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Les soldats de la honte
Collection : Tempus
Date de parution : 17/10/2013
Éditeurs :
Perrin

Les soldats de la honte

Collection : Tempus
Date de parution : 17/10/2013

Ils ne sont pas morts et pourtant ils ne sont jamais rentrés du Front où la Grande Guerre les avait envoyés. Le baptême du feu, l’horreur, la tragédie, ils n’ont pas tenu et sont devenus fous ou paralysés. Jean-Yves Le Naour revient sur l’histoire méconnue de ces soldats qu’on estime aujourd’hui au moins à 100.000… Un livre émouvant qui a touché le grand public et reçu le prix du grand livre d'histoire 2011.

C’est par la révolte d’un paysan, Baptiste Deschamps, qu’a été révélé le sort atroce qu’on réservait aux poilus atteints du syndrome du shell shock, ces soldats qui n’avaient pas résisté...

C’est par la révolte d’un paysan, Baptiste Deschamps, qu’a été révélé le sort atroce qu’on réservait aux poilus atteints du syndrome du shell shock, ces soldats qui n’avaient pas résisté psychologiquement à l’épreuve du feu et que l’on avait retrouvé pétrifiés, l’air hagard, parfois même fous. En haut lieu, on...

C’est par la révolte d’un paysan, Baptiste Deschamps, qu’a été révélé le sort atroce qu’on réservait aux poilus atteints du syndrome du shell shock, ces soldats qui n’avaient pas résisté psychologiquement à l’épreuve du feu et que l’on avait retrouvé pétrifiés, l’air hagard, parfois même fous. En haut lieu, on les appelait les « embusqués du cerveau », soupçonnés d’être des simulateurs. Pour le prouver, on les soignait à coups de décharges électriques. Les Français n’en auraient sûrement jamais rien su si Baptiste Deschamps n’avait été traduit en justice parce qu’il refusait d’être brutalisé. L’affaire fit scandale et ouvrit la boîte de Pandore des traumatismes de guerre. Jean-Yves Le Naour donne ici toute la mesure de ce drame méconnu à travers le récit tragique et émouvant de ces soldats de la honte.

En quelques années, Jean-Yves Le Naour est devenu l’un des meilleurs historiens de la Grande Guerre, à laquelle il a consacré de nombreux ouvrages. Les Soldats de la Honte a reçu le Grand Prix du livre d’histoire Ouest-France-Société Générale.

