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A Walk Through Hell - T1
Garth Ennis (scénario de), Goran Sudzuka (dessins de), Ive Svorcina (coloriste), Philippe Touboul (traduit par)
Collection : Imaginaire
Date de parution : 25/08/2022
Éditeurs :
Black River

A Walk Through Hell - T1

Garth Ennis (scénario de), Goran Sudzuka (dessins de), Ive Svorcina (coloriste), Philippe Touboul (traduit par)
Collection : Imaginaire
Date de parution : 25/08/2022
Quand l’horreur dépasse l’entendement, saurez–vous distinguer la réalité de vos pires cauchemars ?
Les agents spéciaux Shaw et McGregor sont désormais en charge des affaires courantes, et c'est exactement ce que Shaw aime. Elle a presque 40 ans, à la limite de l'épuisement... Les agents spéciaux Shaw et McGregor sont désormais en charge des affaires courantes, et c'est exactement ce que Shaw aime. Elle a presque 40 ans, à la limite de l'épuisement et les souvenirs effroyables de sa dernière enquête la hantent comme des ombres. McGregor, quant à lui, est plus jeune... Les agents spéciaux Shaw et McGregor sont désormais en charge des affaires courantes, et c'est exactement ce que Shaw aime. Elle a presque 40 ans, à la limite de l'épuisement et les souvenirs effroyables de sa dernière enquête la hantent comme des ombres. McGregor, quant à lui, est plus jeune et plus dévoué : il s'accroche à une certaine forme d'idéalisme, quoi que le monde puisse lui faire subir.
 
Lorsque deux de leurs collègues disparaissent dans un entrepôt de Long Beach, Shaw et McGregor sont envoyés pour enquêter. Mais ils sont loin d’imaginer ce qui les attend et les deux agents vont se confronter à une terreur dépassant leurs plus terribles cauchemars, dans un lieu où la nuit pourrait ne jamais se terminer.
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EAN : 9782384260102
Façonnage normé : CARTONNE
Nombre de pages : 136
Format : 165 x 257 mm
EAN : 9782384260102
Façonnage normé : CARTONNE
Nombre de pages : 136
Format : 165 x 257 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • marietjf 06/12/2022
    2 tomes, 12 chapitres initialement parus en 2018 et réédités cette année chez Black River, c'est parti pour une prometteuse promenade en enfer signée Garth Ennis au scénario (Preacher, The Boys, Punisher, Sara...) et Goran Sudzuka au dessin (Wonder Woman, Daredevil, Ghosted...). C'est donc l'histoire de deux types du FBI qui entrent dans un entrepôt de Long Beach... et qui n'en ressortent pas. Les agents Shaw et McGregor sont appelés sur place. Ce qu'ils vont trouver relève du cauchemar... Inutile d'en dire plus, l'intérêt de cette lecture repose à mon avis sur l'envie d'en savoir plus, de comprendre ce qui a bien pu se passer dans cet entrepôt. Tout juste puis-je révéler que le récit impose un malaise puissant, une sensation de gêne entre réalité distordue et cauchemar absurde...Le premier tome ne révèlera rien, passant à coups d'ellipses d'une enquête passée de Shaw et McGregor sur un tueur d'enfants au tunnel noir et nauséeux de cet entrepôt qui cache encore bien des horreurs. Le tome 2 apporte un peu de lumière même si je ne suis pas certain d'avoir tout compris. D'autant que certaines répliques ne sont pas toujours compréhensibles (problème de traduction ?) et que des fautes subsistent (ça arrive je sais... 2 tomes, 12 chapitres initialement parus en 2018 et réédités cette année chez Black River, c'est parti pour une prometteuse promenade en enfer signée Garth Ennis au scénario (Preacher, The Boys, Punisher, Sara...) et Goran Sudzuka au dessin (Wonder Woman, Daredevil, Ghosted...). C'est donc l'histoire de deux types du FBI qui entrent dans un entrepôt de Long Beach... et qui n'en ressortent pas. Les agents Shaw et McGregor sont appelés sur place. Ce qu'ils vont trouver relève du cauchemar... Inutile d'en dire plus, l'intérêt de cette lecture repose à mon avis sur l'envie d'en savoir plus, de comprendre ce qui a bien pu se passer dans cet entrepôt. Tout juste puis-je révéler que le récit impose un malaise puissant, une sensation de gêne entre réalité distordue et cauchemar absurde...Le premier tome ne révèlera rien, passant à coups d'ellipses d'une enquête passée de Shaw et McGregor sur un tueur d'enfants au tunnel noir et nauséeux de cet entrepôt qui cache encore bien des horreurs. Le tome 2 apporte un peu de lumière même si je ne suis pas certain d'avoir tout compris. D'autant que certaines répliques ne sont pas toujours compréhensibles (problème de traduction ?) et que des fautes subsistent (ça arrive je sais mais ça m'embête). Mention au dessin et aux ambiances impressionnantes brossées par Goran Sudzuka, c'est sombre, angoissant et pesant. De ce côté là, la promesse de la balade en enfer est bien tenue ! Un diptyque à découvrir pour un public averti mais qui plaira certainement aux habitués du genre.
