La vingt-cinquième heure : Le livre de Virgil Gheorghiu
La 25e Heure est l'effroyable histoire de Iohann Moritz.
Paysan roumain décrété juif sur dénonciation, il est tour à tour enfermé dans un camp de travail, torturé par les Hongrois, vendu aux Allemands qui, après lui avoir fait subir les pires ignominies, le reconnaissent comme l'un des leurs et lui donnent un uniforme SS.
Prisonnier des Américains, il sera traduit devant le tribunal de Nuremberg où cinquante-deux nations le déclarent criminel de guerre...
Plongé dans un univers absurde où l'individu broyé par l'administration n'existe plus, où l'idée de bonheur se perd dans la nuit des temps, Iohann nous renvoie l'image d'une humanité en déroute.
" Cela dépasse la littérature. Le livre vous brasse et vous remue jusqu'aux plages les plus lointaines de l'être. " Max-Pol Fouchet
De (auteur) : Virgil Gheorghiu
Traduit par : Monique Saint-Côme
Préface de : Gabriel Marcel
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
Brother_Jo
• Il y a 3 semaines
« La 25e heure » de Virgil Gheorghiu est un effroyable voyage. Un roman douloureux, absurde, fou, désespéré. Son personnage principal, Iohann Moritz, est né homme, innocent, simple paysan, jusqu’au jour où quelqu’un décide de le faire passer pour juif. Il se retrouve alors projeté au sein d’une monstrueuse machine de déshumanisation. De camps en camps, de pays en pays, il est fait de lui un coupable. Son innocence, qu’il tente vainement de revendiquer, se heurte brutalement au mur d’une administration inhumaine, sourde à son sort comme à bien d’autres. Tour à tour, Iohann Moritz est fait juif, espion, aryen, nazi, ressortissant d’une nation ennemie. Des années d’errance dans un monde en perdition où se croisent les destins funestes. Un roman dont les enseignements ne manquent pas et qui pourtant, aujourd'hui, semblent de plus en plus nous faire défaut.
b3
• Il y a 3 mois
Un récit autobiographique perturbant, chargé de malheurs sordides, qui créait de la révolte face à d'effroyables accumulations chargées d'injustices et de coups du sort. La vingt-cinquième heure est l'heure à laquelle il est trop tard pour être sauvé, trop tard pour mourir, trop tard pour vivre. Bien que romancée, cette histoire nous plonge dans le triste récit de l'auteur. Nous sommes témoins du parcours de trois personnages roumains. Iohann Moritz, paysan, condamné illégitimement juif alors qu'il ne l'est pas. Alexandru Koruga, prêtre du village de Iohann, qui se battra pour le sortir de cet enfer. Et son fils, Traian Koruga, haut fonctionnaire, qui va découvrir que sa compagne est juive. Accrochez-vous à cette triste histoire et au destin de Iohann Moritz qui va se retrouver trimballé de camps en camps. Nous subissons autant de souffrances, de mal-être que notre personnage. Peut-on parler de chance ou plutôt d'adaptation de la situation pour survivre ? Malgré lui, Iohann se résigne et accepte toutes injustices, accepte son destin, en priant qu'un jour son salaire sera la liberté. Ce livre offre une véritable réflexion sur le fonctionnement de la société qui, en toute absurdité, catégorise les individus en machines, pointant du doigt la déshumanisation de l'individu.
alwojdion
• Il y a 3 mois
La 25ème heure de Virgil Gheorghiu est un roman poignant sur la déshumanisation en temps de guerre, ici pendant la Seconde Guerre Mondiale. À travers le destin tragique de Johann Moritz, l’auteur dénonce l’absurdité des régimes totalitaires, obsédés par la bureaucratie, et la perte d’identité de l’homme broyé par les systèmes. La parole et l'honneur de l'homme ne valent plus dans ces systèmes, seul le contenu des papiers a valeur de foi. Ce récit bouleversant, empreint de fatalisme, reste une critique puissante des idéologies et de la bureaucratie. Un témoignage fort sur l’inhumanité du XXe siècle...et du XXIe siècle où la bureaucratie gagne toujours du terrain au détriment de l'identité humaine, la sincérité et la parole d'honneur.