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EAN : 9782262043131
Code sériel : 521
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 224
Format : 132 x 201 mm
EAN : 9782262043131
Code sériel : 521
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 224
Format : 132 x 201 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • RChris 03/08/2023
    La première guerre a-t-elle favorisé des progrès en psychiatrie, comme cela a été le cas en chirurgie réparatrice ? On estime pourtant à 100 000, les soldats français restés hagards à vie, hurlant sans raison apparente, pliés en deux et incapables de se relever. On prenait leurs symptômes si singuliers pour une invention, une hystérie masculine ou une simulation pour ne pas retourner au front. Ils étaient les trembleurs, les paralysés, les sourds, les muets, les aveugles, les hystériques, les plicaturés, les neurasthéniques, les apathiques, les hallucinés… “De ces héros-là, on en avait honte. S’il était difficile de soutenir le regard des “gueules cassées”, au moins le pays s’inclinait devant eux, mais les fous, les hystériques, les déments, il fallait les cacher, les dissimuler parce qu'ils renvoyaient une image terrible de la guerre en complète contradiction avec les lauriers de l'héroïsme dont la société d’après guerre couvrait les poilus et les anciens combattants.” Jean-Yves Le Naour analyse en historien comment la médecine a servi la politique favorable à la guerre. Car il fallait bien soigner ces blessés sans blessures. Deux méthodes se sont opposées : la méthode douce à base de repos, de balnéothérapie, d’héliothérapie, de massages et de nourriture abondante ou la méthode “brusquée” consistant en un traitement électrique plus ou moins agressif. Les tenants de la seconde méthode prônaient que la souffrance par l'électricité était plus prompte à renvoyer les soldats au front. La fin était juste, alors qu’importaient les moyens, “qu’importait la douleur momentanée de quelques malades de la volonté ?” L’historien montre que la psychanalyse émergeante n’a pas été prise en compte car elle était “austro-boche” et ne pouvait être acceptée à ce titre comme méthode car “la haine nationaliste était trop forte pour que la communauté médicale française puisse s’ouvrir au vent nouveau qui soufflait d’Autriche.” “Non, la guerre n’a pas seulement meurtri et lacéré les chairs, elle a entaillé les âmes, elle a rendu fou. Dire cela, évoquer la figure des aliénés que l’on a toujours dissimulés, par honte et par désespoir, ce n’est pas offenser les poilus mais ramener les héros à leur dimension humaine, de chair et de sang. Les héros étaient des hommes, rien que des hommes et ce qu’ils ont vécu allaient au-delà de l’inhumanité.” Il faudra attendre la guerre du Viêt Nam pour que l’on reconnaisse la survenance de troubles du stress post-traumatique. La première guerre a-t-elle favorisé des progrès en psychiatrie, comme cela a été le cas en chirurgie réparatrice ? On estime pourtant à 100 000, les soldats français restés hagards à vie, hurlant sans raison apparente, pliés en deux et incapables de se relever. On prenait leurs symptômes si singuliers pour une invention, une hystérie masculine ou une simulation pour ne pas retourner au front. Ils étaient les trembleurs, les paralysés, les sourds, les muets, les aveugles, les hystériques, les plicaturés, les neurasthéniques, les apathiques, les hallucinés… “De ces héros-là, on en avait honte. S’il était difficile de soutenir le regard des “gueules cassées”, au moins le pays s’inclinait devant eux, mais les fous, les hystériques, les déments, il fallait les cacher, les dissimuler parce qu'ils renvoyaient une image terrible de la guerre en complète contradiction avec les lauriers de l'héroïsme dont la société d’après guerre couvrait les poilus et les anciens combattants.” Jean-Yves Le Naour analyse en historien comment la médecine a servi la politique favorable à la guerre. Car il fallait bien soigner ces blessés sans blessures. Deux méthodes se sont opposées : la méthode douce à base de repos, de balnéothérapie, d’héliothérapie, de massages et de nourriture abondante ou la méthode...
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  • Thomas_Harnois 08/12/2020
    « Les soldats de la honte » est un livre courageux, prenant le parti de soldats bel et bien bousillés par la guerre, mais dont la blessure n’était malheureusement pas pour eux apparente. Soumis à des conditions de stress effroyables et sans doute insoutenables, le cerveau disjoncte et les dommages sur le corps humain peuvent être irréversibles. Confrontés à ce phénomène encore nouveau et mal connu, les médecins militaires français de l’époque auront été dépassés par les évènements, soutenant des thèses aujourd’hui risibles, sur la vaillance de la race française et la simulation de tire-au- flancs, méritant d’être soignés de force, notamment par la torture électrique. Et même, Roussy, le brillant cancérologue, ne ressort pas franchement honoré de son attitude durant la guerre. Peu d’humanité à attendre donc de la part de ces médecins-soldats aveuglés par le contexte belliqueux de l’époque, et tous axés vers la victoire face à l’ennemi boche, diabolisé. Ce n’est que bien plus tard, sous l’influence de la psychanalyse, que la thèse du choc post traumatique appelée « Shell shock » par les britanniques, sera officiellement adoptée par l’ensemble de la communauté médicale. Aujourd’hui, les soldats revenant d’Irak ou d’Afghanistan souffrent vraisemblablement des même troubles que nos vaillants poilus de 1914-1918, et certains ne s’en remettent toujours pas, ce qui replace ce mal dans toute sa complexité. Un livre fascinant donc, dont on saluera la pertinence et le désir de réhabilitation.« Les soldats de la honte » est un livre courageux, prenant le parti de soldats bel et bien bousillés par la guerre, mais dont la blessure n’était malheureusement pas pour eux apparente. Soumis à des conditions de stress effroyables et sans doute insoutenables, le cerveau disjoncte et les dommages sur le corps humain peuvent être irréversibles. Confrontés à ce phénomène encore nouveau et mal connu, les médecins militaires français de l’époque auront été dépassés par les évènements, soutenant des thèses aujourd’hui risibles, sur la vaillance de la race française et la simulation de tire-au- flancs, méritant d’être soignés de force, notamment par la torture électrique. Et même, Roussy, le brillant cancérologue, ne ressort pas franchement honoré de son attitude durant la guerre. Peu d’humanité à attendre donc de la part de ces médecins-soldats aveuglés par le contexte belliqueux de l’époque, et tous axés vers la victoire face à l’ennemi boche, diabolisé. Ce n’est que bien plus tard, sous l’influence de la psychanalyse, que la thèse du choc post traumatique appelée « Shell shock » par les britanniques, sera officiellement adoptée par l’ensemble de la communauté médicale. Aujourd’hui, les soldats revenant d’Irak ou d’Afghanistan souffrent vraisemblablement des même troubles que nos vaillants poilus de 1914-1918, et...
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  • cvd64 09/01/2018
    première guerre mondiale, les tranchées, l'ennemi, la peur, les blessures et le début de la prise en compte du syndrome de Shell shock venu de l'autre côté de la Manche ce syndrome plus connu sous le dénominatif de post traumatique; encore faut-il reconnaître ce syndrome pour ce qu'il est, malheureusement on manque d'homme au front et les militaires préfèrent parler de "planqués, embusqués du cerveau, simulateurs" et faire passer en cour martiale ces" pauvres bougres."
  • stephmeg 09/08/2017
    L'ouvrage revient sur un aspect peu connu de la Grande Guerre, les troubles post traumatique liés au conflit. L'auteur nous apprend comment les maux des poilus était perçus et compris par les médecins de l'époque dont l'objectif premier était de renvoyer de la chair à canon sur le front. Il ne s'agit pas là de récits détaillés sur l'expérience de tel ou tel soldat, mais de l'évolution de la compréhension et du traitement des malades par les médecins. Un patriotisme acharné prévalant souvent sur l'étique. Je conseille cette lecture aux amateurs de la période qui en découvriront un nouvel aspect. Bonne lecture!
  • Nikoz 22/07/2015
    Les soldats de la honte? Ou bien les praticiens de la honte? Enquête édifiante sur une médecine hasardeuse, à l'image de son temps, d'une indescriptible cruauté. Mais, après tout, moralement, quelle distingo entre le médecin qui veut à toute force renvoyer le "psychotique" vers le front, l'officier supérieur qui ordonne l'assaut inutile, le mobilisateur qui arrache la vie des villes et campagnes?
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