Décroche

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

• matildemeslin 12/02/2024

  Signaler
  Laurent Duvoux se dessine sans visage. Il a perdu la face depuis qu’il est sorti vivant du Bataclan, et que son ami Éric y est mort. Dans cet ouvrage au graphisme épuré et puissant, il donne corps à l’après, à la culpabilité du survivant qui tente de se reconstruire. Il est économe en mots, mais les émotions nous explosent tout de même au visage en lisant l’errance de Laurent, dans un Paris qui n’est plus tout à fait à lui.
• jemelire 08/02/2024

  Signaler
  Première lecture. Sensation de recevoir un coup de poing. L’impression d’être secoué, ballotté, tout se mélange, avec des questions sans réponse. Deuxième lecture, troisième lecture. Les choses se mettent en ordre. Laurent Duvoux, illustrateur, a perdu son meilleur ami et partenaire de travail, Eric, le soir de l’attentat du Bataclan. Contrairement à lui, Eric ne s’en est pas sorti. Plusieurs années après, il revient sur la période immédiate qui a suivi le drame et met en images dans un roman graphique les émotions violentes ressenties, la sensation de perte irrémédiable, le sentiment de culpabilité obsédant, la solitude, l’enfer des cauchemars. Au départ un peu perdue dans la temporalité, j’ai apprécié les aller-retour dans le temps qui permettent de situer Laurent dans son environnement et d’apprécier la force des liens sociaux, que ce soit avant le drame ou après. Les ruptures dans le temps ou les changements de couleur (passage du bleu au rouge pour les cauchemars) laissent imaginer l’intense travail psychique qui s’opère. Presque sans mots, il réussit à faire percevoir la force, la diversité des émotions ressenties et élargit ensuite, rejoignant l’universel, avec une économie de moyens qui me laisse admirative. La plaque à la mémoire des victimes et l’image des proches venus se recueillir sur le lieu de l’attentat en sont un exemple. Finalement, cette oeuvre qui traite d’un sujet délicat avec ce qui peut sembler une grande sobriété, révèle complexité, subtilité, et une grande richesse humaine. (Et j’ai oublié de parler de la beauté du graphisme…) Je remercie vivement Babelio et les éditions Robert Laffont de m’avoir fait découvrir ce «  Décroche! « . Première lecture. Sensation de recevoir un coup de poing. L’impression d’être secoué, ballotté, tout se mélange, avec des questions sans réponse. Deuxième lecture, troisième lecture. Les choses se mettent en ordre. Laurent Duvoux, illustrateur, a perdu son meilleur ami et partenaire de travail, Eric, le soir de l’attentat du Bataclan. Contrairement à lui, Eric ne s’en est pas sorti. Plusieurs années après, il revient sur la période immédiate qui a suivi le drame et met en images dans un roman graphique les émotions violentes ressenties, la sensation de perte irrémédiable, le sentiment de culpabilité obsédant, la solitude, l’enfer des cauchemars. Au départ un peu perdue dans la temporalité, j’ai apprécié les aller-retour dans le temps qui permettent de situer Laurent dans son environnement et d’apprécier la force des liens sociaux, que ce soit avant le drame ou après. Les ruptures dans le temps ou les changements de couleur (passage du bleu au rouge pour les cauchemars) laissent imaginer l’intense travail psychique qui s’opère. Presque sans mots, il réussit à faire percevoir la force, la diversité des émotions ressenties et élargit ensuite, rejoignant l’universel, avec une économie de moyens qui me laisse admirative. La plaque à la mémoire des victimes et l’image des...

