Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon : Le livre de Jean-Paul Dubois, Jacques Gamblin

Un livre poétique et bien écrit où l’on rentre peut à peu dans la personnalité touchante d’un prisonnier et de son codétenu. Nous ignorons la raison de l’enfermement de Paul, ça nous titille mais finalement son histoire nous importe davantage que ses fautes.

Gros gros coup de coeur pour ce Goncourt 2019 ! Paul Hansen est enfermé dans une prison québecoise, pour deux ans. Il partage sa cellule avec un Hell's Angel qui a peur des souris et de se faire couper les cheveux. Pendant ces interminables journées, aux côtés des fantômes des trois êtres qui lui étaient le plus cher, il revit les moments de sa vie qui l'ont mené à cette chute. Le récit était parfaitement équilibré entre le passé et le présent. Et comme on ne saura que dans les toutes dernières pages les raisons qui ont conduit Paul en prison, on ne peut s'empêcher de construire quelques hypothèses en cours de lecture tout en se demandant ce que ce brave type avait bien pu faire pour échouer là. Parce que le personnage de Paul était juste magnifique ! Un homme avec ses rêves, ses espoirs et ses failles que j'ai adoré accompagner pendant 60 ans. Ce roman est lumineux et pourtant il m'a fait pleurer, c'était un condensé de vie. J'ai souvent souri aussi. La plume de Jean-Paul Dubois est belle, je ne la connaissais pas encore. Un vocabulaire précis, au service de phrases souvent longues aux images claires, et une histoire qui tient en haleine autour de personnages ordinaires qui mènent des vies ordinaires, c'est ça la magie de l'auteur.

Si l'on décernait une palme pour les titres des livres celui-ci aurait sans aucun contexte la palme d'or. Titre très bien trouvé, fort et qui symbolise parfaitement l'ensemble de la teneur du roman. Paul Hansen, en prison depuis deux ans revient sur le déroulement de sa vie de 1950 aux années 2000 : la vie de ses parents très différents l'un de l'autre (père pasteur orthodoxe et mère gérante de cinéma qui vont finir par se séparer) mais aussi dans un deuxième temps la sienne avec son parcours professionnel, l'amour avec un grand A qu'il va rencontrer et sa vie en prison. Le roman est un peu long à démarrer mais au fil des pages il devient de plus en plus passionnant. L'auteur sait rendre ses personnages attachants. Le pasteur, avec ses fêlures et ses travers reste un personnage poignant du roman. Le récit ne sombre jamais dans le tragique et J.P. Dubois le parsème de pur moments de tendresse. L'humour demeure présent du début à la fin et il vient contrebalancé une certaine gravité liée à l'histoire elle-même. On apprendra que tardivement la raison de l'emprisonnement de Paul (peut être trop ?) mais cette tranche de vie de ce dernier homme à tout faire d'une résidence) se révèlera être de loin la plus intéressante du roman. Dans cette partie l'auteur dissèque les rapports humains et montre qu'une harmonie fondée sur la bienveillance et le respect reste possible mais qu'aussi il ne faut pas grand chose pour que cette douceur de vivre soit remise en cause. La résidence et ses habitants devient une métaphore du monde actuel. Une écriture fluide et émouvante, pétrit de tendresse humaine font de ce livre une oeuvre très intéressante.

Paul Hansen est emprisonné dans la province de Montréal pour coups et blessures avec pour compagnon de cellule ,un Hells Angel accusé de meurtre .Compagnon de céllule qui lui vaut une certaine impunité dans la prison tant il est craint des détenus et des gardiens .Paul revient sur sa vie pour nous expliquer comment il en est arrivé là .Première rencontre avec l'auteur et j'ai beaucoup aimé ,ne serait-ce que le tître déjà qui en dit long sur ce très bon roman .