Latitude zéro : Le livre de Mike Horn

J’ai fait le tour du monde par l’équateur avec Mike en 2 jours ! J’en retiens une expérience humaine hors du commun que Mike Horn a choisi d’affronter grâce à une bonne préparation et une volonté de fer. Mais il faut bien l’admettre, comme il le dit lui-même, cet homme a quelqu’un qui veille sur lui là-haut. Il aurait pu mourir plusieurs fois de la fureur de la nature ou de la main de l’homme mais il va réussir cet exploit dans les 17 mois qu’il s’est donné. La couleur du récit est donnée dès le début : « J'ai vu des enfants naître et des hommes mourir. J'ai connu, sur l'océan, le calme absolu, la tempête et l'ouragan. J'ai traversé des déserts, des lacs, des marécages, des jungles... J'ai longé des fleuves et escaladé des montagnes. J'ai connu la paix et j'ai vécu la guerre. J'ai éclaté de rire et j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. J'ai éprouvé la joie, la déception, la tristesse, la peur de mourir, l'euphorie et le désespoir. » Autant dire que j’étais déjà partie #128522; Si, par moment, son comportement peut paraître extrême et mettre la vie de certains de ses accompagnateurs ponctuels en danger, c’est aussi cette force de caractère qui l’a mené jusqu’au bout. Pour moi, au-delà l’exploit, c’est un fort sentiment d’humilité qui ressort de ce livre écrit par un homme à la fois fort, sensible et pudique.

Je peux pas m'empêcher de penser qu'il a inventé beaucoup d'anecdotes et de situations. Je ne remet pas en question son tour du monde de l'équateur qu'il a réellement fait mais plutot son livre est plutôt un récit fictionnel d'aventure hollywoodienne plutôt qu'un compte rendu réel de son éxpédition. Il ne faut pas le considérer comme un témoignage authentique mais plutôt un récit romancé, ne soyez pas naïf comme 90% des lecteurs

C’est un livre qui se lit très bien : le style est simple et l’auteur ne s’attarde pas sur les détails. Je le soupçonne cependant de rendre certaines scènes dignes d’un blockbuster américain — notamment lorsqu’il est capturé par les Indiens, qui le prennent pour un esprit maléfique, puis qu’il s’échappe d’une prison militaire. Cela reste un moment de lecture plaisant, qui fait voyager depuis son canapé.

Mike Horn, aventurier de l'extrême, se lance le défi de faire le tour du globe en solitaire. Jusque là, rien de très particulier, mais de le faire sans moyen de transport motorisé et en ne s'écartant pas de l'équateur, là, le défi devient fou. Nous suivons donc son périple, entre navigation sur l'atlantique en catamaran sans formation, traversée de la jungle amazonienne, morsure de serpent et typhon dans l'océan Indien, le tout sans jamais renoncer. Bien que j'ai apprécié suivre le voyage et ses rebondissements, c'est mi figue mimolette que j'ai refermé le livre. J'ai bien moins apprécié l'ombre des billets qui planait sur tout le long du récit ; tout est organisé depuis la Suisse, tout est financé par des mécènes. Alors oui, c'est un sacré exploit humain, mais suite à cela, Mike Horn n'alerte jamais sur l'état de la planète, sur celui de la nature ou encore sur les conditions de vie des populations qu'il rencontre, alors quelles sont ses motivations ?