Pourvu que mes mains s'en souviennent : Le livre de Quentin Ebrard

Pourvu que mes mains s’en souviennent est un roman qui ne laisse pas indifférent, tant par la thématique qu’il aborde que par la manière dont il est écrit. En le lisant, j’ai beaucoup pensé à "Les oubliés du dimanche", aussi bien dans le ressenti que dans le sujet. Le roman aborde notamment la question des maltraitances, malheureusement bien réelles dans certaines structures, et nous plonge dans le quotidien de Louise. Assez rapidement, j’ai compris que Louise n’était pas celle qu’elle croyait être et deviné ce qui se tramait. Cette relative prévisibilité ne gâche pas pour autant la lecture, mais elle atténue un peu l’effet de surprise. Ce qui m’a dérangée en revanche, c’est le caractère très exagéré de certaines situations et de ce que font les trois protagonistes. On sent que l’auteur a voulu marquer les esprits, mais cela donne au récit un aspect un peu fantaisiste, qui nuit à la crédibilité et à l’impact du propos. Dans la réalité, les activités et "autorisations" sont rarement aussi extrêmes, et j’aurais aimé une approche plus nuancée. En revanche, j’ai été profondément touchée par la manière dont l’auteur décrit le ressenti de Louise. C’est là, à mon sens, que le roman est le plus réussi : les émotions, les pensées, l’humour parfois, la violence aussi, tout est décrit avec justesse et brio. Ces passages sont poignants et donnent une voix à ceux qui, dans la réalité, ne peuvent plus toujours exprimer ce qu’ils vivent. J’ai également beaucoup aimé la première scène avec Sophie, à la fois belle et cruelle, tellement réaliste dans ce qu’elle montre du désarroi et de la douleur des proches face à la maladie. Dommage que la dimension familiale ne soit pas plus développée ensuite, car elle apportait une profondeur supplémentaire. En somme, "Pourvu que mes mains s’en souviennent" est un beau livre, une belle histoire, avec des passages forts et justes, mais desservi par un certain excès dans son intrigue. C’est une lecture touchante et nécessaire pour la réflexion qu’elle suscite, mais qui aurait gagné en force avec plus de subtilité.

Louise, Simon, Juliette, Sonia, Joël et les autres. L’histoire : Curieux endroit que cette colonie de vacances avec des colons pour le moins bizarres et un encadrement tout aussi étonnant. Et sans parler de leur comportement... C’est dans cet environnement que l’on fait la connaissance de Louise, la narratrice, rebelle et farfelue, mais aussi troublée que déterminée et puis il y a aussi Simon, Juliette, Sonia, Joël.... Difficile d’en dire davantage Mon avis : un roman court "à chute" même si on la pressent à quelques "grosses ficelles", dommage. Mais l’exercice est ardu, entre trop et trop peu. A lire absolument jusqu'au bout, parce que le dénouement est le plus réussi dans ce roman et c’est là que Louise et tous les personnages secondaires prennent vraiment leur envol. Et avec du recul, on se dit que @Quentin_ebrard a vu juste.

Pourvu que mes mains s’en souviennent est le premier roman publié de Quentin Ebrard ; c’est aussi mon premier coup de cœur de l’année ! J’ai aimé l’histoire, elle aborde le thème de la mémoire, du temps qui passe, sous un angle original. Elle comporte aussi son lot d’émotions (j’ai versé ma petite larme à la fin). L’intrigue est bien menée, elle réserve une conclusion à laquelle je ne m’attendais pas, mais alors pas du tout… ! Que cache cette colonie de vacances dans laquelle Louise, la narratrice, se sent prisonnière ? Joël le mono, M’dame Stéphanie la directrice, ont-ils réellement kidnappé Louise pour l’enfermer dans cet étrange château où se déroulent des événements bizarres ? Ou du moins perçus comme tels par Louise… J’ai vite compris que la colonie de vacances cachait autre chose… mais quoi ? J’étais sur une piste… elle s’est révélée fausse ! Au fur et à mesure que le récit progresse, des indices sont distillés par ci par là, je m’en rends compte à présent que je sais toute l’histoire… vu que je les ai mal interprétés, la fin s’est révélée des plus inattendue. Je ne m’attendais pas à une telle chute ! J’ai aimé être surprise avec autant de dextérité. Quentin Ebrard montre un réel talent de conteur (j’ai suivi d’une traite les aventures de Louise et de ses amis : impossible d’interrompre le fil de ma lecture). Il manie une écriture simple, entièrement au service de l’intrigue. Il offre aussi une vision différente de celle de la société occidentale sur une catégorie de la population, une vision inspirante là où celle de la société est démoralisante. Je ne peux pas vous en dire plus sous peine de dévoiler le secret de l’affaire, ce qui serait franchement dommage. Lisez Pourvu que mes mains s’en souviennent, vous passerez un excellent moment !

Voilà une colonie de vacances où les moniteurs n'ont pas le temps de s'ennuyer avec des énergumènes tels que notre narratrice qui semble avoir beaucoup de tempérament et de volonté et qui sait également mettre un maximum d'ambiance avec tous les autres pensionnaires, tantôt charmante, tantôt mégère, et souvent cauteleuse . Pourtant, Louise n'a qu'un objectif: s'en évader. Elle affirme qu'elle a été kidnappée et qu'elle y est séquestrée. Elle n'a pas sa langue dans sa poche et sait dire se qu'elle pense à chacun. Cependant bien qu'elle paraisse futée, on s'étonne que dans certaines circonstances elle présente quelques difficultés cognitives. Va-t-elle réussir son évasion? Va-t-elle pouvoir retrouver ses parents ? L'auteur nous raconte une belle histoire avec des personnages très attachants et une intrigue qui nous garde en haleine jusqu'au bout. D'ailleurs, l'œuvre finit en apothéose, par la révélation de mystères apportant un éclairage nouveau à tous les éléments incongrus du récit, même si certaines allusions ou certains indices peuvent évoquer au lecteur perspicace une partie de l'énigme . J'ai bien aimé ce récit qui se lit très vite et très facilement.