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La Fièvre Masaccio
Date de parution : 24/11/2022
Éditeurs :
Éditions Télémaque

La Fièvre Masaccio

Date de parution : 24/11/2022
Inclus une galerie de 20 pages en couleur
Masaccio arrive en 1418 à Florence, il a 18 ans. Il est aussitôt adopté par le sculpteur Donatello et l’architecte Brunelleschi, deux  flambeaux du feu naissant de la Renaissance. Il... Masaccio arrive en 1418 à Florence, il a 18 ans. Il est aussitôt adopté par le sculpteur Donatello et l’architecte Brunelleschi, deux  flambeaux du feu naissant de la Renaissance. Il devient le peintre le plus brillant de la cité florentine. Dix ans plus tard, il est déclaré « décédé et mort... Masaccio arrive en 1418 à Florence, il a 18 ans. Il est aussitôt adopté par le sculpteur Donatello et l’architecte Brunelleschi, deux  flambeaux du feu naissant de la Renaissance. Il devient le peintre le plus brillant de la cité florentine. Dix ans plus tard, il est déclaré « décédé et mort à Rome » dans des circonstances qui ne seront jamais élucidées.

"Avec le recul du temps, j’ai voulu rendre à Masaccio tout ce que l’histoire de la beauté lui doit. Sans lui, sans son passage sur la terre toscane si fertile en génies à cet instant,
ni Michel-Ange ni le Vinci n’auraient été ce qu’ils furent… non plus Botticelli, Raphael,
le Titien et tant d’autres qui l’ont salué et ont reconnu leur dette. 
Il est mort à 27 ans et demi, il a peint pendant dix ans à peine et pourtant ce sont
ses braises laissées brûlantes qui ont soufflé sur Delacroix, Picasso, Velasquez, Rembrandt…
En réalité est né des cendres de ce phénix, tout ce que la peinture occidentale a fait de grand. Toute la beauté du monde doit quelque chose à Masaccio."
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EAN : 9782753304468
Façonnage normé : BROCHE
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Ils en parlent

" C'est extaordinaire ! "
Gérad Collard
Le Magazine de la Santé - Gérard Collard / France 5

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Cathy74 08/01/2024
    Je suis fascinée par l’écriture simple et fluide de Sophie Chauveau. Je suis aussi une admiratrice inconditionnelle de ses biographies, notamment celles des grands peintres. Elle possède un rare talent pour entraîner ses lecteurs et lectrices au plus près de la vie de ces êtres d’exception. C’est une immersion dans leur temporalité, là où ils ont évolué, tenté la nouveauté et cassé les codes contraignants : usages routiniers, coutumes ancestrales, règles de droit, soumission aux puissants. Une main armée d’un pinceau, un esprit avide de nouveauté. La vie en marche. Le peintre Masaccio est le symbole de la Renaissance italienne. Il libère l’expression des personnages, et les figures bibliques vivent et vibrent sous nos yeux. Il ose la perspective, et l’homme du peuple est à la hauteur du notable. La révolution de la Renaissance, c’est l’éloignement de la représentation hiératique et hiérarchique médiévale. Je n’ai jamais si bien compris le concept de la renaissance italienne. J’avoue que j’ignorais tout de ce peintre avant d’ouvrir La fièvre Masaccio, livre que j’ai lu d’une seule traite. La vie du peintre fut très courte, sa mort énigmatique et ses œuvres inachevées ou dispersées. Sophie Chauveau lui rend ici un bel hommage.
