Arthur Rimbaud - Oeuvres complètes - Correspondance - NE : Le livre de Arthur Rimbaud
Arthur Rimbaud (1854-1891) a traversé la poésie française comme un météore. Les fulgurances de son œuvre, créée au sortir de l'adolescence puis abandonnée, les désordres de sa vie vagabonde et sa disparition prématurée fascinent et déconcertent à la fois. De son vivant déjà, il est une figure légendaire, un mythe, qui se résume souvent à une formule : voyou, voyant, mystique (fût-ce à l'état sauvage), communard, négrier, érotomane, scatologue. Autant d'étiquettes, de jugements à l'emporte-pièce qui masquent la vérité de sa vie et de son œuvre.
Certes, l'enfant prodige de Charleville, le compagnon turbulent de Verlaine ou le négociant implanté au Harar a multiplié les provocations à plaisir et cultivé les contradictions les plus irritantes à dessein. Rimbaud nous nargue, nous échappe. Comme il s'échappe à lui-même. " Homme aux semelles de vent ", il tend des cordes de clocher en clocher et danse.
Rimbaud va vite. En quelques années, il crée une œuvre, en vers et en prose, qui parachève des siècles de poésie et fonde les interrogations de toute poésie moderne.
Robert Kopp.
De (auteur) : Arthur Rimbaud
Directeur éditorial : Louis Forestier
Avis Babelio
lucaaa
• Il y a 2 semaines
Lire les Poésies de Rimbaud, c’est comme entendre un adolescent de génie ouvrir une fenêtre dans une maison qui n’en avait jamais eu : d’un coup, tout devient traversé d’air, d’images, de révolte, et de lumière brute. C’est peut-être le seul poète qui semble écrire en avançant, en brûlant, sans revoir, sans reprendre, comme si chaque vers naissait avec l’urgence du feu. Le recueil défie toute chronologie parce que même la jeunesse de Rimbaud défie la logique. Le Dormeur du val, écrit à seulement seize ans, a déjà la maturité tragique d’un vieux poète désabusé ; Voyelles explose la poésie traditionnelle en attribuant des couleurs aux sons, et Le Bateau ivre nous emporte dans une dérive lyrique qui n’a pas d’équivalent. Chaque poème est un fragment d’une météorite : tantôt doux, tantôt incandescent, toujours étrange et libre — trop libre pour tenir en cage, même dans un livre. Ce qui frappe surtout ici, c’est l’ivresse de la langue. Rimbaud fait de chaque mot une expérience sensorielle, un choc, une illumination. On sent le goût du vent, la couleur des saisons, la musique des foules, le parfum des révoltes. Il y a dans ses poèmes une violence douce, une colère lucide, et une quête presque mystique de la sensation pure. On y lit la rage d’exister, mais aussi l’épuisement précoce d’un homme trop grand pour son époque. peut-être que tout n’est pas parfaitement égal — certains fragments sont moins accessibles, et les élans de révolte peuvent parfois sembler cryptiques — mais quelle intensité ! Rimbaud ne vieillit pas : il dynamite. Sa poésie n’est pas faite pour être lue en silence, mais pour retentir, gifler, murmurer ou hurler. C’est un miracle de lucidité sauvage, un poète qui n’a jamais été un écrivain de bibliothèque, mais un éveilleur de mondes intérieurs. Un héritage brûlant. Une claque à chaque page.
