Ombres portées

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

• nanouche 02/02/2024

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  Née en 1970, Ariana Neumann est une journaliste d‘origine vénézuélienne installée en Grande-Bretagne. Son père, Hans Neumann (1921-2001), était un Juif de Tchécoslovaquie, d’une famille non croyante (lui et son frère Lotar ne sont pas circoncis). Il est un des rares membres de sa famille à survivre à la shoah. Il émigre au Venezuela après la guerre. A sa fille il n’a jamais parlé de son passé ni de sa famille, elle sait à peine qu’il est Juif. Quand son père meurt, Ariana Neumann hérite d’une boîte contenant divers documents, souvenirs de la jeunesse de Hans à Prague et de sa vie pendant la guerre. Quelques années plus tard, après avoir récupéré auprès d’une cousine un album photos de la famille Neumann, l’autrice se met en quête de l’histoire de sa famille paternelle. Elle fait traduire les lettres, s’adjoint le concours d’une historienne de la shoah, reconstitue son arbre généalogique et prend contact avec des cousins ignorés jusqu’alors. Elle raconte dans ce passionnant récit tout ce qu’elle a découvert. Je suis stupéfaite par la richesse du matériau historique sur lequel elle a mis la main et qui semblait n’attendre que sa venue pour être rassemblé. Il y a là de quoi rendre envieux bien des historiens, il me semble. Richard et Victor Neumann, les frères d’Otto, le grand-père paternel de l’autrice, avaient émigré aux Etats-Unis avant la guerre. Ariana Neumann entre en contact avec les petits-fils de Victor et l’un d’eux lui confie une collection de lettres envoyées depuis la Tchécoslovaquie après son invasion par l’Allemagne nazie, quand Otto et sa famille espéraient pouvoir quitter leur pays. Ariana Neumann échange des courriers avec le propriétaire actuel de la résidence de campagne de ses grands-parents paternels en banlieue de Prague et celui-ci lui envoie des documents familiaux trouvés dans le coffre-fort de la maison. J’ai trouvé intéressant d’avoir lu ce livre après Vivre avec une étoile car je retrouve les mêmes informations dans ce récit que dans le roman de Ji#345;í Weil. Comme Roubi#269;ek la famille Neumann est victime d’interdictions de plus en plus nombreuses et menacée de déportation vers le ghetto de Terezín. Otto et sa femme Ella y sont envoyés. Convoqué à plusieurs reprises, Hans quant à lui retarde l’échéance en se faisant déclarer comme travailleur indispensable. Quand cela n’est plus possible il se cache d’abord à Prague puis gagne Berlin où, sous une fausse identité, il se fait engager comme technicien dans une usine qui travaille pour l’armée allemande. Ariana Neumann a retrouvé les preuves de ces péripéties dans la boîte que son père lui a léguée. Son enquête est aussi pour l’autrice l’occasion de découvrir qui était son père. Elle a connu l’homme déjà âgé, industriel prospère d’une ponctualité tatillonne, muet sur son passé et un peu intimidant de par sa rigueur. Elle découvre qu’il fut un adolescent facétieux et blagueur, maladroit et toujours en retard. Entre les deux le traumatisme dû à la peur constante d’être pris, la mort des parents à Auschwitz, le complexe du survivant et l’impossibilité d’avoir pu prouver à son père qu’il était capable de se comporter de façon responsable. J’ai beaucoup apprécié cette lecture.Née en 1970, Ariana Neumann est une journaliste d‘origine vénézuélienne installée en Grande-Bretagne. Son père, Hans Neumann (1921-2001), était un Juif de Tchécoslovaquie, d’une famille non croyante (lui et son frère Lotar ne sont pas circoncis). Il est un des rares membres de sa famille à survivre à la shoah. Il émigre au Venezuela après la guerre. A sa fille il n’a jamais parlé de son passé ni de sa famille, elle sait à peine qu’il est Juif. Quand son père meurt, Ariana Neumann hérite d’une boîte contenant divers documents, souvenirs de la jeunesse de Hans à Prague et de sa vie pendant la guerre. Quelques années plus tard, après avoir récupéré auprès d’une cousine un album photos de la famille Neumann, l’autrice se met en quête de l’histoire de sa famille paternelle. Elle fait traduire les lettres, s’adjoint le concours d’une historienne de la shoah, reconstitue son arbre généalogique et prend contact avec des cousins ignorés jusqu’alors. Elle raconte dans ce passionnant récit tout ce qu’elle a découvert. Je suis stupéfaite par la richesse du matériau historique sur lequel elle a mis la main et qui semblait n’attendre que sa venue pour être rassemblé. Il y a là de quoi...

