Chair vive - Poésies complètes : Le livre de Grisélidis Réal

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Seghers

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" En publiant ce livre, les éditions Seghers nous offrent un cadeau rarissime : une voix poétique que l'on peut classer parmi les plus grandes du XXe siècle, mais à peu près inconnue. " (extrait de la préface de Nancy Huston)

" En publiant ce livre, les éditions Seghers nous offrent un cadeau rarissime : une voix poétique que l'on peut classer parmi les plus grandes du XXe siècle, mais à peu près inconnue. " (extrait de la préface de Nancy Huston)

Réunies pour la première fois en un volume, les poésies de Grisélidis Réal (1929-2005) peuvent se lire comme le récit en vers d'une vie hors du commun. Jeune femme au tempérament artistique issue de la bourgeoisie suisse, orpheline de père, elle sort tôt des sentiers battus et connaît le sanatorium, des amours passionnelles et destructrices, l'exil, la prison, la prostitution et la maladie. Ces expériences extrêmes seront le terreau de sa création poétique.

On la savait militante, auteure d'une œuvre en prose composée de nombreux écrits intimes, on ignorait qu'elle fut une magnifique poète. Commençant à écrire à l'adolescence, elle définit son art poétique au fil des épreuves : un répertoire et un imaginaire empreints d'une grandeur classique, une propension à regarder crûment ce qui blesse. D'une voix tout à la fois féminine et conquérante, solaire et furieuse, hédoniste et spirituelle, elle triomphe à exlater la beauté.

De (auteur) : Grisélidis Réal
Préface de : Nancy Huston

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Les libraires et les médias en parlent

" Grisélidis Réal est une des grandes poétesses de notre temps, gardez-la auprès de votre cœur. " |Colombe Schnek
Madame Figaro
" Aujourd'hui, de nouveau, les mots de Grisélidis Réal émeuvent et ébranlent les certitudes. [Elle] semble s'adresser à chacun, tant sa vie et le récit qu'elle en fait en prose ou en vers percent le fond de l'âme et les bas-fonds de l'existence. "|Pascale Nivelle
Le Magazine du Monde
" [Des] poésies plus puissantes les unes que les autres "|Marie-Pierre LanneLongue
Le Magazine du Monde
" Les poèmes de Grisélidis Réal racontent une vie avec un art et une profondeur unique "
Fabula
" [Un] cadeau sublime, avec des textes flottant entre l'intime et le militantisme, en passant par l'imaginaire et le militantisme. "
Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
" En 100 poèmes, Grisélidis nous brûle et nous libère. "|Séverine Guillemet
Sud Ouest
" Une légende, un monument. "|Arnaud Viviant
Le Masque et la plume
" Des poèmes absolument magnifiques. "|Elisabeth Philippe
Le Masque et la plume
" Une porte d'entrée idéale pour découvrir cette voix forte "|Stéphane Bataillon
La Croix
"En publiant l'intégrale de ses poésies, les éditions Seghers la font entrer par la grande porte dans l'histoire de la littérature du vingtième siècle - rien de moins."|Nicolas Crousse
Le Soir
"Issue de la douleur, de la contrainte, sa poésie vibre de vie, vous attrape par les tripes et vous remplit de courage."|Anne Kiesel
Ouest-France
"Des poèmes poignants"|Youness Bousenna
Télérama

