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Les clients d'Avrenos
Romans durs
Date de parution : 14/11/2013
Éditeurs :
Omnibus

Les clients d'Avrenos

Romans durs

Date de parution : 14/11/2013
Elle n’aime pas l’amour
Dans un cabaret d'Ankara, Bernard de Jonsac lie connaissance avec une jeune danseuse, Nouchi. La jeune fille lui demande de l'emmener : le lendemain, ils partent en sleeping pour Stamboul,... Dans un cabaret d'Ankara, Bernard de Jonsac lie connaissance avec une jeune danseuse, Nouchi. La jeune fille lui demande de l'emmener : le lendemain, ils partent en sleeping pour Stamboul, où Jonsac accomplit de petites besognes pour le compte de l'ambassade de France. Ils vivent ensemble à l'hôtel, en camarades,... Dans un cabaret d'Ankara, Bernard de Jonsac lie connaissance avec une jeune danseuse, Nouchi. La jeune fille lui demande de l'emmener : le lendemain, ils partent en sleeping pour Stamboul, où Jonsac accomplit de petites besognes pour le compte de l'ambassade de France. Ils vivent ensemble à l'hôtel, en camarades, malgré les désirs de Jonsac.
Adapté pour la télévision en 1996 par Philippe Venault, avec Jacques Gamblin (Bernard de Jonsac), Carlotta Natoli (Nouchi), Claire Borotal (Lélia), Ismaïl Incekara (Toufik).

Simenon en numérique : les enquêtes du célèbre commissaire Maigret, et les très “noirs” Romans durs
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EAN : 9782258096288
Façonnage normé : EPUB2
DRM : DRM Adobe
EAN : 9782258096288
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Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Woland 15/08/2015
    Le roman se déroule en Turquie, à Ankara et à Stamboul. Une remarque à faire dès le départ : à moins que Simenon, dont on sait pourtant le soin qu'il apportait aux détails, soit passé pour une fois complètement à côté, dans la Turquie laïque de Mustapha Kemal, on ne parlait guère religion et quand on le pouvait, on menait une vie de bâton de chaises. Les cabarets, night-clubs et autres établissements de ce genre prospéraient mais toutes les filles devaient avoir, mentionné sur leur passeport, le titre d'"artiste." Beaucoup restaient d'ailleurs en Turquie parce que leurs dix-sept ans tout neufs les empêchaient de passer en Syrie où la règle n'admettait que des "artistes" de dix-huit ans minimum. Tout commence dans un établissement de ce genre où Bernard de Jonsac (particule authentique mais vie sociale pas très brillante en raison de son emploi de simple drogman - mot turc pour désigner les interprètes d'où vient aussi le fameux "truchement" du "Bourgeois Gentilhomme" - à l'Ambassade de France) a ses habitudes. Avec ses mille francs (de l'époque, c'est-à-dire des années trente) par mois et divers petits profits et bakchichs qu'il est d'usage d'obtenir dans sa position pourvu qu'on n'aille pas s'en vanter sur les toits, il mène une existence un peu routinière mais qui le satisfait. Jusqu'au soir où il rencontre Nouchi, une danseuse-prostituée de dix-sept ans et d'origine hongroise, bien décidée à "réussir" à Stamboul. Ce qui frappe tout de suite le lecteur, c'est que, d'un côté comme de l'autre, ce n'est absolument pas le coup de foudre. C'est pire que ça : l'attirance, aimable certes mais où pointent toujours des arrière-pensées plus ou moins périlleuses à long terme, de la Fatalité. Tous deux se sentent attirés l'un par l'autre, pas tant charnellement ou spirituellement que parce qu'ils s'imaginent, à tort ou à raison, appartenir à la même espèce. Et s'il ne se passe vraiment rien de physique entre eux, cela ne les empêche pas de se mettre en ménage, de déménager à Constantinople, dans le