Qui a tué Lucy Davis ? : Le livre de Christos Markogiannakis

"Les secrets, si bien enfouis soient-ils, finissent par apparaître au grand jour. Personne ne peut les effacer. " Il règne un délicieux parfum de petite moustache tirée d'une série des années 70-89 dans ce cosy-mistery de Christos Markogiannakis ! Qui a tué Lucy Davis ? Cette jeune femme retrouvée dans le cabanon d'une belle demeure sur l'île de Nissos, à l'issue d'une fête mondaine, vient mettre un coup d'arrêt aux vacances de Markou, capitaine de police. Sous le soleil brûlant d'un mois d'août, et le vent violent qui bloque tous les protagonistes sur cette île paradisiaque, l'enquête se déroule comme un Qui est-ce ? grandeur nature, et les personnages nous dévoilent, consciemment ou non, leurs secrets au fil des pages. "Dans la vie - comme dans les romans policiers -, la quête de la vérité ressemble à l'entrée dans une pièce où l'on cherche un objet caché. On ouvre des tiroirs et des armoires, on déplace les meubles, on soulève des tapis, on inspecte tous les recoins. L'objet une fois trouvé, il faut veiller à ce que tout soit remis en place. Les boîtes et les tiroirs fermés, les rayonnages parfaitement rangés. Aucune question ne doit rester sans réponse. Une seule porte d'armoire mal refermée, une seule faille, et toute la construction peut s'écrouler." Christos Markogiannakis manie avec beaucoup de délicatesse l'art de vous emporter dans une énigme à l'ancienne, avrc la même élégance qu'Agatha Christie pouvait vous emporter dans une liste de suspects à barrer au fil des pages. Mais il n'est pas question de proposer un roman fade sans une intrigue qui vous tiendra suspendu jusqu'aux toutes dernières pages. "Évidemment, il n'était pas obligatoire que chaque livre engendre l'angoisse, qu'il propose au lecteur une intrigue pleine de mystère l'invitant à trouver la solution et rechercher la catharsis. Lui-même cependant, lecteur frénétique de romans policiers, avait du mal à comprendre. Comment pouvait-on se satisfaire d'un livre qui n'offrait que de belles pensées enveloppées dans de belles phrases ? Il ne choisirait jamais ce genre d'études de mœurs, un livre où la description d'un microcosme, d'un groupe social, avec ses habitudes, ses vertus et ses vices, ne deboucherait pas sur la terreur et la pitié."