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Journal d'Eugène Delacroix (1822-1863)
Hubert Damisch (préface de)
Date de parution : 14/08/1996
Éditeurs :
Plon

Journal d'Eugène Delacroix (1822-1863)

Hubert Damisch (préface de)
Date de parution : 14/08/1996

Eugène Delacroix, grand génie de la peinture française et universelle, révèle ses talents extraordinaires d'écrivain à travers ce Journal, ces nombreuses notes et correspondances, réédités aujourd'hui avec une fidélité absolue aux textes originels.

Quelque temps après la mort de Delacroix, sa domestique Julie apportait chez le peintre Constant Dutilleux, rue de Rennes, un paquet volumineux expédié par la gouvernante du maître, Jenny Le...

Quelque temps après la mort de Delacroix, sa domestique Julie apportait chez le peintre Constant Dutilleux, rue de Rennes, un paquet volumineux expédié par la gouvernante du maître, Jenny Le Guillou. 
« Quelle surprise de découvrir cahiers et agendas tout remplis de l'écriture de son illustre ami. D'autant que le bruit...

Quelque temps après la mort de Delacroix, sa domestique Julie apportait chez le peintre Constant Dutilleux, rue de Rennes, un paquet volumineux expédié par la gouvernante du maître, Jenny Le Guillou. 
« Quelle surprise de découvrir cahiers et agendas tout remplis de l'écriture de son illustre ami. D'autant que le bruit s'était répandu au moment des funérailles, que Delacroix avait ordonné à sa gouvernante de les brûler devant lui, alors qu'il était déjà alité. » 
  
Publié pour la première fois par la Librairie Plon en 1893, le Journal comprend deux parties distinctes, 1822 à 1824 et 1847 à 1863, séparées par un intervalle de vingt-trois ans. Dans la présente édition, cet aspect caractéristique a été respecté. De même, il a été réservé pour un supplément tous les fragments appartenant à des époques différentes de la vie d'Eugène Delacroix, qu'il est bien souvent difficile de pouvoir dater avec précision. Une seule exception a été admise pour les carnets du Voyage au Maroc, qui constituent une sorte de journal de route.

Ce Journal est un monument unique. Les artistes, chez nous, sont d'ordinaire exclusivement artistes, c'est-à-dire artisans, et quand ils se mêlent d'écrire, un Fromentin par exemple fait figure d'un écrivain doublé d'un peintre amateur. Il en va tout autrement de Delacroix, grand artiste, grand écrivain, ou mieux, grand homme dont le génie éclate dans toutes ses manifestations, qu'il peigne ou qu'il écrive comme chez les grands Italiens de la Renaissance. Il s'est d'ailleurs toujours élevé contre ce qu'il appelait la « limitation des genres ». Toutes sa vie, il a adoré écrire, pour lui d'abord, pour les autres ensuite, comme le montre son abondante correspondance qui, le jour où elle sera réunie, constituera le pendant et le complément du Journal.

