déraisonnable et entêtée comtesse, dans l'atelier de Pierson ? Quelle hypothétique immorta­lité ? Quelle con­firmation ou oubli d'elle-même ? Quelle gloire ou quelle assurance mélancoli­que de la putréfaction déjà à l'œu­­vre, souterraine, sous le masque de la beauté ?Connue de son vivant comme « la plus belle femme du XIXe siècle », Italienne intrigante à tous les sens du terme, envoyée à 18 ans à Paris par le roi Victor-Emmanuel et son ministre Cavour pour jouer les Mata Hari auprès de Napoléon III, mission dont elle s'acquitta si bien qu'elle devint la maîtresse de l'empereur tout en subjuguant, avec pour seules armes sa beauté et sa garde-robe, également extravagantes, les salons et les bals de l'aristocratie parisienne... Tous les ingrédients sont là, à profusion, presque à l'excès, pour faire de Virginia Oldoïni, comtesse de Castiglione (1837-1899), non pas une figure historique de premier plan, mais un personnage se­condaire au destin et à la personnalité suffisamment romanes­ques pour accéder à la postérité. Ce n'est pourtant pas à ces titres que la Castiglione est entrée dans l'histoire (1) . Sa notoriété, la fascination que, depuis sa mort, elle n'a jamais cessé de susciter trouvent leur origine dans une série de quelque quatre cent cinquante clichés photographi­ques : quatre cent cinquante portraits fantasques qui, les uns aux autres ajoutés, dessinent en quelque sorte une autobiographie intime et fantasmée, relevant d'un geste esthétique sériel tout ensemble troublant de narcissisme et d'une sidérante...
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