La Trilogie baryonique - Tome 2 Le système de la tortue : Le livre de Pierre Raufast

Suite à la découverte du dôme contenant de l’antimatière, cette source inépuisable d’énergie qui va permettre d’accroître la présence des intelligences artificielles, l’exploration du système de la Tortue peut commencer. Mais tout le monde n’a pas intérêt à la réussite de la mission, et les sabotages et actes terroristes se succèdent. Poursuivant les aventures haletantes de Sarah et Slow, Pierre Raufast approfondit sa réflexion sur la place des IA dans nos sociétés humaines, le réchauffement climatique, et autres sujets brûlants. Toujours aussi passionnant, et vivement la conclusion !

Pierre Raufast a parfaitement compris, une fois de plus dans ce deuxième tome de sa saga, ce que le lecteur de space opera pop corn aime : de l’aventure, de la tension, un verni scientifique et du vertige. C’est très réussi. J’ai eu un peu peur au début de ma lecture. Quoique se lisant vraiment tout seul, merci à cette plume franche, directe et addictive, l’intrigue s’était recentrée sur Terre et sur ce que les compagnies allaient faire de la découverte de nos héros. Nous-mêmes, nous étions mis face au grand secret de Slow, et les deux combinés, je pensais que nous allions abandonner notre cher Système de la Tortue à la découverte si durement acquise. Je suis ravie de m’être trompée et d’avoir ainsi été totalement embarquée par les nouvelles intrigues de ce tome. Quoique reposant sur des schémas assez classiques au final, l’auteur parvient à créer une vraie osmose entre ses personnages, surtout Slow, Sara et sa famille, et un peu Tom, ainsi qu’avec les avancées scientifiques de cet univers et les conflits entre privé et public qui souhaiteraient exploiter cette découverte. Nous avons ainsi, dans ce tome, à la fois des intrigues très personnelles : on nous explique comment Slow est devenue mineuse, on voit que la vie de famille de Sara est compliquée ; et des intrigues plus »politiques » qui créent des tensions et bouleversements importants, poussant nos héros dans leurs retranchements et obligeant à des changements de plans. Toute cette première partie sur Terre que je craignais, je l’ai finalement beaucoup aimé, même si, j’ai trouvé certains pans un peu rapides, je pense notamment aux terroristes Berninos. Mais soyons honnête, c’est dès qu’ils reprennent le chemin de l’espace que mon intérêt atteint des sommets. J’ai adoré le nouveau voyage qui se met en branle, son organisation préalable, son déroulement avec quelques petites surprises à bord, l’exploration du système et les nouvelles surprises qui les attendent. C’est de la vraie exploration, de la vraie vie à bord – bien qu’on passe vite encore là-dessus pour moi, mais bon en 350 pages… Il y a de la tension, de belles relations qui se nouent et surtout des interrogations propres à me mettre la tête dans les étoiles. Bien qu’on ne soit pas dans de la hard-SF, j’ai beaucoup apprécié le cachet scientifique donné par l’auteur. J’ai d’abord adoré qu’il fasse de Slow une petite génie des mathématiques avec une découverte d’ampleur dès les premières pages. Je me suis ensuite régalée du nouvel équipage rempli de scientifiques et des premiers relevés de Tortue-B quand ils l’explorent. J’ai aimé les hypothèses auparavant qui se faisaient sur la nature même de ce système et de ses planètes. J’ai aimé en apprendre plus sur comment elles fonctionnaient, chercher la raison de ce mystérieux Dôme, etc. Les questionnements sur l’anti-matière et la matière étaient passionnants voire même effrayants parfois. On a même eu droit à un peu de xénolinguistique (discussion avec les ET) ! Mais surtout, la surprise finale, à nouveau bien que très classique en SF, m’a fait vibrer. J’adore ce genre de petite tension provoquée par les révélations de Slow sur les plafonds de Tao. C’est percutant et ça donne envie de se jeter sur la suite ! Ne révolutionnant pas le genre, Pierre Raufast en écrit cependant une séquence des plus passionnantes, ayant parfaitement assimilé dans son style ramassé tout qui est nécessaire pour le rendre punchy, vibrant et nous mettre la tête à l’envers. J’aime autant suivre les destinées de ses personnages sur Terre que dans les étoiles. J’aime autant les écouter que me mettre à rêver de leurs théories scientifiques. Mais surtout, je voyage et je touche du doigts des réalités inimaginables qui me font rêver. Alors amateurs de space opera, de discussions scientifiques sur les robots, l’anti-matière, ou juste amateur de thriller scientifique, venez jeter un oeil à cette pépite d’efficacité interstellaire !

Le seul reproche que l'on pourrait faire à ce deuxième volet lu en poche, c'est que le premier est déjà loin et le troisième malheureusement aussi ! Mais ne dit-on pas que le meilleur c'est l'attente ? On retrouve avec joies et plaisirs l'univers des mineurs d'espace-temps de Pierre Raufast avec le retour de nos héros sur Terre après avoir découvert le système de la Tortue vers lequel ils vont vite retourner pour explorer le dôme de la Méduse où niche cette antimatière très convoitée ! Comment ? le second volume est déjà fini ? C'est trop court, on en redemande. Ce tome est peut être un peu moins prenant au début mais on fait plus ample connaissance avec les différents protagonistes et l'action est toujours là même sur Terre. Mais qui ose saboter l'expédition ? On va de surprises en surprises et on ne lâche pas le bouquin. Un point intéressant en plus dévoilé par Slow : il y aurait une faille dans le plafond de Tao sur l'IA ? Quelle outrecuidance ! La nouvelle expédition vers le système de la Tortue va réserver bien des surprises et surtout des mauvaises. Un régal que ces aventures et vivement la fin !

Les androïdes rêvent ils de dieux et autres mythologies électriques? Depuis le premier livre où une planète verte au dôme étrange et son système solaire ont été découverts, il restait une évidence : repartir au plus vite avec scientifiques et militaires pour l’explorer (puis l’exploiter sans doute,l’homme ne change pas). Mais l’entreprise va être bien plus hasardeuse que prévue. L’équipage n’est pas tout à fait bienveillant et abrite un saboteur qui semble vouloir éliminer son entourage plus efficacement qu’Agatha Christie. Après avoir refermé en soupirant deux livres que je n’ai pas terminé (je suis en rodage de nouvelle boîte à zinzin, me battre avec un nouveau clavier pour parler de lectures qui m’ont déplues me semble être une fatigue inutile),j’ai continué cette trilogie baryonique pour retrouver une évidence. Le terrain conquis. Celui de cette SF douce et toujours philosophique, à se questionner humains comme intelligence artificielle sur ce qui fait de nous un être conscient et donc vivant,sur l’appétit insatiable des humains même après avoir tout dévoré,sur ce qui nous fait continuer. Ce n’est toujours pas parfait, les personnages pas encore suffisamment brossés, néanmoins les antagonistes gagnent un peu d’épaisseur sur les raisons de leurs actions et c’est très appréciable. Il y a toujours ces phases d’actions et explorations mêlées à l’introspection qui donne son charme à l’histoire. Avec par moments l’instant poétique visuel ou social qui rajoute à cette histoire ce petit quelque chose de très attachant. Bref. Quel meilleur moyen de commencer sa journée que de terminer cet opus. Comme vous pouvez vous en douter j’ai hâte de pouvoir emprunter la suite (allez magne toi Précédent lecteur).