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Le Chemin des femmes
Josyane Savigneau (préface de)
Date de parution : 10/10/2019
Éditeurs :
Bouquins

Le Chemin des femmes

Josyane Savigneau (préface de)
Date de parution : 10/10/2019

Michelle Perrot est une des plus grandes historiennes contemporaines. Ses travaux, pionniers en matière d’histoire sociale, d’histoire des marges, des femmes et du genre, ont puissamment contribué à renouveler la...

Michelle Perrot est une des plus grandes historiennes contemporaines. Ses travaux, pionniers en matière d’histoire sociale, d’histoire des marges, des femmes et du genre, ont puissamment contribué à renouveler la discipline et ses objets. Les trois séquences qui rythment ce volume correspondent à ses thèmes de prédilection : ouvriers, marges...

Michelle Perrot est une des plus grandes historiennes contemporaines. Ses travaux, pionniers en matière d’histoire sociale, d’histoire des marges, des femmes et du genre, ont puissamment contribué à renouveler la discipline et ses objets. Les trois séquences qui rythment ce volume correspondent à ses thèmes de prédilection : ouvriers, marges et murs, femmes.
S’intéressant à travers eux à des figures de dominés, longtemps ignorés par les chercheurs, elle explore les traces à demi effacées de vies ordinaires qui, elles aussi, ont fait l’histoire : celles des ouvriers en grève ou des détenus du XIXe siècle, celles des enfants des rues, vagabonds ou autres Apaches de la Belle Époque. Celles enfin des femmes, toujours inscrites dans la diversité de leurs parcours et saisies dans la variété de leurs lieux de vie : la chambre, l’atelier, l’usine, la maison bourgeoise, la rue.
Longtemps étouffées ou inaudibles, les voix de ces femmes, ouvrières (« mot impie », selon Michelet) ou autrices (au premier rang desquelles George Sand), militantes ou anonymes, aux corps assujettis ou triomphants, exploités et désirés, sont restituées par la force d’un style singulier. Toutes semblent se rejoindre in fine dans la figure de Lucie Baud, « révoltée de la soie », meneuse de grève en Isère et inspiratrice de Mélancolie ouvrière, saisissant livre-enquête ici reproduit en intégralité.
Michelle Perrot a elle-même assuré la sélection, l’agencement et la présentation des textes retenus, portant un regard résolument lucide et personnel sur plus d’un demi-siècle de recherche et d’engagement. Ce volume permet d’en mesurer toute l’ampleur.

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EAN : 9782221240298
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 1184
Format : 132 x 198 mm
EAN : 9782221240298
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 1184
Format : 132 x 198 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Bigmammy 17/01/2020
    Le sous-titre de cette collection d'essais est réducteur. L'ouvrage commence par l'étude des mouvements ouvriers et en particulier le premier chapitre qui traite des ouvriers en grève. Cette thèse - particulièrement bien écrite et très accessible - recouvre les années 1870 à 1890, au début de la Troisième République, moment-clé de la révolution industrielle et des grands chantiers d’aménagement urbain. L’auteure a fait elle-même sa sélection parmi son œuvre considérable qui traite essentiellement d’histoire sociale, des marges et des prisons, des femmes et du genre. L'ouvrage commence par cette étude magistrale. La grève : le mouvement par excellence de la classe ouvrière. Le livre d’origine comprend 900 pages et ici seulement 123. Son intérêt évident est de comparer les éléments mis en lumière par Michelle Perrot et ce que nous vivons depuis plus de 40 jours. Et les constantes abondent … Première constatation : la grève est une fête. On cesse le travail, on quitte en bloc l’usine, c’est l’échappée-belle, souvent en famille. Dans l’époque étudiée, la violence connaît cependant d’étroites limites et d’abord dans son champ exclusivement patronal. Cantonnée au périmètre des usines, elle dégénère rarement en émeute mais est ponctuée très souvent de bris de vitres, de jets de pierres, de saccages des demeures orgueilleuses des patrons : en vingt ans, on ne dénombre en effet qu’une demi-douzaine de barricades – à Paris une seule en 1888. L’attitude des syndicats de l’époque est sans ambiguïté : la violence naît en dehors d’eux et ils la condamnent. Au cours de la grève, la parole assure plusieurs fonctions : exutoire, défoulement, communication des idées par répétition et contagion. Un processus assez semblable à l’évangélisation, c’est la prédication socialiste. Injures, menaces, huées, acclamations : la haine contre les patrons s’étale sur les murs, les cris et les chansons sont de mise. Dans la rue, les cris scandent les mouvements d’une masse dont ils épaulent la déambulation. La violence physique est le fait des anarchistes et le supplice promis (aux patrons jadis, aux gouvernants aujourd’hui) est toujours la pendaison, rustique arme du pauvre. Il est question de l’exaltation de la lutte ouvrière (le refus de souffrir encore), plus que de lutte des classes. Deux revendications majeures : la satisfaction des besoins matériels et la soif de considération. Car les classes dirigeantes sont jugées aussi immorales qu’inefficaces. Cependant, on reste discret sur les moyens d’accomplir la Révolution. On refuse l’ingérence du Politique, facteur de divisions, de côteries. Le discours politique suscite une sourde résistance : crainte d’être récupéré. Il n’y a donc pas forcément concordance entre la vigueur sociale et les choix politiques conservateurs (voir en 1968). Et, parmi les revendications : la lutte contre la main-d’oeuvre étrangère et la xénophobie. Les syndicats réclament que les étrangers ne viennent pas travailler en-dessous du salaire minimum des Français …Ce que la crise rend utopique. La « préférence nationale » est déjà là et on s’attaque aux travailleurs étrangers (Italiens, Belges...) en brandissant le drapeau tricolore. Conclusion de l’auteure : la grève précède et engendre le syndicat et non l’inverse, et la syndicalisation de la grève c’est à la fois sa rationalisation efficace mais aussi sa possible domestication.Le sous-titre de cette collection d'essais est réducteur. L'ouvrage commence par l'étude des mouvements ouvriers et en particulier le premier chapitre qui traite des ouvriers en grève. Cette thèse - particulièrement bien écrite et très accessible - recouvre les années 1870 à 1890, au début de la Troisième République, moment-clé de la révolution industrielle et des grands chantiers d’aménagement urbain. L’auteure a fait elle-même sa sélection parmi son œuvre considérable qui traite essentiellement d’histoire sociale, des marges et des prisons, des femmes et du genre. L'ouvrage commence par cette étude magistrale. La grève : le mouvement par excellence de la classe ouvrière. Le livre d’origine comprend 900 pages et ici seulement 123. Son intérêt évident est de comparer les éléments mis en lumière par Michelle Perrot et ce que nous vivons depuis plus de 40 jours. Et les constantes abondent … Première constatation : la grève est une fête. On cesse le travail, on quitte en bloc l’usine, c’est l’échappée-belle, souvent en famille. Dans l’époque étudiée, la violence connaît cependant d’étroites limites et d’abord dans son champ exclusivement patronal. Cantonnée au périmètre des usines, elle dégénère rarement en émeute mais est ponctuée très souvent de bris de vitres, de jets de...
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