Avis Babelio

lafilledepassage

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

« Quoi? Une pute? -Et comment – Une pute poète??? ça va pas, la tête? – Lisez seulement. » (préface de Nancy Huston) Il y a quelques années j'ai écrit des poèmes, tenu un journal quotidien, … Plusieurs fois. Mais toujours j'ai abandonné, avec cette impression de tourner en rond, de raconter toujours la même chose, avec en prime aucune évolution de mon « style ». Naïvement – et comme on aime à nous le répéter – je pensais qu'à force de travail quelque chose se dégagerait. J'étais donc profondément déçue : d'une part ma vie est désespérément plate ; d'autre part quoi qu'en dise le proverbe «c'est en forgeant qu'on devient forgeron », ce n'est pas en écrivant qu'on devient écrivaillon. Rien de tout cela n'est pourtant vrai pour Grisélidis Réal : dans ce recueil qui rassemble l'ensemble de son oeuvre, on observe aisément l'évolution de son propos et de son style, de la mièvrerie d'une adolescente née dans une famille suisse de bourgeois intellectuels au cri révolté et désespéré d'une femme emprisonnée. Il faut dire que la pauvre Grisélidis n'a pas eu une vie facile : son père adoré est emporté par la maladie lorsqu'elle a huit ans, elle attrape la tuberculose ado, sa mère l'éduque à la dure pour en faire une bonne épouse où le plaisir est tabou (maman est calviniste), elle devient maman solo à vingt-trois ans. Puis c'est alcool, drogue et dépression. Et prostitution. Cela suffit-il à faire d'elle une poète ? Non bien sûr. Inversement, Victor Hugo, Proust et bien d'autres encore ont eu une vie pépère, ce qui ne les a pas empêchés d'être de grands auteurs. Il y a donc autre chose, que je n'arrive pas à cerner. Ces poèmes donc. Au début ils sont de facture très classique, débordant de lyrisme avec majuscule à Amour, Existence, la Vie, Douleur, Mort, l'Être, … On n'échappe pas aux « petites fleurs écloses , « paysage de jade », » et « aux murs d'indifférence », « ailes brûlées des papillons ». C'est très attendu, mais, mais, mais par moment déjà aussi onirique avec ici et là dragon et serpent. La promesse de quelque chose de beau à venir, avec cette jeune personne. Puis les poèmes se déstructurent peu à peu, la ponctuation devient aléatoire puis disparait, tout devient déséquilibre et une petit musique commence à se faire entendre. Les poèmes se font plus secs, plus concrets aussi, peut-être à mesure que la vie se fait plus brutale : Je te donne mon corps Pour ton sale argent Je suis jeune comme un astre et je brille Tu es vieux et ressembles à une bête. Je danse comme un serpent Sur ton sang malade Viens, que veux-tu de moi, Toi le singe, toi le chien, toi le taureau ? Tu es aveugle et tu sens le cadavre Je crache dans tes yeux. M'as-tu vue autrefois Quand j'errais sur les routes nocturnes Avec mes pieds guidés par la faim ? Aujourd'hui je suis lumineuse et belle Je mange, je ris, je chante, Mes enfants ont de beaux jouets Et des habits merveilleux Et tous les Tziganes vivent Dans une roulotte plus grande Les pieds et le ventre bien au chaud. Et toi pitoyable ordure Que viens-tu me parler d'amour ? Tu pourris lentement dans la graisse En ouvrant ta gueule avec peine Comme un poisson asphyxié. Ça se termine par la confrontation avec la mort, confrontation qui durera plusieurs années et qui donnera selon moi ses poèmes les plus puissants : Chantez oiseaux de nuit Aux voix de velours noir Chantez la mort voilée Son regard électrique Sa démarche brisée Chantez le désespoir Au gosier hystérique La lente floraison Des chairs décomposées Chantez l'eau du miroir Le souffle s'est enfui En la troublant à peine Chantez l'immaculée Peau de marbre inhumaine Figée d'éternité Sous l'or des encensoirs Jetez votre oraison Aux gorges du silence. Les poèmes de Grisélidis Real sont un hymne à la liberté, à la générosité, à la sororité et à la sensualité, avec une recherche du plaisir pleinement assumée. Ainsi le très beau : J'ai tant aimé ton corps Qu'il sera comme un fleuve Bruissant dans mes artères J'ai tant aimé la source envoûtée de caresses brûlée de mes baisers faisant jaillir l'eau vive de ton sexe dans ma bouche amoureuse que je n'aurai plus soif d'un autre océan que ton sang et faim d'une autre chair que la tienne Je ne serai brûlée Par d'autre feu que tes mains Qui m'ont laissée en cendres Dans le désert Des nuits inhabitées.

