Don Quichotte : Le livre de Miguel de Cervantès

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Tout a été dit sur Don Quichotte, écrit le traducteur Francis de Miomandre, et nous n'avons pas l'intention d'ajouter un mot de plus aux commentaires, parfois magnifiques, qu'a suscités ce chef-d'oeuvre entre les chefs-d'oeuvre, ce livre en quelque sorte inépuisable, où l'homme à tous les âges de sa vie peut trouver plaisir, enseignement et consolation.
" On croit communément que Don Quichotte, écrit au XVIe siècle, ne peut être mieux traduit que dans le français du XVIe siècle. Mais c'est une erreur, parce que justement Cervantès, qui avait l'air d'écrire la langue de son époque, en réalité écrivait une langue particulière, qui était la sienne, et qui est demeurée, pour cela même, étrangement vivante et jeune. C'est pour cette raison que, rejetant tout archaïsme, j'ai entrepris une traduction résolument moderne, estimant que c'était la meilleure façon d'être fidèle à l'esprit du maître. "
Cet enthousiasme de Francis de Miomandre (1880-1959) s'exprime à chaque ligne de son extraordinaire traduction de 1935, elle-même un chef-d'oeuvre de la langue française. Elle est ici précédée d'un grand essai, inédit en français, de Miguel de Unamuno (1864-1936) sur l'iconographie de Don Quichotte, ainsi que d'une étude de l'hispaniste Yves Roullière qui fait la synthèse des plus récentes découvertes et réflexions à propos de cette oeuvre immortelle.

Directeur éditorial : Yves Roullière
De (auteur) : Miguel de Cervantès
Traduit par : Francis de Miomandre

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Expérience de lecture

Avis Babelio

shadowthrone

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 semaines

Vous l'avez tous lu, n'est-ce pas ? Non ? Menteurs ! Don Quichotte. LE roman. L'œuvre ultime. Personne ne l'a terminé, mais tout le monde en parle. Un pavé monumental que l'on exhibe fièrement sur sa bibliothèque, couverture intacte, pages immaculées. Le symbole parfait de notre prétention culturelle. Cervantès. Génie absolu. Manchot qui écrit mieux que vous ne le ferez jamais avec vos deux mains. Il invente le roman moderne puis s'en moque. Brillant. Emprisonné, soldat, esclave en Algérie, puis créateur d'un personnage plus libre que lui-même ne l'a jamais été. L'ultime revanche d'un écrivain mal payé contre un monde qui ne le méritait pas. Il meurt pauvre. Comme tous les vrais génies. Contrairement à vos auteurs contemporains qui vendent leur âme pour une place en vitrine. Premier tome ? Une gifle aux romans de chevalerie. Un vieillard dérangé qui confond rêve et réalité. Des moulins transformés en géants. Pathétique et sublime à la fois. Exactement comme votre vie, cher lecteur. Souvenez-vous de cette auberge misérable que l'hidalgo prend pour un château. De ces marionnettes qu'il pourfend au théâtre. De