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EAN : 9782259185127
Façonnage normé : RELIE-ALB.
Nombre de pages : 976
Format : 154 x 240 mm
EAN : 9782259185127
Façonnage normé : RELIE-ALB.
Nombre de pages : 976
Format : 154 x 240 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • jvermeer 15/06/2019
    Issu d’une prestigieuse lignée, très tôt, Eugène Delacroix aspire à la gloire. En 1815, il confie à son ami Achille Piron : « Prie le ciel pour que je sois un grand homme ». Il lui écrit : « J’ai des projets, je voudrais faire quelque chose, mais rien ne se présente encore avec assez de clarté. C’est un capharnaüm ». Les peintres qui, en plus de leur activité picturale, écrivaient sont peu nombreux. Parmi les principaux : les lettres de Vincent Van Gogh et de Gustave Courbet, les carnets de Léonard de Vinci, la poésie de Michel-Ange, les discours de Joshua Reynolds, et quelques autres. Le journal d’Eugène Delacroix peut-être considéré comme un des écrits les plus importants avec la correspondance de Vincent Van Gogh. Eugène Delacroix a 24 ans lorsqu’il entreprend d’écrire un journal. Le 3 septembre 1822, ses premiers mots sont écrits sur des feuilles de papier coupées et cousues en petit cahier. A cette époque, les préoccupations de Delacroix, en dehors de la peinture, sont le plus souvent amoureuses. Le 21 février 1821, il écrit à son ami d’enfance Pierret : « Je suis malheureux, je n’ai point d’amour. Ce tourment délicieux manque à mon bonheur. Je n’ai que de vains rêves qui m’agitent et ne satisfont rien du tout. J’étais si heureux de souffrir en aimant ! Il y avait je ne sais quoi de piquant jusque dans ma jalousie, et mon indifférence actuelle n’est qu’une vie de cadavre. » L'artiste tiendra assidument ce premier journal durant deux ans de septembre 1822 à octobre 1824, puis cessera brusquement. Il ne le reprendra que 23 années plus tard, sans interruption du 1er janvier 1847 jusqu’à sa mort en 1863. En mars 1854, il note : « Il me semble que ces brimborions, écrits à la volée, sont tout ce qui reste de ma vie, à mesure qu’elle s’écoule. Mon défaut de mémoire me les rend nécessaires. » Ce journal nous fait pénétrer dans son intimité, décrit ses peintures, ses activités quotidiennes, consigne des idées critiques, philosophiques, des impressions et confidences, promenades, visites, voyages. Tout au long de cette lecture, nous ressentons dans l’homme un caractère de grande qualité, une intelligence, qui font de son journal un véritable morceau littéraire.Issu d’une prestigieuse lignée, très tôt, Eugène Delacroix aspire à la gloire. En 1815, il confie à son ami Achille Piron : « Prie le ciel pour que je sois un grand homme ». Il lui écrit : « J’ai des projets, je voudrais faire quelque chose, mais rien ne se présente encore avec assez de clarté. C’est un capharnaüm ». Les peintres qui, en plus de leur activité picturale, écrivaient sont peu nombreux. Parmi les principaux : les lettres de Vincent Van Gogh et de Gustave Courbet, les carnets de Léonard de Vinci, la poésie de Michel-Ange, les discours de Joshua Reynolds, et quelques autres. Le journal d’Eugène Delacroix peut-être considéré comme un des écrits les plus importants avec la correspondance de Vincent Van Gogh. Eugène Delacroix a 24 ans lorsqu’il entreprend d’écrire un journal. Le 3 septembre 1822, ses premiers mots sont écrits sur des feuilles de papier coupées et cousues en petit cahier. A cette époque, les préoccupations de Delacroix, en dehors de la peinture, sont le plus souvent amoureuses. Le 21 février 1821, il écrit à son ami d’enfance Pierret : « Je suis malheureux, je n’ai point d’amour. Ce tourment délicieux manque à mon bonheur. Je...
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  • Danieljean 16/08/2016
    Plus qu’à l’intimité du peintre, c’est à l’intimité de la peinture que nous donne accès ce journal. Aux rapports entre compétence et performance, aux mérites de l’esquisse moyens de distribuer la lumière comme d’amplifier une sensation, à la nécessité de savoir sacrifier pour attirer l’attention sur ce qui le mérite. C’est en peintre que Delacroix analyse et comprend les tableaux de ses maîtres. Rubens, « cet Homère de la peinture » qui représente la quintessence du sublime, et chez qui, toujours, il trouve « le suc, la moelle du sujet avec une exécution qui semble n’avoir rien coûté ». Raphaël et « l’admirable balancement de ses lignes ». Vélasquez chez qui il a trouvé « cet empâté ferme et tant fondu » dont il rêvait. Titien, Corrège, exemple même du génie « incorrect et sublime ». En peintre toujours qu’il critique David, dont les tableaux « manquent d’épiderme », ou Ingres et son École : « puritanisme léché, prétention et gaucherie ». En privilégiant l’effet plutôt que l’exactitude, c’est quelque chose de vrai, c’est-à-dire de naturel, de non-imité, de non-cherché, qu’il s’agit de construire. Quelque chose comme une peinture qui serait l’égal du rêve – sinon l’ombre portée d’un souvenir comme venu d’une autre vie. En fusionnant littérature, peinture et histoire. En mettant en fête et en flammes gestes et couleurs.Plus qu’à l’intimité du peintre, c’est à l’intimité de la peinture que nous donne accès ce journal. Aux rapports entre compétence et performance, aux mérites de l’esquisse moyens de distribuer la lumière comme d’amplifier une sensation, à la nécessité de savoir sacrifier pour attirer l’attention sur ce qui le mérite. C’est en peintre que Delacroix analyse et comprend les tableaux de ses maîtres. Rubens, « cet Homère de la peinture » qui représente la quintessence du sublime, et chez qui, toujours, il trouve « le suc, la moelle du sujet avec une exécution qui semble n’avoir rien coûté ». Raphaël et « l’admirable balancement de ses lignes ». Vélasquez chez qui il a trouvé « cet empâté ferme et tant fondu » dont il rêvait. Titien, Corrège, exemple même du génie « incorrect et sublime ». En peintre toujours qu’il critique David, dont les tableaux « manquent d’épiderme », ou Ingres et son École : « puritanisme léché, prétention et gaucherie ». En privilégiant l’effet plutôt que l’exactitude, c’est quelque chose de vrai, c’est-à-dire de naturel, de non-imité, de non-cherché, qu’il s’agit de construire. Quelque chose comme une peinture qui serait l’égal du rêve – sinon l’ombre portée d’un souvenir...
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  • emilybronte7 17/12/2012
    Livre de chevet.
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