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Vorrh
Nathalie Mège (traduit par)
Date de parution : 26/09/2019
Éditeurs :
12-21
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Vorrh

Nathalie Mège (traduit par)
Date de parution : 26/09/2019
« On dit que beaucoup de livres sont uniques. Celui de Brian Catling l'est vraiment. » Philip Pullman
« Lisez ce livre et émerveillez-vous ! » Alan Moore
« Une fantasy historique époustouflante. (…) Une des œuvres de fantasy les plus originales et les plus marquantes de ces dernières années. » Meriem Djebli, Magazine LIRE
« Une fresque foisonnante. (…) Le premier opus fascine et n’a pas fini d’ensemencer l’imaginaire par ses nouvelles expériences. » Laurent Leleu, Bifrost

 
La Vorrh est une forêt merveilleuse et effrayante. Tous ceux qui y pénètrent y trouvent soit la mort, soit l’oubli. Néanmoins, elle exerce une fascination quasi magnétique et un attrait... La Vorrh est une forêt merveilleuse et effrayante. Tous ceux qui y pénètrent y trouvent soit la mort, soit l’oubli. Néanmoins, elle exerce une fascination quasi magnétique et un attrait irrésistible. On dit que le jardin d’Éden est dissimulé en son cœur. Personne ne l’a jamais explorée en entier, elle... La Vorrh est une forêt merveilleuse et effrayante. Tous ceux qui y pénètrent y trouvent soit la mort, soit l’oubli. Néanmoins, elle exerce une fascination quasi magnétique et un attrait irrésistible. On dit que le jardin d’Éden est dissimulé en son cœur. Personne ne l’a jamais explorée en entier, elle serait sans fin.
Pourtant, un homme a entrepris le périple. Un ancien soldat qui a tout abandonné pour suivre sa bien-aimée, Este. À sa mort, il a, suivant d’antiques rituels, emprisonné son esprit dans un arc et, écoutant ses murmures, s’est lancé sur la route…

« Un roman visionnaire. » Michael Moorcock
« Son écriture est si extraordinaire ! » Terry Gilliam
« L’oeuvre d’un génie. » Iain Sinclair
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EAN : 9782823854336
Façonnage normé : EPUB3
DRM : DRM Adobe
12-21
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EAN : 9782823854336
Façonnage normé : EPUB3
DRM : DRM Adobe

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • ondelune 26/01/2024
    Plonger dans la Vorrh, c'est s'immerger dans un univers inventif et foisonnant à l'image de la couverture. Un roman dont les codes sont difficiles à décrypter aux premiers abords avec de nombreux personnages évoluant, parfois de manière éloignée, autour et au sein de la forêt. Le tout sans bien savoir où cela veut nous mener. Comme beaucoup d'autres, j'ai peiné à entrer dans l'histoire durant les premières 80 à 100 pages. Une fois habituée au rythme de l'œuvre, quelque chose s'est pourtant déclenché pour habilement me ferrer... Plutôt que résister, j'ai donc décidé de me laisser porter par l'histoire, reconnaissant toutefois à quel point ce livre peut être ardu pour certains lecteurs, allant même jusqu'à provoquer des abandons. Ce premier tome pose les bases de l'univers et des personnages. J'ai sciemment choisi de me laisser guider par ces derniers et par l'atmosphère étrange, parfois confuse, teintée de métaphores sur la colonisation, l'esclavagisme, et les religions (chrétienne et vaudou) dans un début du XXème siècle marqué par une industrie toujours plus envahissante. Ce fut une lecture lente et exigeante, dont les ressentis sont difficiles à exprimer, mais une lecture qui ne m'a pas lassée. J'ai pris le temps de m'immerger dans cette ambiance végétale et inquiétante, ainsi que dans les vies atypiques des personnages qui la peuplent. La suite sera lue prochainement - (si la médiathèque accède à ma requête, car drôle d'idée d'acquérir les premiers tomes mais pas les suivants !) - en l'espérant éclairante sur certains aspects.Plonger dans la Vorrh, c'est s'immerger dans un univers inventif et foisonnant à l'image de la couverture. Un