cette bassine de barbier qu'il vénère comme le heaume de Mambrin. N'est-ce pas exactement ce que vous faites avec vos diplômes encadrés, vos voitures rutilantes, vos titres ronflants ? Tout n'est qu'illusion que notre esprit transfigure. Son acolyte Sancho ? L'anti-Quichotte par excellence. Le ventre contre l'esprit. La terre contre le ciel. Vous le soir devant Netflix contre vous prétendant lire Proust. Il suit son maître pour une île qui n'existe pas. Il l'obtient finalement, cette île – gouvernement grotesque où le bon sens paysan surpasse toute la sagesse des juristes. Cervantès pulvérise notre système politique en trois chapitres. Macron, Trump, Poutine – tous des Sancho propulsés sur des îles fictives, gouvernant des royaumes de pacotille. Deuxième tome. Méta avant l'heure. Le personnage découvre qu'il est un personnage. Quatre siècles avant vos auteurs "avant-gardistes" qui croient révolutionner la littérature. Trop tard, messieurs-dames ! Don Quichotte rencontre des gens qui ont lu ses aventures. Qui le reconnaissent. Qui le manipulent. La duchesse et le duc qui orchestrent ses folies pour leur divertissement – n'est-ce pas exactement ce que nous faisons avec nos célébrités ? Reality shows avant l'heure. Télé-réalité du XVIIe siècle. Rien de nouveau sous le soleil de la Manche. Mille pages ? Oui. Ennuyeux par moments ? Évidemment. Mais osez vous plaindre et vous trahissez votre médiocrité intellectuelle. Les grands esprits traversent les digressions sans broncher. Ces histoires enchâssées, ces contes dans le conte, ces pauses narratives infinies – c'est là que réside le génie. Comme la vie elle-même, faite de détours, d'interruptions, d'histoires parallèles qui se croisent et s'entremêlent. Vos séries Netflix avec leurs multiples intrigues ? Cervantès l'a fait, en mieux, sans montage, sans effets spéciaux, avec une plume et du papier. N'avez-vous jamais poursuivi l'impossible ? Préféré vos illusions à la réalité ? Bien sûr que si. Nous sommes tous des Quichotte. Dérisoires. Sublimes. Ridicules. Héroïques. Vos ambitions professionnelles ? Des moulins à vent. Vos amours impossibles ? Dulcinée inexistante. Vos rêves de changer le monde ? Chimères chevaleresques. Et pourtant, comme lui, vous persistez. C'est cette folie qui nous rend humains. Cervantès nous tend un miroir. Nous y voyons un fou. C'est notre reflet. Magistral. C'est pourquoi nous n'arrivons pas à finir ce livre – trop de vérité d'un coup. La scène finale, Don Quichotte revenu à la raison, redevenu Alonso Quijano le Bon, qui meurt lucide et repenti – insupportable. Nous préférons le fou. Le rêveur. Celui qui croit encore que la vie vaut la peine d'être transformée en épopée. Même grotesque. Même vouée à l'échec. Nous refermons le livre avant la fin, comme nous refusons de voir notre propre mort. Préférant l'illusion jusqu'au bout.