quartier chic du Pera et de s'y faire très vite les relations nécessaires pour mener la vie à grandes guides. Au début, les "amis" de Jonsac, qui se réunissent régulièrement dans un petit restaurant d'habitués tenu par Avrenos, ne plaisent guère à Nouchi. Leurs habitudes, boire du raki, fumer du hashchich les uns chez les autres, mettre en commun le peu d'argent qu'il leur reste à chaque fin de mois pour s'acheter alcool, drogue ou fille, tout ça, elle méprise. En revanche, elle, elle séduit très vite toute la bande. Du coup, elle en profite pour élever d'un cran leurs ambitions à tous. Par l'un d'entre eux, elle rencontre un tel, puis un tel. Elle se fait inviter ici, et puis là. Dans cette société cosmopolite qui connaît pour la première fois, malgré la dictature, le droit de respirer et de vivre comme elle l'entend, il est étonnant de constater avec quelle facilité qui peut vous présenter à qui . Nouchi couche-t-elle ? Oui. Elle couche avec tout le monde - à condition que cela serve ses intérêts - sauf avec Jonsac. Ce qui ne l'empêche d'ailleurs pas de devenir très légalement, bien que dans la plus stricte intimité de l'Etat-civil, Mme de Jonsac. Une fois ou deux, c'est vrai, elle se livre au devoir conjugal mais Nouchi, malgré (ou plutôt à cause des) nécessités de la vie et pour des raisons qu'elle expose au tout début du livre à son futur époux, n'apprécie pas du tout les hommes. Mais enfin, il faut bien faire avec puisque ce sont ces imbéciles qui, en général, détiennent le pouvoir ... Tant que Jonsac ne sort pas trop du rang, à l'Ambassade, on tolère sa "passade" pour cette danseuse hongroise qu'on voit à toutes les fêtes en vue. Mais ne voilà-t-il pas que Nouchi, pourtant prudente par nature, songe à monter un coup financier en affirmant à de futurs "pigeons" que certaines hautes personnalités françaises et turques seraient d'accord pour y participer ? La chose est peut-être vraie, d'ailleurs car Nouchi est une femme habile. Le problème, c'est que la nouvelle se répand trop vite et trop tôt ... De son côté, Jonsac se demande s'il ne ferait pas mieux de renoncer à Nouchi et, après un divorce aussi discret que leur mariage, d'épouser Lélia Pastore, une jeune fille d'excellente famille. Chose curieuse - et qui marque à nouveau le lecteur - si le charme de Jonsac attire Lélia comme il a attiré Nouchi, pour le reste, c'est autre chose. Elle veut et en même temps, elle ne veut pas . Exaspéré, les nerfs à vif autant en raison de l'histoire du montage financier que de Nouchi qui a repris son jeu "je-me-donne /je-me-donne-plus-et-devine-pourquoi-pauvre-crétin", Jonsac, après avoir convaincu Lélia de lui rendre visite dans l'appartement conjugal, oublie très volontairement de se comporter en gentleman. On peut même dire qu'il s'acharne de façon honteuse à se comporter comme un mufle odieux. Me fais-je bien comprendre ? ... Après l'acte, comme de juste, le ciel lui dégringole sur la tête mais en deux fois : tout d'abord, Nouchi était là, dissimulée dans un coin, depuis au moins une heure ; ensuite, cette apparition subite, élégante mais ironique, affole complètement Lélia qui se jette par la fenêtre ... Lélia s'en sortira mais ne marchera plus désormais comme elle le faisait dans le passé. Son père, qui avait été si accueillant et en même temps si méfiant avec Jonsac, meurt d'une faiblesse du coeur. A l'Ambassade, on accepte de garder Jonsac mais on lui serre la vis. Quant à notre couple-vedette ... Eh ! bien, Jonsac reste avec Nouchi. Qui tantôt se donne à lui. Tantôt se refuse. Et l'on ne sait toujours pas ce qui la guide. Pas plus qu'on ne comprend pourquoi cette femme