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  • blogconstellations 06/10/2022
    Ce premier tome a su me surprendre, en n’étant pas vraiment ce que j’attendais. Il s’achève sur une révélation qui confirme l’aspect fantastique de l’œuvre, mais j’ai l’impression que Garth Ennis pourrait encore plus me surprendre dans le tome suivant. Et surtout, ce qui est rare, c’est que je n’ai aucune idée de ce qui m’attend. Côté graphisme, on est sur une réalisation classique, mais efficace dont on retiendra quelques couvertures très inspirées et quelques cases assez marquantes. Vivement la suite.
  • culturevsnews 30/09/2022
    Vous aimez l’horreur ? Aimez-vous Garth Ennis ? Eh bien accrochez-vous, parce que vous allez adorer ça. A Walk Through Hell commence par un bang et le style typique en face qui fait la renommée d’Ennis. S’ouvrant avec une jeune famille se promenant dans ce qui semble être un centre commercial bondé à Noël, il y a un sentiment désagréable que quelque chose est sur le point de se passer terriblement et, compte tenu du pedigree, horriblement mal. Au cours de la conversation plaisante d’une femme demandant si la mise en place de son père avec la mère de son partenaire est une bonne idée, nous recevons une exposition assez sombre qui se transforme en une page de démarrage très choquante. Une deuxième lecture, qui donne cette réalisation « a-ha » de ce qui est dit exactement, ne diminue toujours pas l’impact. Les expressions que Goran Sudzuka livre, combinées aux couleurs d’Ive Svorcina, délivrent un flash qui grave l’image dans la conscience du lecteur, garantissant qu’elle restera avec vous longtemps après avoir tourné la page. Et c’est peut-être là que certaines critiques peuvent être émises à ce type de travail. Il y a l’horreur et puis il y a l’horreur. Il y a... Vous aimez l’horreur ? Aimez-vous Garth Ennis ? Eh bien accrochez-vous, parce que vous allez adorer ça. A Walk Through Hell commence par un bang et le style typique en face qui fait la renommée d’Ennis. S’ouvrant avec une jeune famille se promenant dans ce qui semble être un centre commercial bondé à Noël, il y a un sentiment désagréable que quelque chose est sur le point de se passer terriblement et, compte tenu du pedigree, horriblement mal. Au cours de la conversation plaisante d’une femme demandant si la mise en place de son père avec la mère de son partenaire est une bonne idée, nous recevons une exposition assez sombre qui se transforme en une page de démarrage très choquante. Une deuxième lecture, qui donne cette réalisation « a-ha » de ce qui est dit exactement, ne diminue toujours pas l’impact. Les expressions que Goran Sudzuka livre, combinées aux couleurs d’Ive Svorcina, délivrent un flash qui grave l’image dans la conscience du lecteur, garantissant qu’elle restera avec vous longtemps après avoir tourné la page. Et c’est peut-être là que certaines critiques peuvent être émises à ce type de travail. Il y a l’horreur et puis il y a l’horreur. Il y a le tap tap psychologique tendu à l’arrière de votre cou et puis il y a les slashers schlocky gore remplis. Le choc et la brutalité ici ne sont cependant pas sanglants, heureusement, nous sommes épargnés par certaines images laissant nos esprits remplir l’horrible vide, mais au début, cela ressemblait à un choc pour le plaisir d’un coup de poing. C’est une hypothèse erronée car elle sert à nous faire sortir de notre zone de confort pour ce qui suit… Les conséquences immédiates sur les médias sociaux de l’événement au centre commercial sont racontées à la manière de Twitter, superposées à l’introduction des deux protagonistes, les agents du FBI McGregor et Shaw. Ces mises à jour de statut ou ces commentaires ressembleraient à des commentaires sociaux moralisateurs s’ils n’étaient pas si réels. Chacun d’entre eux que vous pourriez imaginer sur votre fil Twitter (bien que d’autres services de médias sociaux soient disponibles). Avec le discours de travail des agents, qui se poursuit autour d’un déjeuner avec des collègues, nous sommes entraînés plus loin dans un monde presque banal minimisant les événements qui viennent de se produire. C’est peut-être plus vrai que nous ne le pensons. La tragédie et l’horreur personnelle frappent les individus quotidiennement et sont diffusées presque instantanément dans le monde entier. Avec tant de choses qui se passent, c’est comme une surcharge sensorielle où nous devenons presque immunisés, ou du moins habitués, à la vraie histoire, au lieu d’être rattrapés par les extraits sonores et les gros titres. Cependant, tout cela est une distraction qui permet à ce problème de nous prendre une fois de plus au dépourvu. Dire que le suspense ici est frustrant serait un énorme euphémisme. Nos questions restent sans réponse et le changement d’histoire est tout simplement incroyable. La frustration est alors intentionnelle et le résultat d’un travail bien ficelé. Si l’histoire et l’art n’étaient pas si captivants, on ne ressentirait pas le besoin de souffler un peu après s’être énervé d’avoir à attendre avant le prochain numéro le 27 octobre 2022.