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CLOU5426

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Enfin lu ce grand classique. Dans un "version abrégée" (2 parties de 34 et 52 chapitres) d'une très vieille édition Hachette illustrée par Gustave Doré. Je ne sais pas en quoi consiste l'édition intégrale car c'est déjà bien fourni. En tout cas c'est à lire absolument. Personnages principaux très attachants. La folie douce de Don Quichotte est connue mais pas contrariée par son entourage. Souvent moqué à son insue mais jamais très méchamment. Don Quichotte est d'une pureté absolue et se convainc qu'il peut vivre ses rêves et ne vit que pour ça. On se demande parfois s'il ne s'interdit pas volontairement de voir la réalité pour pouvoir vivre ses rêves comme il l'entend. Et son entourage joue souvent le jeu, par bienveillance finalement. Sancho panca nest pas dupe mais d'un caractère opposé, terre à terre. Il joue quand même le jeu de son maître par amitié mais sans oublier d'y gagner tout ce qu'il pourra y gagner au passage. Personnage rustre mais plein de bon sens. Il contrebalance parfaitement son acolyte.

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H-mb

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Quel livre extraordinaire ! Cela faisait longtemps que je n'avais eu une aussi bonne surprise en lisant un roman aussi original. Dès le prologue, nous sommes embarqués avec Cervantès dans ses difficultés à l'écrire justement ainsi que les sonnets qui l'accompagnent traditionnellement. Dès ces premières pages, nous sommes en sympathie avec lui et son humour (faire écrire des sonnets de louange par un chevalier fou, Roland, et par un cheval, Rossinante, nous montre à quel point il peut se moquer de la tradition). Le premier chapitre débute par "Dans un village de la Mancha dont je ne veux pas me rappeler le nom" : ça commence bien ! avec un narrateur réticent qui ne veut pas dire ce qu'il sait et confond les noms des personnages principaux, se permet de porter jugement sur l'auteur du livre de façon péremptoire, etc. La première excursion de Don Quichotte se termine vite par un retour chez lui pour cause d'impécuniosité et de manque d'un écuyer - et accessoirement après une bastonnade dont Don Quichotte ressort tout moulu. Elle donne le ton au reste de ses aventures. Cependant tout est enclenché : l'imagination a pris le pouvoir. La réaction ne se fait pas attendre : un autodafé de tous les livres de chevalerie et de poésie - dont celui d'un certain Cervantes, qui échappe au feu parce que cet auteur est ami du personnage du roman qui décide de l'autodafé. Quel mélange entre la réalité et la fiction ! Il n'y a pas que Don Quichotte qui en soit affligé. Nous sommes nous aussi, lecteurs, contaminés. L'humour est partout et surtout dans la rencontre des illusions grandiloquentes de Don Quichotte et le sordide plus ou moins prononcé de la réalité. Il reste fermement persuadé d'avoir raison : "Tu ne connais rien aux aventures. Ce que je dis est la vérité" rétorque-t-il à Sancho. Don Quichotte est trop réel pour son monde. Il parle de code chevaleresque, de ses valeurs, il vit par ce code, ces valeurs. Et petit à petit, il fait entrer les autres personnages dans son monde. Sancho le premier bien sûr qui attend son archipel de pied ferme mais aussi le curé et le barbier de son village, Dorothée, alias la "princesse Micomicone". C'est un "attracteur étrange" qui amène tout le monde dans son monde tant est forte sa conviction. Au moment d'un combat épique avec un Biscayen voilà-t-il pas que l'histoire est interrompue faute de sources écrites ! Heureusement, l'affaire est résolue au chapitre suivant lorsque le narrateur se met en quête de trouver le reste du livre et finit par découvrir les chroniques d'un historien arabe, Sidi Ahmed Benengeli, qui donnent la suite du récit. Tout est prétexte à raconter de nouvelles histoires : les personnages au fur et à mesure qu'ils apparaissent racontent leur vie ou les textes trouvés dans des malles. Cela rappelle le Décaméron, les Contes de Canterbury. Quand on regarde de plus près, on a cinq niveaux de narration : IL y a Cervantes que nous rencontrons dans le prologue, avec ses difficultés à l'écrire Il y a le narrateur : qui est-il ? Il a ses opinions. Il y a "l'auteur" Sidi Ahmed Benengeli, historien arabe, dont nous ne savons pas comment il est au courant de toute cette histoire Il y a Don Quichotte et Sancho Panza et les personnages qui les rencontrent Il y a les histoires racontées par bon nombre de ces personnages Il est quasi inimaginable qu'un roman de 1605 soit aussi méta, post-moderne même. Quand on rajoute l'humour, c'est un vrai régal.

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Isambour

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 mois

Alors là, il va me falloir assumer, car oui, quand on y pense, un classique, on se sent toujours un peu obligé d'aimer, d'admirer, d'être transporté. Sauf qu'en fait, là... Ma lecture a été purement et simplement laborieuse. Pourtant, j'aime lire Chrétien de Troyes, donc ce n'est pas l'époque qui m'a bloquée. Don Quichotte, en tant que rêveur extrémiste, est un personnage génial, son rapport à la réalité est incroyable et unique, et j'adore. L' ambiance et les personnages sont vraiment là, vraiment bien travaillés et plaisants. Et pourtant... Les situations cocasses ne le sont que la première fois, après, on sait comment ça va se passer, comment ça va se finir. C'est répétitif. Quant aux personnages qui racontent leur histoire dans l'histoire... C'est long ! Ça m'a achevée. Je voulais vraiment l' aimer, et il avait tout pour. En tant que symbole, il est top, mais le lire... Ce fut lent et ça m'a paru interminable. J' y ai pris très peu de plaisir, et je ne lirai pas le tome 2. Pas le courage....

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782221115756
  • Collection ou Série
    Bouquins La Collection
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    1024
  • Dimensions
    200 x 134 mm

L'auteur

Miguel de Cervantès

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31,00 € Grand format 1024 pages