La Fabrique du chef d'oeuvre : Le livre de Collectif
Il existe incontestablement dans notre pays un art d'écrire que ce soit en roman, théâtre, politique, essais et philosophie. Comment sont nés les chefs d'œuvre hexagonaux, ces rares ouvrages qui ont été sans cesse réédités depuis leur parution pour accéder au rang de classiques ? Accompagné d'une rédaction prestigieuse, Sébastien Le Fol raconte –pour la vingtaine qu'il a retenu- leur genèse, leur publication, la réception critique (souvent féroce) de leur maître-ouvrage précédant leur triomphe posthume.
De
Gargantua à
La Peste, le lecteur partira à la rencontre de l'histoire méconnue des
Essais de Montaigne (Antoine Compagnon), des
Fables de La Fontaine (Jean-Michel Delacomptée), du
Mémorial de Sainte-Hélène (Thierry Lentz), de
Le Rouge et noir (François-Guilllaume Lorrain) des
Misérables (Jean-François Khan), des
Mémoires d'outre-tombe (Olivier Frébourg), du
Voyage au bout de la nuit (Jérôme Dupuis), des
Mémoires d'Hadrien (Josyane Savigneau) et de bien d'autres encore, traitées dans des contributions d'une rare qualité.
Une approche dynamique et novatrice qui raconte une nouvelle histoire de la littérature (au sens large) justifiant l'adage de Bernard de Fallois selon lequel : " L'histoire d'un roman est un roman ".
Pour aller plus loin, rendez-vous sur
la-fabrique-du-chef-doeuvre.lisez.com
--
Au sommaire :
Gargantua de François Rabelais (1534‑1535) par Sébastien Lapaque
Les Essais de Michel de Montaigne (1580-1588) par Antoine Compagnon
Les Fables de Jean de La Fontaine (1668‑1694) par Jean-Michel Delacomptée
Tartuffe de Molière (1669) par Stéphane Hoffmann
Les Pensées de Blaise Pascal (1670) par Laurence Plazenet
Candide de Voltaire (1759) par Pierre-Henri Tavoillot
Le Contrat social de Jean-Jacques Rousseau (1762) par Mathieu Bock-Côté
Le Mariage de Figaro de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (1778-1785) par Héléna Marienské
Mémorial de Sainte-Hélène de Napoléon (1823) par Thierry Lentz
Physiologie du goût de Jean Anthelme Brillat-Savarin (1825) par Nicolas d'Estienne d'Orves
Le Rouge et le Noir de Stendhal (1830) par François-Guillaume Lorrain
De la démocratie en Amérique d'Alexis de Tocqueville (1835‑1840) par Laetitia Strauch-Bonart
Splendeurs et misères des courtisanes d'Honoré de Balzac (1838‑1847) par Marie Fontana-Viala
Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas (1844) par Christian Authier
Mémoires d'outre-tombe de François-René de Chateaubriand (1848) par Olivier Frébourg
Madame Bovary de Gustave Flaubert (1857) par Catherine Vigourt
Les Misérables de Victor Hugo (1862) par Jean-François Kahn
Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne (1870) par Benoît Heimermann
À la recherche du temps perdu de Marcel Proust (1913‑1927) par Mathilde Brézet
Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline (1932) par Jérôme Dupuis
La Peste d'Albert Camus (1947) par Marylin Maeso
Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar (1951) par Josyane Savigneau
Mémoires de guerre de Charles de Gaulle (1954‑1959) par Arnaud Teyssier
De (auteur) : Collectif
Directeur éditorial : Sébastien Le Fol
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
migdal
• Il y a 1 mois
« Dans ce monde devenu littéral, à quoi bon consacrer un ouvrage ambitieux, et que nous espérons novateur, aux classiques de notre littérature et à leur histoire ? N'est-ce pas de la confiture pour les cochons ? Un cautère sur une jambe de bois ? Oser parler de chefs-d'oeuvre dans une époque relativiste ! Quel toupet ! » s'interroge Sébastien le Fol qui rappelle « Au début des années 1980, André Lagarde et Laurent Michard, les deux professeurs de lettres aux lycées Louis-le-Grand et Henri-IV qui avaient créé le fameux manuel de littérature « Lagarde et Michard », avaient déjà été interrogés sur la rigueur de leur sélection. Ils avaient emprunté leur définition du « classique » en littérature à André Gide : « Tout auteur susceptible d'un perpétuel renouvellement ». » Ce perpétuel renouvellement débute par l'édition de ces classiques comme l'illustrent trois exemples. Les Essais de Montagne, rappelle Antoine Compagnon, ont commencé a être publié en 1580 du vivant de l'auteur (livres I, II, III), puis, après sa mort, sa nièce Mlle de Gournay publie en 1595 une édition posthume rééditée jusqu'à la fin du XIX siècle. Version mise en cause par Fortunat Strowski et Ferdinand Brunetière qui imposent durant le XX siècle l'édition « de Bordeaux » éditée en 1930 par la Pléiade. Mais en 2007, ce prestigieux éditeur revient à la version de 1595 avec la ponctuation du XVI siècle et sans paragraphe … ouvrage « plus embrouillé et confus, probablement plus fidèle » estime le professeur émérite au Collège de France. Les Pensées de Pascal, n'ont pas été publiées de son vivant (1623-1662). « Nul ne connaît l'état d'avancement de son livre quand il meurt. » précise Laurence Plazenet. « La préface de 1670 explique quel fut le désappointement de ses parents en découvrant le matériau qu'il laissait : « ce n'était que les premières expressions de ses pensées qu'il écrivait sur de petits morceaux de papier à mesure qu'elles lui venaient dans l'esprit. Et tout cela était si imparfait et si mal écrit qu'on a eu toutes les peines du monde à les déchiffrer. La première chose que l'on fit fut de les faire copier tels qu'ils étaient, et dans la même confusion qu'on les avait trouvés. » Ces « chiffons fragiles » furent édités par sa famille et réédités jusqu'au milieu du XIX siècle où Prosper Faugère, à la demande de Victor Cousin, reclasse les morceaux du puzzle pour peindre un Pascal « malade et torturé ». Un siècle plus tard, Zacharie Tourneur, décrypte « les trous d'enfilage » de Blaise Pascal et ouvre la voie à de nouvelles éditions distinguant « papiers classés » et « papiers mêlés ». Bel exemple de ce que les techniques modernes apportent à la paléographie ! Le mémorial de Sainte Hélène publié en 1823 a été victime des anglais qui ont confisqué le manuscrit d'Emmanuel de Las Cases avant de l'expulser de Sainte Hélène fin 1816. Manuscrit retrouvé en 2005 à la British Library … La version de 1823 (et le suivantes) sont beaucoup plus longues (deux fois et demie) et ont été rédigées « de mémoire » par l'auteur qui a ainsi, plus ou moins volontairement, modifié la légende impériale, mais l'a enrichi des célèbres « Quel roman pourtant que ma vie » ou « Je suis le Messie de la révolution ». « Sans doute vaut-il mieux aujourd'hui se reporter au manuscrit retrouvé » conclut Thierry Lentz. Le renouvellement est aussi imposé par le contexte dans lequel vit le lecteur. Tocqueville devint célèbre en 1835 avec de la démocratie en Amérique, première partie ; la seconde partie en 1840 fut négligée alors qu'elle domine depuis la guerre froide. Les écrivains ont parfois une estimation flatteuse de leur oeuvre, ainsi Louis-Ferdinand Céline adressant son manuscrit chez Gallimard « Ce Voyage au bout de la nuit est un récit romancé, dans une forme assez singulière et dont je ne vois pas beaucoup d'exemples dans la littérature en général. Je ne l'ai pas voulu ainsi. C'est ainsi. Il s'agit d'une manière de symphonie littéraire, émotive, plutôt que d'un véritable roman. [...] C'est de la grande fresque, du populisme lyrique, du communisme avec une âme, coquin donc, vivant. [...] C'est du pain pour un siècle entier de littérature. C'est le prix Goncourt 1932 dans un fauteuil pour L Heureux éditeur qui saura retenir cette oeuvre sans pareille, ce moment capital de la nature humaine. ». le Voyage au bout de la nuit, édité par Denoel Steele, fut couronné du Renaudot 1932. Albert Camus, inversement, est étonné et agacé de la réussite de la Peste souligne Marylin Maesco. Goguenard, il balaie auprès des Gallimard ce triomphe d'un : « La Peste en est à 96 000 exemplaires. Elle a fait plus de victimes que je ne pensais. » La Fabrique du chef-d'oeuvre aborde 23 « classiques » parmi lesquels la Physiologie du goût de Jean Anthelme Brillat-Savarin, dégusté par Nicolas d'Estiene d'Orves, Les Misérables, que tout le monde connait … mais que peu ont lu intégralement observe Jean-François Kahn et Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar, seule femme parmi vingt deux hommes. L'équipe réunie par Sébastien le Fol (8 femmes et 15 hommes) fabrique ainsi un chef-d'oeuvre qui justifie l'adage de Bernard de Fallois « L'histoire d'un roman est un roman » et rappelle que « le génie est fait d'un pour cent d'inspiration et de quatre-vingt-dix-neuf pour cent de transpiration » (Thomas Edison). « Cet ouvrage se garde de tout déclinisme. C'est un acte de foi et, partant, d'espérance. Il montre à quel point toutes ces féeries de l'esprit sont encore vivantes, belles, inspirantes. Et comment elles peuvent encore nourrir notre futur. Ni inventaire ni conservatoire, cette Fabrique entend renouer avec notre aspiration à l'universel et à son corollaire : l'élévation par la puissance et la beauté des textes. »
Avis des membres
Fiche technique du livre
-
- Genres
- Classiques et Littérature , Biographies Littéraires
-
- EAN
- 9782262095147
-
- Collection ou Série
-
- Format
- Grand format
-
- Nombre de pages
- 419
-
- Dimensions
- 225 x 152 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
23,00 € Grand format 419 pages