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Ils étaient juifs, résistants, communistes
Date de parution : 23/08/2018
Éditeurs :
Perrin

Ils étaient juifs, résistants, communistes

Date de parution : 23/08/2018
Un portrait de groupe saisissant de jeunesse et de courage, aux prises avec une histoire tragique où rôde une mort presque certaine.
Ils s’appelaient Victor Zigelman et Henri Krasucki, Sophie Szwarc et Yanina Sochaczewska, Jacquot Szmulewicz et Étienne Raczymow, Paulette Shlivka et Esther Rozencwajg. Le plus jeune, en 1940, avait quatorze ans,... Ils s’appelaient Victor Zigelman et Henri Krasucki, Sophie Szwarc et Yanina Sochaczewska, Jacquot Szmulewicz et Étienne Raczymow, Paulette Shlivka et Esther Rozencwajg. Le plus jeune, en 1940, avait quatorze ans, le plus âgé moins de trente. Eux ou leurs parents, nés en Pologne ou en Roumanie, étaient venus en France... Ils s’appelaient Victor Zigelman et Henri Krasucki, Sophie Szwarc et Yanina Sochaczewska, Jacquot Szmulewicz et Étienne Raczymow, Paulette Shlivka et Esther Rozencwajg. Le plus jeune, en 1940, avait quatorze ans, le plus âgé moins de trente. Eux ou leurs parents, nés en Pologne ou en Roumanie, étaient venus en France chercher du pain et la liberté, la sécurité aussi croyaient-ils, car tous étaient juifs. Tous également étaient ou devinrent communistes, et résistants organisés au sein de la main-d’œuvre immigrée (MOI). L’histoire de ces quelques centaines de jeunes gens, enfants de Belleville ou de la rue des Immeubles industriels à Paris, est restée largement méconnue. Pourtant, son importance est déterminante pour la communauté juive elle-même, mais aussi pour l’histoire de la Résistance et de celle, si discutée, du PCF pendant l’Occupation. L’oubli qui les a frappés est d’autant plus surprenant qu’ils payèrent leur action d’un prix démesuré. Seule une minorité en réchappa.
De quel poids pesa leur identité juive, qui faisait planer sur eux une menace permanente, par rapport à leur engagement communiste, qui subordonnait tout à la défense de l’Union soviétique ? Ce dilemme fut dramatique pour beaucoup d’entre eux, notamment pour la sulfureuse Lucienne Goldfarb, dite « la Rouquine », dont un destin extraordinaire fit après la guerre une tenancière de maison close amoureuse de l’opéra. Ce portrait de groupe saisissant éclaire une page trouble, héroïque et polémique des années noires, qui continuent de hanter la mémoire collective.
 
 
Directrice émérite de recherche au CNRS, Annette Wieviorka fut membre de la Mission sur la spoliation des biens des juifs de France, et préside la commission Histoire de l'antisémitisme et de la Shoah de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Spécialiste mondialement reconnue de l’histoire du génocide des juifs et du communisme français, elle a publié Le Procès Eichmann (1989), Déportation et génocide. Entre la mémoire et l’oubli (1992), L’Ère du témoin (1998), Auschwitz expliqué à ma fille (1999), Maurice et Jeannette. Biographie du couple Thorez (2010) et, chez Perrin, À l’intérieur du camp de Drancy, avec Michel Laffitte (2012).
 
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EAN : 9782262041649
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 480
Format : 154 x 240 mm
EAN : 9782262041649
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 480
Format : 154 x 240 mm

Ils en parlent

Avec beaucoup de clarté, dans ce style limpide et précis qui la caractérise, et surtout en s'appuyant sur de précieux témoignages, la plupart des protagonistes ayant aujourd'hui disparu, Annette Wieviorka rapporte ces destins sublimes, ambigus et tragiques.
Livres Hebdo

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Chestakova 19/04/2020
    J'ai dévoré aujourd'hui en quelques heures le livre de Santiago H Amigorena, "Le Ghetto intérieur" et il me revient une lecture que j'ai faite voilà plusieurs mois déjà. Dans ce livre, Annette Wievorka, historienne, revient sur des témoignages qu'elle a recueilli dans les années 80, d'anciens de la MOI (Main d'Oeuvre Immigrée) mouvement de résistance liée au Parti communiste pendant l'occupation. Près de 40 ans après, elle élargit son propos, pour traduire au plus près, l'état d'esprit de ces hommes et ces femmes , dont les parents ont planté en France de nouvelles racines, et qui ont choisi le combat politique et la voie de la résistance. Elle fait revivre ce Paris des combats des années 30, dans ses quartiers populaires, ses rues du 11ème arrondissement, qui résonnent d'accents d'Europe de l'Est et s'enflamment de débats pleins d'espoirs. Ils s'appellent Etienne Raczymow, Victor Zigelman, Henri Krasucki, Jacquot Szmulewicz...et bien d'autres. Le livre fait revivre leur engagement au fil des année d'occupation et de guerre, elle tisse le Paris des planques, des filatures, des rafles. Je lis ces pages du Guetto intérieur dans lesquelles le lecteur accompagne Vicente à Buenos Aires, loin des siens restés dans... J'ai dévoré aujourd'hui en quelques heures le livre de Santiago H Amigorena, "Le Ghetto intérieur" et il me revient une lecture que j'ai faite voilà plusieurs mois déjà. Dans ce livre, Annette Wievorka, historienne, revient sur des témoignages qu'elle a recueilli dans les années 80, d'anciens de la MOI (Main d'Oeuvre Immigrée) mouvement de résistance liée au Parti communiste pendant l'occupation. Près de 40 ans après, elle élargit son propos, pour traduire au plus près, l'état d'esprit de ces hommes et ces femmes , dont les parents ont planté en France de nouvelles racines, et qui ont choisi le combat politique et la voie de la résistance. Elle fait revivre ce Paris des combats des années 30, dans ses quartiers populaires, ses rues du 11ème arrondissement, qui résonnent d'accents d'Europe de l'Est et s'enflamment de débats pleins d'espoirs. Ils s'appellent Etienne Raczymow, Victor Zigelman, Henri Krasucki, Jacquot Szmulewicz...et bien d'autres. Le livre fait revivre leur engagement au fil des année d'occupation et de guerre, elle tisse le Paris des planques, des filatures, des rafles. Je lis ces pages du Guetto intérieur dans lesquelles le lecteur accompagne Vicente à Buenos Aires, loin des siens restés dans Varsovie martyre. Vicente plonge dans une adhésion expiatoire, douloureuse et silencieuse, à sa propre judaïté. Je retrouve là une question que pose Annette Wievorka sur le poids de la judaité dans l'engagement de ces militants de la MOI, elle s'étonne souvent qu'il ne soit pas plus lourd, qu'il ne soit pas un préalable à leur engagement politique. Ceux de la MOI, plongés dans le combat, n'avaient pas d'autre choix que celui d'engager leur vie pour écraser le nazisme là où ils le rencontraient. Plus résistants, communistes que juifs donc. Le portrait de Vicente, est à rebours, l'absence d'engagement physique le condamne à sa prison intérieure.
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