roman dont les codes sont difficiles à décrypter aux premiers abords avec de nombreux personnages évoluant, parfois de manière éloignée, autour et au sein de la forêt. Le tout sans bien savoir où cela veut nous mener. Comme beaucoup d'autres, j'ai peiné à entrer dans l'histoire durant les premières 80 à 100 pages. Une fois habituée au rythme de l'œuvre, quelque chose s'est pourtant déclenché pour habilement me ferrer... Plutôt que résister, j'ai donc décidé de me laisser porter par l'histoire, reconnaissant toutefois à quel point ce livre peut être ardu pour certains lecteurs, allant même jusqu'à provoquer des abandons. Ce premier tome pose les bases de l'univers et des personnages. J'ai sciemment choisi de me laisser guider par ces derniers et par l'atmosphère étrange, parfois confuse, teintée de métaphores sur la colonisation, l'esclavagisme, et les religions (chrétienne et vaudou) dans un début du XXème siècle marqué par une industrie toujours plus envahissante. Ce fut une lecture lente et exigeante, dont les ressentis sont difficiles à exprimer, mais une lecture qui ne m'a pas lassée. J'ai pris le temps de m'immerger dans cette...
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  • Malahide75 06/01/2024
    Une forêt primaire : Vorrh. Des branches qui s’entrecroisent, une canopée dense, des strates d’humus, de feuilles mortes. Une odeur que l’on devine forte. Des proies et des prédateurs, un éclairage chiche.Un temps et un espace qui, comme les lianes, se courbent et se nouent, perdant toute linéarité. Des sentiers à peine définis par lesquels transitent les sorciers, les esclaves, les bêtes, les mythes, les légendes. Tous cherchent, quelque chose ou quelqu’un ; certains se perdent, y compris la raison ; d’autres ne ressortent jamais. Les mêmes propos pourraient s’appliquer aux lecteurs : certains trouvent, d’autres se perdent… Poésie, fantastique… ambiance plombée, souvent violente… Aucun fil d’Ariane jaune fluorescent pour guider le lecteur dans les broussailles. Il s’emmêlera souvent les pieds dans les ronces, subira quelques chutes… Quant à trouver la sortie, c’est une autre histoire. Le premier tome de la série de Brian Catling annonce la couleur : nuances de vert (ou vers). Oubliez vos balades à la recherche de champignons : ici ils sont plutôt d’un genre vénéneux ! Certains nous incitent à aimer les arbres pour s’aimer soi-même. Vorrh vous fera les craindre. Un roman comme un marathon : les premiers kilomètres sont difficiles, le second souffle permet de tenir sur la distance, et l’on franchit la ligne finale exténué, vidé, mais satisfait… jusqu’au prochain ! Une forêt primaire : Vorrh. Des branches qui s’entrecroisent, une canopée dense, des strates d’humus, de feuilles mortes. Une odeur que l’on devine forte. Des proies et des prédateurs, un éclairage chiche.Un temps et un espace qui, comme les lianes, se courbent et se nouent, perdant toute linéarité. Des sentiers à peine définis par lesquels transitent les sorciers, les esclaves, les bêtes, les mythes, les légendes. Tous cherchent, quelque chose ou quelqu’un ; certains se perdent, y compris la raison ; d’autres ne ressortent jamais. Les mêmes propos pourraient s’appliquer aux lecteurs : certains trouvent, d’autres se perdent… Poésie, fantastique… ambiance plombée, souvent violente… Aucun fil d’Ariane jaune fluorescent pour guider le lecteur dans les broussailles. Il s’emmêlera souvent les pieds dans les ronces, subira quelques chutes… Quant à trouver la sortie, c’est une autre histoire. Le premier tome de la série de Brian Catling annonce la couleur : nuances de vert (ou vers). Oubliez vos balades à la recherche de champignons : ici ils sont plutôt d’un genre vénéneux ! Certains nous incitent à aimer les arbres pour s’aimer soi-même. Vorrh vous fera les craindre. Un roman comme un marathon : les premiers kilomètres sont difficiles, le second souffle permet de tenir sur...