Soundandfury
• Il y a 6 mois
Aussi dérangeant que fascinant, voici l'avant-dernier titre de la sélection de notre club de lecture. J'étais prévenue, c'est en effet "plombant", pour reprendre l'expression de celles qui l'ont lu avant moi. 1939, Roumanie. Le malheureux Iohann Moritz, est embarqué comme juif alors qu'il ne l'est pas. C'est seulement le petit chefaillon du coin qui pense en profiter pour se taper sa femme. Commence alors pour Moritz un périple insensé, qui fait penser à un roman de Kafka, puisqu'il sera toujours vu, partout, de camps de travail en camps de concentration, comme celui qu'il n'est pas. Faux juif, évadé en Hongrie il passe pour un espion roumain, puis auprès des allemands pour un aryen des plus purs, auprès des américains pour un SS. Tour à tour prisonnier ou geôlier, évadé, enrôlé, enfermé, marié, embauché, manipulé, torturé et surtout incessamment déplacé, mais jamais reconnu. Jamais identifié. D'ailleurs, qui est vraiment Iohann Moritz ? C'est un peu ce qui échappe à notre lecture. Une sorte de benêt placide ? Une allégorie de l'impuissance ? Un pion entre les mains de la destinée ? Une figure qui illustre une théorie ? Un simple paysan roumain aspiré par le tourbillon de l'Histoire ? Ce triste récit d'une décennie perdue par un homme, une décennie de souffrance pour rien, sans autre raison que le bref éclat de concupiscence d'un petit officier de police locale se mêle à un autre récit, ou plutôt à une autre présence, celle de Traian fils d'un prêtre orthodoxe, écrivain visionnaire, obsédé par sa 25e heure et par ce qu'il nomme "la société technique", dérive de l'humanité qui, en s'accoquinant avec les machines, efface et oublie les individus, êtres singuliers, pour ne plus considérer que les étiquettes qu'on leur colle et les catégories dans lesquelles on les range. Moritz est ainsi - peut-être, c'est moi qui le propose - son personnage en acte. Son exemple vivant. Son témoin. "Les pays civilisés voient les choses en grand. Ils ne s'occupent pas des cas individuels." "Les hommes peuvent dompter toutes les bêtes sauvages. Mais, depuis quelque temps, une nouvelle espèce d'animal est apparue sur la surface du globe. Cette espèce a un nom : les Citoyens. Ils ne vivent ni dans les bois, ni dans la jungle, mais dans les bureaux. Cependant ils sont plus cruels que les bêtes sauvages de la jungle. Ils sont nés du croisement de l'homme avec les machines." "Tout simplement nous ne sommes pas. Nous existons seulement en tant que fractions infinitésimales d'une catégorie." Il y a des passages incroyables, des bijoux d'absurdité argumentative, sous la plume de Traian. J'aurais aimé connaître ce livre quand j'enseignais encore. Ou bien ç'aurait été une erreur de l'aborder (cf. ci-dessous). Quand je l'ai refermé, je me suis demandé ce que je venais de lire. Est-ce que c'était un texte connu ? Je ne suis pas très calée en littérature des pays de l'Est. J'étais encore captive de ce souffle étrange et je cherchais - je cherche encore - le bon qualificatif. Pas épique, mais illuminé. Un mot en rapport avec l'extase, mais dans une version sombre. Une sorte de transe, de prêche. Comme si l'auteur était fou, habité. Je sentais que je venais de lire une œuvre dont je me souviendrais longtemps. Mais difficile à partager. Trop sombre. Surtout, j'étais incapable de dater le texte, moderne à travers Traian, narration plus traditionnelle avec Moritz. Cette histoire d'hommes asservis par les machines... avait-elle été écrite en 2020 ou 1960 ? Je penchais pour 2020 ... et j'ai perdu. Roman de 1949 ! A chaud. J'ai lu un morceau de la biographie de l'auteur, il a mis de son existence dans le roman c'est indéniable. 1949, quand même... De quoi être sombre. Et puis j'ai lu qu'il y avait autour de Gheorghiu une odeur de souffre. Des soupçons d'antisémitisme. ça m'a fait mal au cœur. Je suis à la fois déçue et surprise. Je n'avais pas senti ça dans le roman. Tout et tout le monde m'y a semblé aussi écrasé, malmené, condamné, les communistes comme les occidentaux ou les allemands. Tous également dans l'erreur. Tous si proches de la 25e heure et du non-retour. J'ai lu que c'était justement ça le problème, ce pied d'égalité. Ce qui s'entend. J'en reviens au début: aussi dérangeant que fascinant.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782266157858
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 448
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- Dimensions
- 179 x 110 mm
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8,70 € Poche 448 pages