Horace : Le livre de Pierre Corneille
LES GRANDS TEXTES DU XVIIe SIÈCLE
Horace est une formidable machine de guerre et un drame haletant tout en rebondissements et en coups de théâtre. On y respire, dans la Rome des origines, le fanatisme, la sauvagerie et le sang. Albe et Rome, cités rivales unies par de nombreuses alliances familiales, choisissent trois champions de leur camp pour décider du salut de leur patrie. Horace, jeune loup romain, doit égorger trois hommes qu'il connaît et qu'il aime. S'il y parvient, ce sera sans haine et sans colère, et il s'y prépare " avec allégresse ".
Horace est-il une brute, éduquée pour le crime au nom de sa patrie, ou plutôt un héros de vingt ans sublime de jeunesse et de générosité ?
@ Disponible chez 12-21
L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE
De (auteur) : Pierre Corneille
Expérience de lecture
Avis Babelio
ameliebena31
• Il y a 3 semaines
J'ai beaucoup apprécié ma lecture de cette pièce de théâtre, première œuvre de Corneille que je découvre. Ayant déjà lu des bouquins critiques de cet auteur, flattant la représentation du sens de l'honneur mais aussi de l'orgueil de ses personnages, j'ai beaucoup aimé le début. Mais rapidement, une dimension m'a sauté aux yeux : le rôle que joue les femmes dans cette œuvre, et à quel point il était le reflet d'une société. Elles sont perpétuellement réduite à leur féminité et soumise à la domination d'hommes paternalistes. Attention, je vais spoiler :) [masquer] Camille et Sabine, soeur et femme de Horace supplient Curiace et Horace de ne pas combattre. Elles sont présentées comme très émotives, et appellent à l'empathie et à la miséricorde. Bien que Curiace semble un peu plus sensible que Horace à leurs arguments et ces appels à la paix, les personnages masculins répondent par la nécessité d'affirmer leur honneur, et d'assumer leur responsabilité en tant qu'hommes forts. Ils font appel à des arguments qui semblent rationnels comme le sens du devoir, le patriotisme. Mais l'obstination au combat ne peut-elle pas être considérée comme de l'orgueil ? Au moment du combat, les femmes sont enfermées afin que leurs émotions ne viennent pas perturber le ''spectacle'' (c'est horace père qui affirme ça). Il y a dans le traitement des personnages une opposition marquée entre les femmes émotives et les hommes rationnels. Les douleurs de Camille et de Sabine sont mises en concurrence par les personnages masculins. Comme si deux femmes ne pouvaient pas simplement souffrir d'une situation difficile, les hommes font en sorte de semer la discorde. (Sabine elle-même finit par discréditer l'appréhension de Camille à propos d'un combat dont l'issue sera nécessairement tragique). A la mort de Curiace, Horace père dit à Camille qu'elle est illégitime car la mort d'un amant serait moins grave que celle d'un frère. (l'amant étant remplaçable par une foule d'autres prétendants, attirés par la victoire romaine). Horace père nie donc le droit de souffrir de sa propre fille. Quand Camille renouvelle son droit à pleurer les défunts, Horace le lui refuse à nouveau. Il veut pas qu'on pleure car mort des frères auraient été vengé par mort de l'amant. Raisonnement qui est émotionnel, pas rationnel, contrairement à ce que la situation laisse penser. Elle répond alors au mépris par malédiction de Rome. Agissant sous le coup de l'émotion, après s'être vu minimiser, humilier, blesser, ignorer, ignorer. Peut etre voulait elle simplement etre prise au sérieux sur un point ? Et au vue de la situation Horace n'aurait pas pu faire preuve d'un peu de clémence ? Non, Horace homme fort vertueux et vraiment patriote. Son frère tue donc Camille sans aucun regret car elle n'est pas assez patriote, et s'impose comme traitresse en maudissant Rome. Le père approuve, aussi simplement que ça la mort de sa propre fille. Le seul reproche adressé à Horace repose sur le fait que ça souille sa main à lui. En gros, ça vaut pas le coup de se rendre impure pour une femme hystérique. Valère intervient