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  • Tachan 15/11/2023
    Je savais avant de commencer cette lecture qu’avec elle, ça passait ou ça cassait. Elle avait déjà clivé tellement de lecteurs qu’impossible de rester insensible. Cependant, j’ajouterais une catégorie aux classiques « J’aime / J’aime pas », celle des « J’ai compris / Je suis restée sur le carreau » et j’ai majoritairement fait partie de cette dernière sans arriver à me déterminer sur le ressenti final que j’avais sur cette expérience. Voici donc la chronique d’une lectrice en perdition, telle une victime de Puck du Songe d’une nuit d’été (Shakespeare) auquel il m’a plus d’une fois fait penser. Il faut dire que l’introduction d’Alan Moore vendait du rêve, peut-être trop… Le monsieur après avoir pris tous les superlatifs de son dictionnaire avait grandement haussé mon niveau d’attente quant à la plume de Brian Catling, artiste sculpteur et cinéaste de son état en plus d’être écrivain, et je suis restée un peu sur ma faim. Il y a certes des passages brillants, ceux en général qui ont trait avec la matérialité charnelle qu’il veut donner à son oeuvre, mais il y a aussi bien trop de passages obscurs pour ne pas dire ampoulés et trop alambiqués sans que j’en ai vu l’utilité sur le moment. J’ai donc eu l’impression qu’on m’avait un peu survendu l’auteur et que « ça faisait bien » dans certains milieux d’aimer et que sinon je passerais pour une inculte au mieux, une aigrie au pire… Pourtant j’aurais aimé aimer, moi, l’amatrice de belles plumes. Il y avait des promesses intéressantes avec cette mystérieuse Vorrh, une forêt merveilleuse et effrayante telle qu’elle est décrite par la 4e de couverture mais que j’ai trouvé fort peu présente pour ma part. Je m’attendais à ce qu’elle ait la première place dans l’histoire et ce ne fut pas le cas. Elle est longtemps l’objet de discussion, le sujet d’observation et bien trop peu le matériau d’exploration et de sensation que j’attendais. Les pages la mettant réellement en scène sont trop peu nombreuses. Je ne l’ai pas assez arpentée, je n’ai pas assez senti les frissons de ses dangers. C’est l’une de mes plus grandes frustrations. L’autre promesse était de suivre d’étranges créatures démons, fantômes, cyclopes… Mais au final qui voit-on vraiment ? Surtout les humains qui rejettent et / ou craignent ce lieu singulier et un seul cyclope : Ismaël, qui est au coeur de l’histoire. Les autres, on en croise parfois, mais ils sont surtout là pour le décor pour le moment. Les vrais monstres, ce ne sont pas eux, ce sont les humains et ça, c’est bien fait. Même si je n’ai pas tout saisi, j’ai tremblé de l’expérience d’Ismaël dans cette étrange demeure où il est enfermé d’abord en sous-sol avec des professeurs – robots (?) puis à l’étage avec une condisciple qu’on avait peut-être pas bien préparer. Il y a une forme d’horreur, de body horror et de fantastique qui met très mal à l’aise, d’autant plus avec la plume de l’auteur qui se délecte de ces scènes malsaines comme s’il les absorbait. C’est très étrange et malaisant. Cependant, en dehors du voyage d’Ismaël pour comprendre ses origines et d’un chasseur de Vorrh pour y survivre et en sortir (?) en suivant des murmures, je n’ai pas pipé grand-chose de l’histoire. L’auteur semble vouloir faire un lien entre cette forêt primitive et notre monde moderne – à quelle date ? je ne sais pas… je dirais fin XIXe mais sans preuve concrète même si ça fleure le steampunk et le freak show -. Il semble dénoncer aussi le colonialisme et ses violences sur les peuples et lieux d’origine, ce