Chair vive - Poésies complètes : Le livre de Grisélidis Real
" En publiant ce livre, les éditions Seghers nous offrent un cadeau rarissime : une voix poétique que l'on peut classer parmi les plus grandes du XXe siècle, mais à peu près inconnue. " (extrait de la préface de Nancy Huston)
Réunies pour la première fois en un volume, les poésies de Grisélidis Réal (1929-2005) peuvent se lire comme le récit en vers d'une vie hors du commun. Jeune femme au tempérament artistique issue de la bourgeoisie suisse, orpheline de père, elle sort tôt des sentiers battus et connaît le sanatorium, des amours passionnelles et destructrices, l'exil, la prison, la prostitution et la maladie. Ces expériences extrêmes seront le terreau de sa création poétique.
On la savait militante, auteure d'une œuvre en prose composée de nombreux écrits intimes, on ignorait qu'elle fut une magnifique poète. Commençant à écrire à l'adolescence, elle définit son art poétique au fil des épreuves : un répertoire et un imaginaire empreints d'une grandeur classique, une propension à regarder crûment ce qui blesse. D'une voix tout à la fois féminine et conquérante, solaire et furieuse, hédoniste et spirituelle, elle triomphe à exlater la beauté.
De (auteur) : Grisélidis Real
Préface de : Nancy Huston
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• Il y a 1 mois
Grisélidis Réal (1929-2005) est inhumée depuis 2009 au cimetière des Rois à Genève avec une épitaphe déclinée selon son souhait : « Écrivain – Peintre – Prostituée ». Pas banal n'est-ce pas ? A l'image de cette femme au parcours atypique. Leader de la « Révolution des putes », elle milite avec ferveur pour les droits des prostituées et veut briser les tabous de la prostitution. Artiste-peintre, écrivain, prostituée et poétesse, sa vie est loin d'être lisse et linéaire. Un séjour en prison pour avoir tenté de dealer de la marijuana, un séjour en sanatarium après avoir contracté la tuberculose, une vie amoureuse chaotique alternant bonheurs et infortunes. Mère de 4 enfants de trois pères différents à l'âge de 30 ans, elle songe à se supprimer alors qu'on vient de les lui enlever. Elle nourrira malgré tout le souvenir de ses amours passionnés avec le 3e homme de sa vie auquel elle dédiera plusieurs poèmes. A cette palette déjà bien colorée s'ajoute une série de malheurs, le premier étant la mort de son père lorsqu'elle avait 8 ans, le dernier étant son cancer qui l'emportera après beaucoup de souffrances, sans compter ceux qui se sont intercalés. Tout cela est très bref, bien trop bref pour évoquer la vie de cette auteure et surtout éclairer son oeuvre, car ce recueil est le récit de sa vie en vers : ses amours, sa vie de prostituée, ses malheurs, son séjour en sanatarium, sa détention, la maternité, sa maladie et même sa mort, le dernier poème qu'elle avait commencé à écrire s'intitulant « Obsèques ». Et cela donne lieu à des poèmes sur des thèmes qui sortent autant des sentiers battus de la poésie que sa vie, comme « Échographie » par exemple, ou encore celui qui suit intitulé « Nausée » écrit à Genève le 6 décembre 2004 : « Après tant d'heures et d'heures de tortures La nausée monte étincelante et dure Je ne suis plus qu'une épave brûlante Écrasée et sanglante Immobile tassée dans l'ombre de ma couche Sans parole rivée au mouvement pervers De la marée qui envahit ma bouche Et de son goût amer Creusant au ventre une vague de fer Striée de feu de noire pourriture De nourriture décomposée et vaine Que le Cancer dispute aux flancs de son domaine Vide est mon corps épuisé de sa chair Rien ne peut arrêter ce cyclone de pierre Écorchant mes boyaux en lacérant ma peau En d'effroyables jets d'ordures en lambeaux L'oiseau lunaire de la mort annoncée Posé sur ma fenêtre Fait entendre un chuchotis d'espérance Un jour une heure s'envole la souffrance Laissant le corps délivré de son être Dans la beauté de l'aube illuminée. » Chair vive, un recueil de poèmes vifs par une écorchée vive. Âpres pour beaucoup, crus pour certains, militants pour d'autres, flamboyants parfois ou encore poignants. Grisélidis Réal, une réelle chrysalide qui aurait pu ajouter poétesse sur son épitaphe. « Je dis Aube Ma bouche est l'oiseau du sommeil A minuit mes mains se déplient De leur chrysalide charnelle » (extrait de « Femme »)
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Poésie & Chanson
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- EAN
- 9782232145469
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- Collection ou Série
- Poésie Seghers
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 241
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- Dimensions
- 192 x 144 mm
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17,00 € Grand format 241 pages