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  • Presence 19/01/2019
    Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2018, écrits par Garth Ennis, dessinés et encrés par Goran Sudžuka, avec une mise en couleurs réalisée par Ive Svorcina. Les couvertures ont été réalisées par Andy Clarke, avec une mise en couleurs de de José Villarrubia. Les couvertures variantes ont été réalisées par Andy Clarke, Francesco Francavilla, Robert Hack, Hoyt Silva, Goran Sudžuka, Ben Templesmith. Quelque part aux États-Unis dans un immense centre commercial, un couple est en train de déambuler des sacs à la main. La femme porte son enfant dans un porte-bébé ventral. Ils discutent de l'organisation de leur réveillon pour Noël. Un individu se met sur leur trajet, abat froidement le bébé avec un pistolet, puis la mère, et d'autres personnes au hasard. Le mari regarde sa femme et son fils morts à terre. Les commentaires vont ensuite bon train sur les réseaux sociaux, entre le fait que la femme était asiatique abattue à bout portant par un blanc, l'absence de remarque sur les 6 autres victimes, la législation sur les armes à feu, etc. Pendant ce temps-là, à Long Beach en Californie, l'agent McGregor sort... Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2018, écrits par Garth Ennis, dessinés et encrés par Goran Sudžuka, avec une mise en couleurs réalisée par Ive Svorcina. Les couvertures ont été réalisées par Andy Clarke, avec une mise en couleurs de de José Villarrubia. Les couvertures variantes ont été réalisées par Andy Clarke, Francesco Francavilla, Robert Hack, Hoyt Silva, Goran Sudžuka, Ben Templesmith. Quelque part aux États-Unis dans un immense centre commercial, un couple est en train de déambuler des sacs à la main. La femme porte son enfant dans un porte-bébé ventral. Ils discutent de l'organisation de leur réveillon pour Noël. Un individu se met sur leur trajet, abat froidement le bébé avec un pistolet, puis la mère, et d'autres personnes au hasard. Le mari regarde sa femme et son fils morts à terre. Les commentaires vont ensuite bon train sur les réseaux sociaux, entre le fait que la femme était asiatique abattue à bout portant par un blanc, l'absence de remarque sur les 6 autres victimes, la législation sur les armes à feu, etc. Pendant ce temps-là, à Long Beach en Californie, l'agent McGregor sort de chez lui en lisant ses messages sur son téléphone. L'agent Shaw fait un cauchemar dans son lit, agitée de soubresauts dans son sommeil. McGregor passe prendre Shaw chez elle, et elle l'informe que le tueur était un des témoins dans leur affaire. C'était un individu sans histoire. McGregor et Shaw se rendent à une cafétéria pour prendre un déjeuner avec 2 autres agents enquêtant sur la même affaire : Goss et Hunkizzer. McGregor évoque le président en exercice, la manière dont ses petites phrases font ressortir les pires instincts sur les réseaux sociaux, du racisme à la bigoterie. À la fin du repas, Goss et Hunkizzer répondent à une demande d'intervention, pendant que Shaw et McGregor vont effectuer une perquisition au domicile d'un suspect. Un peu plus tard, ils sont appelés pour se rendre au même endroit que leurs 2 collègues du FBI. Il s'agit d'un entrepôt. Goss et Hunkizzer ont pénétré à l'intérieur mais n'en sont pas ressortis et ne sont pas joignables sur leur portable. 3 voitures de police sont garées à l'extérieur, les policiers attendant les agents du FBI, ainsi qu'un fourgon, les 8 agents de l'équipe SWAT (Special Weapons And Tactics) attendant à l'intérieur et refusant de sortir pour repénétrer dans l'entrepôt. Shaw et McGregor comprennent qu'ils n'ont plus qu'à entrer seuls dans l'entrepôt pour retrouver leurs 2 collègues. Pour un lecteur de comics, une nouvelle série de Garth Ennis, ça ne se refuse pas, d'autant que Jimmy's Bastards (2017, avec Russ Braun), la précédente qu'il avait écrite pour le même éditeur, dépotait. Il se lance donc dans cette nouvelle histoire avec un niveau d'attente élevé et une grande curiosité, car finalement la quatrième de couverture ne dit pas grand-chose. Il découvre une narration visuellement dépouillée, et