Le jeu de l'amour et du hasard : Le livre de Marivaux

Numérique

12-21

0 personnes ont réagi

Le charme de Marivaux réside dans une alliance unique de cruauté et de grâce, de tristesse et de gaieté profondes. Mais le marivaudage, qui évoque le badinage, le duel amoureux pour rire, le ballet sentimental, n'existe dans aucune de ses pièces. Rien de plus précis, inflexible, réaliste, que son regard sur les mouvements et les intermittences du cœur humain et de l'amour, dont il connaît tous les sentiers, toutes les méprises, toutes les ruses.

À vrai dire, le hasard tient peu de place dans cette comédie où Silvia, pour éprouver la sincérité de son fiancé Dorante, se fait passer pour sa servante Lisette, tandis que Dorante fait de même avec son valet Arlequin. Et voilà l'amour à l'épreuve de la méfiance, du préjugé social, de la timidité, de l'hésitation, du sourire et des larmes. Rien n'a changé.

De (auteur) : Marivaux
Préface de : Jean-François Patricola

Fermer
 

Expérience de lecture

Avis Babelio

Hauchama

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Un classique du théâtre français qu’il faut absolument lire… mais surtout voir sur scène. La vivacité des dialogues, les jeux de rôle entre maîtres et valets, et le comique de situation prennent toute leur dimension dans l’interprétation. L’écriture de Marivaux est fine, subtile, et pleine d’ironie. Une pièce intemporelle, à la fois légère et intelligente, qui continue de séduire les spectateurs comme les lecteurs.

celine_mendez

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Nous voilà sur les stalles du théâtre pour découvrir "Le Jeu de l'Amour et du Hasard", un classique de Marivaux. Le livre est court et ne se laisse pas envahir par les banalités. Écrit par actes, nous sommes vite pris au jeu d'échange de rôles des jeunes gens et leur servants seront entraînés dans leur combines. Les pères respectifs, mis au courant du manège, se moquent bien de la situation. Est-ce que l'Amour triomphera malgré tout ? .....

LaLisiere

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Créée en 1730 au Théâtre-Italien, "Le Jeu de l’amour et du hasard" demeure l’une des comédies les plus accomplies de Marivaux, condensant en un seul acte les ressorts comiques du théâtre classique et les raffinements psychologiques d’un auteur soucieux de sonder les cœurs. Si le titre évoque d’emblée un univers ludique, cette pièce en un prologue et trois actes déploie, sous les apparences du badinage, une réflexion subtile sur la condition sociale, le pouvoir du déguisement et la vérité des sentiments. Le génie de Marivaux y réside autant dans l’économie dramatique que dans l’orfèvrerie du langage, où l’analyse des émotions se fait par le détour de la comédie. La pièce repose sur un double travestissement, prémisse féconde pour les jeux de l’amour : Silvia, jeune fille noble, souhaite observer incognito son prétendant Dorante avant de s’engager. Elle échange son rôle avec celui de sa suivante, Lisette. Or, Dorante, mû par la même idée, se fait passer pour son valet Arlequin. Ce dispositif donne lieu à une mise en scène du regard : les personnages se jaugent, s’observent, feignent, se laissent prendre à leur propre jeu. L’intrigue, construite sur des symétries et des effets de miroir, joue avec les codes du théâtre baroque, mais les détourne au profit d’une psychologie subtile. Le cœur du propos marivaudien réside ici dans cette oscillation entre apparence et vérité, entre la fonction sociale et la personne intime. Que reste-t-il de l’amour lorsque les hiérarchies sont brouillées ? Peut-on aimer sans savoir ? Et surtout : les sentiments peuvent-ils survivre à la révélation des masques ? L’originalité de Marivaux est de faire de ces questions des ressorts comiques, mais aussi des expériences intérieures. Le langage, dans cette comédie, est plus qu’un moyen d’échange : il devient le lieu même où s’élabore la connaissance de soi. Silvia, Lisette, Dorante ou Arlequin ne se contentent pas de dire ; ils se surprennent eux-mêmes à sentir, à vouloir, à céder. Le spectateur, complice de cette mise en abyme, est invité à une double lecture : rire de l’illusion, mais aussi méditer sur la sincérité. Marivaux excelle à écrire ces dialogues nerveux, pleins de feintes, d’hésitations, de détours. Son style — parfois moqué pour avoir donné naissance au verbe « marivauder » — se révèle ici d’une redoutable précision. Le badinage n’est jamais gratuit ; il est le masque de la pudeur, l’arme des vulnérables, la stratégie des consciences en éveil. C’est dans le demi-mot, la litote ou le quiproquo que se joue l’intensité des émotions. On rit souvent, mais ce rire naît de l’intelligence, non de la caricature. "Le Jeu de l’amour et du hasard" est également une pièce éminemment politique. En plaçant le désir au-dessus de l’ordre établi, Marivaux défie les hiérarchies sociales. La pièce laisse entrevoir, avant Beaumarchais, une forme d’émancipation des personnages issus du peuple. Si, à la fin, chacun regagne son rang et épouse son « égal », la leçon n’est pas conservatrice : elle suggère que la vérité du cœur transcende les statuts. L’ordre n’est restauré qu’après avoir été mis en crise — et c’est cette crise qui en révèle les limites. La légèreté du ton masque une audace réelle : celle de penser un amour libre, lucide, fondé sur l’épreuve du regard réciproque. Sur le plan dramaturgique, la pièce frappe par son équilibre : unité de lieu, de temps et d’action sont respectées, mais enrichies d’une tension continue entre attente et révélation. Le spectateur, tenu en haleine par le suspense affectif, assiste à une série de renversements maîtrisés, jusqu’au dénouement heureux — mais non dénué d’ironie. Car Marivaux ne ferme jamais tout à fait ses portes : l’amour triomphe, mais il laisse des questions ouvertes. Que serait-il advenu si les masques n’étaient pas tombés à temps ? L’amour naît-il de l’autre ou de l’image que l’on s’en fait ? La pièce ne répond pas, mais stimule une pensée. Ainsi, "Le Jeu de l’amour et du hasard" est bien plus qu’un divertissement galant. C’est une leçon de théâtre autant qu’une leçon de morale. Marivaux y fait preuve d’un art rare : celui de divertir en raffinant l’intelligence du cœur. En trois actes d’une grande fluidité, il parvient à capter l’essence de la condition amoureuse : incertaine, masquée, mais tendue vers la vérité. L’amour, chez lui, n’est jamais donné ; il est toujours à conquérir, à reconnaître, à mériter. Voilà pourquoi cette pièce, trois siècles plus tard, demeure d’une modernité intacte.

Signaler

weallarefeminine

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 6 mois

Il est bien particulier pour une fille de mon âge d'apprécier une oeuvre d'un langage soutenu illustrant un sujet qui ne touche peut#8315;être plus les femmes de nos jours, mais qui donne un aspect de l'amour qui pousse la réflexion et la recherche dans le profond. Il est vrai que j'aurai aimé que cette oeuvre se rallonge par ses péripéties, mais j'ai grandement apprécié que, bien que brève , la pièce explore les aspects de l'amour, de plus dans son surprenant échange des rôles.

Livres du même auteur

Les livres de la même maison

Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Théatre
  • EAN
    9782266225434
  • Collection ou Série
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.

2,99 € Numérique 51 pages