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• Samquiaimebienliredesfois 01/02/2024

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  Narrée a la façon d'une enquête et parfois illustrée par des clichés d'époque, Ariana découvre avec douceur et pudeur l'histoire de cette famille, dont elle rencontre (a travers leurs récits et les objets qu'ils ont laissé derrière eux) le drame qu'ont vécu les membres d'une famille aussi banale que la votre et que la mienne, à la différence d'un tout petit mot qui les place dans la plus dangereuse des positions : juifs. De quoi ne pas oublier que notre héritage, en tant qu'individus mais aussi en tant que citoyens, doit nous permettre de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Parce qu'un genoc*de ne peut être qu'un crime contre l'humanité, cette humanité intrinsèque qui devrait nous permettre de nous identifier même aux plus précaires, aux plus vulnérables et aux plus loins de nous.
• Les_livres_et_nous 07/11/2023

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  A la mort de son père à Caracas, Ariana découvre une boite remplie de sphotos et de souvenirs de la jeunesse de ce dernier à Prague. Elle ne connait rien sur ce passé... Elle l'a bien accompagné une fois pour une voyage, mais il n'a pas été tres locace sur cette période de sa vie. Ce n'est pas "encore" livre sur les juifs pendant la guerre. C'est l'histoire d'une jeune fille qui au fil des recherches et de ses rencontres retrace son histoire familiale, et plus particulièrement la période entre 1930 et 1950. C'est l'histoire d'une jeune fille d'origine juive et qui se découvre et découvre son père... C'est un livre vrai et touchant qui vous absorbe et vous entraine dans les méandres de ses pages. Et meme si on connait l'histoire avec un grand H, on est particulièrement touché de découvrir celle des Neumann. c'est un peu l'histoire dans l'histoire
• Martelle 01/09/2023

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  A l'âge de 8 ans, Ariana tombe sur une pièce d'identité marquée d'une croix gamée avec le visage de son père jeune mais au nom de Jan Šebesta. Bien des années plus tard, après la mort de ce père très secret, Ariana décide de remonter le fil de son histoire et de sa famille. Elle découvre et décortique les lettres de ses grands-parents et découvre leur vie durant la guerre à Prague et bientôt à Terezin, camp où ils seront déportés. À travers ces lettres, et les témoignages de cousins et d'amis de la famille, Ariana apprend à connaître son père et découvre comment il a réussi à se cacher aux yeux de tous à Berlin. Une histoire vraie, parfaitement conter par la fille de cet homme qui vivra tout le reste de sa vie d'après guerre dans la souffrance et la peur. Un récit remarquable, très bien documenté et illustré avec les photos de la famille. Il se trouve que j'ai visité le camp de Terezin dont il est question dans ce livre. Un camp dans une ville lugubre et perdue au fond de la Tchéquie ou les conditions de vie des déportés étaient particulièrement difficiles. Un poignant témoignage qui se lit comme un roman même si l'histoire est malheureusement bien réelle. Un ouvrage très éclairant sur la 2nd guerre mondiale comme je les affectionne particulièrement. A l'âge de 8 ans, Ariana tombe sur une pièce d'identité marquée d'une croix gamée avec le visage de son père jeune mais au nom de Jan Šebesta. Bien des années plus tard, après la mort de ce père très secret, Ariana décide de remonter le fil de son histoire et de sa famille. Elle découvre et décortique les lettres de ses grands-parents et découvre leur vie durant la guerre à Prague et bientôt à Terezin, camp où ils seront déportés. À travers ces lettres, et les témoignages de cousins et d'amis de la famille, Ariana apprend à connaître son père et découvre comment il a réussi à se cacher aux yeux de tous à Berlin. Une histoire vraie, parfaitement conter par la fille de cet homme qui vivra tout le reste de sa vie d'après guerre dans la souffrance et la peur. Un récit remarquable, très bien documenté et illustré avec les photos de la famille. Il se trouve que j'ai visité le camp de Terezin dont il est question dans ce livre. Un camp dans une ville lugubre et perdue au fond de la Tchéquie ou les conditions de vie des déportés étaient particulièrement difficiles. Un poignant témoignage qui se lit comme un roman...

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• Tankafer 16/06/2023

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  Je viens de finir ce bouleversant témoignage construit comme une enquête d'archiviste. On accompagne l'auteure au gré de ses découvertes familiales douloureuses. Hans et Lotar resteront longtemps à nos côtés en vertu de ce travail de recherche. Bien que son père ait tu son histoire, il offre ses archives familiales à sa fille pour qu'elle fasse le travail de mémoire. Sur fond de résistance tchèque qui fut exemplaire malgré la violente répression qui suit la Heydrichiada. Le lecteur se prend de tendresse pour les grands parents, Otto et Ella assassinés en déportation en Pologne. Le lecteur est soulagé de lire que les rescapés ont pu échapper à l'enclume soviétique qui va s'abattre ensuite sur la Tchéquie. En migrant à Caracas, on pense à l'ironie de l'histoire qui fera que les bourreaux iront les rejoindre par la filière ratline. Au Venezuela, Argentine, Chili, Bolivie....