construite sur 2 lignes temporelles. Au temps présent, les agents Shaw et McGregor pénètrent dans le mystérieux entrepôt plongé dans la pénombre, sans que le lecteur ne sache trop ce que faisaient là Goss Hunkizzer. Dans le passé, le lecteur découvre Shaw et McGregor enquêter sur une affaire d'enlèvement d'enfants en série, sans que les enfants n'aient jamais réapparu. Ce sont 2 trames assez simples, et parfois Shaw relate à son coéquipier au temps présent dans l'entrepôt, des éléments de l'enquête sur les enlèvements qu'elle ne lui avait pas indiqués, ce qui assure le lien entre les 2 fils. Les dessins de Goran Sudžuka s'avèrent très terre à terre, simples et évidents, sans dramatisation excessive. Les auteurs invitent le lecteur à côtoyer des individus normaux dans une enquête concrète et laborieuse, et à constater les bizarreries factuelles dans l'entrepôt et à y réfléchir. Le lecteur avait déjà pu apprécier le travail de Goran Sudžuka dans Outlaw Nation (avec Jamie Delano), Y The Last Man (de Brian K. Vaughan, épisodes 32 à 35, 39 à 42, 46 à 48, 53, 54) ou encore en remplacement de Cliff Chiang sur la série de Wonder Woman écrite par Brian Azzarello. Il retrouve les mêmes caractéristiques de ses dessins : des contours simplifiés en conservant une approche réaliste, un degré de description pas très élevé. Tous les personnages disposent d'une caractéristique qui permet de les identifier immédiatement comme une coupe de cheveux, un bouc, un visage plus ou moins arrondi, et la couleur de peau. Comme tous les dessinateurs d'histoire d'Ennis, Sudžuka doit trouver comment apporter de la variété dans les conversations. Il utilise avec régularité les plans poitrine, les champs et contrechamps, sans beaucoup de recherche dans la construction du plan de prise de vue. S'il y prête attention, le lecteur constate que les expressions de visage sont très fonctionnelles. Elles présentent des variations en fonction de la situation et de l'état d'esprit du personnage considéré, mais en n'exprimant qu'une seule émotion, sans nuances. De la même manière, le langage corporel reste dans un registre mesuré et fonctionnel, sans exprimer ou trahir de sentiment particulier, ou de réelle personnalité des protagonistes. De ce point de vue, les cases sont de lecture immédiate et facile, montrant clairement la scène, de manière pragmatique, sans effet de manche. Le lecteur peut donc trouver que la narration visuelle manque un peu d'éclat, qu'elle semble assez banale. Il ne peut pas s'empêcher de se faire la remarque que le fil narratif au présent place les 2 agents dans un entrepôt sans fin plongé dans le noir ce qui lui fournit tout naturellement l'excuse pour s'économiser dans la représentation des décors, avec des fonds de case mangés de noir. Malgré tout, il observe également que l'artiste utilise régulièrement des cases de la largeur de la page, et qu'il ne se contente pas d'y représenter un unique visage au milieu avec rien à gauche et rien à droite en se disant qu'il y aura bien des phylactères pour remplir les vides. Il se sert de ces vues panoramiques pour montrer la relation spatiale entre les personnages présents. De même le lecteur constate que Goran Sudžuka investit le temps nécessaire pour représenter les décors quand la séquence le requiert : les escalators et les décorations de Noël à l'intérieur du Mall, les voitures sur l'autoroute, les façades d'immeuble le long des rues, les tables et les banquettes d'un diner, la pelouse laissée à l'abandon de l'une des demeures de Paul Carnahan, les couloirs du poste de police. À nouveau ces décors sont aseptisés, mais ils ne sont pas dépourvus de particularités. Ce mode de représentation induit également un effet déroutant sur les scènes horrifiques. Le tir à bout portant dans le bébé perd toute puissance, tellement il est représenté platement. Même la réaction du père ne déclenche pas de réaction chez le lecteur du fait d'un visage trop lisse et d'une expression trop basique. Quelques pages plus loin, un personnage se fait sauter le caisson avec une arme à feu, la balle emportant une bonne partie de sa boîte crânienne, là encore