  Lire la suite

  En lire moins
• fabienne2909 24/01/2024

  Signaler
  Quand un événement tragique survient, avant même que l’information ne monte au cerveau, la gorge se serre, le souffle se coupe. Le plus difficile, c’est de reprendre sa respiration… et d’effectuer un retour à la normale.   C’est l’ambition de Laurent Duvoux avec ce très joli roman graphique, hommage à son copain Eric, disparu lors des attentats du Bataclan en novembre 2015, alors qu’ils assistaient tous les deux au concert des Eagles of death metal. Eric et Laurent étaient plus que des amis, ils avaient monté ensemble leur entreprise, passaient tout leur temps ensemble, et avaient cette complicité de ceux qui n’ont plus besoin de se parler.  L’originalité de ce roman graphique est de raconter Eric à travers des anecdotes qui se sont passées avant le drame, quand les choses étaient légères et gaies, mais aussi quelques jours après, quand le drame et le deuil ont pris toute la place. Depuis cette funeste nuit, Laurent n’a ainsi plus de souffle, car il souffre de la solitude des rescapés, celle qui coupe les vivants des autres à cause d’une trop grande culpabilité. Pourquoi Eric, qui allait être papa pour la seconde fois et pas lui, Laurent ? Pourquoi pas un autre ? Aura-t-il encore le droit de vivre, de sortir avec des amis, de retrouver la liberté de respirer sans devoir s’en excuser ? « Décroche » est ainsi le récit d’une quête de souvenirs et d’apaisement, sans pathos et, comme souvent en ce qui concerne ces attentats, avec beaucoup de dignité et de retenue. En ouvrant ce roman graphique, j’ai pris un peu peur en découvrant que ce roman graphique a peu de dialogues, que les dessins sont sans relief, géométriques, comme tracés à l’ordinateur avec Paint, que les personnages n’ont pas de traits. J’ai craint de ne pas réussir à m’immerger dans cette histoire. Et pourtant il se dégage de l’ensemble une pudeur, une certaine émotion, qui affleure sans déborder, à l’image de Laurent qui reste dans la stupeur de ce qui lui arrive, mais qui veut tout de même avancer à nouveau dans sa vie, sans oublier pour autant son ami. Une œuvre grave et belle, à la hauteur de son sujet. Quand un événement tragique survient, avant même que l’information ne monte au cerveau, la gorge se serre, le souffle se coupe. Le plus difficile, c’est de reprendre sa respiration… et d’effectuer un retour à la normale.   C’est l’ambition de Laurent Duvoux avec ce très joli roman graphique, hommage à son copain Eric, disparu lors des attentats du Bataclan en novembre 2015, alors qu’ils assistaient tous les deux au concert des Eagles of death metal. Eric et Laurent étaient plus que des amis, ils avaient monté ensemble leur entreprise, passaient tout leur temps ensemble, et avaient cette complicité de ceux qui n’ont plus besoin de se parler.  L’originalité de ce roman graphique est de raconter Eric à travers des anecdotes qui se sont passées avant le drame, quand les choses étaient légères et gaies, mais aussi quelques jours après, quand le drame et le deuil ont pris toute la place. Depuis cette funeste nuit, Laurent n’a ainsi plus de souffle, car il souffre de la solitude des rescapés, celle qui coupe les vivants des autres à cause d’une trop grande culpabilité. Pourquoi Eric, qui allait être papa pour la seconde fois et pas lui, Laurent ? Pourquoi pas un autre ?...

  Lire la suite

  En lire moins
• ilo21 07/01/2024

  Signaler
  Un roman graphique sur comment continuer à vivre quand on est rescapé du bataclan et qu'on y a perdu son ami. Un roman graphique très minimaliste, peu de mots, peu de détails, des illustrations très simples, qui jouent sur les couleurs. On comprend que Laurent, illustrateur de ce roman graphique, a vecuvce drame et nous raconte l'après, quand il faut continuer. Il souffre, fait des cauchemars, culpabilise et tente de survivre à ce drame. J'ai bien évidemment été touchée par l'histoire même si je n'ai pas accroché aux dessins et au style de l'auteur.
• Tchev 29/12/2023

  Signaler
  Décroche, premier roman graphique de Laurent Duvoux, entraine les lecteurs dans un univers muet, où les couleurs et les formes parlent à la place des mots, pour soigner les maux. Comme une forme de catharsis personnelle, Laurent Duvoux y délivre un témoignage singulier, celui d’un proche ayant perdu un ami lors des attentats de Paris en 2015. L’histoire est simple, presque banale, le deuil. A travers 160 pages, Laurent Duvoux exprime toutes les retombées physiques, psychiques et quotidiennes de la perte brutale d’un être cher. Comment peut-on continuer à vivre avec une partie de soi en moins ? Peut-on d’ailleurs l’imaginer ? Comment faire face au lendemain ? Tant de questions auxquelles il faut essayer de répondre. Avec le choix d’un roman graphique (presque) muet, Laurent Duvoux laisse les lecteurs en proie à leurs propres sentiments. L’absence de texte plonge le public dans une réflexion sur le deuil et sa résolution, sur la vie et sa fragilité, sur l’amour et sa fugacité. Illustrateur éclectique, Laurent Duvoux déploie tout son talent pour livrer un témoignage sincère et sensible. Des couleurs finement choisies aux formes évocatrices, Décroche est une claque visuelle qui ne laisse aucun lecteur indemne. C’est un roman graphique à lire de toute urgence. Décroche, premier roman graphique de Laurent Duvoux, entraine les lecteurs dans un univers muet, où les couleurs et les formes parlent à la place des mots, pour soigner les maux. Comme une forme de catharsis personnelle, Laurent Duvoux y délivre un témoignage singulier, celui d’un proche ayant perdu un ami lors des attentats de Paris en 2015. L’histoire est simple, presque banale, le deuil. A travers 160 pages, Laurent Duvoux exprime toutes les retombées physiques, psychiques et quotidiennes de la perte brutale d’un être cher. Comment peut-on continuer à vivre avec une partie de soi en moins ? Peut-on d’ailleurs l’imaginer ? Comment faire face au lendemain ? Tant de questions auxquelles il faut essayer de répondre. Avec le choix d’un roman graphique (presque) muet, Laurent Duvoux laisse les lecteurs en proie à leurs propres sentiments. L’absence de texte plonge le public dans une réflexion sur le deuil et sa résolution, sur la vie et sa fragilité, sur l’amour et sa fugacité. Illustrateur éclectique, Laurent Duvoux déploie tout son talent pour livrer un témoignage sincère et sensible. Des couleurs finement choisies aux formes évocatrices, Décroche est une claque visuelle qui ne laisse aucun lecteur indemne. C’est un roman graphique à lire de toute...

  Lire la suite

  En lire moins