qui m’a rappelé le récent Killers of the Flower Moon, mais tout ça est bien flou et noyé sous tellement de pages incompréhensibles que j’ai lu pensant trouver la lumière sans jamais la trouver… Je retiendrai quelques passages à la fois magiques et dérangeants comme lorsque le chasseur William se fabrique son arc à partir de sa bien-aimée Este, une sorcière décédée. L’auteur incarne littéralement la matière et lui fait prendre vie sous nos yeux. C’est saisissant ! Il fait de même lorsque son héros cyclope, Ismaël, a des relations sexuelles, là aussi il donne vie à la matière de la plus singulière des façons, au point qu’on a parfois l’impression de sentir entre nos mains cette chair qu’il se met à côtoyer de près avec passion. Mais c’est aussi brillant que malaisant. Factuellement, c’est tantôt passionnant, tantôt longuet. On suit toute une flopée de personnages dont les histoires semblent déconnectées mais qui finissent par s’entrecroiser sans forcément qu’on mette quand même du sens sur l’ensemble. Ils vivent tous dans ou aux alentours de Vorrh dans une ville sud-africaine (?) où les tensions entre gens de la ville et créatures de la forêt devraient rappeler quelque chose. Comme on suit plein de personnages, certains en viennent à nous interpeler plus que d’autres. Ce fut le cas pour moi avec Ismaël et notre chasseur, mais également avec un certain photographe qui va côtoyer un institut rappelant le Bal des folles. Mais ça fait quand même patchwork ou cluedo géant et c’est perturbant. Il y a une forme d’addiction à poursuivre la lecture et tenter de faire s’emboîter ses pièces, c’est pourquoi je n’ai pas lâché l’affaire et ne la lâche pas au final. J’ai le sentiment de vous livrer une chronique aussi incomplète que mes sentiments sur cette oeuvre, que j’ai l’impression d’avoir à peine effleurée. J’en ai trouvé certains passages brillants et d’autres artificiellement alambiqués. J’ai aimé suivre, même sans les comprendre, certains personnages en recherche d’eux-mêmes comme j’étais en recherche de l’histoire. J’ai cru cerner quelques thèmes profonds et puissants. Si quelqu’un a une grille de lecture, je suis preneuse, car si j’aurais aimé plus de lisibilité, moins de tournants alambiqués, plus de forêt et encore plus de créatures étranges. Je ne suis pas contre y replonger pour tenter encore de décoder M Brian Caitling mais j’ai besoin d’éclaircissements. Je savais avant de commencer cette lecture qu’avec elle, ça passait ou ça cassait. Elle avait déjà clivé tellement de lecteurs qu’impossible de rester insensible. Cependant, j’ajouterais une catégorie aux classiques « J’aime / J’aime pas », celle des « J’ai compris / Je suis restée sur le carreau » et j’ai majoritairement fait partie de cette dernière sans arriver à me déterminer sur le ressenti final que j’avais sur cette expérience. Voici donc la chronique d’une lectrice en perdition, telle une victime de Puck du Songe d’une nuit d’été (Shakespeare) auquel il m’a plus d’une fois fait penser. Il faut dire que l’introduction d’Alan Moore vendait du rêve, peut-être trop… Le monsieur après avoir pris tous les superlatifs de son dictionnaire avait grandement haussé mon niveau d’attente quant à la plume de Brian Catling, artiste sculpteur et cinéaste de son état en plus d’être écrivain, et je suis restée un peu sur ma faim. Il y a certes des passages brillants, ceux en général qui ont trait avec la matérialité charnelle qu’il veut donner à son oeuvre, mais il y a aussi bien trop de passages obscurs pour ne pas dire ampoulés et trop alambiqués sans que j’en ai vu...
