RÉSUMÉ
Décembre 1870, Charles Esparnac n'a pas plus de trente ans lorsqu'il s'installe à Shanghai. Rapidement, il bâtit un véritable empire commercial puis, désireux de fonder une famille, il demande à sa mère de lui choisir une jeune fille de bonne famille, suffisamment aventureuse pour accepter de venir vivre au bout du monde. Olympe de Crozes, sélectionnée par la mère de Charles, épouse Esparnac parce qu'elle n'a pas le choix. Issu d'une famille ruinée de la noblesse méridionale, son père a trouvé là un bon moyen de se débarrasser d'elle. À l'arrivée, cruelle déception : Charles se révèle froid et distant. Pendant des mois, trop occupé par sa courtisane chinoise qui lui donnera bientôt un fils, il néglige Olympe. Celle-ci, qui espérait vivre une aventure vibrante, se retrouve aussi seule que dans le vieux château familial, et cette fois au sein d'un monde dont elle ignore tout et sans personne à qui se confier.
Mais Olympe refuse la fatalité : se moquant du qu'en-dira-t-on, elle choisit de profiter des libertés que lui laisse l'indifférence de Charles pour mener sa propre vie. Révoltée par la misère et la cruauté qu'elle découvre dans la vieille ville chinoise, elle s'occupe des miséreux, des orphelins méprisés par les Européens. Cruelle ironie du sort, elle ne peut pas avoir d'enfant, et ce drame la sépare encore davantage de son mari. Soignée par le docteur Wang Qiang, qui la soutiendra pendant de nombreuses années, elle découvre la médecine chinoise et tombe enceinte. La naissance de Louis, en 1875, rapproche les deux époux. Fier d'avoir enfin un descendant, Charles se montre plus attentif à sa femme et lui consacre enfin le temps qu'elle mérite. Leur passion commune pour la Chine les réunit et ils découvrent bientôt qu'une autre passion, charnelle celle-ci, les attache encore plus l'un à l'autre. Une petite fille, Laure, viendra incarner cette renaissance amoureuse.
Tout semble sourire à ce couple devenu emblématique, fêté partout, y compris chez les Anglais ou les grandes familles chrétiennes chinoises. La fortune de Charles devient telle qu'il fait construire une splendide demeure au milieu d'un parc dans la partie la plus noble de la concession française. Charles et Olympe s'y installent en 1880.
Mais un tel bonheur ne peut pas durer… Bientôt les affaires de Charles sont menacées et le sort s'acharne : abordages meurtriers, concurrence, catastrophes naturelles… Malgré la ruine qui approche et son inquiétude grandissante, Olympe essaie de maintenir les apparences et continue de recevoir. Quelques mois plus tard, les caisses se remplissent à nouveau comme par miracle, la situation semble se rétablir mais sans pour autant réussir à rassurer Olympe sur l'avenir : Charles lui avoue que, pour sauver sa Compagnie du Yangzi, il a accepté de transporter de l'opium pour le compte d'Elias Kassoun, un redoutable tycoon anglais et son ennemi de longue date.
Peu après, on retrouve Charles assassiné de plusieurs coups de couteau dans une ruelle de la ville chinoise. Tout s'effondre autour d'Olympe. Ruinée, délaissée par ses amis, elle songe à tout abandonner pour rentrer en France. L'orgueil, la pensée de ses enfants et des orphelins dont elle s'occupe la retiennent in extremis. La Chine est devenue son pays, elle veut tuer de ses mains le commanditaire de l'assassinat de son mari, relancer la Compagnie du Yangzi et reprendre le commerce sur le Grand Fleuve…
À suivre dans le tome 2, La Reine du Yangzi