  • Ogrimoire 02/01/2024
    Voilà près de 15 ans, j’avais dévoré la trilogie consacrée par Sophie Chauveau à Lippi (La passion Lippi), Botticelli (Le rêve Botticelli), de Vinci (L’obsession Vinci). Ces trois livres avaient été pour moi l’occasion d’éprouver une véritable fascination pour cette incroyable concentration de talent, au XVe siècle, à Florence d’abord, avant d’irriguer toute l’Italie et même, pour certains, toute l’Europe. Fascination, ensuite, pour ces trois personnages. Fascination, enfin, pour la façon dont l’auteure, Sophie Chauveau, leur donne vie. J’avais donc hâte de retrouver tous ces ingrédients à nouveau. Avec toujours cette petite appréhension, lorsque vous commencez un livre dont vous attendez beaucoup… la promesse sera-t-elle tenue ? L’idée n’étant pas de tenir le suspense comme si nous étions dans une cérémonie pour laquelle il faut parvenir à justifier d’interrompre la retransmission suffisamment fréquemment pour générer des rentrées publicitaires conséquentes, disons-le tout de suite : le pari est réussi. Je n’aurais pas été capable de dire quoi que ce soit de ce Masaccio, que je ne connaissais guère que de nom, mais quelle vie ! Un talent à vif, consumé comme une chandelle, dix ans à peine de peinture qui ont révolutionné cet art. J’en viens même à m’étonner que cet incroyable artiste n’ait pas été reconnu, à titre posthume, comme le véritable fondateur du « club 27 », vous savez, ce groupe formé par les stars du rock et du blues morts à l’âge de 27 ans. Cela ferait d’autant plus sens que, déjà, certains comptent au nombre des membres du club 27 le peintre contemporain Jean-Michel Basquiat… S’il y avait un reproche à faire à ce livre, un bémol à exprimer, ce serait que, par moments, il peut paraître un peu décousu. Et, en effet, on a parfois le sentiment de sauter d’un sujet à un autre, sans forcément que la trame narrative l’explicite. Mais il me semble qu’il peut y avoir deux raisons à cela, qui se rejoignent. D’abord, tout ce livre nous décrit un homme dont l’existence est exclusivement tournée vers son art, et qui ne laisse à personne la possibilité de pénétrer dans son cercle le plus intime. Il n’a, de plus, exercé que 10 ans, avant de mourir, dans des circonstances qui n’ont jamais été connues, dans une ruelle de Rome. Les sources, sur lesquelles on sait que Sophie Chauveau s’appuie – si elle romance, c’est sur des bases sérieuses -, doivent donc être considérablement plus lacunaires que pour Lippi, de Vinci ou Botticelli… Ce Masaccio semble être un petit peu l’incarnation de l’artiste maudit, incapable de ne pas se consacrer corps et âme à son art. Perdu dans les rapports humains, ne sachant pas contrôler ses sentiments, ni pour les exprimer, ni pour les masquer. Éloigné de la vie quotidienne, totalement absorbé par ce qu’il crée, et dans lequel il parvient, au contraire, à magnifier les sentiments qui l’encombrent dans son existence. Célèbre mais pauvre, incapable de négocier les contrats qui pourtant affluent, il dort dans le froid, au plus près de ses chantiers. Une vie intense mais si brève, dont le retentissement ne s’est jamais atténué… Alors, êtes-vous prêts à vous laisser embarquer dans un grand voyage dans le temps, vers les racines les plus anciennes de la Renaissance ? Dans l’affirmative, La fièvre Masaccio est pour vous !Voilà près de 15 ans, j’avais dévoré la trilogie consacrée par Sophie Chauveau à Lippi (La passion Lippi), Botticelli (Le rêve Botticelli), de Vinci (L’obsession Vinci). Ces trois livres avaient été pour moi l’occasion d’éprouver une véritable fascination pour cette incroyable concentration de talent, au XVe siècle, à Florence d’abord, avant d’irriguer toute l’Italie et même, pour certains, toute l’Europe. Fascination, ensuite, pour ces trois personnages. Fascination, enfin, pour la façon dont l’auteure, Sophie Chauveau, leur donne vie. J’avais donc hâte de retrouver tous ces ingrédients à nouveau. Avec toujours cette petite appréhension, lorsque vous commencez un livre dont vous attendez beaucoup… la promesse sera-t-elle tenue ? L’idée n’étant pas de tenir le suspense comme si nous étions dans une cérémonie pour laquelle il faut parvenir à justifier d’interrompre la retransmission suffisamment fréquemment pour générer des rentrées publicitaires conséquentes, disons-le tout de suite : le pari est réussi. Je n’aurais pas été capable de dire quoi que ce soit de ce Masaccio, que je ne connaissais guère que de nom, mais quelle vie ! Un talent à vif, consumé comme une chandelle, dix ans à peine de peinture qui ont révolutionné cet art. J’en viens même à m’étonner que cet incroyable artiste...