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LetCo

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 5 mois

Grisélidis Réal (1929-2005) est inhumée depuis 2009 au cimetière des Rois à Genève avec une épitaphe déclinée selon son souhait : « Écrivain – Peintre – Prostituée ». Pas banal n'est-ce pas ? A l'image de cette femme au parcours atypique. Leader de la « Révolution des putes », elle milite avec ferveur pour les droits des prostituées et veut briser les tabous de la prostitution. Artiste-peintre, écrivain, prostituée et poétesse, sa vie est loin d'être lisse et linéaire. Un séjour en prison pour avoir tenté de dealer de la marijuana, un séjour en sanatarium après avoir contracté la tuberculose, une vie amoureuse chaotique alternant bonheurs et infortunes. Mère de 4 enfants de trois pères différents à l'âge de 30 ans, elle songe à se supprimer alors qu'on vient de les lui enlever. Elle nourrira malgré tout le souvenir de ses amours passionnés avec le 3e homme de sa vie auquel elle dédiera plusieurs poèmes. A cette palette déjà bien colorée s'ajoute une série de malheurs, le premier étant la mort de son père lorsqu'elle avait 8 ans, le dernier étant son cancer qui l'emportera après beaucoup de souffrances, sans compter ceux qui se sont intercalés. Tout cela est très bref, bien trop bref pour évoquer la vie de cette auteure et surtout éclairer son oeuvre, car ce recueil est le récit de sa vie en vers : ses amours, sa vie de prostituée, ses malheurs, son séjour en sanatarium, sa détention, la maternité, sa maladie et même sa mort, le dernier poème qu'elle avait commencé à écrire s'intitulant « Obsèques ». Et cela donne lieu à des poèmes sur des thèmes qui sortent autant des sentiers battus de la poésie que sa vie, comme « Échographie » par exemple, ou encore celui qui suit intitulé « Nausée » écrit à Genève le 6 décembre 2004 : « Après tant d'heures et d'heures de tortures La nausée monte étincelante et dure Je ne suis plus qu'une épave brûlante Écrasée et sanglante Immobile tassée dans l'ombre de ma couche Sans parole rivée au mouvement pervers De la marée qui envahit ma bouche Et de son goût amer Creusant au ventre une vague de fer Striée de feu de noire pourriture De nourriture décomposée et vaine Que le Cancer dispute aux flancs de son domaine Vide est mon corps épuisé de sa chair Rien ne peut arrêter ce cyclone de pierre Écorchant mes boyaux en lacérant ma peau En d'effroyables jets d'ordures en lambeaux L'oiseau lunaire de la mort annoncée Posé sur ma fenêtre Fait entendre un chuchotis d'espérance Un jour une heure s'envole la souffrance Laissant le corps délivré de son être Dans la beauté de l'aube illuminée. » Chair vive, un recueil de poèmes vifs par une écorchée vive. Âpres pour beaucoup, crus pour certains, militants pour d'autres, flamboyants parfois ou encore poignants. Grisélidis Réal, une réelle chrysalide qui aurait pu ajouter poétesse sur son épitaphe. « Je dis Aube Ma bouche est l'oiseau du sommeil A minuit mes mains se déplient De leur chrysalide charnelle » (extrait de « Femme »)

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alireine

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 11 mois

Une vie entière retracée par ces poèmes, et des thèmes rares, à l'image de la vie hors normes de cette femme : prison, prostitution, cancer, au milieu d'histoires d'amour et de passions. Par les expériences qu'elle nous conte, une vision de la femme à la fois libre et moderne, mais aussi singulièrement dépendante des hommes, malgré la violence et les chutes qui se répètent. La langue est belle, même si souvent trop lyrique à mon goût, surtout sur les premiers poèmes. J'aurais peut-être plus apprécié une sélection plus courte de ses poèmes, qui n'aurait pas donné à voir les redites et la similarité des thèmes et images employées.

Luna456

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Grisélidis Réal est une figure historique fascinante. Son parcours est comparable par certains égards, à Madame SAPIENZA. Ce livre est un recueil de poèmes, rédigé tout au long de la vie de Mme REAL. La poésie est comme un verre de vin, elle se savoure lentement. "Mieux vaut vivre un jour comme un lion, que cent ans comme un mouton" Proverbe Italien

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Poésie & Chanson
  • EAN
    9782232145469
  • Collection ou Série
    Poésie Seghers
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    241
  • Dimensions
    192 x 144 mm

L'auteur

Grisélidis Réal

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17,00 € Grand format 241 pages