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  • kinokoremi 12/06/2023
    J'ai eut énormément de mal à terminer le livre. (si je me souviens bien, je crois que je ne suis même pas allé au bout. 😅 ) Le récit et l'écriture sont tortueux (volontairement je suppose), ce qui a nuit à mon immersion. Surtout grosse déception car j'étais très intéressé par l'aventure de l'amant d'Este. C'est surtout son récit que je voulais lire. En réalité il est assez peu présent dans le livre... Malgré tout, l'univers est intrigant... peut-être que je me tenterai à lire la suite un jour. 👀
  • TedUDL 23/05/2023
    Brian Catling était un artiste complet. Ayant vécu pour et par ses œuvres, il aura sû incarner, à sa manière, l’engagement que peut représenter la création. Il fut sculpteur, peintre, performer, mais aussi réalisateur, poète et romancier. Un Anglais touche-à-tout, talentueux, construisant un univers aussi singulier que jusqu’au boutitste, allant même jusqu’à co-créer en 2001 le « the international performance collective WitW » . Alors que nous apprenions, il y a quelques jours la mort de Brian Catling, sortait de manière plutôt confidentielle, en poche, le premier volume de sa Trilogie Vorrh en version poche chez Pocket. Comme nous le disions en préambule, Brian Catling était poète, et même nous aurions pu dire : avant tout poète, et performer, si nous avions dû hiérarchisé l’importance, dans sa vie, de ses créations. De cette poésie, il faut comprendre ici, que même dans ses romans, même dans Vorrh, elle imprègne le style de l’auteur à chaque instant. C’est une composante centrale, qui colle au texte comme une sangsue au milieu de la jungle. Ce qui, au vu de certains articles lu à droite et à gauche, peut rebuter visiblement, tant l’auteur porte une signature, un style fort empruntant tour à tour à l’écriture pleine de souffre d’un Joseph Conrad, ou d’un Malcolm Lowry, qu’une écriture plus immédiate sans jamais perdre de sa superbe et qui n’est pas sans rappeler le travail d’un certain Claro. Vorrh est un lieu,une forêt, c’est une légende, un égarement, ce sont les possibles par-delà le sacrifice. Nous savons qu’elle existe, nous pouvons la placer, en Afrique, sur une carte, délimiter ses contours, exploiter ses abords. Mais Vorrh, en son sein, reste vernaculaire, obscure et échappe à la compréhension des hommes. De ce lieu et de cette mystique, toute une sociologie s’est créé, des peuples, des cultures, allant même jusqu’à construire Essenwald. Une ville européenne, transportée, et reconstruite à l’identique le long de Vorrh. William un ancien soldat, à la mort de sa compagne, construit un arc à partir du corps de cette dernière à sa demande, et s’élance dans la Vorrh. A Essenwald, dans une cave, grandi Ismaël un être humanoïde, n’ayant qu’un oeil, un cyclope aux proportions humaine qui finira par croiser la route de Gerthrude, fille d’un richissime exploitant. Nous suivons aussi, ailleurs, en Amérique, Eadweard Muybridge ( l’ inventeur du zoopraxographe), un photographe britannique. Suivi par une galerie de personnage comme le Français ( représentation de l’écrivain Raymond Roussel), le docteur Gull ( un des tueurs présumés de Whitechapel), ou encore la veuve de Winchester et sa maison pour accueillir les fantômes de celles et ceux tués par un fusil de la marque winchester. Des parcours venant à se croiser, même parfois de loin, et interagir, ayant pour centre magnétique cette mystérieuse forêt. Ce lieu, cette Terra Incognita, ou l’on pourrait aisément écrire « Hic sunt dracones “, comme sur les anciennes cartographies, tant elle catalyse fantasmes et possibles. Il est important de dire que ce n’est pas un livre de Fantasy, ou de Science Fiction, du moins pas dans le sens classique du