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  • beckerkarin 27/04/2023
    Après « La passion Lippi » et « Le rêve Botticelli », je découvre « La fièvre Masaccio » de Sophie Chauveau. Cette fois encore, la magie a opéré et ce texte parvient à nous transporter dans cette Italie de la Renaissance où l’art connaît un formidable renouveau, laissant place à tous les possibles. L’auteur nous présente Tommaso Di Ser Giovanni Di Mone Cassaï, dit « Masaccio », né en 1401 en Toscane et étant souvent considéré comme l’un des premiers peintres de la Renaissance. Connaisseur de l’œuvre de Giotto, il côtoie Donatello, Brunelleschi, Fra Angelico, Filippo Lippi et Cosme de Médicis, qu’il fascine par son talent et par son innovation. Il est le premier à représenter ses personnages de manière réaliste, leurs visages traduisant ouvertement leurs émotions et par la même leur « humanité ». Utilisant brillamment les lois de la perspective, il n’hésite pas à peindre les « simples mortels » à la même taille que les figures saintes, ce qui était alors inconcevable. Avec le même talent que dans ses livres précédents, Sophie Chauveau parvient à nous immerger dans cette Florence du XVème siècle et, bien loin de nous asséner un cours théorique d’histoire de l’art, elle nous offre le plaisir de découvrir et de partager la vie, bien trop courte, de cet artiste majeur, en nous donnant l’envie d’en découvrir toujours plus sur ses œuvres et sur cette formidable époque. Un beau livre, aussi divertissant qu’instructif!Après « La passion Lippi » et « Le rêve Botticelli », je découvre « La fièvre Masaccio » de Sophie Chauveau. Cette fois encore, la magie a opéré et ce texte parvient à nous transporter dans cette Italie de la Renaissance où l’art connaît un formidable renouveau, laissant place à tous les possibles. L’auteur nous présente Tommaso Di Ser Giovanni Di Mone Cassaï, dit « Masaccio », né en 1401 en Toscane et étant souvent considéré comme l’un des premiers peintres de la Renaissance. Connaisseur de l’œuvre de Giotto, il côtoie Donatello, Brunelleschi, Fra Angelico, Filippo Lippi et Cosme de Médicis, qu’il fascine par son talent et par son innovation. Il est le premier à représenter ses personnages de manière réaliste, leurs visages traduisant ouvertement leurs émotions et par la même leur « humanité ». Utilisant brillamment les lois de la perspective, il n’hésite pas à peindre les « simples mortels » à la même taille que les figures saintes, ce qui était alors inconcevable. Avec le même talent que dans ses livres précédents, Sophie Chauveau parvient à nous immerger dans cette Florence du XVème siècle et, bien loin de nous asséner un cours théorique d’histoire de l’art, elle nous offre le plaisir de découvrir et de partager la vie, bien...
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  • ninalouanne 15/04/2023
    La fièvre Masaccio ( Sophie Chauveau) 2022 Masaccio est plutôt méconnu. Et pourtant il devient le peintre le plus brillant de Florence au XVe siècle. Il rencontrera de grands noms comme Donatello et Brunelleschi. Sa vie éclair, il meurt à 27 ans, et surtout son œuvre ont influencé de nombreux artistes : Michel-Ange, Vinci, Botticelli pour ne citer qu'eux. Dans cette biographie romancée, Sophie Chauveau excelle encore une fois ( Lisez ses précédents livres : La Passion Lippi, Le Rêve Botticelli, L'Obsession Vinci) dans l'art d'évoquer les peintres. Mais elle fait plus que cela. Elle ne rend pas seulement hommage à Masaccio, elle raconte aussi la cité florentine, l'Italie, la peste, les prémices de la Renaissance. Un très bon moment de lecture qui nous permet de voyager dans le temps et l'espace. Si vous êtes sensible à l'art pictural ( ou même l'art en général), à la vie des artistes, n'hésitez pas.