dans une image tellement pragmatique et sans beaucoup de détails qu'il ne se produit aucune implication émotionnelle. Finalement c'est un bon vieil échange de coup de poing entre 2 personnes à bout qui apparaît horrible avec ces dessins trop naturels, sans exagération. La narration de Garth Ennis se montre tout aussi pragmatique, sans fioriture. La seule preuve de sophistication réside dans l'usage de 2 lignes temporelles. Le début du récit est très prosaïque avec un tueur abattant des passants au hasard, grâce à une arme à feu achetée avec facilité. Le scénariste ajoute quelques tweets faciles pour montrer les réactions allant des plus crasses aux plus revendicatrices, un brouhaha d'échanges à l'abri d'un écran, sans action concrète. Cette direction se confirme avec l'agent McGregor à table condamnant un président tenant des propos irresponsables désignant une communauté ou une autre. Le lecteur éprouve la sensation de suivre un fil de discussion à bâton rompu sur 2 ou 3 aspects intolérables de la société américaine, entre des personnes soit indignées, soit résignées, soit apathiques. Avec le fil narratif se déroulant dans le passé porche, Ennis donne l'impression de reprendre la trame de Red Team (avec Craig Cernak), avec des agents essayant de coincer un criminel immonde, convaincu de sa culpabilité, sans pouvoir mettre la main sur une preuve tangible. Le fil narratif au présent semble cousu de fil blanc, puisque le titre évente tout suspense quant à ce que sont en train de vivre les agents Shaw McGregor. Cependant le suspense quant à l'avancée de l'enquête pour coincer Paul Carnahan fonctionne bien, et les échanges entre Shaw et McGregor pour comprendre ce qui leur arrive dans l'entrepôt sonnent justes, montrant comment ils essayent de rationaliser leur situation. De fait, le lecteur se rend compte qu'il tourne les pages rapidement, alors même que l'histoire semble progresser à un rythme très lent. Il souhaite découvrir si des crimes ont bien été commis au temps passé, et il se prête volontiers au jeu de découvrir les règles au temps présent dans cet entrepôt. Il lui faut un peu de temps pour discerner le thème qui relie les différentes scènes : l'individu anonyme qui abat froidement des inconnus, la montée d'une forme insidieuse de critiques permanentes et sans réflexion, la possibilité d'un tueur monstrueux, des châtiments d'une sévérité extrême. Petit à petit, il voit apparaître le concept de mal, et celui de convictions personnelles inébranlables. Garth Ennis met en scène une interrogation sur ce concept très américain de mal absolu, de mal inexpiable. Malgré le titre, le scénariste n'intègre pas d'élément religieux, il s'en tient juste à des actes abominables, moralement inexcusables, mais aussi à une forme extrême de culpabilité poussant l'individu à s'auto-punir. Le lecteur se retrouve dans des positions très inconfortables, quand le tueur en série présumé ne manifeste aucune empathie, ou quand un agent du FBI ne peut plus supporter l'idée d'avoir donné la mort. Il reste déstabilisé et décontenancé par le fait qu'Ennis n'énonce pas de morale, n'explicite pas de valeur, par le fait que les personnages ne donnent pas de leçon. Ce premier tome constitue une lecture très déroutante. Elle fascine par son évidence, sa simplicité, son manque d'éclat, d'abord du point de vue des dessins, mais aussi pour le scénario qui atténue systématiquement les réactions émotionnelles. En même temps le mode de narration produit un effet hypnotisant, irrésistible, engourdissant le lecteur qui prend conscience avec un décalage de l'horreur des situations, à la fois banale, à la fois surnaturelle. Les auteurs se gardent bien de lever le mystère des phénomènes survenant dans l'entrepôt, et entretiennent l'ambiguïté de la culpabilité de Paul Carnahan, instaurant ainsi un malaise diffus et inexorable, rongeant le lecteur comme une culpabilité sourde semble ronger certains personnages. Garth Ennis Goran Sudžuka réussissent à mettre le lecteur mal à l'aise avec un récit simple, manquant un peu de substance, mais pas de poison.
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