terme. Vorrh est une matérialisation textuelle d’une certaine idée de ce que la magie peut-être dans le réel, mais bien loin de ce que vous croyez. Ainsi exit troll, farfadet, chupacabra, extra-terrestre, ou autres bestiaire que nous pourrions nous attendre à découvrir, et bienvenue dans une terre peuplée avant tout des névroses humaines. Des névroses engendrées par des fantasmes bien humains et bien ancrés dans son époque, construisant ainsi une forme de “proto-fantaisie”, où la magie et le fantastique sont présents mais d’une manière discrète et sans jamais dire leurs noms. Au-delà de cet aparté, Vorrh est une construction minutieuse d’un monde en pleine évolution, comme la prise instantané d’un temps en mouvement, ayant autant à dire sur un passéisme colonial, qu’une quête de reconnaissance et d’identité, le tout pris dans une frénésie capitaliste, poussant avant tout à l’usure immédiate pour un profit éphémère. Nous retrouvons aussi cette idée d’usure sur les corps, ils sont exploités, abîmés, utilisés, mutilés, transformés, transcandés. Il y a ce rapport au corps, à sa chair, à ses douleurs et plaisirs, qui s’inscrit dans l’incipit même du roman, donnant une ambiance et une tonalité, faisant écho aux auteurs cités plus haut, mais également à un certains Ténèbres de Paul Kawczak. Un tropisme de la chair ayant pour espoir l’illumination et l’élévation. De cet ensemble, se dégage une tension quasi-permanente, nous plongeant presque par instant dans une forme de transe où les mots nourrissent un imaginaire que nous n’aurions jamais évoqué en dehors de ce texte et de cet univers en particulier. L’écriture de Brian Catling jouant son rôle à la perfection. D’une beauté et d’une puissance rare, l’auteur construit avec un style fort, un univers dense et vénéneux où la lumière et les ténèbres font avant tout et surtout souffrir. Brian Catling, avec Vorrh a su se détourner des grandes voies littéraires, pour construire un chemin empruntant autant à ses propres références littéraires, qu’à une certaine vision du réel, et ainsi proposant un Vorrh obsédant et fascinant par sa densité ainsi que par ce qu’il a à dire de son monde et du notre. Une œuvre certes, aux premiers instants, déroutantes, mais une oeuvre monde, porteuse en son sein d’une indéfinissable magie obsédante que l’on pourrait apparenter à la folie créatrice. Ce qui n’est pas sans rappeler le talent de deux autres compatriotes anglais, à savoir Alan Moore et Iain Sinclair.Brian Catling était un artiste complet. Ayant vécu pour et par ses œuvres, il aura sû incarner, à sa manière, l’engagement que peut représenter la création. Il fut sculpteur, peintre, performer, mais aussi réalisateur, poète et romancier. Un Anglais touche-à-tout, talentueux, construisant un univers aussi singulier que jusqu’au boutitste, allant même jusqu’à co-créer en 2001 le « the international performance collective WitW » . Alors que nous apprenions, il y a quelques jours la mort de Brian Catling, sortait de manière plutôt confidentielle, en poche, le premier volume de sa Trilogie Vorrh en version poche chez Pocket. Comme nous le disions en préambule, Brian Catling était poète, et même nous aurions pu dire : avant tout poète, et performer, si nous avions dû hiérarchisé l’importance, dans sa vie, de ses créations. De cette poésie, il faut comprendre ici, que même dans ses romans, même dans Vorrh, elle imprègne le style de l’auteur à chaque instant. C’est une composante centrale, qui colle au texte comme une sangsue au milieu de la jungle. Ce qui, au vu de certains articles lu à droite et à gauche, peut rebuter visiblement, tant l’auteur porte une signature, un style fort empruntant tour à tour à l’écriture...
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