  • Aquilon62 25/12/2022
    Voilà ce que dit Vasari dans son ouvrage, paru en 1550, "Le Vite de' più eccellenti architetti, pittori et scultori italiani, da Cimabue insino a' tempi nostril" (Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes), couramment abrégé en Le Vite ou Les Vies, à propos de Masaccio : "Distrait, rêveur, comme un homme dont toutes les pensées et la volonté étaient tournées uniquement vers les choses de l’art, il s’occupait peu de lui-même et encore moins des autres. Comme il ne voulut jamais penser, en aucune manière, aux choses de ce monde, dont il ne se souciait pas plus que de son costume, il fallait qu’il fût réduit au plus extrême besoin pour réclamer quelque argent à ses débiteurs. Il se nommait Tommaso, mais on le surnommait Masaccio, non pour sa méchanceté, car il était la bonté même, mais à cause de ses étrangetés ; d’ailleurs toujours prêt à rendre service à qui que ce fût." Et c'est bien se portrait que nous dresse Sophie Chauveau dans son nouveau livre" "La fièvre Masaccio" dans la continuité de ses 2 précédents ouvrages consacré à la Renaissance italienne : "La passion Lippi", "Le rêve Botticelli" et "L'obsession Vinci". Masaccio c'est avant tout une œuvre restreinte 27 œuvres, et une vie éclair, il nait en 1401 pour mourir à Rome en 1428 à.... 27 ans 27 ans.... 27 œuvres À croire que les génies sont "abonnés" aux coïncidences des chiffres Raphaël naît le 6 avril 1483 et meurt... Le 6 avril 1520. Parmi ces œuvres il y a cette crucifixion, dont un détail orne la couverture. Crucifixion dont Paul Veyne dira dans son livre "Mon musée Imaginaire" : "Ne serait-ce pas un instantané ? Le Christ vient au moment même de rendre le dernier soupir. Alors Marie Madeleine, vue de dos au pied de la croix (cette croix qu'un instant auparavant elle étreignait encore entre ses bras, comme elle fait sur tous les tableaux), ouvre grand les bras, en poussant un cri de désespoir. On s'expliquerait alors la sérénité surprenante du visage du supplicié : la quiétude de la mort vient de s'étendre sur lui." Et si on ouvre le champ au delà de ce détail car l'œuvre est reproduite dans l'ouvrage : " On s'expliquerait aussi la position bizarre de la tête du Christ : la tension vitale vient de cesser en lui ou plutôt en sa part humaine, et sa tête vient de s'enfoncer entre ses épaules, jusqu'à la hauteur des clavicules. Mais elle ne s'est pas inclinée en avant : le Sauveur de l'humanité, la victime divine de l'injustice humaine, est mort la tête haute. L'intention du peintre a été rendue avec un peu de maladresse, ce qui la rend peu claire." Mais revenons à Masaccio qui débarque en 1418, à Florence. 4 ans plus tard on nage en pleine «felicissima estate». "Florence entrée dans ce qu'on appelle immédiatement « un état très heureux". Et ça se voit à la mine de ses habitants. Moins de pauvres et de Peste, l'air est meilleur. On fait des projets, on commande des oeuvres d'art. Dehors, les jeunes gens se groupent en brigades pour le plaisir d être ensemble durant les douces nuits de printemps. Ies nuits sont courtes et le printemps dure longtemps. Une nouvelle joie de vivre prend racine dans la capitale toscane. Sorte d'enchantement, de réenchantement de la vie et des heures Demain, on l'appellera « Renaissance», oubliant qu'elle a pris sa source dans les rouges de Masaccio, les opalines de l'Angelico, les acrobaties spatiales de Brunelleschi, les coups de griffe à la laideur que s'acharne à tailler dans le marbre l'ami Donato." Car c'est bien de ceux là qu'il s'agit ici, ces artistes qui vont casser les codes, jouer à surprendre, changer de regard, insuffler un renouveau à l'Art, introduire la perspective. Leur œuvre fait de Florence la capitale d'une civilisation sous le joli mot d'Italie. Et l'œuvre principale de Masaccio sera la Chapelle Brancacci qui a lui demander au moins deux années de travail : "Masaccio doit être à la hauteur, mais c'est un peu sa maladie « être à la hauteur». À chaque seconde, il doit franchir l'obstacle qu'il place lui-même trop haut. Ce qui l'anime, même Donato ne l'a pas percé à jour. Brunelleschi dira plus tard, quand ils auront le malheur de lui survivre, qu'il était hanté par la mort, pressé comme un condamné. Mais c'est si facile à dire après coup !" Pour qui a eu la chance de pénétrer dans cette Chapelle de l'église Santa Maria del Carmine de Florence, c'est tout bonnement l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la Renaissance florentine ! La chapelle a été peinte peu après le 1423 par Masaccio et Masolino avec des fresques représentant des scènes de la vie de Saint Pierre. Le travail a ensuite