Millelivres
• Il y a 2 mois
Sur Rimbaud, je pourrais vous accabler de banalités, ce n’est pas ce qui manque en magasin : « poète maudit, l’homme aux semelles de vent, rupture avec la tradition littéraire, rêves d’évasion, rédemption par l’écriture… » Mais je préfère vous raconter une anecdote. Ça s’est passé il y a fort longtemps en classe de Première Scientifique au Lycée Alphonse Daudet de Nîmes. L’année du Bac de français, donc. Mon prof de Français ET de Latin me détestait depuis qu’il avait découvert que pendant un trimestre entier, sans qu’il n’y ait jamais vu que du feu, mes notes faramineuses en version latine étaient dues à une utilisation ingénieuse mais scélérate du Gaffiot, le dictionnaire latin-français. Ce qui me permettait de pomper lesdites versions sans trop d’efforts sur les œuvres classiques entreposées à la Bibliothèque Municipale. Vexé comme un pou, sa vengeance fut terrible : la moyenne de mes notes en français a subitement baissé de quatre ou cinq points pendant quelques semaines. A deux mois du Bac, il fallait entendre mes parents imiter le cri de Tarzan quand je ramenais mes notes à la maison. A l’époque, seulement 25% d’une classe d’âge atteignait le baccalauréat, toutes filières confondues*. On ne plaisantait pas avec ça. C’était une époque aussi, où un prof pouvait sans risque se permettre de telles mesquineries, sans se prendre un coup dans la tronche, et sans que les parents en appellent à la Cour Européenne des Droits Humains. Et puis, un jour, ce prof nous demanda un commentaire de texte sur « Le Bateau Ivre », un des poèmes contenus dans ce livre. Je rendais ma copie sans trop d’illusions. La surprise arriva quand il distribua les épreuves corrigées. J’avais 17/20, avec un commentaire ironique du genre : « Sévère, mais juste ! » Pour tout dire, j’étais, à l’époque, un adolescent révolté, incapable d’accepter une quelconque autorité, et très malheureux, puisque le monde entier semblait se liguer pour m’imposer un mode de vie qui m’insupportait. Rimbaud me rendait ma liberté. La poésie de Rimbaud, c’est la vie sans concession. Le souffle. Le destin plutôt que la carrière. Le refus des étiquettes. La haine des petits renoncements qui feront les grandes trahisons. A l’âge adulte, le déclin commence au moment où l’on cesse de lire Rimbaud. La déchéance quand on finit par l’oublier. (*) 80% en 2022.
raphiraeth
• Il y a 3 mois
Peut-on réellement apporter une critique sur les textes d'Arthur Rimbaud ? Je me sens peu légitime à écrire une critique sur le voyant, mais je veux tout de même, si quelqu'un me lit, l'inviter à lire Rimbaud. Lire Rimbaud, c'est comprendre l'innocence adolescente, le désir, la colère, la révolte, la peine, le sang. Rimbaud aborde tant de thèmes différents, il est impossible de ne pas y trouver ce pourquoi on lit de la poésie. Tantôt poète engagé, tantôt poète brisé, perdu, amoureux, voyageur, vagabond, Rimbaud, en si peu d'oeuvres, s'est approprié tous les grands topos poétiques. Un incontournable de la poésie, tant pour ses oeuvres que pour sa vie personnelle bien remplie.
chrisw
• Il y a 3 mois
Ma rencontre avec Arthur Rimbaud s’est faite à l’âge de 12 ans avec « Ma Bohème ». Oh ! là là ! Ce fut un total coup de foudre pour ce poème qui m’a entraînée vers la découverte de la vie et de l’œuvre du poète maudit. Dès la première lecture de « Ma Bohème » j’ai décidé d’apprendre le poème par cœur pour m’en aller avec lui et le garder près de mon cœur. Bien souvent lorsque je me retrouve sur les sommets et que la nuit tombe, je pense à ces mots : « Mon auberge était à la Grande-Ourse. / Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou » « Ma Bohème » peut être lu à des degrés divers mais c’est la liberté qui domine. Liberté trouvée dans la communion avec la nature, liberté de faire fi des conventions littéraires, liberté de vivre sa vie comme il l’entend, une vie peuplée de rêves et de poésie. On sent le jeune poète érudit qui tire la langue mais qui emploie aussi des procédés classiques. Rimbaud écrit comme il vit, comme il ressent, comme il aime et ses poèmes évoluent avec lui. Comme bien souvent je ne lis pas les recueils de poésie d’un coup, in extenso. Je picore au gré de mes envies et je découvre ou redécouvre d’autres poèmes. Arthur Rimbaud, Victor Hugo et Shakespeare font partie de mon panthéon personnel même si d’autres poètes m’apportent beaucoup aussi. Ce sont des étoiles au ciel qui murmurent de doux froufrous à nos oreilles.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782221115176
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- Collection ou Série
- Bouquins La Collection
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 750
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- Dimensions
- 200 x 132 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
23,50 € Grand format 750 pages