J'avais 12 ans, j'ai pris mon vélo et je suis partie à l'école... : Le livre de Sabine Dardenne

Cette année en Belgique, nous commémorons le triste anniversaire des enlèvements commis par Marc Dutroux Il y a trente ans. Julie et Mélissa, Ann et Eefje , Sabine et Laeticia ( 1an plus tard) et certainement d'autres dont Elisabeth de Namur - on le croyait à cette époque mais elle fut en fait enlevée et tuée par Fourniret qui contrairement à Dutroux tuait très vite ses proies-, toutes disparaissaient enlevées par ce monstre. Et il y a 25 ans avec son épouse , un complice et un autre homme présumé de la bande , le jugement avait lieu. Le récit de Sabine Dardenne fut rédigé en août 2004, en octobre , elle a 20 ans. C'est en regardant un documentaire de 4 heures ( divisé en deux parties-2 h sur les enlèvements-2 h sur le jugement) à la RTBF intitulé "Innommable" que j'ai voulu relire ce livre que j'avais lu à sa sortie , cependant j'étais dans une grande liste d'attente à la biblio. Un récit qui raconte tout - la capture, la détention, et l'après avec le jugement en toile de fond mais qui fait l'impasse sur tous les sévices que le monstre lui a fait subir. Contrairement à certains commentaires, je trouve tout à fait normal que Sabine qui avait raconté ceux-ci dans des lettres destinées à sa maman -que Marc Dutroux n'a évidemment jamais remis à sa famille - ne les raconte pas. Certaines lettres furent retrouvées et elle a refusé que ses parents les lisent. Seule la justice en a pris connaissance et elles furent lues au procès en l'absence de sa famille. Sabine fut sauvée par une détermination et une envie de survivre incroyables pour une enfant de 12 ans. Elle fut placée dans la même cache - une sorte de caveau immonde- que Julie et Mélissa et cela pendant 80 jours- . 80 jours d'isolement et de vie dans cette maison crasseuse avec des montées dans la chambre qu'elle avait surnommée la chambre du Calvaire. Laeticia ne restera qu'une semaine mais elle fut violée à peine arrivée dans la maison de l'horreur. Sabine nous explique aussi ce sentiment difficile d'être la survivante, d'être une enfant prépubère qui a subi les pires sévices et qui après apprend à aimer et à faire l'amour. Dutroux lui disait " Tout le mal que je peux te faire , c'est te faire l'amour" . Une phrase abominable s'il en est. . La photo de Julie et Mélissa trône depuis l'année 2000 dans mon salon et je les regarde souvent. Quand, j'habitais une maison, le cadre a pris trop de soleil, Julie Mélissa sont devenues blanches comme des fantômes ou plutôt des anges. Maintenant dans mon appart, elles sont à l'ombre. Tous les belges pouvaient la recevoir gratuitement, je mets en citation le texte qui accompagne la photo, il est rédigé en néerlandais et en français.. --Table-- J'avais douze ans. #9830;À vélo. #9830;Le scénario. #9830;Tenir. #9830;Le dimanche 14 juillet 1996. #9830;Le 77ème jour. #9830;80 jours. #9830;Le "grand" retour. #9830;Petite thérapie personnelle. #9830;"d le Maudit". #9830;Puzzle. -Remerciements.

Dans cette critique, je compte être un peu plus sérieuse qu'habituellement. Cette histoire n'est pas une histoire drôle, et je ne me vois pas plaisanter sur ce sujet. Désolé, mais c'est comme ça. Recontextualisons un peu la chose. Sabine Dardenne est une des survivantes des crimes du "monstre de la Belgique". A 12 ans, elle se fait enlevée par Marc Dutroux et ne sera sauvée qu'après 80 jours. Evidemment, je connaissais déjà cette histoire, ou du moins, en surface. Vivant en Belgique, c'est surement normal. Mais, je dois avouer que je ne savais jamais dire qui ce monstre avait tué ou enlevé en premier, et j'avais du mal à me souvenir des noms des jeunes filles. Je peux vous assurez que, maintenant, je ne les oublierais pas de sitôt. Le témoignage que Sabine nous offre est...dur. Psychologiquement, ça fait mal de voir une gamine de 12 ans subir des atrocités si...innommables. Je ne vais pas dire que je comprend, ce serait un manque de respect profond. Cependant, j'ai eu beaucoup de peine en lisant ce livre. Je ne suis pas bien plus âgée qu'elle que quand cette crapule lui est tombé dessus et j'ai du mal à imaginer que je pourrais vivre une chose pareil. Comme le dit si bien Sabine dans son histoire, "On a toujours tendance à croire que ça n'arrive qu'aux autres, mais ça arrive à tout le monde." (p.126) Je peux vous assurez que j'ai eu des envies de meurtre tellement c'était trash ce que ce psychopathe lui faisait vivre. Entre la séquestration, les attouchements, la manipulation et, par la suite, le viol, j'ai eu envie d'aller le trouvé en prison pour lui péter la figure ! J'ai regardé également les deux premier épisodes du documentaire "Innommable". Ce documentaire est divisé en quatre épisodes et relate toute la tragédie et l'affaire Dutroux. Parce que, avant Sabine (et Laëtitia), quatre autres filles ont subi des atrocités. Si le livre vous plait, je vous conseil de le regarder. Mais, il vaut mieux préparer une boite de mouchoirs... Bon, c'était pas très joyeux, mais j'ai adoré ce bouquin dans le sens où, on pouvait ressentir toute l'horreur de ce qu'a vécu Sabine. Là, je me réconforte en me disant que je vais aller lire un bon livre de fantasy. Non, mais, sans blague, ce livre est super intéressant. Je l'ai beaucoup aimé. Âmes sensibles s'abstenir.

«  J’étais capable de cette résistance, alors que le moindre changement me déboussolait. » Et se dire que tout a commencé comme ça ! «  Certains sont déclarés responsables de leurs actes et intelligents. On les considère aptes au jugement, donc au suivi psychologique. Cette attitude est d’un angélisme effrayant. » Je n’étais qu’une petite fille quand tout ça s’est passé, je ne me rendais pas compte de ce qui se passait mais je ressentais le stress ambiant qui ne faisait qu’augmenter au fur et à mesure que les jours passaient… «  On me croyait malade. J’étais sûrement choquée, mais pas malade. » J’espère que cet exercice d’écriture a pu lui permettre de se reconstruire et de s’en sortir ! Ce qu’elle a vécu est affreux, abominable et impardonnable, mais elle l’a vécu et s’en est sortie, c’est le point positif sur lequel il faut se fixer. «  Rien ne peut mettre un enfant à l’abri d’un salaud ! » À ce jour, je pense qu’il faut éduquer les enfants, filles ou garçons, sur les dangers potentiels de notre société, ce qui permettra je l’espère de diminuer l’occurrence de ce genre d’horreur.