intelligente, raffinée, douée en affaires et en diplomatie, reste avec cet homme faible, velléitaire, sympathique certes mais d'une mollesse à désespérer tout un empire de mollusques. Jusqu'au bout, Nouchi reste une énigme dont l'ambition assurée, éclatante, ne parvient pas à éclairer le profond mystère. Elle fascine Simenon comme, d'ailleurs, le fascine un Jonsac cependant nettement plus faible. Plus exactement, sans doute est-ce le rapport de forces qu'ils entretiennent qui a inspiré l'auteur dans l'écriture de ce roman, l'un de ses plus curieux, parfaitement dessiné et paradoxalement d'un flou absolu. Il est important de souligner que les héros ne sont pas des Orientaux mais bel et bien des Occidentaux. Si l'Orient a déteint sur eux - quand on vit à Constantinople et en Turquie, il faut adapter son rythme de vie à celui du pays, n'est-il pas ? - c'est surtout question couleur locale. Pour le reste, tout au fond d'eux-mêmes, Nouchi et Jonsac demeurent avant tout deux personnages de Simenon : une touche de caméléon par-ci, un défaut flagrant de volonté par-là, des rêves de réussite à tous prix (Jonsac est pudique sur la question, certes, mais, sur ce plan, il est bien moins honnête que Nouchi), la volonté de paraître et d'être ce que l'on paraît, une passion profonde, incontrôlée et d'ailleurs incontrôlable, pour ce qui est tordu, glauque, malsain, voire nettement sordide et un amour réel de l'anticonformisme. Beaucoup de narcissisme dans les deux cas mais, à la fin, le lecteur se demande : ces deux-là pensent-ils "Moi d'abord" - comme tout narcissique-type - ou "Nous d'abord" ? S'aiment-ils en fait ? Et en ont-il conscience ou alors ce sentiment, qu'ils ne comprennent pas, leur fait-il si honte qu'ils préfèrent ne pas se poser la question ? ... Un roman qui ne plaira pas à tout le monde et où beaucoup ne verront rien qu'une intrigue cosmopolite sur fond d'escroquerie et d'évocation de la Turquie. De toutes façons, quand vous décidez de lire tout Simenon, vous n'avez qu'une alternative : ou vous décrochez très vite, ou vous devenez un inconditionnel même si, de temps en temps, votre honnêteté de lecteur vous fait attirer l'attention sur telle ou telle menue faiblesse. Mais si menue, vraiment ... qu'elle n'a, en fait, aucune importance. Bonne lecture, en tous cas à ceux qui décideront de lire "Les Clients d'Avrenos" ! ;o)Le roman se déroule en Turquie, à Ankara et à Stamboul. Une remarque à faire dès le départ : à moins que Simenon, dont on sait pourtant le soin qu'il apportait aux détails, soit passé pour une fois complètement à côté, dans la Turquie laïque de Mustapha Kemal, on ne parlait guère religion et quand on le pouvait, on menait une vie de bâton de chaises. Les cabarets, night-clubs et autres établissements de ce genre prospéraient mais toutes les filles devaient avoir, mentionné sur leur passeport, le titre d'"artiste." Beaucoup restaient d'ailleurs en Turquie parce que leurs dix-sept ans tout neufs les empêchaient de passer en Syrie où la règle n'admettait que des "artistes" de dix-huit ans minimum. Tout commence dans un établissement de ce genre où Bernard de Jonsac (particule authentique mais vie sociale pas très brillante en raison de son emploi de simple drogman - mot turc pour désigner les interprètes d'où vient aussi le fameux "truchement" du "Bourgeois Gentilhomme" - à l'Ambassade de France) a ses habitudes. Avec ses mille francs (de l'époque, c'est-à-dire des années trente) par mois et divers petits profits et bakchichs qu'il est d'usage d'obtenir dans sa position pourvu qu'on n'aille pas s'en vanter...
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