été complété par Filippino Lippi en 1485. Le cycle de fresques se compose de douze scènes représentant le péché originel (Expulsion d’Adam et Eve dans le jardin d’Eden) et l’histoire de la vie de Saint Pierre avec lequel il explique l’histoire du salut accompli par l’Église par Pierre. On y trouve cette scène, que l'on connaît tous consciemment ou inconsciemment, d'Adam et Ève chassés du Paradis : Ces deux malheureux ancêtres de l'humanité transpirent d'une force dramaturgique inouïe, l'image même d'un désespoir sans issue. Leurs corps absolument nus de premiers pécheurs sont exécutés avec autant de concision que de violence, les arrière-plans y sont d'autant plus dépouillés : la dispute de l'ombre et de la lumière illustre celle du bien et du mal. Adam cache son visage mélodramatiquement dans ses mains : sa douleur est telle qu'on ne peut pas la représenter. Ineffable. Ève est grimaçante de malheur, de culpabilité. Sa honte est incommensurable, son chagrin absolu. Cette œuvre sera d'ailleurs en 1670 "retouchée" car des feuilles seront ajoutées pour cacher la nudité d'Adam et d'Ève, jusqu'à ce qu'elle retrouve son état originelle vers 1990. l'Adam et l'Ève de Masaccio projettent une ombre sur le sol. Pour la première fois dans l'histoire de l'art, les figures d'un peintre ont une ombre. Réalisme, "naturalisme" ! Enfin une peinture "ressemblante" ! Au temps des académies de peinture et de l'anatomie artistique, du XVIIe au XIXe siècle, on en louera Masaccio, dont c'est le moindre mérite. Il en va de même pour une autre œuvre de Masaccio "Saint Pierre guérit des malades avec son ombre", les personnages de Masaccio peuvent être dignes et même impassibles : ils n'en donnent pas moins le sentiment de la réalité, ils ne vivent plus dans le monde féerique ou mystique des Siennois ou du gothique Ce qu'accomplit ici saint Pierre est miraculeux mais lui-même n'est pas plus merveilleux que la rue dans laquelle il marche ni que les autres passants. "Le sol sur lequel il projette son ombre est notre sol empirique" comme l'écrit Yves Bonnefoy. En tout cas l'écriture de Sophie Chauveau arrive à merveille à retranscrire cette période de foisonnement culturel, cette vie brève lui permets de trouver les mots pour nous toucher, donner vie à ce Masaccio méconnu, à le contextualiser avec ses contemporains et sur l'héritage qu'il laissera à ses succeseurs. Là où s'attaquer dans deux de ses précédents ouvrages, je pense à De Vinci ou Botticelli, pouvait donner lieu à des longueurs qui dérangeraient certains, ici ce n'est a mon sens nullement le cas. Pour clore cette critique, la parole d'un contemporain de Masaccio est d'or. On dit qu’en apprenant sa mort, Filippo Brunelleschi s’écria : « Nous avons fait une perte immense en Masaccio ! » et ressentit une profonde douleur, d’autant plus qu’il s’était appliqué longtemps à lui enseigner quantité de problèmes de perspective et d’architecture. Il fut enterré dans l’église del Carmine, l’an 1443, et comme, pendant sa vie, ses concitoyens l’avaient peu apprécié, on ne prit pas soin alors de rappeler sa mémoire par quelque inscription sur son tombeau. Sophie Chauveau lui rend un vibrant hommage qui pourrait sonner comme un épitaphe : " Masaccio ne cherche pas à chercher les yeux mais à plaire à l'esprit [...] On dirait de la musique avec des vagues, une légèreté à vous donner une envie de pleurer." Voilà ce que dit Vasari dans son ouvrage, paru en 1550, "Le Vite de' più eccellenti architetti, pittori et scultori italiani, da Cimabue insino a' tempi nostril" (Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes), couramment abrégé en Le Vite ou Les Vies, à propos de Masaccio : "Distrait, rêveur, comme un homme dont toutes les pensées et la volonté étaient tournées uniquement vers les choses de l’art, il s’occupait peu de lui-même et encore moins des autres. Comme il ne voulut jamais penser, en aucune manière, aux choses de ce monde, dont il ne se souciait pas plus que de son costume, il fallait qu’il fût réduit au plus extrême besoin pour réclamer quelque argent à ses débiteurs. Il se nommait Tommaso, mais on le surnommait Masaccio, non pour sa méchanceté, car il était la bonté même, mais à cause de ses étrangetés ; d’ailleurs toujours prêt à rendre service à qui que ce fût." Et c'est bien se portrait que nous dresse Sophie Chauveau dans son nouveau livre" "La fièvre Masaccio" dans la continuité de ses 2 précédents ouvrages consacré à la Renaissance italienne : "La passion Lippi", "Le rêve Botticelli" et "L'obsession Vinci". Masaccio c'est avant tout une œuvre restreinte 27...
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