finalement, comme s'il était le premier à avoir le bon sens de trouver la situation discutable. Le roi a alors le rôle de juger le crime commis par Horace qui accepte de mourir, non pas parce qu'il éprouve des regrets pour avoir tué sa soeur, mais toujours pour épargner son honneur. ''je m'immole à ma gloire et non à ma soeur''. le père : opportuniste. N'est pas aussi noble et vertueux que ce qu'il essaye de laisser paraitre. Il n'est pas un homme d'honneur, loyal. Il N'hésite pas à maudire son fils quand il pense qu'il a agit en dehors des intérêts de Rome. Le désavoue, le renie. Il ne réhabilite la mémoire d'Horace que lorsqu'il comprend que Rome a triomphé de Albe. La fin de la pièce ne fait que confirmer que les femmes ne seront pas reconnues, jusqu'au bout. Le roi qui doit rendre justice n'est pas objectif. Parce que meurtrier de Camille est le héros qui lui permet de régner sur deux royaumes. N'offre aucune compassion pour Camille alors qu'il semble reconnaissance à Horace. Il tranche en faveur d'Horace. Et permet simplement à Camille d'être enterrée avec son amant. Bien sûr, il s'agit d'une pièce du 17e siècle et je n'adresse aucun reproche particulier. Je trouve juste intéressant d'attirer l'attention sur les mécanismes sur lesquels reposent la pièce. Je pense d'ailleurs que Corneille y a inclus une dimension critique. Le changement de comportement du père me semble trop soudain pour qu'il n'ait pas pour objectif d'être moqué. [/masquer]
Julol_eli
• Il y a 2 mois
Cette année je me lance à cœur joie dans ce genre littéraire qu’est le théâtre. Spécifiquement français pour l’instant. Je ne comprend pas vraiment pourquoi c’est si peu représentés par la communauté littéraire, tant le théâtre met tout en jeu. Dans cette pièce de corneille qui se passe pendant la guerre de territoire entre Rome et Albe. Nous avons Horace qui combat pour Rome, nous savons sans surprise qu’il réussi le combat et tue l’amant de sa sœur Camille qui est aussi, concours de circonstances de corneille, le frère de sa femme. Sans surprise il devient l’élu de Rome au yeux de son père le vieux Horace et du Roi, mais quand il tue sa sœur qui emplie de tristesse corrompt Rome par ses mots. Là viens le changement, fallait-il qu’il la tue, cela fait-il de lui un héros de sa patrie ou un assassin sans limite ? La réponse reste à découvrir. J’ai beaucoup aimé le texte écrit en prose digne d’un poème. Cela doit être très beau à entendre et à voir.
FranckC_Sixt
• Il y a 6 mois
C’est peu dire que l’expression « choix cornélien » prend ici tout son sens. Comment choisir entre amour et honneur, entre devoir et amitié ? Et surtout, pourquoi ? Les réponses, pour Horace et Curiace, se trouvent peut-être dans le mot « renoncement ». Il rend l’atmosphère tragique. Il suit une voie sans issue Un bien beau poème, en rimes et alexandrins. A lire au moins une fois, assurément.
cyrcav
• Il y a 8 mois
A l'école, à quel âge nous a t-on demandé de comprendre et d'apprécier Pierre Corneille ? Bien trop tôt à mon sens car il y avait de quoi vous dégoûter de la littérature pour toujours ! D’où l'idée de se replonger dedans quelques cinquante années plus tard. Certes l'histoire des Horaces et des Curiaces peut paraître désuète. Ici le mot "Honneur" a un sens bien différent de celui des petites frappes de banlieue... On ne peut échapper à l'esthétique incomparable de la composition en vers. C'est une forme d'enchantement car on a l'impression d'être littéralement bercé par les mots. Julie à Camille : "Vous déguisez en vain une chose trop claire, Je vous vis encor hier entretenir Valère, Et l'accueil gracieux qu'il recevoit de vous Lui permet de nourrir un espoir assez doux"
Avis des membres
Fiche technique du livre
-
- Genres
- Classiques et Littérature , Théatre
-
- EAN
- 9782266289214
-
- Collection ou Série
- Littérature - Classiques
-
- Format
- Poche
-
- Nombre de pages
- 96
-
- Dimensions
- 176 x 110 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
2,50 € Poche 96 pages